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Romans 2013

  • "Etre à Nice, c'est comme un réveillon"

    Franz-Olivier Giesbert recevait son ami Olivier de Kersauson, ce samedi 14 juin à l'Auditorium du MAMAC à Nice, dans le cadre du Festival du Livre 2014 organisé par la ville de Nice. 

    Ces deux amis de longue date arrivent à l'heure, souriants et repus de leur délicieux déjeuner à La Petite Maison, restaurant incontournable de Nice. Une adresse à noter, et ça vaut le coup d'y aller au moins une fois dans sa vie. L'auditorium est complet, une moyenne d'âge proche de la soixantaine. Une majorité de femmes, et une majorité de personnes curieuses de rencontrer l'homme de la radio, et non le marin. Ce n'est pas mon cas, je suis venue entendre le navigateur et je ne vais pas être déçue. 

    Franz-Olivier Giesbert (FOG) débute cette rencontre en parlant d'amour avec Olivier. L'amour à la Kersauson c'est quoi ? Y a du brutal évidemment ?

    Olivier confirme. L'amour est un simulacre de la reproduction, pour Olivier, mais pas que. Y a du brutal parce que  y a un choc émotionnel quand même. Le merveilleux de l'amour n'est pas abordé avec sérénité, c'est très impressionnant, très anormal, tout à fait unique, qui engendre une série de traumas de plus ou moins longue durée selon sa nature, mais il n'y a pas quelque chose d'innocent dans l'amour, c'est la violence de la révélation de toi, rétorque notre navigateur. 

    FOG souligne qu'il n'aurait jamais cru que son ami parle comme ça de l'amour il y a dix ou vingt ans. C'est un imposteur. Il fait croire qu'il est macho, misogyne, il passe son temps à parler en mal des femmes mais il a quand même découvert l'amour tardivement. D'ailleurs, il suffit de lire Paris-Match. Huit pages consacrées à ODK, c'est beaucoup plus que pour la Reine d'Angleterre, que pour le mariage de Katy et le Prince William. Olivier ne laisse pas finir son ami et nous balance, à juste titre, qu'il est plus crédible que la reine d'Angleterre sur les choses de l'amour. L'amour avec la Reine d'Angleterre c'est un problème d'antiquaire. 

    Le ton est donné pour cette rencontre. Les rires fusent. Mais Franz-Olivier veut vraiment savoir ce qu'est l'amour et Olivier de Kersauson. Un brin agacé, Olivier clôture en balançant "Non mais tu me parles de l'amour, c'est comme si moi je te parlais de cuisine. T'y connais rien, moi non plus, on pratique comme on peut". 

    FOG part donc sur un autre sujet : la boisson. Nous rappelant qu'il n'a pas eu la chance de partager l'amour avec son ami, mais qu'il y a quelque chose qu'il a souvent partagé avec lui, c'est la boisson. Un grand moment de la vie d'Olivier. 

    Effectivement, ODK a beaucoup bu à une époque. Alors que ça fait 25 ans qu'il ne boit à peu  près que de l'eau. Propos contrecarré par FOG, qui lui rappelle que c'est faux puisqu'ils viennent de déjeuner ensemble. 

    L'argument du navigateur est un hymne d'amour à la ville de Nice. ODK lui répond "Non mais attend, on est à Nice. Etre à Nice c'est comme un réveillon. T'arrive dans cette ville extraordinaire au bord de la Méditerranée. Non mais c'est vrai j'adore cette ville. Ne me demandez pas pourquoi. J'adore cette ville, je trouve qu'elle a un charme fou. J'adore l'architecture de la vieille ville dans laquelle nous étions. Je suis venu à Nice uniquement parce que j'adore Nice et pour aller à La Petite Maison que j'adore. Pas du tout pour signer mes livres, ce dont j'ai horreur. Donc que tout le monde se détende."

    FOG veut rassurer l'assemblée et souligne que son ami a pris un engagement sur ses livres. Et revient donc sur le thème de la boisson, lui demandant si la boisson c'est un dépassement de soi-même, c'est une transcendance, c'est la recherche de Dieu, c'est quoi ? 

    "C'est une porte entrouverte sur une partie de toi que tu n'oses pas avouer", sera l'ultime réponse d'Olivier de Kersauson au sujet de la boisson. Mais cela ne suffit pas à FOG, qui lui demande "C'est-à-dire?". L'occasion pour les deux amis de s'envoyer quelques piques, dont eux seuls ont le secret. 

    Olivier rappelle à son ami qu'il a été viré du Point, qui lui rétorque que lui a été viré par la mer, ce à quoi ODK répondra sur un ton que lui seul maîtrise "Moi la mer m'a viré à 70 ans, toi ils t'ont viré à 65, alors tu vois que j'ai quand même du rab". 

    Sentant que le dialogue va peut-être dérapé, FOG balance son interview sur la pêche à ligne. Information qu'il a lue dans la presse mais qu'il confirme nous rappelant alors qu'il est un vieil ami d'Olivier. L'occasion pour l'interviewé de nous préciser que FOG était avant le début de cette conversation, était un vieil ami. 

    FOG peut l'appeler n'importe quand, Olivier répond quelque soit l'heure avec le décalage horaire, le côté marin, et quand il lui répond, il ne lui parle que de  pêche, l'informant qu'il a pêché un espadon comme ça. Même s'il n'envoie jamais de photo et que donc on ne peut savoir si cela est vrai d'ailleurs. Mais oui, Olivier de Kersauson se consacre à la pêche au gros du thon, et ça c'est sa vie maintenant. FOG lui demande si cela n'est pas trop  chiant. 

    Olivier rentre alors dans un monologue. "Non ce n'est pas chiant. J'adore même. Je pars tout seul, j'aime bien être seul. Si vous vous sentez de trop d'ailleurs vous pouvez quitter la salle nous balance-t-il. La solitude c'est des beaux moments, c'est des moments de recueillement de l'âme, des moments de concentration, et j'aime bien être seul à la pêche. Je pêche parce que c'est le plus vieux métier du monde. C'est le métier des apôtres."

    FOG trouve cela dégueulasse de tuer le pauvre thon qu'Olivier ramène, et de s'inquiéter comment est tué le fameux thon. 

    Olivier aime tuer, il tue lui-même le thon. Il le tue avec son couteau, juste derrière la tête sinon ça abîme la chaire quand un animal se débat trop. C'est pas gênant de tuer. Même si FOG trouve cela affreux, Olivier lui demande s'il est déjà aller à l'abattoir, si il a déjà entendu le cri de la pauvre carotte quand on l'arrache alors qu'elle est là tranquille en famille. 

    L'humour d'Olivier de Kersauson est intact, la répartie est indemne, et il va nous offrir un moment exquis avec FOG quand ce dernier l'interpelle et lui demande 

    "Alors les moments forts de l'existence d'Olivier de Kersauson, c'est pour dire le niveau intellectuel, l'amour, la boisson, la pêche à la ligne, et le dernier point, que tu partages avec Jean d'Ormesson, c'est la baignade. C'est tout après, y a rien d'autres. La recherche intellectuelle : non. La nourriture : non"

    Le navigateur ne manquera pas de dire à son ami "ah ah, tu te fous de ma gueule. La recherche intellectuelle quand on voit ce que tu as trouvé en cherchant on se dit que c'est pas la peine. Et la baignade c'est un peu comme un vieux légume qui attend le pot-au-feu, c'est un peu comme s'il fait pour la dernière fois une fête de famille."

    Il est précisé que ODK vit en Polynésie, lieu où les requins sont partout. Ceci n'empêche ODK de se baigner nous précisant que oui y a des requins, mais qu'à priori ils ne le trouvent pas appétissant. Peut-être ont-ils peur d'être malades, donc ils ne s'approchent pas. 

    Mal à l'aise dans l'exercice de l'interview, Olivier de Kersauson tente de mettre fin à cette rencontre et nous dit très sérieusement : "Je pense pas que j'aurais été heureux en faisant autre chose que ce que j'ai fait, et plus je l'ai fait, et plus j'ai été heureux. Je suis en train d'expliquer à Nice, ville que j'adore, délicieuse et charmante, des choses que je n'ai pas compris moi-même. J'ai fait ce que j'avais envie et puis c'est tout". 

    FOG enchaîne en l'interpellant sur le risque de la navigation, curieux de savoir si son ami a le goût du risque. Sujet qui va permettre à Olivier de rester assis, même si l'on sent qu'il n'est pas à son aise, et n'a qu'une envie : partir.

    L'amiral nous dira alors "J'ai toujours pensé que le sport était intéressant que s'il y avait un vrai risque physique. A l'époque de mes débuts y avait un vrai risque. Moins maintenant. Moi quand j'ai commencé il y avait un mort par course, donc ça avait vraiment du sens. J'ai toujours pensé qu'il fallait être pas loin de qui est très dangereux pour plusieurs raisons. Parce que c'est aussi un objet de l'homme d'aller là où c'est dangereux, parce qu'aller là où c'est facile, ça n'a pas grand intérêt."

    FOG demande alors une explication sur une des grandes pensées de Kersauson, que nous pouvons trouver dans ses œuvres complètes publiées par la Pléiade récemment qu'il a préfacé, ce qui lui a permis de toucher beaucoup d'argent (humour),  les navigateurs sont à l'inverse des camemberts, ceux qui ne coulent pas sont les meilleurs, ça veut dire quoi ? 

    La goutte d'eau qui fait déborder le vase. Olivier de Kersauson balance "Dans la catégorie du mec adorable qu'on se foute de sa gueule durant 20 minutes c'est moi. Je n'ai jamais dit ça. Tu dis l'avoir vu dans la presse, mais la presse comme tu  y as écrit pendant un demi siècle, tu dois bien savoir que c'est pas vraiment fiable..."

    Il se lèvre, prend son paquet de cigarettes, descend quelques marches et s'en va. Rires et étonnements dans la salle...

    La suite très vite sur mon blog. Et je peux vous assurer des émotions et des rires, comme seul Olivier de Kersauson en a le secret. Passer d'un sentiment à un autre, d'un récit sérieux à une multitude de bêtises. C'est du grand Kersauson et moi j'adore. 

  • "Avec la mer, on ne ment pas" , rencontre avec Olivier de Kersauson (1)

    Olivier de Kersauson

    Dans mon agenda, plusieurs rencontres de notées, et parmi elles, une rencontre, la rencontre. Celle que j'appréhende, celle qui m'intimide vraiment. Rencontrer Olivier de Kersauson est pour moi un événement. 

    Mariée à un marin, belle-fille d'un marin, mise sur un optimiste à l'âge de presque cinq ans, sur une planche à voile à neuf ans, ayant pour élément l'eau et fidèle auditrice depuis mes dix ans des grosses têtes, Olivier de Kersauson est le symbole de mon enfance, de mon adolescence et de ma vie. Un mec qui m'impressionne, et pour qui j'ai une admiration non feinte. 

    Un homme comme il y en a peu, un marin dans toute sa splendeur. Ces hommes qui bravent la mer, élément naturel contre lequel on ne peut rien, sont inévitablement des hommes que l'on ne peut qu'admirer. 

    Errante dans les allées du Festival, je croise Olivier de Kersauson. J'ose l'aborder. Son accueil est chaleureux même si ponctué d'un "Viens on va se mettre un peu plus loin pour discuter tranquillement". La conversation sera d'une vingtaine de minutes, où nous parlerons mer, voile, pêche, bateau, Vincent, Yves, Nice, restaurant, et vie tout simplement. 

    Olivier de Kersauson est face à moi. Je tourne le dos à la mer, et me le fait remarquer. Il me dit que lui ne peut être que face à la mer. Son regard bleu vous perce et invite au respect. Seuls le maritime et les femmes l'intéressent. Il aime la campagne aussi, mais avec vue sur la mer. La mer, c'est l'essentiel de sa vie. Le monde l'emmerde car le monde n'est pas simple, et lui il prône la simplicité qui est une vraie valeur.

    Il est heureux d'être ici à Nice. Il a hâte d'aller déjeuner avec  son ami Franz-Olivier Giesbert à "La petite maison", le meilleur restaurant du monde avec ses produits locaux. Ses yeux pétillent. Il n'aime pas spécialement la bouffe, il apprécie les bons produits, les produits du terroir. Il peut se nourrir de riz durant trois jours, ce n'est pas grave, tant qu'il y a la mer. 

    Pêle-mêle il me dit ne pas aimer signer ses livres, mais je n'ai qu'à passer toute à l'heure, il le fera. Il ne veut plus s'emmerder non plus avec la vie. Il est ici parce qu'il y a son ami Franz-Olivier. Il s'arrête, embrasse Michel Drucker et cause avec lui, attrape Irène Frain qui passait par là. 

    Il s'excuse, reprend la discussion. Il mène la discussion. Me demande des nouvelles de son ami Yves, patron de mon mari. Me demande de lui parler de mon mari Vincent, allume une clope (vogue violette), et me balance "Tu as épousé un mec bien, c'est le bon. Je ne le connais pas car il est trop jeune, mais il est bien ton mari, il sait ce qu'est la mer, et la mer ça ne ment pas". 

    J'esquisse un sourire, échange encore avec lui, quand soudain un photographe s'approche et demande à prendre une photo. Olivier de Kersauson le remet en place avec le vocable qu'on lui connait : "Tu vois pas que tu me casses les couilles, là. Je parle avec une amie, alors tu me laisses."

    L'heure tourne, le téléphone sonne. Olivier de Kersauson répond. C'est son ami Franz-Olivier qui le rappelle à l'ordre pour aller manger. Il raccroche, et me lance un "A toute à l'heure à la conférence, viens avec ton mari et Yves,  et je te signerai tes livres, même si j'aime pas ça". 

    Je reste plantée là, ne réalisant pas trop que je viens de passer quelques délicieuses minutes avec un homme que j'admire depuis mon plus jeune âge. Tout cela parait surréaliste et pourtant non. 

    Merci Olivier de Kersauson de ce précieux moment. 

  • Festival du Livre de Nice - Jour 3

    IMG_0244.JPGL'heure du dernier jour a sonné. Nous sommes déjà dimanche. Déjà deux jours que je vais de stands en stands, de rencontres en rencontres. Rendez-vous est fixé à neuf heures trente avec Mélodie, de retour sur Nice, pleine de vie et pleine d'envies. 

    Le temps de boire un café, de poser nos affaires sur le stand de la librairie Jean Jaurès (notre QG, avouons-le) et nous partons faire un petit tour pour dire bonjour à nos amis de la littérature, et puis poursuivre les rencontres et interview. Nous sommes attristés car nous n'avons pu acheter le dernier roman de Christine Baron, et qu'elle est absente aujourd'hui. Mais la vie réserve de belles surprises, et c'est donc avec joie et enthousiasme que nous interpellons Christine, qui tout compte fait sera présente en ce dimanche sur le salon. 

    Premier objectif de la journée, faire dédicacer les livres que nous avons en notre possession par les auteurs. Nous voici donc toutes deux avec nos livres, déambulant d'un stand à un autre pour quelques dédicaces. 

    La première rencontre a lieu avec Janine Boissard, dont le dernier roman "Belle arrière-grand-mère" est paru chez Fayard.  Une romancière extraordinaire, et une femme exceptionnelle. Elle est bonté, générosité, intelligence, patience. Une très belle rencontre, touchante et émouvante. 

    S'en suivra un doux moment avec Macha Méril, toujours aussi pétillante et pleine de vie, toujours aussi attentionée envers Michel Legrand. Une belle âme, et un couple tendre. Je repars avec "L'amour dans tous ses états" (Flammarion), dédicacé délicatement par Macha. En douce, je lis ces quelques mots, j'ouvre son roman, et oh ! un des personnages se nomme Bérengère. Chouette alors. Oui je suis une vraie gamine. 

    Un bip sur mon téléphone m'informe que mon amie Anita va arriver. Quelle joie de la voir quelques minutes depuis le temps. Rendez-vous est donné côté cours Saleya, juste en face de Sylvain Tesson, auteur qu'admire Mélodie soit dit en pensant. 

    Je suis alors interpellée par Franck Viano, figure niçoise, attaché à la mairie, excellent cuisinier, écrivain..Bref,un homme qui n'a de cesse de bosser et de défendre la culture de notre ville. Il m'informe qu'à onze heures et demi il m'interviewe. Mais pourquoi, moi ? Ben parce que tu es une blogueuse niçoise, et y a pas de raison. Ok, je me plie à la demande même si je n'aime pas cet exercice. 

    Au détour des allées, je vais rendre visite à Xavier de Moulins et repars avec ses trois livres. Impossible de faire un choix. Puis l'occasion de saluer les auteurs de la veille. 

    En attendant mon amie Anita, je m'en vais à la rencontre de Nadine Trintignant. Une femme touchante. 

    Pas de rencontres prévues pour cette dernière journée, simplement profiter de ces derniers moments que nous offre ce doux dimanche et prier pour que la  pluie ne tombe. Mais des rencontres il va y en avoir, jusqu'à  la dernière minute. 

    Après mon interview pour Franck, je m'en vais retrouver Jean-Paul Naddéo, auteur de "Éternelles routes corses" (Grund) pour une rencontre autour d'un panaché bien blanc. 

    Cet homme est passionné par ce qu'il fait, ne pense pas travailler. Il prend du plaisir depuis quarante ans dans l'édition, monde dans lequel il n'a eu de cesse de bosser avec passion. Il parle avec un tel engouement que mon panaché finira sur mes notes, mon jeans, mon sac et nous a valu un bon fou-rire. Et puis cet homme est un ami de mon oncle depuis quarante ans, je l'apprends lors de l'interview et nous hallucinons tous les  deux. Bernard Schott si tu me lis, ton pote te passe le bonjour.  De tout cela je vous en parle dans un prochain billet. 

    Il est l'heure de déjeuner. Chacun part de son côté, pour nous cela sera pizza et carafe d'eau, et ce malgré les touchantes et excellentes intentions de Jean-Luc Gag, Aurélie de Gubernatis et Jean-Paul Naddéo. 

    Nous nous retrouvons à l'heure du café. C'est l'heure de se dire plus ou moins au-revoir. Certains auteurs s'envolent pour Paris dans quelques minutes, d'autres ne partiront qu'en fin d'après-midi. Le temps du bilan aussi. Les ventes ont été bonnes dans l'ensemble pour les auteurs présents. Il est vrai que ce nouvel endroit pour le Festival du Livre est stratégique et engendre beaucoup de passage, et une clientèle hétéroclite. 

    Nous rencontrons (enfin) François-Guillaume Lorrain, auteur de "L'année des volcans" (Flammarion), et dont l'attachée de presse n'est autre que l'excellente Charlotte Ajame. Un roman qui m'a envoûtée et que j'ai défendu pour le prix Nice Baie des Anges, mais en vain. Nous discutons un peu, même beaucoup. Je lui dis combien j'ai aimé son roman, et combien je suis cruche car je ne l'ai pas avec moi, car j'aurais tant aimé qu'il me le dédicace. Son voisin n'est autre que Guillaume Prévost, auteur de La berceuse de Staline que je n'ai pas encore lu, et lauréat l'année dernière du Prix Messardière

    Au détour d'un stand, je rencontre Monsieur Jamain. L'homme qui fut directeur diocésain voici quelques années, qui profite de sa retraite, mais à qui je dois beaucoup, qui a cru en moi, et à qui je dois surtout d'être enseignante depuis presque quinze ans. Nous papotons et décidons de nous voir prochainement. 

    Avec Mélodie, nous décidons de nous poser un peu, parce que piétiner depuis près de six heures, ça vous tue, et ça fait mal aux pieds et aux épaules alourdies par nos acquisitions. L'heure du bilan est venue, et oh stupeur j'ai battu mon record de l'année dernière, je repars avec pas moins de 33 ouvrages. Le bilan est positif, car de vraies belles rencontres, de nouvelles découvertes littéraires et une ambiance très amicale. Et puis, parce que ma jambe a résisté, peu de douleurs et ça c'est super chouette. 

    Avant de partir nous allons embrasser et dire au revoir à toutes ses personnes qui ont fait de ce week-end, un moment riche, un moment de rires, d'émotions. Nous emportons avec nous quelques ouvrages certes, mais aussi des images, des doux souvenirs, et un chapeau de paille et un super tableau de la ville de Nice. Merci cher auteur de ce formidable cadeau qui  t'a permis de ne pas le ramener dans ton Paris, car trop encombrant :-) 

    Et voici quelques photos de ce week-end : 

     

    Merci à la ville de Nice pour ce Festival du Livre 2014, merci aux auteurs pour leur disponibilité, et puis un merci particulier à Gilles Paris, Aurélie de Gubernatis, Patrick Esclapez, Sarah, Mélodie, Xavier de Moulins, Gwendoline Hamon, Marc Magro, Christine Baron, Jean-Paul Naddéo, Bernard Pascuito, Sophie Bassignac, Akli Tadjer, Charlotte Valandrey, Sylvain Tesson, David Foenkinos, Emilie de Turckheim, Franz-Olivier Giesbert, Didier van Cauwelaert, Macha Méril, Michel Legrand, Laurent, Guillaume Prevost, François-Guillaume Lorrain, Franck Balandier, Maud Tabachnik, Irène Frain, Michel Field, Mazarine Pingeot, Christine Orban, Nadine Trintignant et Olivier de Kersauson.

     

     

     

    Festival du Livre de Nice 2014

  • Festival du Livre de Nice - Jour 2

    Festival du Livre NicePour ce samedi, mes amies, Nathalie et Mélodie,  m'ont abandonnée lâchement, prises par leur boulot. Mais cela ne m'empêche point d'être là pour la journée, car d'autres amis m'attendent, et puis mon agenda regorge de rendez-vous, m'obligeant à faire des choix, et puis je partage cette folle aventure avec elles, malgré l'absence. 

    Arrivée vers dix heures, la foule est déjà bien présente. Les allées sont quelque peu encombrées, mais le soleil brille haut dans le ciel. La remise du prix du concours de nouvelles "Lecture pour tous" sur le thème de la citoyenneté est en direct. Les lauréats sont ravis, et souriants et fiers. Mais y a de quoi . Bravo à vous et merci à Jean-Luc Gag. Direction le stand de ma librairie préférée, celle de Patrick : La librairie Jean Jaurès. Je retrouve Sarah, cette jeune fille qui assiste Patrick durant ses trois jours. Un coucou à Marc Magro, et puis le plaisir, la joie de retrouver Gilles Paris. Souriant, il est là, confortablement installé sur sa chaise, derrière la pile de livres dont il est l'auteur. A peine le temps de prendre un café, et nous nous séparons pour nos obligations, qui sont plus qu'agréables. 

    Cette matinée sera l'occasion de m'entretenir avec quelques auteurs, à confirmer mes rendez-vous de fin de journée, et faire quelques photos de ce festival. L'occasion aussi de discuter avec Irène Frain, d'interviewer Bernard Pascuito, journaliste et biographe, pour son dernier livre "La face cachée de Didier Deschamps". Assis côte à côte, nous n'avons de cesse de parler, d'échanger, quand soudain David Foenkinos arrive et la révélation : il y a un Bernard !! Pour ceux qui ne comprennent pas, filez vite lire ma chronique sur le dernier roman de David et vous comprendrez. 

    Olivier de Kersauson, Festival du Livre de Nice 2014L'heure tourne, il est presque midi. Un petit tour pour noter les auteurs qui sont arrivés dans la matinée, et puis tomber nez à nez avec le grand, l'immense Olivier de Kersauson. Il est pour moi l'homme dans toute sa définition. Il est aussi un homme que j'écoute depuis mes dix ans, l'homme qui m'a fait rêver avec ses traversées, un homme pour qui j'ai une grande admiration. J'ose l'aborder, toute timide que je suis. Je sais que je peux me faire remballer sans état d'âme, mais il n'en sera rien. Olivier de Kersauson m'invite à se mettre à l'écart de ses allées bondées de monde, histoire de discuter, et de fumer une cigarette. Il est sensible, intéressant, il a le verbe léger, le mot juste et un caractère bon. Certes, il ne faut pas s'aventurer à lui couper la parole. Un photographe en a fait l'amère expérience, en venant lui demander si il pouvait nous prendre en photo, et la réponse de Kersauson fut à son image "Tu vois pas que tu me casses les couilles, là. Je parle avec une amie, alors tu me laisses."

    Il est temps de nous séparer, mais pas pour longtemps, Olivier de Kersauson m'attend (oui, il a bien dit ça) pour sa conférence à 14h15 à l'Auditorium du MAMAC

    L'heure de déjeuner a sonné. Je m'en vais donc à l'Aston où le rendez-vous est fixé avec Gilles et ses amis. Arrivée au pied de ce grand hôtel, je tombe nez-à-nez avec Akli Tadjer, heureux de nous revoir. Il débarque de l'aéroport et est accompagné de Xavier de Moulins. 

    Nous entrons dans cet hôtel magnifique, et nous rendons au restaurant situé au 7ème étage, avec vue sur la Baie des Anges. Les tables sont dressées, les auteurs sont installés, le bal des serveurs est doux et léger, voire aérien. 

    Je déguste ce menu délicieux avec Xavier de Moulins, Akli Tadjer, Sophie Bassignac, Pierre Grimbert et son épouse, Marc Magro et un "inconnu". Un agréable moment, tout en décontraction. Je ne peux que penser, en cet instant précis, que je suis chanceuse, mais que je dois tout cela aussi à mon travail-passion de lectrice, et à la force que me donne mon mari depuis presque deux ans. Un homme qui croit en moi, et me porte dans mes projets. Merci mon amour, Merci Vincent. 

    Franz-Oliver Giesbert, Festival du Livre de Nice 2014Le soleil s'estompe, le vent se lève. Nous aussi d'ailleurs. J'amène Xavier de Moulins, Sophie Bassignac et Akli Tadjer à la place Gauthier, car ils ne savent où se déroule le festival. Il est temps pour moi de filer à la conférence d'Oliver de Kersauson, animée par Franz-Olivier Giesbert. 

    Les deux amis de longue date arrivent à l'heure, malgré un bon repas pris à "La Petite Maison", le meilleur restaurant du monde pour Monsieur de Kersauson. 

    Le débat ne sera que pépites, fous-rire, anecdotes et je vous en rendrais compte d'ici peu (le temps de tout retranscrire), et vous promets un pur moment de bonheur. 

    L'après-midi est bien entamée, le soleil se grise, vire dangereusement au noir... Mais rien ne m'arrêtera, sauf mes pieds qui commencent à me faire mal. 

    Echanges merveilleux avec Gwendoline Hamon à lire bientôt. Sourires avec Michel Field. Emotions avec Mazarine Pingeot. Rigolades avec Gilles Paris, Aurélie de Gubernatis et Patrick. Conseils de lecture avec Sophie Bassignac. Touchante rencontre avec Christine Orban. Complicité avec Franz-Olivier Giesbert. Amicale rencontre avec Didier van Cauwelaert. Dédicace de Lennon par David Foenkinos pour ma fille Amandine. S'assurer que tout va bien pour Franck Balandier. Chercher en vain Sarah Beuque, attachée de presse exceptionnelle. Voir Marc Magro s'enfuir sous la pluie diluvienne en mode sdf. Ecouter le débat autour du roman avec Xavier de Moulins et Akli Tadjer, et entendre les gens rire, car ces deux là sont complices et manient l'humour avec finesse pour parler de sujets graves. 

     

    Bref, une après-midi riche, de belles rencontres mais surtout ma jambe qui résiste, mon genou qui me lance quelques rappels, et puis cet échange hors du temps, empli de générosité et de doux moments avec Emilie de Turckheim. Une chouette nana à découvrir aussi, ici-même dans peu de temps. 

    Sous une pluie diluvienne, je m'engouffre dans un tram presque vide. Je pense encore à mon mari, lui qui kitait à Beauduc mais qui était là, présent car il est ma force, car sans lui rien de tout cela ne serait.  Et puis, je prends confiance petit à petit. Merci à vous tous. Un grand Merci. 

  • Festival du Livre de Nice - Préambule avec David Foenkinos

    Jeudis littéraires, Nice, David Foenkinos, Aurélie de GubernatisJeudi 12 Juin, rendez-vous était donné à la Bibliothèque Nucéra pour les jeudis littéraires, et en préambule de l'ouverture du Festival du Livre de Nice. L'invité de ce jeudi était le grand, le talentueux David Foenkinos

    Dès 17 heures 45,  il était difficile de trouver une chaise libre. Cependant avec mes amies, Nathalie et Gisèle, nous trouvons trois fauteuils bien confortables au premier rang, face à David, face à Aurélie de Gubernatis, extraordinaire dans l'exercice de l'interview. Nous noterons la présence de Jean-Luc Gag, conseiller municipal, présent à tous les événements culturels de la ville, soulignons-le.

    David Foenkinos aime Nice, il est un fidèle auteur du Festival depuis dix ans, et quelle joie pour lui d'être là cette année, et qui plus est de bénéficier de cette rencontre qui lui permet de venir un jour plus tôt. 

    Son dernier roman, La tête de l'emploi (J'ai Lu) paru en décembre 2013, est dans la veine des romans de David, amour, couple, fidélité sont au cœur de ce roman, mais pas que. 

    Au départ, ce roman est une nouvelle écrite voici quelques années, après avoir vu un reportage sur un mec de 50 ans qui retourne vivre chez ses parents, un homme de cette génération que l'on nomme "génération boomerang". De ce fait tragique, David en tire une nouvelle écrite sur un ton léger,une comédie. Le même ton utilisé pour Je vais mieux (Gallimard)

    David nous explique qu'il est excité par la tonalité des prénoms, et a donc choisi  Bernard pour le héros malheureux de son dernier opus. Parce que dans Bernard il y a déjà une part d'échec inscrite dans ce prénom. Obligatoirement ça va mal se passer avec Bernard, ça sonne déjà dans le prénom. Comme le dit si bien David, le prénom est la bande annonce d'un destin

    David éprouve toujours de la sympathie pour ces personnages, alors il nous explique que malgré ce prénom pas facile, Bernard, il aime bien ce pauvre type de 50 ans qui va retourner vivre chez ses parents suite à un licenciement, la perte de moyens financiers, une femme qui veut faire "une pause" (comprendre que sa femme va le quitter, dixit David). 

    Bernard est dans la figure du personnage qui ne maîtrise pas sa vie, un passager clandestin de sa propre vie. 

    De ce sujet grave, David en écrit une comédie douce et grave. La légèreté et l'humour n'empêchent pas la gravité des situations. 

    David Foenkinos, La tête de l'emploi, J'ai LuCe dernier roman est une satyre de notre société actuelle, mais aussi un regard sur la superficialité de notre monde contemporain. David met en exergue le manque de relations sincères entre les êtres. Face aux catastrophes qui vont se succéder dans la vie de son héros, l'effet domino ne peut être arrêter. Les gens autour de lui s'écartent. Il se retrouve sans boulot, une femme qui part, une fille qui file à l'autre bout du monde, et des potes qui disparaissent par lâcheté. Bernard retourne donc là où il a été élevé, mais un retour dans la douleur. Là où il doit mettre des pantins pour entrer, comme si les parents ne voulaient pas qu'il laisse trace de son passage. 

    Ces mêmes parents qui décident un jour d'organiser un repas avec un couple d'amis dont la fille est elle aussi retournée vivre chez eux. Bernard se retrouve donc comme un adolescent. L'adolescent à qui on demande d'être gentil avec la fille de nos amis. Sauf qu'il a cinquante ans notre Bernard. Ces mêmes parents pour qui les préliminaires sont "Des chiffres et des lettres", et l'extase vient avec "Question pour un champion". Cette fameuse émission qui a été pour David la consécration lorsqu'un jour Julien Lepers pose la question "Qui a écrit la Délicatesse?". David connait alors la fierté, sauf que personne ne trouvera la réponse. 

    David se livre ainsi durant plus d'une heure. Le verbe est beau, la répartie est excellente. David parle, David est passionné et passionnant. On passe du rire à la gravité quand on l'écoute. Quand David nous raconte son prochain roman, un silence de plomb pèse dans la bibliothèque, car David nous embarque avec lui dans son discours. 

    De cela je vous en parlerai prochainement, je peux vous dire que son prochain roman n'est pas dans la même veine, écrit différemment, et nous narre la vie de Charlotte Salomon, artiste. 

    David est un auteur qui s'intéresse à notre monde, aux faits de sociétés tragiques, aux différentes pressions psychologiques que nous subissons. Il décide de parler de cela sur le ton de la comédie, mais comme il le dit si bien, avec le même thème il peut nous écrire un Dardenne. 

    Dans notre société, la normalité n'existe plus. Il n'y a plus d’autoroute de vie. Notre société nous pousse à nous réinventer, et à adopter ce que l'on sait faire depuis de longues années à cette nouvelle société. 

    David nous donne quelques conseils de vie, j'en retiendrais deux 

    1. Quand un couple bat de l'aile, il faut trouver un pote dépressif et l'inviter. Le couple ira mieux. 
    2. Les femmes sont plus intelligentes que les hommes, c'est une évidence, donc inutile d'en parler. 

    Merci David Foenkinos pour ce moment partagé, et merci encore à Aurélie de Gubernatis pour cette belle initiative que sont les Jeudis littéraires qui reprendront en septembre. 

    Et puis une spéciale dédicace à Jean-Roch, et à la dame à la robe rouge. 

     Jeudis littéraires, David Foenkinos, Aurélie de Gubernatis, Nice

     

  • A vos agendas !!! Partie 3

    VISUEL-2014-H2-460x260.jpgAvant de passer au programme du samedi 14 juin, et afin de vous faire plaisir, à vous lecteurs et lectrices de mon blog, je vous dévoile l'une des nombreuses surprises qui vous attend au Festival du Livre de Nice. 

    belle-arriere-grand-mere-1483730-616x0.jpgPour celles et ceux qui seront là vendredi, le premier d'entre-vous qui trouve Caporal Méloche au Festival du Livre, se verra offrir le dernier roman, dédicacé, de Janine Boissard, Belle-arrière-grand-mère (Fayard). Vous souhaitez un indice ? Caporal Méloche est une jeune fille d'une vingtaine d'années et belle comme un cœur. La chasse au trésor est ouverte, et nous vous proposerons au fil des billets des livres dédicacés à gagner. 

     

     

    Revenons à notre belle programmation de samedi. Samedi est le jour, le grand jour. Tous les auteurs seront là, tous se feront un plaisir de vous rencontrer. Vous dresser la liste des quelques deux cents auteurs n'auraient aucun sens, alors je vais simplement vous faire part de mes coups de cœur. 

    Dès dix heures, au Forum des auteurs, en présence de Monsieur Estrosi aura lieu la remise du prix du concours de nouvelles, dans le cadre de "Lecture pour tous", et en présence aussi de Didier van Cauwelaert, Président du jury, et de Jean-Luc Gag, conseiller municipal. Un événement où il faut se rendre pour soutenir cette initiative de la ville de Nice, depuis quatre ans maintenant. Le thème de cette année est "La citoyenneté".

    C'est aussi pour moi l'occasion de vous informer que dès vendredi, des animations sont offertes à nos chers enfants : ateliers de lecture, ateliers d'écriture, mots croisés illustrés, charades et poèmes pour les écrivains en herbe. Mais aussi des ateliers de poésie-plastique, et des lectures d'albums à thème pour une entrée en littérature. 

    Il me reste alors la matinée pour aller à la rencontre des auteurs que j'ai découverts cette année, de papoter avec quelques auteurs-amis, et de découvrir d'autres auteurs aussi. 

    Je peux d'ores et déjà vous dire qu'à mon retour de cette folle journée, je ne manquerai pas de partager avec vous mes rencontres avec Macha Méril, Akli Tadjer, Gilles Paris, Olivier de Kersauson, Emilie de Turckheim, et beaucoup d'autres...

    Le temps d'une pause méridienne, et je m'en irais je ne sais où, puisque j'hésite entre deux rencontres qui me tiennent à cœur. 

    A 14h15, à l'Hôtel Aston, une table ronde est organisée avec Gwendoline Hamon et Mazarine Pingeot dont le thème est "Les femmes sont libérées, mais à quel prix?". Je suis certaine que le déplacement en vaut la peine. Il s'agit de deux femmes passionnantes, passionnées, vives et intelligentes. 

    Mais, à 14h30, à l'Auditorium du MAMAC, Franz-Olivier Giesbert conversera avec Olivier de Kersauson pour son magnifique "Le monde comme il me parle"  (Le Cherche Midi). Ce marin, auteur, humoriste me fascine depuis mes dix ans, alors je pense que je vais vraiment opter pour lui, une bière à la main en guise de cadeau. 

    L'après-midi sera l'occasion de poursuivre mes interview, spécialement pour vous, et de dénicher le livre qui m'envoûtera. Mais aussi l'occasion de vous lancer un deuxième défi. Si vous le relevez, vous partirez avec le livre de Franck Balandier, Le silence des rails (Flammarion), dédicacé aussi. 

    Deuxième défi : me trouver dans la foule de ce samedi, ou même du vendredi, et me dire "a posteriori, a priori ?", j'insiste sur le point d'interrogation.

     

    On arrête là pour ce soir, et je vous dis à demain

    pour la dernière partie de "A vos agendas !!!" 

  • A vos agendas !!! Partie 2

    Comme je vous l'annonçais hier, cette fin de semaine est culturelle, riche et dense en événements. De par le Festival du Livre de Nice, les rencontres et conférences prévues, et puis aussi par quelques signatures d'auteurs dans d'autres lieux en France, pour ceux qui n'auront pas la chance d'être à Nice ce week-end. 

    Je vous contais donc les événements de ce vendredi, 13 qui plus est. Mais je ne vous ai pas tout dévoilé. Trop d'informations tue l'information. Aussi, pour ce début d'après-midi, je vous invite à découvrir la suite du programme pour vendredi uniquement. 

    Vendredi 13 Juin, dès 14 heures 30.

    sylvain tesson, s'abandonner à vivre, gallimard

     

    Place Pierre Gautier, Monsieur Christian Estrosi inaugurera cette nouvelle édition du Festival du Livre, et remettra le Prix Nice Baie des Anges à Sylvain Tesson pour sa dernière parution "S'abandonner à vivre", paru chez Gallimard.  Il s'agit d'un recueil de nouvelles. Sylvain Tesson manie sa plume, oscillant entre langage cru et langage recherché et nous délivre des messages de vie, de philosophie sur ce fameux XXème siècle. A lire, même si j'ai eu un peu de mal à entrer dans ce livre. 

     

     

     

    Durant cet après-midi de ce fameux vendredi 13,  vous pourrez aussi écouter Edgar Morin, Président d'honneur du Festival, à l'Opéra de Nice, en compagnie de Pascal Picq, entretien animé par Franz-Olivier Giesbert. Le rendez-vous est fixé à 15h30, et c'est un événement à ne pas manquer. Vous pourrez aussi retrouver Edgar Morin à son stand, puisqu'il sera en dédicace tout le week-end. Vous y croiserez aussi une certaine Caporal Méloche, jeune étudiante dynamique philosophe, mais pas que, qui vous parlera d'Edgar avec passion. A vous de trouver qui est cette étonnante Caporal... 

    Je n'y serais malheureusement pas, mes obligations de blogueuse et de membre active de l'association "Les mots pour des maux" me pousseront à déambuler dans les allées du Festival. Dans un premier temps, je repérerai les lieux pour vous livrer dès vendredi soir mes premières impressions et vous donner quelques nouvelles fraîches (ça changera de la chaleur annoncée pour cette première journée littéraire).

     

    silence des rails, flammarion, franck balandier

     

    Avec Nathalie, présidente de l'association, nous irons à la rencontre des auteurs déjà présents. Et oui, tout le monde n'arrive pas vendredi. Puis, nous rencontrerons Franck Balandier pour le Silence des Rails (Flammarion) et un petit entretien que je partagerais avec vous dès mon retour, vendredi soir. Il vous faut acquérir ce dernier roman, chroniqué ici-même. Un roman qui ne peut laisser personne insensible. 

     

     

    Suivra alors, deux belles rencontres déjà programmées. Nousdidier deschamps, first document, Bernard Pascuito commencerons par Bernard Pascuito, auteur de "La face cachée de Didier Deschamps" (First Document). Un incontournable en cette période de Coupe du Monde. Une biographie sur un homme mystérieux, ambitieux, avec ces doutes et ses certitudes, un homme pour lequel l'éternité ne dure qu'un instant. Hâte de vous relater cette belle rencontre, car elle sera belle j'en suis sûre. 

     

     

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    Puis, nous irons à la rencontre de Jean-Paul Naddeo pour ses "Éternelles routes corses, entre mer et montagne" (Grund). Un livre magnifique, avec des photographies dont on ne se lasse pas. Un livre pour les amoureux de la Corse, un livre pour celui qui veut découvrir la Corse autrement. Un livre à avoir dans sa bibliothèque. 

     

     

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    Au détour d'une allée, je m'entretiendrais avec Marc Magro, rencontré l'année dernière et devenu ami depuis. Il vous présentera son dernier "roman", Sous l'oeil d'Hippocrate (First), un livre passionnant, écrit avec passion.  

     

     

     

    Je ne manquerai pas non plus de saluer et discuter un brin avec mon libraire préféré, Patrick Esclapez. Il est à la tête de la plus vieille librairie de Nice, mais il a surtout l'amour de son métier, le sourire, jamais désagréable, et passionné. Sa librairie Jean Jaurès est un lieu de rencontres et d'échanges unique dans la ville. Un homme qui se bat pour que le métier de libraire persiste. A Nice, les librairies indépendantes se sont regroupées en association. 

    J'espère trouver le temps aussi de me rendre à l'Opéra de Nice pour 16h30 afin de participer à la conversation avec Michel Onfray autour de son livre Le réel n'a pas eu lieu (Autrement), animée toujours par Franz-Olivier Giesbert. 

    Cette folle première journée se clôturera avec un rendez-vous au parc de la colline du Château, à 20 heures. André Dussolier invitera le public à passer du rire aux larmes à travers la lectures de grands textes de la littérature écrits, entre autres, par Alfred de Vigny, Alphone Allais, Victor Hugo ou encore Marcel Proust. 

    Voici ma sélection pour ce vendredi 13 juin. Cependant, d'autres tables rondes et conférences sont d'ores et déjà programmées. Pour de plus amples renseignements, n'hésitez pas à consulter le programme du Festival du Livre de Nice. 

    Restez connecter, car dans la soirée, je vous livre le  programme de Samedi, et vous dévoile une info pour ceux qui ne sont pas à Nice, un événement à ne pas manquer du côté de Saint Jean de Luz. 

     

     

  • L'été des lucioles de Gilles Paris - Editions Héloïse d'Ormesson

     

    Gilles Paris, L'été des Lucioles, Editions Héloise d'Ormesson, nouveauté, roman, 2014, janvier, enfants, amour, tendresse, Roquebrune Cap Martin

    Un jeune garçon répond au prénom de Victor. Il a une dizaine d'années. Une sœur, Alicia, à l'aube de l'adolescence, attirée par les garçons, qui joue au paon, et drague. Deux mamans, et un papa qui ne veut pas grandir. Autour d'eux, gravitent une concierge et son fils, une baronne, les jumeaux, deux jeunes garçons adolescents, Justine qui a l'âge de Victor, des papillons et des lucioles. De Paris à Roquebrune Cap Martin, en passant par Bourg-en-Bresse, Gilles Paris nous entraîne sous sa plume dans une joyeuse balade, en empruntant le sentier des douaniers. 

    Entre sa maman libraire, qui ne cesse de lire, et sa deuxième maman Pilar, qui ne cesse de peindre des tableaux sans âme qui vive, Victor vit. Avec ses yeux enfantins, mais emplis de malice et d'intelligence, il dissèque la vie de sa sœur adolescente, tente de comprendre son père, aimé et aimant, un peu paumé, un peu ado aussi. Victor profite de ses vacances estivales à Roquebrune, là même où son père passait ses vacances, là même où son père refuse de (re)venir, là même où son père est propriétaire d'un appartement. 

    Cette année sera différente, elle sera un tournant dans la vie de Victor, elle sera l'occasion de rencontrer Hedwige, la baronne. Une femme peu aimable au premier abord, une femme de la "haute" qui va s'avérer être une femme douce, charmante, et qui va aider Victor dans sa quête d'identité, dans sa quête de vérité. Et puis, il y a Justine. Cette jeune fille d'une dizaine d'années que Victor n'ose aborder. Mais les événements vont permettre à ses deux là de se parler, d'être amis, de partager quelques après-midi douces, mouvementées, de partager aussi un secret. Et puis, les jumeaux, Tom et Nathan, qui vont permettre à Victor de découvrir les villas du bord de mer, ses belles villas fermées au public et qui regorgent d’œuvres, de mystère. Victor est aussi accompagné de son ami Gaspard, rencontré dans le local à poubelles. Toute cette petite bande va vivre des moments doux, difficiles, inquiétants, stupéfiants. Tous vont contribuer à ouvrir les portes du cœur de Victor et de sa famille. Pour cela, il vous faudra aussi emprunter le sentier des douaniers, vous faire effleurer par des papillons, et voir les lucioles.

    Gilles Paris nous offre ici son quatrième roman. Toujours la même sensibilité, les mots qui dansent, les mots qui s'envolent comme le vent azuréen, les mots qui grondent comme l'orage aoûtien de ma chère Côte d'Azur. Des mots, d'émo...tion, des maux... Gilles Paris maîtrise cet art littéraire. Il nous fait croire que c'est Victor qui écrit, alors il prend la plume, rédige comme un enfant, et on se laisse attendrir, et on se laisse embarquer, sans voir le temps qui passe. 

    Découverte de Roquebrune pour ma part, alors que j'habite à cinq minutes des lieux décrits par l'auteur. Découverte de l'homme, des relations, et du secret de famille qui empêche alors à tous de grandir, de s'épanouir, de vivre tout simplement. 

    Gilles arrive, par je ne sais quel don, à traiter d'un sujet difficile, à décortiquer les liens qui unissent les membres d'une même famille, à analyser le pourquoi du comment, à disséquer la complexité des rapports humains, mais sans mélodrame, sans analyse psychologique, simplement par le langage d'un jeune enfant. 

    Une ode à l'amour, deux cent vingt pages de joie, de rire, d'inquiétude, d'interrogation, de suspens, de pleurs. Un doux roman qu'il fait bon lire à cette période hivernale, et qu'il sera bon de lire aussi cet été au bord de l'eau. 

     

    Quelques citations

    • Et si grandir c'était essayer de rendre sa vie meilleure, jour après jour ? (p31)
    • Des fois la tristesse est plus contagieuse que certaines maladies. (p 47)
    • Je me demande comment une lumière aussi jolie peut sortir d'un ventre qui avale des animaux dix fois plus grands que lui.(p 58)
    • Ce n'était pas mon idée. J'aurais voulu revenir en arrière comme les films qu'Alicia regarde sur le lecteur DVD et ne pas poser ma question. Celle qui fait pleurer papa. (p91)
    • "Laisse toi guider par les lucioles. Cela fait longtemps qu'elles ne sont pas venues ici.Quand j'étais petite, ma mère me disait que les lucioles étaient magiques pour ceux qui savaient voir la magie. Un petit bonhomme extraordinaire comme toi devrait découvrir sans souci la vraie magie des lucioles". (p168)
    • Un sourire se dessine maintenant sur sa bouche. Les rides sont les cicatrices du temps qui passe. (p 216)
  • Mots d'amour matérialisés pour Noël, sous forme de livres, bien évidemment !!!

    Tout d'abord, merci M. pour cette formulation
    "Mots d'amour matérialisés" que j'affectionne particulièrement. 

    Le sapin est en place et décoré. 

    Le menu est élaboré, la dinde est commandée. 

    La tenue de fête est payée, emballée et rangée. 

    Les cadeaux sont emballés, mais voilà, il manque une idée pour la copine, le pote, la grand-mère qui en a marre des foulards et autres babioles, le fils de l'amie qui a déjà le coffre à jouets rempli et débordant, le patron, la collègue de travail.. Alors voici quelques idées, car oui un livre ça s'offre, ça fait plaisir, c'est un budget très raisonnable, c'est culturel (parfois), ça fait rêver (dans sa tête), ça instruit, ça étonne, ça détonne, c'est une bulle dans notre quotidien, et non ce n'est pas impersonnel. 

    Voici ma première sélection, la suite très bientôt... Avant Noël, c'est promis 


    A celle(s) qui bave(nt) devant Nicolas Bedos, à celui qui a des préjugés sur Nicolas Bedos

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    Nicolas nous invite à partager une année en sa compagnie. Dans ce récit, on retrouve tout le brio du mémorialiste, mais pour la première fois, il y relègue l'actualité au second plan de l'intime : on découvre alors un Nicolas Bedos inattendu, mélancolique et amoureux, qui affirme livre après livre un grand talent d'écrivain. 

    Un chouette récit, à déguster. 


    Nicolas Bedos - La tête ailleurs - Robert Laffont - 20 euros

     



    A  la copine, l'amie avec qui on parle de trucs de filles

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    On n'a jamais conscience de son bonheur est un chouette résumé de ce livre écrit par Isabelle Alexis. Comment ça vous ne connaissez pas Isabelle ? Impossible. Isabelle est douée pour nous conter des histoires de filles comme on les aime. Ici, on croit au prince charmant, à l'histoire d'amour qui change notre vie. Tout commence mal pour Aurélie, licenciée et trompée, elle monte à Paris voir son frère. Lors d'une soirée un peu arrosée, et entourée des amis de son frère, Aurélie va se retrouver dans une situation quelque peu mouvementée. Découverte d'un autre monde, et de l'amour... Riche en rebondissements. Rires assurés. 

    Isabelle Alexis - Ta vie est belle - Flammarion - 19 euros 

     



    Aux nostalgiques de Dylan, Hendrix, les années 70


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    Pop music, psychédélisme, drogue, quartier latin...Bref, Paris dans les années 70. Alexandre Mathis nous dévoile ce Paris là. Il est jeune, gratte la guitare, se défonce...LSD comme Liliane, Sony et Dora, les trois jeunes filles au centre de ce roman, au milieu d'autres personnages. LSD comme Liberté, Suicide et Défonce. Un livre qui ne laisse pas insensible, à ne pas mettre entre toutes les mains cependant, mais un sans faute littéraire. 



    Alexandre Mathis - LSD 67 - Serge Safran - 23.50 euros

     


    A un fan de Warhol

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    Brigitte Kernel nous offre là un portrait anecdotique et attachant d'Andy Warhol au cours de onze séances chez son psy, suite à la tentative d'assassinat dont il a été victime. On y découvre un Andy hanté par les démons, un Andy protecteur.

    Une très belle lecture. 



    Pour en savoir plus, http://aposterioriapriori.hautetfort.com/archive/2013/05/07/andy-de-brigitte-kernel-plon.html


    Brigitte Kernel - Andy - Plon - 17 euros 

     

    A ceux qui aime Jacques Chancel, ou/et l'Indochine, l'histoire

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    A travers un récit littéraire, nostalgique et émouvant, Jacques Chancel, raconte pour la première fois ses souvenirs inédits d'Indochine.


    Avec le charme et l'élégance qu'on lui connaît, il nous entraîne dans le Saigon des années des 50, entre fumeries d'opium et violences d'une guerre qui ne fait que commencer, c'est tout une époque, tout un monde, qu'il ressuscite.


    Jacques Chancel - La nuit attendra - Flammarion - 19 euros 

     

     

     

  • Les gens heureux lisent et boivent du café d'Agnès Martin-Lugand - Michel Lafon

    Les gens heureux lisent et boivent du café, Agnès Martin Lugand, roman 2013, roman français, amour, irlande, cadeau noel, à offrir, découverte, premier roman Je ne contredirai jamais, mais au grand jamais Agnès Martin-Lugand, les gens heureux lisent et boivent du café, j'en suis la preuve. 

    Agnès Martin- Lugand signe là son premier roman. Un premier roman qui a une histoire un peu particulière, car initialement auto-édité, on lui doit une édition chez Michel Lafon suite au bouche-à-oreille vif et rapide. L'histoire, du livre, nous a même été contée sur TF1 aux infos nationales. 

    Bref, il est maintenant chez moi, sur ma table de nuit, mais ne le restera pas beaucoup puisqu'il m'a plutôt valu une insomnie, n'arrivant point à refermer le livre. 

    Diane, personnage central et attachant de ce roman, a cessé de vivre. Son cœur bat, sans aucun doute, mais elle ne vit plus. Oublie de se nourrir, ne travaille plus, ne se lave plus, elle est morte. Morte le jour, où son mari, Colin, et sa fille, Clara, sont tués dans un accident de la route, à la veille d'un départ en vacances. Depuis, sa vie à elle n'est plus. Elle refuse tout contact avec sa famille, seul Félix, l'ami, bénéficie de quelques égards. Elle se refuse à se rendre sur la tombe de ces deux amours. 

    Diane est une boule de douleurs, elle se sent inutile, seuls les doux souvenirs sont présents. 

    Puis, un défi lancé contre elle-même, une envie de fuir cet endroit qui lui rappelle sans cesse sa vie d'avant, son bonheur à jamais perdu. Diane fait ses valises, prend un billet d'avion, loue un cottage. Direction l'Irlande. 

    Seule face à elle-même, face à la mer.

    Accueillie par les propriétaires du Cottage, Diane apprend à vivre différemment sur les terres irlandaises. Elle y rencontre Edward, un homme bourru, brut, renfermé, peu aimable, voire pas du tout. Mais il est son voisin, elle doit faire avec, et puis, il y a ce chien, le chien d'Edward, l'animal qui va lui permettre de vivre, d'esquisser des sourires. 

    Elle hait ce voisin, mais en même temps il fait naître en elle des émotions oubliées, enfouies, refusées. D'incompréhensions en incompréhension, ces deux-là arriveront-ils à se parler, à partager un peu de bon temps ? 

    Et puis il y a aussi Mégan, la petite amie d'Edward. Mégan la citadine, la working girl désinvolte et insupportable, limite hystérique. Et puis, Judith, la sœur d'Edward, pleine de vie, déjantée. 

    De ce séjour en Irlande, Diane en retiendra la substance moelle de la vie. 

    Un premier roman qui ne peut laisser insensible. Le lecteur est happé par les déboires de Diane, par ses peurs, ses angoisses, ses rêves, ses joies, ses cuites. La vie  lui avait offert une famille adorable, un mari attentionné, une petite fille malicieuse et douce. Mais la vie lui a tout repris en une fraction de seconde. Comment se reconstruire après ? Est-il possible de vivre de nouveau ? Quels choix faire ? Agnès Martin-Lugand nous transporte, nous embarque sous sa plume. Nous tremblons, nous rions, nous pleurons, nous avons froid, nous avons chaud, nous vivons. 

    Mais pourquoi, alors "Les gens heureux lisent et boivent du café" comme titre, je vous laisse le découvrir. 


    A offrir à cette fin d'année à toute amie,

    car oui c'est un roman plutôt féminin, si je puis dire ainsi.


    Les gens heureux lisent et boivent du café d'Agnès Martin-Lugand, Michel Lafon - 14.95 euros 

  • Et tu danses, Lou de Pom Bessot et Philippe Lefait - Stock

    Et tu danses, Lou.jpgDévoreuse de romans, comme vous le savez, j'ai cependant fait une entorse en ce début décembre, pour me plonger dans "Et tu danses, Lou". Il était là, me tendait le bras ce fameux bouquin. Comme toujours, je le manipule, je prends connaissance du quatrième de couverture, je feuillette, et je sais déjà que je partirai avec. 

    Maman de cinq enfants dont un touché par un handicap, qui ne se voit pas, qui ne se devine pas mais pourtant qui empoisonne le quotidien, je me suis toujours intéressée, en ma qualité de mère et d'enseignante, à ses enfants à qui la société colle le mot "anormal", soit pas dans la norme. Dix ans d'enseignement, dix ans de combats pour dire que la norme est propre à chacun, alors que l'on cesse de dire qu'untel ou untel n'est pas dans la norme. Il est dans sa norme. Et au fond qu'est la normalité ? Moi-même, suis-je normale ? A en croire la réaction de certaines connaissances, je ne le suis pas puisque j'ai quarante ans, cinq enfants, enseignante dans l'enseignement catholique sans être baptisée. Je puis vous assurer que je ne suis pas normale aux yeux de beaucoup. Mais là n'est pas le propos de ma chronique, mais il explique pourquoi j'ai  dévoré ce livre, pourquoi j'ai aimé ce livre, et pourquoi il faut que chacun d'entre nous puisse le lire une fois dans sa vie. Simplement histoire de relativiser notre quotidien. 

    Les auteurs, connus et reconnus, s'apprêtent, voici dix-sept ans, à accueillir leur premier enfant. Premier enfant d'eux deux. Le futur père a déjà une fille. Ils attendent comme tous parents la venue au monde du fruit d'un amour, d'une vie partagée. 

    Lou arrive. Petite, chétive. Bouche immense, cheveux noirs, et un minuscule nez. Et la pédiatre de garde, pas douée pour deux sous, pas humaine qui ne manque de dire aux parents "Votre petite fille a une drôle de tête". A quand apprendra-t-on à certain personnel la douceur, l'humanité, l'art de dire les choses ? 

    Bienvenue Lou dans ce monde fou, fou, fou. Bienvenue aux parents de cette enfant dans les méandres de la société et de son système quand on a un enfant qui ne ressemble pas aux autres. De combat en combat, d'hospitalisation en hospitalisation, les parents apprennent la vie. Une vie qu'il n'avait pas imaginée, une vie où l'on ne met de mots sur la différence de Lou. De rencontres sublimes en rencontres désagréables et désinvoltes, Pom et Philippe nous livre leur combat pour Lou

    Ils apprennent à vivre à quatre : eux, Lou et sa singularité. Un témoignage émouvant, prenant, mais qui n'est pas une plainte. Non, d'aucun se plaint. Ils construisent jour après jour leur quotidien. Ils s'unissent, se défont, s'unissent de nouveau, et au centre, cette charmante petite Lou. Lou qui grandit mais qui n'arrive pas à se nourrir, qui ne se déplace pas, qui fera de la langue des signes son vocable. Lou qui rit, Lou qui respire la vie, la joie. Lou authentique, farceuse, colérique, aimante, aimée. Et Lou qui danse le jour du mariage de ses parents. Elle a alors dix sept ans. 

    Pom et Philippe ont écrit leur histoire à quatre mains, chacun nous donne sa vision de ces dix-sept années passées au côté de leur enfant. Leurs reflexions, leurs colères, leurs joies, leurs galères hospitalières, leurs interrogations sur ce qu'a Lou, leurs combats pour une scolarité qui soit la meilleure,  mais surtout leur Amour pour cette jeune fille qui a sa normalité, sa singularité et qui est leur rayon de soleil. 

    Un cri d'amour, un témoignage bouleversant. Tout en dévorant leurs écrits, je ne pouvais m'empêcher de penser à  "Ecoutez Haendel" de Scarlett et Philippe Reliquet, et à ce film émouvant qu'est La guerre est déclarée de Valérie Donzelli. Des histoires de vie, des histoires d'amour, et surtout la force que peut nous donner un enfant. 

    Je referme ce livre sans empathie, mais avec une forte sympathie pour ses parents, pour Lou. J'ai ri, je me suis insurgée contre le système, j'ai dit des mots grossiers, j'ai admiré, j'ai été confortée dans mes idées, j'ai hurlé au scandale, voilà tout ce que j'ai fait tout au long de ma lecture. J'ai oublié de corner les pages pour vous livrer quelques passages, car on ne peut saisir un extrait de ce livre. 

    A lire de toute urgence, à faire partager, à ébruiter. 

    Merci Lou pour cette agréable parenthèse dans ma vie quotidienne

    Bourvil - Le petit bal perdu 

     Et tu danses, Lou. Pom Bessot et Philippe Lefait - Stock - 18 Euros

  • Les érections américaines d'Amanda Sthers - Flammarion

    AMANDA.jpg14 décembre 2012, Adam Lanza tue sa mère, se rend dans l'école primaire Sandy Hook,tue 28 personnes, dont 20 enfants innocents, et garde la dernière balle pour lui. Il se tue. Ceci n'est pas un roman, mais une dure réalité qui a touché les Etats-Unis, voici bientôt un an. 

    Les télés s'emparent de ce fait divers américain, nos chaînes françaises passent l'information, les explications d'un tel geste sont diverses et variées, le port d'armes est remis en cause. Et pendant ce temps, une jeune maman de deux enfants est transpercée par cette information. "La maman en moi s'effondre, mais l'écrivain qui a tissé sa peau tout autour reste fasciné." 

    Voici le point de départ du dernier roman d'Amanda Sthers. Auteure que j'ai déjà lue, dont j'ai aimé certains livres, et d'autres moins. Elle fait partie de ces auteurs qui peuvent me surprendre, comme me laisser indifférente. Je lis donc ce dernier opus de 125 pages en me  demandant ce que me réserve Amanda. 

    Quelques heures plus tard, le verdict tombe : Amanda me touche, Amanda est une femme intelligente, Amanda maîtrise l'art des mots, des émotions et surtout je découvre une Amanda à la limite sociologue. 

    Je reste quelque peu perturbée tout au long de ma lecture, me demandant qui écrit. Est-ce  l'auteure, est-ce  la mère, ou est-ce un simple personnage nait sous l'encre de  Madame Sthers ? 

    Point de départ de ce roman, donc, cette tragédie américaine dont on se souvient tous. Le  narrateur s'en va donc aux Etats-Unis pour essayer de comprendre ce qui pousse un tel être humain à un tel acte. Les médias  nous parlerons d'une enfance malheureuse, d'une mère qui se prépare à la fin du monde, d'un enfant qui aurait le syndrome Asperger, bref tout et n'importe quoi. Amanda va quant à elle se pencher sur la question de  la sexualité de cet homme (il a vingt ans au moment des faits), de son quotidien, de sa relation avec sa  mère. Bref, elle se demande  comment on peut en arriver là un jour. Une très belle étude sociologique sur fond d'une société américaine qui n'est pas aussi "enjoy" que l'on pourrait le penser. L'Amérique n'est pas un rêve pour tout le monde. 

    Du programme de l'abstinence, au manque de père pour ses héros américains (qui sont les pères de Zorro, Batman etc..?), comment une approche de la sexualité, de la liberté de chacun et d'autrui, pourraient, peut-être, éviter de tel drame, de tel acte ? Amanda s'en est allée pour nous sur les  lieux du drame pour nous conter sa vérité, ses convictions, et l'on ne peut qu'y adhérer.

    On plonge  dans une Amérique enfermée dans ses  principes, ses  croyances, et ses paradoxes. Une Amérique plongée dans la douleur ce 14 décembre, mais une Amérique quelque peu responsable  de cette tragédie. Adam était un enfant comme les autres, il n'a pas su se trouver en sa qualité d'homme, de petit d'homme aussi. Une enfance pas si malheureuse, le divorce n'est pas un justificatif à tout crime, à toute démence. Un manque d'affection cependant, une présence paternelle insuffisante mais qui ne justifie pas tout, loin de là. Tous les orphelins de  la seconde guerre mondiale ne sont pas devenus des pervers, des criminels. 

    Adam a pété un plomb en ce jour, il s'est  donné la mort, laissant libre  l'interprétation de son acte aux médias. Mais aucun d'entre eux n'a eu le regard  que pose Amanda Sthers, et qui nous questionne au fond. Et si l'éducation des enfants n'était pas que ça ? 

    Un dernier roman qui ne ressemble en rien aux autres romans de l'auteure, une très belle lecture, un moment très agréable même si tout n'est pas facile à lire. Un regard  d'une mère sur un  enfant qui a  sombré en quelques heures dans la folie, un regard de mère mais de journaliste et d'écrivain aussi. Trois  point de vues en un seul, merci et bravo Madame  Sthers. 

    Un bonus pour le format du livre, petit mais pas trop, facile à manier, et qui se glisse facilement dans un sac. 

     

  • Je grandirai plus tard - Elie Semoun - Flammarion

    je-grandirai-plus-tard-342877-250-400.jpgSoyons honnête avant toute chose. J'ai acquis ce livre à la FNAC de Nice, non pas par admiration pour Elie, mais par curiosité. Curiosité non d'Elie, mais du livre promu par un ami : Guillaume Robert. 

    Oui, je dois cet achat à Guillaume Robert uniquement. Je lui fais confiance dans ces choix éditorialistes, donc me voilà fraîchement mariée en pleine lecture de l'autobiographie d'Elie Semoun

    Je connais Elie Semoun de nom, je serais incapable de vous dire une réplique, une seule d'un de ses sketchs. Je  connais Elie et Dieudo, Elie et Franck Dubosc, Elie acteur, je connais mieux. Je ne suis pas fan, il fait partie du paysage des humoristes français. Il peut me faire rire, mais je le préfère en acteur. Ce n'est donc pas une fan qui lit son autobiographie, mais une citoyenne lambda. Je ne suis pas non plus curieuse de sa vie. Mes amies et amis, qui grâce à  Facebook, sont au courant de ma lecture en cours, me demandent "Il parle de Dieudo dans son livre ? Il parle de sa religion ?". Bref, les questions fusent sur le personnage public lié, je ne sais pourquoi, à des problématiques politiques et religieuses. A croire, que l'on ne retient que ça de lui. 

    Alors à vous tous, je vous réponds "Achetez son autobiographie, et vous aurez les réponses". 

    Et oui, Elie se livre tout au long de 225 pages, mais pas de polémique, pas de jugement. Juste une vision d'Elie que l'on ne peut que respecter. Elie se livre, mais n'étale pas. Elie reste sensible, doux, et pudique. Quel art que de se dévoiler ainsi sans tomber dans le cliché "Voici" ou "Closer". 

    Dès les premières pages, je suis happée par Elie. Son enfance, son frère, sa sœur  sa famille, ses origines. C'est triste, émouvant mais nous ne sommes pas dans le pathos. Là est la force de "Je grandirai plus tard". 

    De son enfance à son premier succès avec Dieudo, de la perte de sa maman au décès de son frère, de ses petites annonces à Tranches de vie, Elie nous emporte dans sa vie personnelle, dans ses doutes, dans sa frénésie de travail, dans ses relations amicales, dans sa passion pour le jardinage.

    Tour à tour on découvre un homme boulimique de travail, perfectionniste, amoureux de la vie, et portant un certain regard sur des sujets sensibles qui ne peut être que respecté. Un homme doux, sensible, aimant mais aussi un homme avec ses blessures, ses doutes et ses rêves. 

    On butine avec lui, passant du monde des paillettes au calme d'une campagne où il aime vivre et s'occuper de son jardin qui doit être une oeuvre d'art. 

    Les  mots sont simples, forts. La vie d'Elie est celle d'un homme qui a grandit avec l'absence d'une mère, un homme qui se sent français avant de se sentir juif, un homme qui vit dans son temps. Un homme qui n'est pas dupe des relations existantes dans le show-bizz.

    Parce que sa maman est partie trop tôt, il décide de devenir humoriste. Étrange que de se dire que parce que maman est morte, j'ai décidé de faire rire les autres. Parce qu'Elie est fleur bleue, parce qu'il est entier, parce qu'il est émotif et exclusif, il ne retient que le bon chez l'autre. Il ne juge pas. Il a un sentiment d'inachevé avec Dieudo, comme avec Franck Dubosc. Il est fidèle à Muriel Robin (et la réciproque est vraie aussi), il agit aussi par impulsivité, par coup de foudre. Juliette en est la preuve. 

    Je referme ce livre avec un regard autre sur Elie. Je le regarderai différemment  Il est simple, il est doux, il est honnête et puis surtout il ne se cache pas de ses faiblesses, de ce besoin de faire rire, d'être connu. Beaucoup d'affection pour Elie Semoun, et surtout je vous invite tous à lire son autobiographie qui est vraiment un pur bonheur de lecture. Vous passerez des sourires aux  larmes, de la peine à la joie, et puis vous comprendrez cet homme que les médias ont parfois malmené avec l'histoire de Dieudo. Vous découvrirez un homme qui a dû affronter la dure loi de la vie, qui a mené des combats sans les médiatiser, qui est resté au fond ce petit gamin qui aimait faire rire mais qui protégeait son jardin secret. 

    Elie, si tu me lis "Merci d'être ce que tu es, et promis mes parents ne te téléphoneront pas pour que tu me rappelles". 

     

    Je grandirai plus tard - Elie Semoun - Flammarion - 19.90 Euros

  • Le soleil à mes pieds de Delphine Bertholon - JCLattès

    le-soleil-a-mes-pieds-292806.jpgLa rentrée littéraire est riche, on nous assomme de "nouveautés" émanant d'écrivains connus et reconnus, on les sélectionne pour les différents prix littéraires, et parmi eux, entre autre, Le soleil à mes pieds de Delphine Bertholon. On n'en parle peu et pourtant ! Entre l'auteur, le titre qui est une invitation à  l'évasion, et la stylistique, il mériterait plus. 

    Paru en août de cette année, ce quatrième roman de cette pétillante blonde mérite d'être lu, partagé et découvert. 

    Non étrangère à la plume de Delphine, j'ai été, encore une fois, emballée par ces quelques 186 pages noircies. Emballée étant synonyme d'emportée, émue par les  mots et maux qui au fil des pages m'empêchent de poser ce roman, ne serait-ce que pour aller boire un verre d'eau. Lu sur le voilier, la mer à mes pieds, et le soleil sur ma tête, il a été refermé avec "Le soleil à mes pieds"

    Deux sœurs : la Grande et la Petite. Une ville : Paris. Des sentiments : jalousie, inquiétude, énervement, liberté et j'en passe. 

    Delphine embarque sous sa plume le lecteur dans un méandre de sentiments, dans une histoire fraternelle compliquée, triste, satyrique. Et le lecteur suit, parcoure les pages, retient sa respiration, pleure, rit, sourit, angoisse.

    Au fil des pages, les nœuds  se serrent, se délient. Le lecteur halète, retient son souffle. Il veut aider la Petite, il veut gifler la Grande. Oui, l'auteure arrive à introduire le lecteur lambda dans son écriture, elle lui offre la place au premier rang pour être témoin de ce que vivent ses deux sœurs que tout oppose, sauf  ce terrible secret. 

    La Grande a tout pouvoir sur la Petite. Elle est son souffre-douleur. La Petite ne pipe mot. Elle s’exécute  Elle n'en pense pas moins, mais comment sortir de cette pression constante de la Grande. La  Petite ne peut plus penser, sa sœur pense pour elle. La petite étouffe, elle nous le livre, à nous lecteurs, mais pas à sa Grande. Étouffée  apeurée même la Petite ne travaille pas. Elle se cloître dans sa petite chambre de bonne dont la Grande a les clés. La Grande régit sa vie, son quotidien. La Petite ne peut vivre ainsi. Il faut qu'elle se détache de ce poids. Dès les premières pages, on sent une atmosphère de folie. On veut comprendre. De page en page, l'horizon s'éclaircit, puis se noircit. On oscille, tout comme je tangue sur mon bateau en lisant ce roman magnifique, qui sous son aspect est un hymne à l'amour, à la liberté. S'aimer soi, vivre soi, être soi, être libre. 

     

    Delphine Bertholon est un génie. Elle manie le verbe comme personne. Des phrases courtes, concises et incisives. Elle nous entraîne dans la vie de ses deux sœurs  et ne nous donne pas l'occasion de les quitter en route. Elle fait danser les mots, les métaphores sous nos yeux. Un pur moment de bonheur et de détente. 

    Merci Delphine pour ce roman, et  à bientôt je l'espère.

    Promis je me vêtirai de lin. 

  • Des jours parfaits - Annie Lemoine - Flammarion

    des jours parfaits.jpgFidèle lectrice d'Annie Lemoine, c'est avec une grande joie, et une belle impatience que je me plonge dans son dernier roman "Des jours parfaits", paru aux Editions Flammarion le 15 mai de cette année. 

    Lu, avalé, dégusté cet été à bord de "Maki", voilier sur lequel la détente est assurée, j'ai reposé ce livre quelque peu bouleversée. 

    La plume  d'Annie m'a toujours conquise, ses romans m'ont charmée, mais là il en est autre. Je suis au-dessus de ces sentiments. Le style est le même, quoique la plume plus recherchée à mon sens, et ce roman ne vous laisse pas indemne. Point de légereté. Un roman pas comme les autres. Je retrouve les thèmes chers à Annie Lemoine, l'amour, la passion, la vie, mais là c'est un truc en plus, inexplicable. 

    L'histoire peut paraître banale : Une jeune fille découvre la correspondance  que sa mère a entretenu avec un homme durant quelques années. Des années de passion, des années de silence. Mais rien n'est banal, de la première à la dernière page, le lecteur est  happé par ses  échanges épistolaires. Le lecteur est baladé, ne sait où il va. Quel talent Annie !

    188 pages d'hymne à l'amour, 188 pages de tendresse, 188 pages de questions, 188 pages de découvertes artistiques... 

    La narratrice, dix sept-ans, a  entre ses mains un cahier rouge qui était à sa mère, maintenant décédée. Elle lit les pages noircies par l'encre de sa mère. Elle découvre une mère qu'elle ne soupçonnait pas. Une mère amoureuse, passionnée d'art, une femme. Au fil de sa lecture, elle s'interroge, découvre, comprend, ne comprend plus. Une lecture qui va la mener en Sicile, qui va lui permettre de comprendre cette femme, Ninon, cette mère qui l'a élevée seule. 

    Ne comptez pas sur moi pour vous dévoiler l'issue de cette lecture, par contre je peux vous conter combien Ninon aimait les oeuvres d'art, combien cette femme est forte, combien elle est passionnée par la vie. Annie Lemoine maîtrise le champ lexical de l'art, elle nous fait découvrir sous sa plume ses tableaux peints, les decrypte, nous les fait aimer. Elle ouvre aussi en nous des brèches que l'on pensait fermées, mais point du tout. Chaque lecteur est obligé d'être touché par les mots si bien maîtrisés et surtout si bien arrangés entre eux. Un pur bonheur. 

    La narratrice sous la plume d'Annie nous emporte avec elle, nous fait partager ses émotions, et cette sensation étrange. 

    Un roman qui se lit d'une traite car on ne veut pas laisser seule la narratrice dans ce voyage. Un livre qui parle d'amour, de passion, de vie. Un livre émouvant que je recommande vivement. 

    Quelques citations 

    • Ma mère me laisse des rêves amputés, abîmés par son absence définitive sans personne à qui en vouloir (page 13)
    • Je viens du gris, le monochrome de l'hiver parisien que seuls supportent les résignés ayant admis une fois pour toute que Paris était une ville du Nord. (page 23)
    • L'amour donne la sensation de voyager dans des berlines luxueuses sur les banquettes desquelles on ignore tout de l'état des routes. On glisse sur le bitume avec l'envie de baisser la vitre pour sentir l'air frais vous caresser le visage et au passage se découvrir plus vivants. (page 52)
    • J'aime que tu aimes la vie simple que nous menons, que tu en jouisses avec moi du matin jusqu'au soir, du soir jusqu'au matin. J'habite une bulle rose à l'intérieur de laquelle je me serre contre toi, je t'aime. 
    • L'artiste peint ce qu'il est, pas ce qu'il voit. Il peint pour se rencontrer, se trouver. les meilleurs sont ceux qui ne transigent pas, se jettent entiers dans  chacune de leurs oeuvres. Curieux, apaisés, ils les regardent ensuite comme s'ils éclairaient à la lampe de poche une partie sombre de leur être où ils ne se souviennent pas être allés. (page 65)
    • Le manque brûle tout, embrase tout, ne laisse aucune pensée cohérente sur son passage. Je bascule dans un monde délirant, il me reste encore une once de raison pour m'en rendre compte. La douleur me plie en deux. (page 98)
    • Puissent les amours qui viennent plonger leurs racines dans celles qui les ont précédées afin qu'elles n'aient pas été vécues pour rien. Afin qu'elles vivent encore. (page 115)

    Des jours parfaits - Annie Lemoine - Flammarion