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Rentrée littéraire 2014

  • "Dans la remise" le premier roman d'Inès Benaroya, incontournable de l'été

    Ines Benaroya, Flammarion, Avril 2014, roman de l'étéLe premier roman d'Inès Benaroya est tout simplement une merveille. Un livre magnifique, touchant et prenant. Ouvrez  "Dans la remise" (Flammarion) et vous ne pourrez le refermer sans avoir dévoré les quelques trois cents pages noircies par une plume talentueuse, douce, juste et vive aussi. 

    Certaines découvertes littéraires sont parfois déconcertantes, étonnantes, désagréables, sans intérêt, mais découvrir cette plume est une autre aventure. Une aventure humaine, une aventure émotive, une aventure remuante et bouleversante.

    L'auteur créé dès les premières pages un horizon d'attente chez son lecteur. Un horizon qui ne sera jamais le même tant la maîtrise de l'écriture est exceptionnelle, tant l'histoire est inattendue, tant les personnages sont attachants. 

    Anna, notre héroïne, est une quadra mariée à Bertrand. Un couple qui vit heureux depuis quelques longues années. Elle est une brillante avocate, lui est un banquier. Ils s'aiment, n'ont pas d'enfant et n'en veulent pas. C'est convenu ainsi depuis leur rencontre. Anna pour Bertrand c'est "comme un bloc d'argile qu'il a pu modeler année après année, sculpter à l'aune de son désir pour en faire la compagne parfaite. Aucune autre ne s'y serait prêtée"

    Anna, née d'une mère qui n'a jamais su l'aimer, qui n'a jamais su lui montrer d'amour. Ava n'avait pas les mots pour dire, Ava cette mère qui meurt dès les premières pages du roman. Ava qu'il faut enterrer, et Anna qui est insensible à cet événement, ayant fait le deuil de sa mère depuis de longues années. Anna qui va tout de même être à l'enterrement, pour éviter les ragots et dans l'espoir de voir, peut-être son père. Ce père qu'elle ne connait pas. Et parce que "elle m'a laissée tomber toute ma vie, rester jusqu'au bout de la sienne sera ma revanche."

    Et puis, il y a Tina. Tina la grand-mère d'Anna. Une femme qui lui transmet ses brosses à cheveux car il faut se donner chaque soir et chaque matin 100 coups de brosse dans les cheveux pour être femme, pour plaire. Les brosses et peignes tout un symbole de cette histoire de famille, une histoire de femmes. Une famille où le verbe aimer ne se conjugue pas, et qui explique pourquoi Anna a décidé de ne pas avoir d'enfant :  "Alors la famille, les enfants..Cette comédie humaine s'arrêtera avec moi"

    Ainsi sera la vie d'Anna, pas d'enfant et être l'annonciatrice de la fin de l'espèce. Dans la famille d'Anna, les mères n'aiment pas leurs enfants. Elle préfère s'abstenir donc.

    Mais voilà, la vie nous réserve des surprises, nous mène sur des routes insoupçonnées, et Anna va en vivre l'expérience. Un certain soir, elle entend du bruit dans la remise du jardin. Elle est intriguée. Il en sera ainsi la nuit suivante. Elle ne dit rien à son mari, se lève la nuit, et découvre alors qu'un enfant y dort. Il a choisi comme mère se dit-elle. Il est venu trouver un abri, la tranquillité,une famille peut-être, une mère. Elle. Il est venu pour elle. Il l'a choisie. Ce n'est pas un hasard. Ça lui arrive à elle. C'est son histoire, à elle et à elle seule. Bertrand n'a rien à voir avec ça. 

    Tout se bouscule alors dans l'inconscient et le conscient d'Anna. Un tsunami d'émotions la bouleverse et la remue. Au fil des pages, le lecteur est pris dans les rouleaux du tsunami émotif. L'auteur nous mène de l'internat d'enfance d'Anna à la seconde guerre mondiale qui a vu la naissance d'Ava dans une famille juive installée à Istanbul, du mensonge d'Anna à Bertrand à cette douce folie qui s'empare d'Anna.  Au fil des rouleaux, on comprend, on halète, tenu en haleine, on espère, on sourit, on pleure, on angoisse, on frissonne, on jubile aussi. Et Anna, au fil des rouleaux du tsunami,  nous livre son refoulement, nous guide dans les sentiers tortueux de la femme qu'elle est, dans une introspection intime qui ne peut laisser indifférent, dans ses désirs et dans ses colères. 

    Un premier roman qu'il vous faut lire, qui ne peut laisser insensible. Inès Benaroya a une plume plus qu'habile, douce, sincère, fluide. Les mots sont justes. Les émotions sont décrites avec finesse et justesse. 

    A embarquer dans votre valise pour cet été.  Vous ne serez pas déçu et vous serez comme moi, dans l'attente du prochain roman de cette jeune romancière talentueuse. 

  • Festival du Livre de Nice - Jour 3

    IMG_0244.JPGL'heure du dernier jour a sonné. Nous sommes déjà dimanche. Déjà deux jours que je vais de stands en stands, de rencontres en rencontres. Rendez-vous est fixé à neuf heures trente avec Mélodie, de retour sur Nice, pleine de vie et pleine d'envies. 

    Le temps de boire un café, de poser nos affaires sur le stand de la librairie Jean Jaurès (notre QG, avouons-le) et nous partons faire un petit tour pour dire bonjour à nos amis de la littérature, et puis poursuivre les rencontres et interview. Nous sommes attristés car nous n'avons pu acheter le dernier roman de Christine Baron, et qu'elle est absente aujourd'hui. Mais la vie réserve de belles surprises, et c'est donc avec joie et enthousiasme que nous interpellons Christine, qui tout compte fait sera présente en ce dimanche sur le salon. 

    Premier objectif de la journée, faire dédicacer les livres que nous avons en notre possession par les auteurs. Nous voici donc toutes deux avec nos livres, déambulant d'un stand à un autre pour quelques dédicaces. 

    La première rencontre a lieu avec Janine Boissard, dont le dernier roman "Belle arrière-grand-mère" est paru chez Fayard.  Une romancière extraordinaire, et une femme exceptionnelle. Elle est bonté, générosité, intelligence, patience. Une très belle rencontre, touchante et émouvante. 

    S'en suivra un doux moment avec Macha Méril, toujours aussi pétillante et pleine de vie, toujours aussi attentionée envers Michel Legrand. Une belle âme, et un couple tendre. Je repars avec "L'amour dans tous ses états" (Flammarion), dédicacé délicatement par Macha. En douce, je lis ces quelques mots, j'ouvre son roman, et oh ! un des personnages se nomme Bérengère. Chouette alors. Oui je suis une vraie gamine. 

    Un bip sur mon téléphone m'informe que mon amie Anita va arriver. Quelle joie de la voir quelques minutes depuis le temps. Rendez-vous est donné côté cours Saleya, juste en face de Sylvain Tesson, auteur qu'admire Mélodie soit dit en pensant. 

    Je suis alors interpellée par Franck Viano, figure niçoise, attaché à la mairie, excellent cuisinier, écrivain..Bref,un homme qui n'a de cesse de bosser et de défendre la culture de notre ville. Il m'informe qu'à onze heures et demi il m'interviewe. Mais pourquoi, moi ? Ben parce que tu es une blogueuse niçoise, et y a pas de raison. Ok, je me plie à la demande même si je n'aime pas cet exercice. 

    Au détour des allées, je vais rendre visite à Xavier de Moulins et repars avec ses trois livres. Impossible de faire un choix. Puis l'occasion de saluer les auteurs de la veille. 

    En attendant mon amie Anita, je m'en vais à la rencontre de Nadine Trintignant. Une femme touchante. 

    Pas de rencontres prévues pour cette dernière journée, simplement profiter de ces derniers moments que nous offre ce doux dimanche et prier pour que la  pluie ne tombe. Mais des rencontres il va y en avoir, jusqu'à  la dernière minute. 

    Après mon interview pour Franck, je m'en vais retrouver Jean-Paul Naddéo, auteur de "Éternelles routes corses" (Grund) pour une rencontre autour d'un panaché bien blanc. 

    Cet homme est passionné par ce qu'il fait, ne pense pas travailler. Il prend du plaisir depuis quarante ans dans l'édition, monde dans lequel il n'a eu de cesse de bosser avec passion. Il parle avec un tel engouement que mon panaché finira sur mes notes, mon jeans, mon sac et nous a valu un bon fou-rire. Et puis cet homme est un ami de mon oncle depuis quarante ans, je l'apprends lors de l'interview et nous hallucinons tous les  deux. Bernard Schott si tu me lis, ton pote te passe le bonjour.  De tout cela je vous en parle dans un prochain billet. 

    Il est l'heure de déjeuner. Chacun part de son côté, pour nous cela sera pizza et carafe d'eau, et ce malgré les touchantes et excellentes intentions de Jean-Luc Gag, Aurélie de Gubernatis et Jean-Paul Naddéo. 

    Nous nous retrouvons à l'heure du café. C'est l'heure de se dire plus ou moins au-revoir. Certains auteurs s'envolent pour Paris dans quelques minutes, d'autres ne partiront qu'en fin d'après-midi. Le temps du bilan aussi. Les ventes ont été bonnes dans l'ensemble pour les auteurs présents. Il est vrai que ce nouvel endroit pour le Festival du Livre est stratégique et engendre beaucoup de passage, et une clientèle hétéroclite. 

    Nous rencontrons (enfin) François-Guillaume Lorrain, auteur de "L'année des volcans" (Flammarion), et dont l'attachée de presse n'est autre que l'excellente Charlotte Ajame. Un roman qui m'a envoûtée et que j'ai défendu pour le prix Nice Baie des Anges, mais en vain. Nous discutons un peu, même beaucoup. Je lui dis combien j'ai aimé son roman, et combien je suis cruche car je ne l'ai pas avec moi, car j'aurais tant aimé qu'il me le dédicace. Son voisin n'est autre que Guillaume Prévost, auteur de La berceuse de Staline que je n'ai pas encore lu, et lauréat l'année dernière du Prix Messardière

    Au détour d'un stand, je rencontre Monsieur Jamain. L'homme qui fut directeur diocésain voici quelques années, qui profite de sa retraite, mais à qui je dois beaucoup, qui a cru en moi, et à qui je dois surtout d'être enseignante depuis presque quinze ans. Nous papotons et décidons de nous voir prochainement. 

    Avec Mélodie, nous décidons de nous poser un peu, parce que piétiner depuis près de six heures, ça vous tue, et ça fait mal aux pieds et aux épaules alourdies par nos acquisitions. L'heure du bilan est venue, et oh stupeur j'ai battu mon record de l'année dernière, je repars avec pas moins de 33 ouvrages. Le bilan est positif, car de vraies belles rencontres, de nouvelles découvertes littéraires et une ambiance très amicale. Et puis, parce que ma jambe a résisté, peu de douleurs et ça c'est super chouette. 

    Avant de partir nous allons embrasser et dire au revoir à toutes ses personnes qui ont fait de ce week-end, un moment riche, un moment de rires, d'émotions. Nous emportons avec nous quelques ouvrages certes, mais aussi des images, des doux souvenirs, et un chapeau de paille et un super tableau de la ville de Nice. Merci cher auteur de ce formidable cadeau qui  t'a permis de ne pas le ramener dans ton Paris, car trop encombrant :-) 

    Et voici quelques photos de ce week-end : 

     

    Merci à la ville de Nice pour ce Festival du Livre 2014, merci aux auteurs pour leur disponibilité, et puis un merci particulier à Gilles Paris, Aurélie de Gubernatis, Patrick Esclapez, Sarah, Mélodie, Xavier de Moulins, Gwendoline Hamon, Marc Magro, Christine Baron, Jean-Paul Naddéo, Bernard Pascuito, Sophie Bassignac, Akli Tadjer, Charlotte Valandrey, Sylvain Tesson, David Foenkinos, Emilie de Turckheim, Franz-Olivier Giesbert, Didier van Cauwelaert, Macha Méril, Michel Legrand, Laurent, Guillaume Prevost, François-Guillaume Lorrain, Franck Balandier, Maud Tabachnik, Irène Frain, Michel Field, Mazarine Pingeot, Christine Orban, Nadine Trintignant et Olivier de Kersauson.

     

     

     

    Festival du Livre de Nice 2014

  • Festival du Livre de Nice - Jour 2

    Festival du Livre NicePour ce samedi, mes amies, Nathalie et Mélodie,  m'ont abandonnée lâchement, prises par leur boulot. Mais cela ne m'empêche point d'être là pour la journée, car d'autres amis m'attendent, et puis mon agenda regorge de rendez-vous, m'obligeant à faire des choix, et puis je partage cette folle aventure avec elles, malgré l'absence. 

    Arrivée vers dix heures, la foule est déjà bien présente. Les allées sont quelque peu encombrées, mais le soleil brille haut dans le ciel. La remise du prix du concours de nouvelles "Lecture pour tous" sur le thème de la citoyenneté est en direct. Les lauréats sont ravis, et souriants et fiers. Mais y a de quoi . Bravo à vous et merci à Jean-Luc Gag. Direction le stand de ma librairie préférée, celle de Patrick : La librairie Jean Jaurès. Je retrouve Sarah, cette jeune fille qui assiste Patrick durant ses trois jours. Un coucou à Marc Magro, et puis le plaisir, la joie de retrouver Gilles Paris. Souriant, il est là, confortablement installé sur sa chaise, derrière la pile de livres dont il est l'auteur. A peine le temps de prendre un café, et nous nous séparons pour nos obligations, qui sont plus qu'agréables. 

    Cette matinée sera l'occasion de m'entretenir avec quelques auteurs, à confirmer mes rendez-vous de fin de journée, et faire quelques photos de ce festival. L'occasion aussi de discuter avec Irène Frain, d'interviewer Bernard Pascuito, journaliste et biographe, pour son dernier livre "La face cachée de Didier Deschamps". Assis côte à côte, nous n'avons de cesse de parler, d'échanger, quand soudain David Foenkinos arrive et la révélation : il y a un Bernard !! Pour ceux qui ne comprennent pas, filez vite lire ma chronique sur le dernier roman de David et vous comprendrez. 

    Olivier de Kersauson, Festival du Livre de Nice 2014L'heure tourne, il est presque midi. Un petit tour pour noter les auteurs qui sont arrivés dans la matinée, et puis tomber nez à nez avec le grand, l'immense Olivier de Kersauson. Il est pour moi l'homme dans toute sa définition. Il est aussi un homme que j'écoute depuis mes dix ans, l'homme qui m'a fait rêver avec ses traversées, un homme pour qui j'ai une grande admiration. J'ose l'aborder, toute timide que je suis. Je sais que je peux me faire remballer sans état d'âme, mais il n'en sera rien. Olivier de Kersauson m'invite à se mettre à l'écart de ses allées bondées de monde, histoire de discuter, et de fumer une cigarette. Il est sensible, intéressant, il a le verbe léger, le mot juste et un caractère bon. Certes, il ne faut pas s'aventurer à lui couper la parole. Un photographe en a fait l'amère expérience, en venant lui demander si il pouvait nous prendre en photo, et la réponse de Kersauson fut à son image "Tu vois pas que tu me casses les couilles, là. Je parle avec une amie, alors tu me laisses."

    Il est temps de nous séparer, mais pas pour longtemps, Olivier de Kersauson m'attend (oui, il a bien dit ça) pour sa conférence à 14h15 à l'Auditorium du MAMAC

    L'heure de déjeuner a sonné. Je m'en vais donc à l'Aston où le rendez-vous est fixé avec Gilles et ses amis. Arrivée au pied de ce grand hôtel, je tombe nez-à-nez avec Akli Tadjer, heureux de nous revoir. Il débarque de l'aéroport et est accompagné de Xavier de Moulins. 

    Nous entrons dans cet hôtel magnifique, et nous rendons au restaurant situé au 7ème étage, avec vue sur la Baie des Anges. Les tables sont dressées, les auteurs sont installés, le bal des serveurs est doux et léger, voire aérien. 

    Je déguste ce menu délicieux avec Xavier de Moulins, Akli Tadjer, Sophie Bassignac, Pierre Grimbert et son épouse, Marc Magro et un "inconnu". Un agréable moment, tout en décontraction. Je ne peux que penser, en cet instant précis, que je suis chanceuse, mais que je dois tout cela aussi à mon travail-passion de lectrice, et à la force que me donne mon mari depuis presque deux ans. Un homme qui croit en moi, et me porte dans mes projets. Merci mon amour, Merci Vincent. 

    Franz-Oliver Giesbert, Festival du Livre de Nice 2014Le soleil s'estompe, le vent se lève. Nous aussi d'ailleurs. J'amène Xavier de Moulins, Sophie Bassignac et Akli Tadjer à la place Gauthier, car ils ne savent où se déroule le festival. Il est temps pour moi de filer à la conférence d'Oliver de Kersauson, animée par Franz-Olivier Giesbert. 

    Les deux amis de longue date arrivent à l'heure, malgré un bon repas pris à "La Petite Maison", le meilleur restaurant du monde pour Monsieur de Kersauson. 

    Le débat ne sera que pépites, fous-rire, anecdotes et je vous en rendrais compte d'ici peu (le temps de tout retranscrire), et vous promets un pur moment de bonheur. 

    L'après-midi est bien entamée, le soleil se grise, vire dangereusement au noir... Mais rien ne m'arrêtera, sauf mes pieds qui commencent à me faire mal. 

    Echanges merveilleux avec Gwendoline Hamon à lire bientôt. Sourires avec Michel Field. Emotions avec Mazarine Pingeot. Rigolades avec Gilles Paris, Aurélie de Gubernatis et Patrick. Conseils de lecture avec Sophie Bassignac. Touchante rencontre avec Christine Orban. Complicité avec Franz-Olivier Giesbert. Amicale rencontre avec Didier van Cauwelaert. Dédicace de Lennon par David Foenkinos pour ma fille Amandine. S'assurer que tout va bien pour Franck Balandier. Chercher en vain Sarah Beuque, attachée de presse exceptionnelle. Voir Marc Magro s'enfuir sous la pluie diluvienne en mode sdf. Ecouter le débat autour du roman avec Xavier de Moulins et Akli Tadjer, et entendre les gens rire, car ces deux là sont complices et manient l'humour avec finesse pour parler de sujets graves. 

     

    Bref, une après-midi riche, de belles rencontres mais surtout ma jambe qui résiste, mon genou qui me lance quelques rappels, et puis cet échange hors du temps, empli de générosité et de doux moments avec Emilie de Turckheim. Une chouette nana à découvrir aussi, ici-même dans peu de temps. 

    Sous une pluie diluvienne, je m'engouffre dans un tram presque vide. Je pense encore à mon mari, lui qui kitait à Beauduc mais qui était là, présent car il est ma force, car sans lui rien de tout cela ne serait.  Et puis, je prends confiance petit à petit. Merci à vous tous. Un grand Merci. 

  • A vos agendas !!! Partie 3

    VISUEL-2014-H2-460x260.jpgAvant de passer au programme du samedi 14 juin, et afin de vous faire plaisir, à vous lecteurs et lectrices de mon blog, je vous dévoile l'une des nombreuses surprises qui vous attend au Festival du Livre de Nice. 

    belle-arriere-grand-mere-1483730-616x0.jpgPour celles et ceux qui seront là vendredi, le premier d'entre-vous qui trouve Caporal Méloche au Festival du Livre, se verra offrir le dernier roman, dédicacé, de Janine Boissard, Belle-arrière-grand-mère (Fayard). Vous souhaitez un indice ? Caporal Méloche est une jeune fille d'une vingtaine d'années et belle comme un cœur. La chasse au trésor est ouverte, et nous vous proposerons au fil des billets des livres dédicacés à gagner. 

     

     

    Revenons à notre belle programmation de samedi. Samedi est le jour, le grand jour. Tous les auteurs seront là, tous se feront un plaisir de vous rencontrer. Vous dresser la liste des quelques deux cents auteurs n'auraient aucun sens, alors je vais simplement vous faire part de mes coups de cœur. 

    Dès dix heures, au Forum des auteurs, en présence de Monsieur Estrosi aura lieu la remise du prix du concours de nouvelles, dans le cadre de "Lecture pour tous", et en présence aussi de Didier van Cauwelaert, Président du jury, et de Jean-Luc Gag, conseiller municipal. Un événement où il faut se rendre pour soutenir cette initiative de la ville de Nice, depuis quatre ans maintenant. Le thème de cette année est "La citoyenneté".

    C'est aussi pour moi l'occasion de vous informer que dès vendredi, des animations sont offertes à nos chers enfants : ateliers de lecture, ateliers d'écriture, mots croisés illustrés, charades et poèmes pour les écrivains en herbe. Mais aussi des ateliers de poésie-plastique, et des lectures d'albums à thème pour une entrée en littérature. 

    Il me reste alors la matinée pour aller à la rencontre des auteurs que j'ai découverts cette année, de papoter avec quelques auteurs-amis, et de découvrir d'autres auteurs aussi. 

    Je peux d'ores et déjà vous dire qu'à mon retour de cette folle journée, je ne manquerai pas de partager avec vous mes rencontres avec Macha Méril, Akli Tadjer, Gilles Paris, Olivier de Kersauson, Emilie de Turckheim, et beaucoup d'autres...

    Le temps d'une pause méridienne, et je m'en irais je ne sais où, puisque j'hésite entre deux rencontres qui me tiennent à cœur. 

    A 14h15, à l'Hôtel Aston, une table ronde est organisée avec Gwendoline Hamon et Mazarine Pingeot dont le thème est "Les femmes sont libérées, mais à quel prix?". Je suis certaine que le déplacement en vaut la peine. Il s'agit de deux femmes passionnantes, passionnées, vives et intelligentes. 

    Mais, à 14h30, à l'Auditorium du MAMAC, Franz-Olivier Giesbert conversera avec Olivier de Kersauson pour son magnifique "Le monde comme il me parle"  (Le Cherche Midi). Ce marin, auteur, humoriste me fascine depuis mes dix ans, alors je pense que je vais vraiment opter pour lui, une bière à la main en guise de cadeau. 

    L'après-midi sera l'occasion de poursuivre mes interview, spécialement pour vous, et de dénicher le livre qui m'envoûtera. Mais aussi l'occasion de vous lancer un deuxième défi. Si vous le relevez, vous partirez avec le livre de Franck Balandier, Le silence des rails (Flammarion), dédicacé aussi. 

    Deuxième défi : me trouver dans la foule de ce samedi, ou même du vendredi, et me dire "a posteriori, a priori ?", j'insiste sur le point d'interrogation.

     

    On arrête là pour ce soir, et je vous dis à demain

    pour la dernière partie de "A vos agendas !!!" 

  • A vos agendas !!! Partie 2

    Comme je vous l'annonçais hier, cette fin de semaine est culturelle, riche et dense en événements. De par le Festival du Livre de Nice, les rencontres et conférences prévues, et puis aussi par quelques signatures d'auteurs dans d'autres lieux en France, pour ceux qui n'auront pas la chance d'être à Nice ce week-end. 

    Je vous contais donc les événements de ce vendredi, 13 qui plus est. Mais je ne vous ai pas tout dévoilé. Trop d'informations tue l'information. Aussi, pour ce début d'après-midi, je vous invite à découvrir la suite du programme pour vendredi uniquement. 

    Vendredi 13 Juin, dès 14 heures 30.

    sylvain tesson, s'abandonner à vivre, gallimard

     

    Place Pierre Gautier, Monsieur Christian Estrosi inaugurera cette nouvelle édition du Festival du Livre, et remettra le Prix Nice Baie des Anges à Sylvain Tesson pour sa dernière parution "S'abandonner à vivre", paru chez Gallimard.  Il s'agit d'un recueil de nouvelles. Sylvain Tesson manie sa plume, oscillant entre langage cru et langage recherché et nous délivre des messages de vie, de philosophie sur ce fameux XXème siècle. A lire, même si j'ai eu un peu de mal à entrer dans ce livre. 

     

     

     

    Durant cet après-midi de ce fameux vendredi 13,  vous pourrez aussi écouter Edgar Morin, Président d'honneur du Festival, à l'Opéra de Nice, en compagnie de Pascal Picq, entretien animé par Franz-Olivier Giesbert. Le rendez-vous est fixé à 15h30, et c'est un événement à ne pas manquer. Vous pourrez aussi retrouver Edgar Morin à son stand, puisqu'il sera en dédicace tout le week-end. Vous y croiserez aussi une certaine Caporal Méloche, jeune étudiante dynamique philosophe, mais pas que, qui vous parlera d'Edgar avec passion. A vous de trouver qui est cette étonnante Caporal... 

    Je n'y serais malheureusement pas, mes obligations de blogueuse et de membre active de l'association "Les mots pour des maux" me pousseront à déambuler dans les allées du Festival. Dans un premier temps, je repérerai les lieux pour vous livrer dès vendredi soir mes premières impressions et vous donner quelques nouvelles fraîches (ça changera de la chaleur annoncée pour cette première journée littéraire).

     

    silence des rails, flammarion, franck balandier

     

    Avec Nathalie, présidente de l'association, nous irons à la rencontre des auteurs déjà présents. Et oui, tout le monde n'arrive pas vendredi. Puis, nous rencontrerons Franck Balandier pour le Silence des Rails (Flammarion) et un petit entretien que je partagerais avec vous dès mon retour, vendredi soir. Il vous faut acquérir ce dernier roman, chroniqué ici-même. Un roman qui ne peut laisser personne insensible. 

     

     

    Suivra alors, deux belles rencontres déjà programmées. Nousdidier deschamps, first document, Bernard Pascuito commencerons par Bernard Pascuito, auteur de "La face cachée de Didier Deschamps" (First Document). Un incontournable en cette période de Coupe du Monde. Une biographie sur un homme mystérieux, ambitieux, avec ces doutes et ses certitudes, un homme pour lequel l'éternité ne dure qu'un instant. Hâte de vous relater cette belle rencontre, car elle sera belle j'en suis sûre. 

     

     

    gr_nd_-_livre_-_ternelles_routes_corses.jpg

     

    Puis, nous irons à la rencontre de Jean-Paul Naddeo pour ses "Éternelles routes corses, entre mer et montagne" (Grund). Un livre magnifique, avec des photographies dont on ne se lasse pas. Un livre pour les amoureux de la Corse, un livre pour celui qui veut découvrir la Corse autrement. Un livre à avoir dans sa bibliothèque. 

     

     

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    Au détour d'une allée, je m'entretiendrais avec Marc Magro, rencontré l'année dernière et devenu ami depuis. Il vous présentera son dernier "roman", Sous l'oeil d'Hippocrate (First), un livre passionnant, écrit avec passion.  

     

     

     

    Je ne manquerai pas non plus de saluer et discuter un brin avec mon libraire préféré, Patrick Esclapez. Il est à la tête de la plus vieille librairie de Nice, mais il a surtout l'amour de son métier, le sourire, jamais désagréable, et passionné. Sa librairie Jean Jaurès est un lieu de rencontres et d'échanges unique dans la ville. Un homme qui se bat pour que le métier de libraire persiste. A Nice, les librairies indépendantes se sont regroupées en association. 

    J'espère trouver le temps aussi de me rendre à l'Opéra de Nice pour 16h30 afin de participer à la conversation avec Michel Onfray autour de son livre Le réel n'a pas eu lieu (Autrement), animée toujours par Franz-Olivier Giesbert. 

    Cette folle première journée se clôturera avec un rendez-vous au parc de la colline du Château, à 20 heures. André Dussolier invitera le public à passer du rire aux larmes à travers la lectures de grands textes de la littérature écrits, entre autres, par Alfred de Vigny, Alphone Allais, Victor Hugo ou encore Marcel Proust. 

    Voici ma sélection pour ce vendredi 13 juin. Cependant, d'autres tables rondes et conférences sont d'ores et déjà programmées. Pour de plus amples renseignements, n'hésitez pas à consulter le programme du Festival du Livre de Nice. 

    Restez connecter, car dans la soirée, je vous livre le  programme de Samedi, et vous dévoile une info pour ceux qui ne sont pas à Nice, un événement à ne pas manquer du côté de Saint Jean de Luz. 

     

     

  • J'aime ton mari de Sylvie Bourgeois - Coup de coeur la fée maraboutée - ADORA

    roman.jpgEmma, la quarantaine, est une héroïne comme je les aime. Elle a une belle conception du monde, le sens de la relation humaine, bienveillante, polie, réfléchie (quoique), et ce sens du "rendre service" qui se perd hélas dans notre société actuelle. 

    Emma entretient une relation conflictuelle, complexe avec sa mère, sa sœur, et avec sa sœur utérine. Emma est veuve, maman d'un bambin de cinq ans, et n'a pu mettre un terme à son deuil du mari perdu qu'à travers un engagement dans une ONG pour sauver l'Amazonie. Elle se moque du paraître, réfutant l'idée même de soigner son apparence, mais invitée au mariage de sa plus jeune sœur,elle doit composer le temps d'un week-end au Cap d'Antibes avec ce monde de paillettes et de paraître. 

    Départ de Paris pour Nice, puis Antibes. Dès les premières pages, Emma est confrontée à la bêtise humaine, aux règles de sécurité improbables et n'ayant aucun sens. Mais heureusement un gentleman intervient. L'arrivée à l'aéroport niçois sera aussi l'occasion d'être confrontée au ridicule de certains règlements. Sylvie Bourgeois nous décrit l'absurdité et la vacuité de notre monde actuel avec un regard, et une plume d'une extrême finesse. 

    Emma est incapable de se projeter dans l'avenir, n'arrive pas à être joyeuse pour le mariage de sa sœur utérine. Mais voilà, elle a passé un pacte avec sa meilleure amie Charlotte, coach sentimentale. Emma doit trouver l'homme de sa vie, aidée de Charlotte évidemment. En échange de quoi, son amie narre les aventures d'Emma sur son blog. C'est ainsi qu'Emma devient Virginie dans le monde virtuel, et que le blog de Charlotte connaît un succès sans précédent. C'est donc sous les conseils de son amie qu'Emma se doit de trouver un homme lors de ce week-end festif. 

    Projetée dans un monde qu'elle hait, mal à l'aise au sein de cette foule de "m'as-tu vu", ne connaissant même pas le futur marié,  Emma est pris de vertiges quand elle rentre dans l'Eglise. Ce lieu, symbole du décès mais aussi de la joie par le mariage. Avant même la cérémonie, Emma rencontre son futur beau-frère, une rencontre hors du temps, répondant au nom d'André. 

    Heureusement, Fred, le cousin mal aimé de la famille du marié, va s'approcher d'Emma, et entre eux, le fluide va passer. Ils sont tous les deux les indésirables du jour, mais invités parce que protocole oblige. Fred, le coiffeur qui ne parle que de sexe, attiré par les hommes, mais aux mains d'argent et au cœur de velours. Et puis, il y a Léonard, le mari de Fabienne, sœur aînée d'Emma. Avec lui, la relation est belle, mais secrète pour éviter d'attiser la jalousie de sa femme. Emma est à part. Elle entretient une relation tendue, dénuée de sentiments avec ses sœurs, avec sa mère. Pas de place aux sentiments. 

    Après la cérémonie, retour à l'hôtel où il faut se préparer pour la soirée. Soirée où Emma est attendue, en espérant qu'elle respecte les codes qui lui ont été dictés pour ce jour : être bien habillée (adieu sarouel et vêtements sans forme), ne pas causer de son Raoni pour soulever des fonds. C'est tout ce qu'on lui demande à la sœur de la mariée. 

    sylvie-bourgeois.jpg

    Débriefing avec Charlotte au téléphone, vêtir absolument la petite robe en crêpe framboise de la fée maraboutée, chausser des talons de 9 cm, et se coiffer. Emma n'a pas envie, mais Fred la prend en main, et au bout de quelques heures, Emma est méconnaissable. Une bombe, une beauté. 

    Et là, tout commence, ou tout se termine. Notre Emma se métamorphose. Elle ose, écoute les conseils de son ami Charlotte pour attraper un homme, et porte son envie sur Léonard, le beau-frère. Les vérités éclatent tout au long de la soirée, même tard dans la nuit. Personne ne se reconnait, personne ne comprend plus rien. Une valse de répliques et de dialogues entre André (le marié), Myrtille (la mariée et sœur utérine), Fabienne (la sœur), Léonard, Fred, et l'homme de l'avion. Au centre, notre belle Emma. Emma qui va en surprendre plus d'un, Emma qui se libère du poids de sa relation à la mère, Emma qui ose dire, Emma dit qui elle est au fond, s'éclate dans cette valse de sentiments et d'émotions. L'ivresse lui fait dire les vérités. Tout le monde ment à tout le monde, et puis la vérité éclate. 

    Sylvie Bourgeois signe là un roman doux et léger, mais pas si léger que ça. Quelques deux cents pages de vérités que seule Sylvie sait nous livrer sous des airs un peu désinvoltes, des messages forts, des vérités de vie. La plume de Sylvie est là, fine, vive, osée, véridique, tout en douceur, sincère et hilarante. L’œil de Sylvie sur le monde qui nous entoure, sur le sens de la relation humaine, sur l'indépendance de la femme, sur l'amour, sur la vie actuelle est d'une précision et d'une analyse déconcertante et si juste. Merci Sylvie Bourgeois pour ce dernier roman que j'ai dévoré et qui m'a fait rire, tout en me faisant réfléchir sur le sens que l'on donne à sa vie. 

    robe framboise.jpgUn bout de tissu framboise change le destin, comme quoi il en faut peu parfois. Mais ce petit bout de tissu va permettre aussi à notre héroïne d'être libre. La liberté, cette conception de vie chère à Sylvie Bourgeois. Emma apprend aussi qu'il ne faut pas intellectualiser notre plaisir, que l'on se doit de défendre notre territoire amoureux, et que l'amour nous fait accoucher d'un autre nous. 

    Si morale il doit y avoir à ce roman je reprendrais cette phrase si juste 

    "Savoir visualiser son désir, puis le formuler était la première pierre de l'édifice pour favoriser sa réalisation".

     

    Quelques extraits

    • - Avoir un gun, de l'argent et du pouvoir. Pourquoi croyez-vous que le pilote ne m'a rien dit alors que j'ai été plutôt grossier ? Il a senti que j'étais plus puissant que lui. La vie n'est qu'un rapport de force, une lutte de territoire. - Mince alors, j'ai tout faux, j'ai tout misé sur la bienveillance. Avec votre raisonnement, je devrais être morte depuis longtemps. - Vous êtes en état de survie comme tous vos semblables trop gentils. Prenez soin de vous, je dois rejoindre mon siège et ma femme (page 13)
    • Au lieu de râler et de rester dans le chacun pour soi, notre unique solution pour accéder au bonheur est de résister en s'entraidant , en plus c'est valorisant de se sentir utile (page 18)
    • Une des grandes règles de la vie est d'accepter que personne ne change, au mieux, les gens peuvent évoluer sur leurs bases mais jamais s'en fabriquer de nouvelles (page 26)
    • L'amour est une histoire de rencontre entre la peau et l'âme. Je suis ambitieuse, je veux vire avec l'homme dans les bras duquel je n'aurai pas peur de mourir. Je veux le respect, l'estime, la confiance, tout partager, il n'y a que dans les gestes du quotidien qu'est le véritable amour. (page 72)
    • Ou peut-être ne s'aime-t-elle pas belle ? Et préfère-t-elle que les personnes ne voient en elle que son esprit et non son physique ? (page 80)
    • Et efface le numéro de téléphone de ton chirurgien esthétique. A la prochaine piqûre, tu ne ressembleras plus à rien. On dirait déjà que tu as deux pneus à la place des lèvres. A force d'abuser du Botox, tu n'as plus d'expression, tu ressembles à une limande, tu sais, les poissons plats. [...] Prends plutôt des cours de joie. Mets du sourire dans tes yeux, tu verras, ça te changera la vie. (page 100)
    • De toute façon, comme disait Audiard,un riche ruiné aura toujours plus de fric qu'un pauvre qui a fait fortune. (page 108)
    • Oui et ce soir je me saoule jusqu'au dernier jour de mon existence, je ne veux plus connaître que l'ivresse et en vivre que pour l'instant présent. Je suis stupide de ne m'être jamais laissée aller et d'avoir toujours été dans le contrôle. (page 128)
    • Tu imagines un riche tout seul en vacances ? Il se flingue. (page 145)
    • ...elle projette dans la réussite de son mari sa crainte de ne pas arriver à construire toute seule sa propre vie, comme un bernard-l'ermite qui ne fout rien mais qui sait s'incruster dans les coquilles bien chaudes et douillettes de ceux qui triment. (page 156)
    • Fonce ma chérie, on n'a qu'une vie. N'intellectualise pas ton plaisir, lâche tes réticences, tes jugements, oublie comment tu t'appelles, d'où tu viens et offre-toi à fond. (page 178)
    • La vie serait plus jolie si on commençait tous déjà par sourire.(page 203)

     

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    A cette occasion, Sylvie Bourgeois vous offre un tee-shirt

    et son dernier roman "J'aime ton mari".

    Dépêchez-vous, il n'y en aura pas pour tout le monde.

    Comment faire ? Envoyer un mail avec vos coordonnées à Bérangère  

     

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  • A gagner : Le silence des rails de Franck Balandier

    Il est de ces romans qui m'ont bouleversée en ce début d'année 2014. 

    Il est de ces romans que l'on se doit de lire, dans un devoir de mémoire.

    Il est de ces romans qui touche en plein coeur.

    Il est de ces romans qui doit être dans votre bibliothèque.

     

    Il c'est "Le silence des rails" de Franck Balandier, paru chez Flammarion. 

     

    Franck, c'est un auteur.

    Franck, c'est un homme cultivé, doté d'une sacrée dose d'humour. 

    Franck, c'est un homme qui aime la musique, l'histoire.

    Franck, c'est un regard pertinent sur l'histoire, la société.

     

    Pour toutes ces raisons, et parce qu'ils le valent bien (le livre et l'auteur), je vous offre cinq exemplaires de ce roman touchant. Si, en plus, vous êtes de la région, je vous inviterai lors du Salon du Livre à rencontrer cet auteur, le vendredi 13 juin, ou encore le samedi 14 et pis même le dimanche 15 juin. 

    Pour cela, rien de plus simple : envoyez-moi vos coordonnées par mail, ou par message privé via Facebook. 

    A très vite, et si vous voulez avoir un aperçu de ce roman, ça se passe ici :

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    Le silence des Rails de Franck Balandier 

  • Les Thermes du Paradis d'Akli Tadjer - JCLattès

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    Akli Tadjer est un habitué de mon blog, car il est un auteur que j'apprécie, car il est un homme bienveillant, car il est de ces auteurs qui maîtrise une plume vive, alerte et humoristique. 

    Rencontré voici deux ans, au détour d'un stand du Salon de Livre de Nice, je lui dois de belles rencontres, telles Gilles Paris, Grégoire Delacourt, Delphine Bertholon... J'ai découvert son talent voici deux ans à peine.  Il est aussi une belle rencontre littéraire pour quelques amies, dont Marion, l'amie d'enfance. 

    Il nous revient en 2014 avec "Les Thermes du Paradis". Un opus de 314 pages paru aux éditions JCLattès en Mars 2014, reçu dans ma boîte aux lettres à cette période. Mon retard de chronique est dû à quelques soucis seulement, car ce livre fait partie de mes coups de cœur pour ce premier semestre 2014.

    Je retrouve la plume d'Akli, je retrouve son style, son humour et surtout son don à tourner toute situation dramatique en comédie, en rires. 

    Dès la première page, le ton est donné avec cette superbe citation de Romain Gary "Il ne faut pas avoir peur du bonheur, c'est seulement un bon moment à passer". 

    Adèle est à la tête d'une entreprise familiale, une entreprise de pompes funèbres, bref elle est croque-mort. Sa meilleure amie et co-locataire, Leila,est elle thanatopractrice (elle répare les morts pour les rendre beaux). Les personnages et le décor sont plantés dès les premières pages, et l'on se demande où va nous mener la plume d'Akli. Il rompt avec ses précédents romans par cette présentation d'un monde où l'on pense que le rire et l'humour ne peuvent avoir place. Cependant, on retrouve l’œil perçant de cet auteur, cette facilité à injecter de l'humour dans toutes situations. Parfois caustique, parfois cassant, Monsieur Tadjer nous promène par le bout du nez par le bout de sa plume. 

    Adèle est célibataire, ne trouve pas chaussure à son pied. Faut dire qu'annoncer son métier en fait fuir plus d'un. Cependant, sa sœur bienveillante lui organise la fête de ses trente ans qu'elle s'apprête à fêter d'ici peu. Fête à laquelle les amis d'enfance sont conviés,fête durant laquelle Adèle se doit (pour sa sœur) de trouver l'homme de sa vie. Mais Adèle se fiche de ses trente ans, elle sait qu'elle n'est pas bandante. Elle en veut à son père d'avoir hérité de lui son teint de bougie, son long nez et ses lèvres fines qui lui donnent en permanence cet air austère ou revêche.  Sans parler de ces yeux bleus, du même bleu que le détergent pour chiottes Canard WC. (p17)

    Leïla est quant à elle reniée par sa famille musulmane. Akli nous décrit avec beaucoup de réalisme et d'humour les convictions des familles musulmanes. On en rit,on est obligé, qui plus est quand tout cela est écrit par un auteur qui connaît bien le sujet. 

    Leïla est l'amie que l'on souhaite. Elle s'occupe de quatre macchabées dans une journée pour offrir une paire de Louboutin à son amie Adèle, elle lui signifie que non elle n'est pas moche, elle se trouve moche ce n'est pas pareil (p39), que quand elle aime, elle ne compte pas...Bref, l'amie, la vraie. 

    Bref, ces deux jeunes filles d'aujourd'hui vont partager leur quotidien au cours de ces quelques trois cents pages. Mais surtout, Adèle va trouver l'amour, le grand. Non, elle ne sera pas la conjointe d'un homme "normal". Elle tombe amoureuse d'un masseur qui officie aux Thermes du Paradis. Un homme noir, aveugle. Personne ne veut croire à cette histoire, sauf elle, sauf lui, sauf Leïla. 

    "J'aime être nue dans le noir avec lui. Dans le noir je m'oublie, je me donne et je me damne, le noir est la couleur de mes nuits, le noir est la couleur de mes jours, le noir est mon refuge, le noir est mon pays, le noir est la couleur de l'homme que j'aime, je suis faite pour vivre et mourir dans le noir" (p172)

    Par amour pour lui, elle va gravir tous les obstacles, elle va aller au bout de ses possibilités. Jamais elle ne va faillir, jamais elle ne baissera les bras, jamais elle se dira que cette histoire n'est pas possible. Elle aime, elle ne peut abandonner cet amour hors norme. 

    Mais Léo voudra-t-il de cet amour ? Léo, cet homme noir, qui vit dans le noir mais qui du bout de ses doigts ressent toutes les émotions de ces femmes et hommes qui viennent se faire masser. Léo qui a un coup de foudre pour Adèle. Léo pourra-t-il aussi oublier son ex-petite amie qui revient vers lui ? Léo acceptera-t-il l'opération de la dernière chance qui lui permettra de voir le monde ? Et comment réagira-t-il si la vue devait revenir ? Sera-t-il toujours aussi amoureux d'Adèle ? 

    De son handicap il en fait une force. Il apprend à Adèle à aimer de manière différente, il initie aux jeux de l'amour qui ne passent que par le toucher, l'émotion, la sensation. Léo est un homme attachant et qui tiendra le lecteur en haleine jusqu'à la dernière page, je vous l'assure. 

    Akli décrit chaque moment avec une plume fine, ardente, vive et incisive. Derrière une histoire peu banale d'amour, on ne peut être insensible aux métaphores, aux phrases de cet auteur. Il pose un regard sur tout ce qui l'entoure, il a le sens du détail, de l'analyse. Ses descriptions sont poétiques, parfois érotiques aussi. Je découvre aussi un homme qui maîtrise tous les détails des chaussures Louboutin, sujet que je ne maîtrise absolument pas. 

    Akli a du faire une immersion dans le monde féminin pour écrire un tel roman. Il décrit l'intimité des filles avec une justesse et une réalité étonnante. 

    "C'est du cinq cents calories l'unité, mais ça vaut le goût. Tant pis pour nos hanches, tant pis pour nos fesses, welcome capitons et cellulite". 

    "Tu me fatigues avec tes complexes. Il y aura toujours une fille plus belle que toi devant toi.Si Léo t'aime, il t'aimera de jour comme de nuit. Sinon c'est un con et il ne te mérite pas. Moi aussi j'ai des complexes, mais je les mets de côté et j'avance". (p201)

    Le titre du livre est pertinent, mais il aurait pu aussi être "Les cercueils ne sont ni repris, ni échangés" (p46)

    Un roman à lire, à dévorer, à embarquer cet été, à partager. 

     

     

     

     

  • Portrait chinois de Franck Balandier, auteur du "Silence des rails" - Flammarion

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    Franck Balandier est l'auteur du "Silence des rails" paru aux éditions Flammarion voici quelques temps. Un roman poignant, vibrant, attachant. Un roman sélectionné pour le "Prix Orange", un roman à lire absolument pour que la mémoire reste, pour que l'histoire soit transmise. 

    Suite à ma chronique ici-même, Franck m'a contactée, et depuis nous échangeons sur tout et rien, et attendons les beaux jours pour naviguer sur la mer méditerranéenne, avec mon cher époux.

    C'est avec joie et enthousiasme que Franck a bien voulu répondre à mes quelques questions, et je vous livre donc un petit bout de lui à travers ce portrait chinois. 

    Si vous étiez :

     

    Un signe de ponctuation ? Les points de suspension. Parce qu'ils laissent au lecteur la possibilité de continuer la phrase. Et aussi pour l'usage qu'en a fait Louis-Ferdinand Céline.

    Une chanson française ? « La vie ne vaut rien », de Alain Souchon.

    Un moyen de locomotion ? Le train, forcément. Petit-fils et fils de cheminot, comment pourrait-il en être autrement ?

    Une œuvre d’art ? « Les montres molles », de Salvador Dali.

    Une devise ? « La vie ne vaut rien, mais rien ne vaut la vie ». Voir ci-dessus.

    Un roman ? « Sur la route », de Jack Kérouac.

    Un mot ? « Fin ». 

    Un adjectif ? « Libre ».

    Une ville ? Paris. Ma ville. J'y habite depuis toujours. Je la découvre encore.

    Un philosophe ? Proudhon. 

     

     

    Franck sera au Salon du Livre de Nice, alors on note sur son agenda, et je vous réserve une petite surprise :-) 


  • Mon numéro dans le désordre de Guillaume Fédou - Léo Scheer

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    Guillaume Fédou fut l'un des premiers à être ici présent. Non pas pour son talent d'écrivain, mais pour son talent d'auteur-compositeur. En effet, j'étais tombée sous le charme de son "garçon moderne", et le suis toujours par ailleurs. 

    http://aposterioriapriori.hautetfort.com/archive/2011/08/07/guillaume-fedou-garcon-moderne.html

    Il nous revient quelques années après, mais en qualité d'auteur de roman, de son premier roman "Mon numéro dans le désordre". 

    Avant la lecture de cet opus, j'admire la couverture. Un savant mélange de Cézanne et de Guillaume Fédou. Une aquarelle qui ne laisse pas insensible et attire donc le regard. Cependant, voir un baigneur en slip me perturbe un peu. Que va donc nous conter Monsieur Fédou. Le lien illustration/titre n'est pas aisé, mais s'éclaire au fil de la lecture. 

    Me voici donc, un verre de blanc à la main, à la découverte de la plume de Guillaume. Deux cent cinquante et une page auront raison de ma bouteille de Montbazillac. Quel bonheur et quelle joie ce livre. 

    Ajoutons à mon verre, le critérium qui laissera une mine entière tellement les formulations sont vives et pertinentes, mais aussi pour souligner toutes les références qui nécessitent quelques recherches sur le web. Entre références culturelles, musicales et parisiennes Guillaume nous conte les aventures d'Arthur et sa maman, appelée "Mama". Une connotation italienne pour moi, mais il en est rien. La mère d'Arthur est une soixante huitarde, pittoresque, dépressive, divorcée et juive. 

    Arthur est le fils aîné, vingt huit ans, fraîchement licencié, bordelais devenu parisien branché. Il fréquente la nuit, le monde de la mode, il est là où il faut être vu, là où il faut être, ce qui lui permet d'avoir son tissu social et de boire à l’œil comme il s'amuse à le dire. 

    Suite à son licenciement, il décide d'offrir à sa mama dépressive un séjour à New-York. Cette ville qui fait rêver, la ville de la deuxième chance. Sauf que le départ se fait quelques jours avant le 11 septembre 2001. 

    Les premiers jours qui précèdent l'attentat qui changera la face du monde, Arthur et Mama vont vivre quelques situations rocambolesques, dont l'origine n'est autre que la Mama. Partie de Paris sans ses médicaments, elle n'a de cesse d'en faire qu'à sa tête, et de se mettre dans les situations les plus pittoresques. Elle disparaît, s'éprend pour un Bob Marley des années 2000, ne suit que son instinct. Arthur ne profite pas vraiment, se demande quand sa mère sortira de cet état. Puis cette rencontre avec un psy qui va remettre pour quelques jours à peine la mère dans les "rails". Elle se calme dirons-nous. 

    Tout semble allait mieux, mais c'était sans compter sur cet attentat qui va bouleverser, outre nos deux personnages, la vie de tout à chacun. 

    Je ne vous dévoilerai pas la suite, l'après 11 septembre, car il faut lire ce roman. 

    La plume de Guillaume est maîtrisée, vive, gaie, humoristique. Au fil des mots, des phrases, des pages, le lecteur est aspiré dans la vie new-yorkaise, il vit l'horreur, il vit aussi le changement. 

    En effet, ce roman se veut, sous un aspect "comique", être un traité de l'avant et après 11 septembre. Une étude sociologique de ce qu'à changer cet événement tragique qui a touché le monde entier. Arthur est une victime, il ne sera plus le même. Il y a l'avant, puis l'après, la naissance des années 2000. La prise de conscience aussi que l'on peut mourir n'importe quand, n'importe où par la folie d'hommes.

    Arthur mènera quand même sa quête du bonheur, mais il est différent. Les vacances qui se devaient être normales apporteront à nos héros une autre vision du monde, de l'avenir, de la vie simplement.

    Un livre à acquérir, mais attention les références sont nombreuses dans tous les domaines. Il m'a été nécessaire de faire quelques recherches, n'étant pas de la génération 90, mais plutôt 80, n'étant pas non plus au fait des mœurs et coutumes de la vie parisienne. Quelques traductions m'ont aussi été nécessaires, ne maîtrisant absolument pas l'anglais. Cependant, cela ne m'a pas gêné dans ma lecture de ce roman bien ficelé et qui met en exergue le changement du monde dès lors que deux avions se sont écrasés sur les tours du World Trade Center.

    Faire le deuil de l'avant, se construire dans l'après. Se trouver, se réaliser, être, être soi. Tel est le message que nous délivre Arthur, ou Guillaume ? En effet, on peut se demander ce qui est vrai, ce qui est faux. Est-ce la réalité de Guillaume qui a permis à Arthur de rentrer dans la fiction ?

    Allez, vite, filez acheter ce tout premier roman d'un homme qui le vaut bien :-)

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    Quelques extraits :

    • Cet agent de l'Etat français éprise de service public pratique plutôt le suicide par répartition, façon puzzle éparpillé au-dessus de l'océan que nous aurons tant de mal à traverser. 
    • C'est un art chez les Kaminsky de maquiller sa douleur en agressivité. 
    • Mais une chose est sûre : en lâchant Bordeaux pour vivre à Paris, notre famille s'est littéralement vendue aux Boches. Quant à l'Américaine, elle n'a fait qu'injecter un peu de vérité dans toute cete bordelaise hypocrisie, même si je rêve encore aujourd'hui de la voir en plein vol. 
    • Seul le travail compte, et là-dessus je suis d'accord avec ton père : on ne bâtit rien les bras croisés. 
    • Comment ai-je pu accoucher d'un pareil monstre ? Sans doute en fermant les yeux sur toute une partie de ton histoire personnelle. Mais ce n'est pas le moment d'en parler....
    • Il serait vraiment temps pour moi de vivre pour vivre. Ne devrais-je pas la laisser être femme accomplie avant d'être mère ? 
    • Ennemis de la pop, des putes à frange et des instruments à vent, les talibans ont donc provisoirement gagné la partie. 
    • Pour ou contre la connerie, le racisme et les oranges pressées ? Les terroriste ont ciblé la finance, épargnant a priori des mécréantes dans mon genre. Mais s'ils avaient visé le MoMa, aurais-je un jour renocntré ce double que je cherchais depuis ma naissance ? J'ai longtemps cru que la lumière viendrait d'une fille, que seul l'amour pouvait être source de complétude. 
    • J'ai une sacrée boule au ventre de devoir partir. Quand on est à ce point en fusion avec la moindre paroi new-yorkaise, il s apparaît illusoire de pouvoir décrocher un jour, et même de pouvoir raccrocher les wagons de son existence. Aussi toxique soit-elle, NYC est le meilleur terrain de jeu pour le "je". Un playground existentiel sans limite dont je respire l'air corrompu à pleins poumons en chantonnant avec Mama son sempiternel air du vieux Trénet : "Grand-Maman, c'est New York / Je vois les bateaux-remorques..." qui emportent tout sur leur passage, comme à la fin du Voyage de Céline. Voilà, merci, on remballe.. 

    A l'attention de Guillaume Fédou  

    Alors non tous les gens qui habitent la Côte d'Azur n'ont pas une villa et ne votent pas FN :-) 

    Sophie Marceau est toujours belle, et moi aussi je l'ai préférée dans l'étudiante

    Un jour j'irais à New-York ...

  • Comédie Romantique d'André Bessy - Flammarion

    André Bessy, Flammarion, Comédie Romantique, livre français, rentrée littéraire 2014, amour, vacances, été, lireSon nom ne vous dit peut-être rien, et pourtant j'ai déjà parlé de ce jeune auteur, au physique de mannequin et à la plume déliée, précise, apprivoisée et fine. Sous André Bessy, se cache un certain André Boris, auteur de trois opus astrologiques dont je vous ai vanté tous les mérites les années précédentes. 

    André reprend pour ce nouveau roman quelques personnages de ces opus précédents. Nous retrouvons avec joie Guillaume Béranger et sa femme Julie (Attention au scorpion - septembre 2011 - Flammarion). Ajoutons à ce jeune écrivain et son épouse, Victoire l'éditrice, Stéphane l'ancien champion de foot, Louis le jeune mannequin et quelques autres personnages hauts en couleur, Carole et Ludivine par exemple,  et nous avons là l'ensemble des personnages qui vont nous faire partager leurs déboires, leurs amours, leurs tracas, leurs visions de la vie, de l'amour tout au long de quelques trois cent cinquante pages. 

    Livre en main, je m'extasie devant cette belle couverture haute en couleur : un cœur formé par quelques dizaines de crayons de couleur bien taillés. Une typographie très agréable pour nous informer du titre, de l'auteur, de l'éditeur. Chouette couverture, vraiment ! 

    Premières pages dédiés à Barbara et Etienne Daho, je ne suis pas surprise et je trouve cela beau. Très beau même. "Il fut long le chemin Et les mirages nombreux Avant quel'on se trouve", tellement vrai pour moi... Merci Etienne Daho et André. Mais je m'égare, revenons à ce roman dévoré en quelques heures. 

    Départ pour Nice, salon du livre oblige, pour notre cher écrivain, son éditrice et quelques inconnus jusqu'alors. L'occasion pour Victoire et Guillaume de passer un peu de temps ensemble, résister ou pas à la tentation d'un corps à corps. Mais rien ne se passe comme prévu. Cet inconnu assis à côté de Victoire va venir semer le trouble. 

    Retour sur Paris, rencontre avec Stéphane, l'athlète, dans une boîte de nuit pour notre attendrissante éditrice. Elle ne sait pas qu'elle sera en charge de son livre à venir, elle ignore même qui il est. 

    Voici en quelques mots la situation initiale de ce récit. Puis sous la plume d'André nous allons partager le quotidien de Victoire. Cette femme célibataire, qui sous ses airs, ne rêve que de l'amour avec un grand A, d'être une femme, une épouse, une mère. Mais elle est aussi une réincarnation de la mante religieuse. Entre ces deux aspects de sa personnalité comment se construire une vie de femme "rangée" ?

    D'aventures en aventures, de non dits en quiproquos, de doutes en certitudes, Victoire nous embarque dans son quotidien avec les hommes, avec ses amies. Elle nous confie ses doutes, ses certitudes, ne se dévoile pas entièrement non plus. Elle se doit de garder une part d'ombre, de mystère. 

    Qui choisir entre Guillaume, son écrivain-poulain, Stéphane l'athlète au passé un peu sombre et Louis déconcertant et ambigu. Telle est la question que se pose Victoire. Mais elle ne sait pas vraiment, trouvant en chacun d'eux une bonne raison de céder aux plaisirs de la chair. Ceci étant, elle finit par décider de "se ranger". Elle se persuade qu'il est le bon, qu'il sera un père parfait, qu'il sera un mari extraordinaire. Elle s'en convainc, elle se donne à lui, mais est-ce le bon choix ? Elle ne se pose plus la question, par crainte de passer à côté de son rêve d'enfant, et décide donc de se marier, de se donner à lui. Mais, sous la plume d'André, tout peut arriver, et Victoire découvrira alors qu'elle n'a pas fait le bon choix. Ne comptez pas sur moi pour vous annoncer qui est cet homme, à vous de lire ce roman qui mérite vraiment lecture et partage. 

    Au-delà de la trame de ce récit qui fait de vous lecteur un vrai créateur, quelques passages m'ont interpellée. J'ai aussi vécu la douleur de Stéphane (je ne connais que trop la douleur d'un genou "abîmé", le(s) doute(s) de Victoire, l'indécision.... 

    André Bessy est journaliste de formation. Il maîtrise les mots, les formules, les formulations. Mais au-delà de cette plume incisive, précise, fine et limpide, André a le sens du détail. Tout est décrit avec précision, on sent le travail "journalistique" d'informations, de recherche de détails. Rien n'échappe à la plume d'André. Des coulisses d'un défilé de mode, à la tenue vestimentaire de Victoire, des sommets montagneux aux rues de Paris. Les mots sont recherchés, dans le registre d'un français soutenu. Cet écriture est parfois en décalage avec la légèreté des propos, mais c'est là où André est un écrivain hors pair. Ecrire une comédie romantique avec un lexique si riche n'est pas donné à tous, mais surtout propose une cassure avec ce genre que l'on a parfois tendance à catégoriser. 

    Ici il s'agit d'une fiction de genre sentimental qui met en scène une jeune femme d'aujourd'hui, active, urbaine. En théorie, la fiction de genre privilégie l'action sur le style, mais seulement en théorie. En effet, André réussi ici à privilégier les deux : action et style. Un style d'écriture qui ne peut laisser insensible. Les mots sont précis, recherchés, justes. Les phrases sont grammaticalement et syntaxiquement parfaites. Une plume qui je l'espère vraiment, sera un jour reconnue à sa juste valeur. André mérite largement de connaître LE SUCCÈS avec ce roman. 

     

    Vous en doutez ? Et ben, je vous propose de découvrir André Bessy, et vous offre cinq exemplaires de son dernier roman. Comment faire ? 

    Simplement en commentant ce billet doux, et en m'envoyant vos coordonnés à berangere.lanteri@gmail.com 

     

     Extraits 

    • Celle-ci n'appartenait pas à la catégorie des beautés évidentes. Elle avait un visage étrange, constitué de nombreuses irrégularités lui conférant, lorsqu'on s'attardait sur ses traits,un aspect un peu cubiste. Son œil droit était plus ouvert et placé plus bas que son œil gauche. L'arête de son nez sinuait en son milieu et ses lèvres étaient dessinées à l'oblique. Malgré tout, un air malicieux, férocement intelligent, nivelait l'ensemble et allait même jusqu'à produire une vive illusion d'harmonie. (p 78)
    • Mais un visage à la beauté olympienne possède la  faculté d'anesthésier toutes les peurs naissantes et Victoire, en contemplant à satiété celui du demi-dieu qui était assis près d'elle, fut de nouveau submergée par le désir de céder à la tentation. (p 112)
    • Je m'aperçois que tu viens de décrocher et je ne sais pas ce qui m'a pris de te dire tout ça, étant donné que j'ai toujours considéré la salive comme l'un de mes biens les plus précieux et que je suis en train de la gaspiller à me décharger sur quelqu'un qui ne le mérite pas forcément. (p 153)
    • Sortir des sentiers battus, c'est une chose. Etre suicidaire c'en est une autre, ironisa Victoire (p 226)
    • Continuons de fêter le présent, c'est ce qu'on sait faire de mieux. (p 239)
    • D'un geste empreint de mécontentement, elle jeta son portable droit devant elle. Telle une toupie, l'objet malmené tournoya sur son bureau avant de s'écraser au sol,  non loin d'elle. Peu rancunier, il garda sa forme initiale ainsi que la totalité de ses facultés numériques (p 255)
    • D'une part, je vous rappelle que les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent (p 257)
    • En France, critiqua-t-il à présent, pays des pâles Lumières, la littérature de genre est, par essence, considérée comme un sous-genre. (p 279)

     

    Petit clin d’œil à Victoire 


  • Le silence des rails - Franck Balandier - Flammarion

    LE SILENCE DES RAILS.jpgEn ce début d’année, une de mes résolutions est de lire des romans qui  ne me tentaient point, tels les romans historiques, les romans étrangers… Je ne sais qui a entendu cette résolution tenue secrète, mais je commence cette année avec « Le silence des rails », que son auteur définit ainsi : « Ce livre est une fiction qui s’inscrit dans un contexte historique réel. Certains personnages ont existé. D’autres non. »

    Dans le contexte social actuel, j’ai des craintes sur ce roman à la lecture de la quatrième de couverture. Cependant, j’ai une totale confiance en la personne de G. et j’ouvre donc ce livre d’un format très agréable.

    Ma crainte sera de courte durée, remplacée alors par l’émotion, les frissons, la colère, la révolte, l’amour, la compassion. De sa plume acidulée, Franck Balandier nous conte, dans un contexte historique réel, les (mes)aventures d’Etienne.

     

    Etienne est mal né, un certain 18 novembre 1918. Dès ses premières secondes de vie extra-utérine, Etienne est confronté à la vie, au milieu d’une multitude de voyageurs qui attendent, ou pas, le train. Malgré une atmosphère polluée, propre aux quais de gare, Etienne a la soif de vivre, et va vivre.

    Etienne se construit sans l’image de la mère aimante, sans l’image paternelle. Il ira en orphelinat, en partira, et découvrira la vie, la rude vie de la rue, du Paris qui ne va pas tarder à être envahi par les allemands. Etienne se cachera pour vivre son homosexualité. Il assume son orientation sexuelle, l’assume avec Antoine, ne la subit pas. Et puis, les allemands envahissent la ville. Les rafles se suivent et se ressemblent. Antoine est embarqué, Etienne n’échappera pas longtemps. Son voyage vers le camp de Natzweiler-Struthof débutera un certain 22 juillet 1942. Le 23, Etienne est un parmi tant d’autres dans ce camp, camp de l’horreur, le camp de la mort.

    Il se verra coller un triangle rose, signe de son homosexualité. Ce fameux triangle est, à cette époque,  le symbole utilisé par les nazis pour identifier les homosexuels masculins. La déportation de ces hommes s’inscrivait dans une logique de répression des indésirables, des personnes considérées comme dangereuses par le régime en raison de leurs convictions. Ce symbole de discrimination sera repris dans un contexte totalement différent par Act Up dans les années 90.

    Le froid, les manques de toute nature deviennent alors le quotidien de notre narrateur, Etienne. La crainte, la peur, l’angoisse, et malgré tout l’espoir est là. Ne pas mourir. Ne pas vouloir mourir.

    Est-il chanceux pour être affecté au service général du camp ?

    Sa mission : collecter les déjections de ses congénères. Pour ce faire, il est surveillé par Ernst. Avec ce dernier, la communication est signe simplement.

    Ernst est fusillé pour une vague histoire de dictionnaire, de mots. Mina viendra le remplacer. Fermée, pas tendre, elle sera comme Ernst, cependant, empreinte de vie et de bonté tout de même.  Ils ne sont pas méchants ces deux-là. En eux, un brin d’humanité résiste.

    Et puis, il  y a cette petite fille au ballon, à l’extérieur des barbelés qui délimitent la zone de vie des déportés. L’œuvre d’art « Le ballon » de Vallotton a alors envahi mon esprit à chaque mot qui lui était dédié. Innocente, douce, cette enfant connaîtra malheureusement une fin tragique. Elle qui vivait en dehors du camp de la mort. Etienne, lui continue de vivre. De survivre. Continue à ne pas vouloir mourir. Je ne sais quelle est la meilleure formulation.

    Au fil des pages, on vit avec Etienne. Le froid s’empare de moi, les frissons vont et viennent. Le sourire se dessine de temps à autre sur mes lèvres. Mes yeux sont fixés sur ses mots si savamment assemblés. Mon esprit s’égare. Les images de camp s’entremêlent, mes cours d’histoire me reviennent. Je tremble, j’espère, je prie. Tout comme Etienne qui écrit de temps à autre à Dieu.

    Un roman qui ne peut laisser insensible, juste. L’auteur signe là un roman plus que réussi. Il embarque son lecteur, avec talent, avec 26 lettres de l’alphabet. Il a une réelle baguette magique, celle qui donne le pouvoir de provoquer en nous le rire et les larmes. Les mots vibrent, résonnent. Ce roman est un film, l’intrigue évolue, les désirs, les passions, les états d’âme sont nombreux et nous tiennent en haleine jusqu’à la dernière page.

    Etienne est touchant, Etienne est beau, Etienne est un homme, il est l’Homme. Etienne, toi ce héros qui n’a pas encore quitté mon esprit. Rare sont les fois où je suis à ce point touchée par un personnage de fiction. Un roman ancré dans un décor réel, qui a existé. Un roman où les faits sont réels et où l’auteur a le don d’y faire évoluer un personnage sorti de son imagination.. ou pas. En refermant ce livre, Etienne continue à vivre dans mon imaginaire.

    A lire absolument. A faire lire aussi à cette jeune génération qui ne sait plus où elle va, qui oublie le passé. Un roman qui je l’espère aidera certains à être plus aimant, à ne pas oublier, à ne pas juger, mais à aimer son prochain.

      Un livre magnifique, troublant. 

     

    Le silence des Rails - Franck Balandier - Flammarion - sortie le 5 février 2014