Les coulisses croustillantes du NJF by Cracotte
Le Nice Jazz Festival, édition spéciale 70 ans, a fermé ses portes ce samedi soir après cinq soirs exceptionnels. Le public n'a vu qu'une partie de l'iceberg, alors Cracotte s'est faufilée dans les coulisses, nombreuses, et revient avec des anecdotes, des visions différentes, et des petites histoires d'amitié.
Six soirs prévus, cinq réalisés, la faute à la météo. Cela fait enrager le public qui ne comprend pas, et qui à défaut se demande si les remboursements de billets vont avoir lieu. Voilà, ça c'est ce que l'on voit quand on est à l'extérieur d'un festival qui demande une année de travail en amont, une année de mobilisation humaine, une année de négociation pour la programmation, entre autres.
De l'intérieur, ce lundi soir est autre. Que faire ? Annuler ou pas ? Malheureusement, la quantité d'eau tombée en moins de deux heures empêche réellement la mise en route des scènes : pas difficile de comprendre que quelques centimètres d'eau sur une scène ne sont pas compatibles avec une remise en service des pôles électriques. Il faut tout sécher, il faut attendre, il faut aussi assurer la sécurité de tout le monde (staff et public). Si prendre la décision d'annuler paraît exagérée car "là il pleut plus", faut parfois penser plus loin que le bout de son nez. Première découverte de Cracotte : rien n'est simple mais surtout tout cela engendre sur le site des aller-venues, des questionnements, et une très grande déception aussi. Il faut cependant se mobiliser pour anticiper demain, savoir si Gregory Porter peut venir demain, et où le trophée réalisé chaque année par le joailler Ferret, lui sera remis. La cérémonie se tiendra, ce lundi soir, en la mairie.
Cinq soirs c'est faire appel à des prestataires, des bénévoles, des employés municipaux, car ne l'oublions pas ce festival est organisé par la mairie. Le seul en France.
Les prestataires sont nombreux, du crew au traiteur, des partenaires à la conceptrice du village partenaire, des vigiles de la sécurité au crew des artistes, des journalistes aux photographes. Une vraie fourmilière ce festival, et ce, non pas chaque soir, mais chaque jour de 7 heures à 1 heure du matin minimum. Et oui ! Tout n'est pas simple quand même.
Cracotte a, dans un premier temps, rencontré photographes et journalistes. La plupart sont indépendants, travaillent pour un média, ou sont partie intégrante du staff, soit la Ville de Nice.
Etre photographe (que cela soit pour la ville, pour son compte, ou pour une entité) c'est parcourir quelques dizaines de kilomètres par jour, c'est se trimballer quelques dizaines de kilos sur le dos, c'est aussi jouer des coudes pour prendre LA photo, c'est parfois se faire insulter par quelques personnes du public gênées par les objectifs qui empêchent la vue sur la scène. Cracotte tente en vain d'expliquer que le désagrément ne durera que le temps de trois chansons, mais bon pour certain il est difficile de comprendre. Etre photographe c'est aussi suivre Didier qui les fait entrer dans les crash barrières.
Etre photographe c'est jouer avec la lumière, avoir ses préférences pour le noir et blanc, le clair obscur, le portrait d'artiste, la mise en image d'une ambiance. Mais c'est aussi, et ceux là sont plus rares, parcourir les backstages pour mettre en boite l'artiste dans une atmosphère plus intimiste, moins connue du public.
Etre journaliste c'est s'imprégner de l'ambiance, noter sur le coin d'une table les infos échangées avec d'autres journalistes, c'est se raconter l'année écoulée, c'est partager cette même passion du festival, donner son avis, échanger, argumenter parfois, et c'est aussi des rencontres généreuses et passionnantes, telle Daniel Chauvet.
Toutes ses rencontres se font à 90% à l'espace presse. Un espace réservé qui porte le nom de Guillaume Bertolino, journaliste trop tôt disparu. L'espace presse est construit autour des trois grâces, le bar est fait de palettes peintes en jaune, les verres, les softs, le rosé, le blanc, le rouge, l'eau coulent à flot, tout cela accompagnés de quelques délicieux fours. Quelques tables hautes où l'on peut se retrouver, se poser entre deux aller-retour aux différentes scènes. Nous sommes accueillis chaque soir par le formidable François, responsable, toujours souriant. C'est ici que nous avons toutes les informations utiles : horaires des concerts, autorisation des prises de photos et vidéo, déprogrammation, point presse, etc...Bref, c'est le bureau à ciel ouvert. Un lieu où il est bon de revoir Flora, l'amie photographe mais pas que. Cette fille est bourrée de talents : enseignante, passionnée de pate fimo, passionnante, et souriante !!! Allez voir son site : ici
Etre dans les coulisses du festival c'est rencontrer Fred et Laurent, traiteurs (Un plus en plus) et la dynamique Julia. Entourés d'une dizaine de personnes, ils se chargent chaque jour de nourrir les techniciens, les artistes, les musiciens, les crew, les roads, les bénévoles de la ville, bref tous les gens qui bossent sur ce festival. C'est assurer tant les déjeuners que les dîners, c'est toute une logistique impressionnante qui s'installe bien avant l'ouverture du festival. C'est aussi pour eux, parcourir des kilomètres, et c'est aussi être généreux, c'est veiller au bien être de chacun. Trop souvent dans l'ombre et pourtant ils sont simplement indispensables.
Etre technicien, road, ou encore responsable c'est être sur le site depuis des semaines, c'est avoir un talkie walkie collé à son oreille, veiller à la sécurité de chacun, c'est marcher des heures et des heures, c'est trouver une vis, ou encore une solution pour réparer la bride d'un appareil photo, c'est fixer des panneaux, c'est monter, démonter, c'est vivre des journées de 20 heures, c'est aborder un sourire en toute circonstance aussi. François, Florence, Fafa, Franck veillent donc chaque jour, et à la fermeture définitive de cette belle édition, ils restent sur le site pour tout démonter. Tout cela sous la houlette du grand Gilbert, que l'on reconnait à son chapeau. Cette année, son couvre chef nous vient de Las Terrenas.
Cracotte a aussi fait la connaissance d'Alain, responsable de la sécurité sur le site. Il veille à ce que chacun entre à l'heure, et non pas avant l'heure. Alain a toujours le sourire, vous embrasse avec une sincère gentillesse, il connait quasi tout le monde. Il officie depuis plus de vingt ans dans la sécurité, et l'on peut dire qu'il est une figure niçoise. Un grand merci à lui pour son accueil journalier.
Mais vous parlez des coulisses du festival sans vous parler de Frédérica Randrianome Karsenty n'est pas envisageable. Frédérica c'est un bout de femme comme on aime. Aimable, aimante, souriante, toujours en action. Elle est la directrice du Nice Jazz Festival, a toujours le mot gentil avec Cracotte et Miss Paillettes. Frédérica c'est une passionnée de Jazz, qui vous transmet sa passion avec simplicité. Elle est de ses femmes que l'on admire, elle est un soleil, elle rayonne. Merci Frédérica pour cette édition, et pour ta confiance depuis maintenant cinq années.
Bref, être dans les coulisses d'un festival c'est vivre une semaine hors du temps, c'est vivre des petits moments, une parenthèse enchantée, abandonner quelques jours sa maison et sa vie de famille, c'est aussi l'occasion de revoir certains, et c'est dire merci à la vie, merci à Vincent, Thomas, Romain, Flora, Franck, François, Florence, Corinne, Laurent, Fréd, Julia, François (2), Alain, Didier, Daniel, Valérie, Caroline, Bastien, Maéva, les vigiles, Salon Dessange Méridien, Gilbert, Frédérica et la Ville de Nice.
A l'année prochaine,