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Portraits chinois

  • "Etre à Nice, c'est comme un réveillon"

    Franz-Olivier Giesbert recevait son ami Olivier de Kersauson, ce samedi 14 juin à l'Auditorium du MAMAC à Nice, dans le cadre du Festival du Livre 2014 organisé par la ville de Nice. 

    Ces deux amis de longue date arrivent à l'heure, souriants et repus de leur délicieux déjeuner à La Petite Maison, restaurant incontournable de Nice. Une adresse à noter, et ça vaut le coup d'y aller au moins une fois dans sa vie. L'auditorium est complet, une moyenne d'âge proche de la soixantaine. Une majorité de femmes, et une majorité de personnes curieuses de rencontrer l'homme de la radio, et non le marin. Ce n'est pas mon cas, je suis venue entendre le navigateur et je ne vais pas être déçue. 

    Franz-Olivier Giesbert (FOG) débute cette rencontre en parlant d'amour avec Olivier. L'amour à la Kersauson c'est quoi ? Y a du brutal évidemment ?

    Olivier confirme. L'amour est un simulacre de la reproduction, pour Olivier, mais pas que. Y a du brutal parce que  y a un choc émotionnel quand même. Le merveilleux de l'amour n'est pas abordé avec sérénité, c'est très impressionnant, très anormal, tout à fait unique, qui engendre une série de traumas de plus ou moins longue durée selon sa nature, mais il n'y a pas quelque chose d'innocent dans l'amour, c'est la violence de la révélation de toi, rétorque notre navigateur. 

    FOG souligne qu'il n'aurait jamais cru que son ami parle comme ça de l'amour il y a dix ou vingt ans. C'est un imposteur. Il fait croire qu'il est macho, misogyne, il passe son temps à parler en mal des femmes mais il a quand même découvert l'amour tardivement. D'ailleurs, il suffit de lire Paris-Match. Huit pages consacrées à ODK, c'est beaucoup plus que pour la Reine d'Angleterre, que pour le mariage de Katy et le Prince William. Olivier ne laisse pas finir son ami et nous balance, à juste titre, qu'il est plus crédible que la reine d'Angleterre sur les choses de l'amour. L'amour avec la Reine d'Angleterre c'est un problème d'antiquaire. 

    Le ton est donné pour cette rencontre. Les rires fusent. Mais Franz-Olivier veut vraiment savoir ce qu'est l'amour et Olivier de Kersauson. Un brin agacé, Olivier clôture en balançant "Non mais tu me parles de l'amour, c'est comme si moi je te parlais de cuisine. T'y connais rien, moi non plus, on pratique comme on peut". 

    FOG part donc sur un autre sujet : la boisson. Nous rappelant qu'il n'a pas eu la chance de partager l'amour avec son ami, mais qu'il y a quelque chose qu'il a souvent partagé avec lui, c'est la boisson. Un grand moment de la vie d'Olivier. 

    Effectivement, ODK a beaucoup bu à une époque. Alors que ça fait 25 ans qu'il ne boit à peu  près que de l'eau. Propos contrecarré par FOG, qui lui rappelle que c'est faux puisqu'ils viennent de déjeuner ensemble. 

    L'argument du navigateur est un hymne d'amour à la ville de Nice. ODK lui répond "Non mais attend, on est à Nice. Etre à Nice c'est comme un réveillon. T'arrive dans cette ville extraordinaire au bord de la Méditerranée. Non mais c'est vrai j'adore cette ville. Ne me demandez pas pourquoi. J'adore cette ville, je trouve qu'elle a un charme fou. J'adore l'architecture de la vieille ville dans laquelle nous étions. Je suis venu à Nice uniquement parce que j'adore Nice et pour aller à La Petite Maison que j'adore. Pas du tout pour signer mes livres, ce dont j'ai horreur. Donc que tout le monde se détende."

    FOG veut rassurer l'assemblée et souligne que son ami a pris un engagement sur ses livres. Et revient donc sur le thème de la boisson, lui demandant si la boisson c'est un dépassement de soi-même, c'est une transcendance, c'est la recherche de Dieu, c'est quoi ? 

    "C'est une porte entrouverte sur une partie de toi que tu n'oses pas avouer", sera l'ultime réponse d'Olivier de Kersauson au sujet de la boisson. Mais cela ne suffit pas à FOG, qui lui demande "C'est-à-dire?". L'occasion pour les deux amis de s'envoyer quelques piques, dont eux seuls ont le secret. 

    Olivier rappelle à son ami qu'il a été viré du Point, qui lui rétorque que lui a été viré par la mer, ce à quoi ODK répondra sur un ton que lui seul maîtrise "Moi la mer m'a viré à 70 ans, toi ils t'ont viré à 65, alors tu vois que j'ai quand même du rab". 

    Sentant que le dialogue va peut-être dérapé, FOG balance son interview sur la pêche à ligne. Information qu'il a lue dans la presse mais qu'il confirme nous rappelant alors qu'il est un vieil ami d'Olivier. L'occasion pour l'interviewé de nous préciser que FOG était avant le début de cette conversation, était un vieil ami. 

    FOG peut l'appeler n'importe quand, Olivier répond quelque soit l'heure avec le décalage horaire, le côté marin, et quand il lui répond, il ne lui parle que de  pêche, l'informant qu'il a pêché un espadon comme ça. Même s'il n'envoie jamais de photo et que donc on ne peut savoir si cela est vrai d'ailleurs. Mais oui, Olivier de Kersauson se consacre à la pêche au gros du thon, et ça c'est sa vie maintenant. FOG lui demande si cela n'est pas trop  chiant. 

    Olivier rentre alors dans un monologue. "Non ce n'est pas chiant. J'adore même. Je pars tout seul, j'aime bien être seul. Si vous vous sentez de trop d'ailleurs vous pouvez quitter la salle nous balance-t-il. La solitude c'est des beaux moments, c'est des moments de recueillement de l'âme, des moments de concentration, et j'aime bien être seul à la pêche. Je pêche parce que c'est le plus vieux métier du monde. C'est le métier des apôtres."

    FOG trouve cela dégueulasse de tuer le pauvre thon qu'Olivier ramène, et de s'inquiéter comment est tué le fameux thon. 

    Olivier aime tuer, il tue lui-même le thon. Il le tue avec son couteau, juste derrière la tête sinon ça abîme la chaire quand un animal se débat trop. C'est pas gênant de tuer. Même si FOG trouve cela affreux, Olivier lui demande s'il est déjà aller à l'abattoir, si il a déjà entendu le cri de la pauvre carotte quand on l'arrache alors qu'elle est là tranquille en famille. 

    L'humour d'Olivier de Kersauson est intact, la répartie est indemne, et il va nous offrir un moment exquis avec FOG quand ce dernier l'interpelle et lui demande 

    "Alors les moments forts de l'existence d'Olivier de Kersauson, c'est pour dire le niveau intellectuel, l'amour, la boisson, la pêche à la ligne, et le dernier point, que tu partages avec Jean d'Ormesson, c'est la baignade. C'est tout après, y a rien d'autres. La recherche intellectuelle : non. La nourriture : non"

    Le navigateur ne manquera pas de dire à son ami "ah ah, tu te fous de ma gueule. La recherche intellectuelle quand on voit ce que tu as trouvé en cherchant on se dit que c'est pas la peine. Et la baignade c'est un peu comme un vieux légume qui attend le pot-au-feu, c'est un peu comme s'il fait pour la dernière fois une fête de famille."

    Il est précisé que ODK vit en Polynésie, lieu où les requins sont partout. Ceci n'empêche ODK de se baigner nous précisant que oui y a des requins, mais qu'à priori ils ne le trouvent pas appétissant. Peut-être ont-ils peur d'être malades, donc ils ne s'approchent pas. 

    Mal à l'aise dans l'exercice de l'interview, Olivier de Kersauson tente de mettre fin à cette rencontre et nous dit très sérieusement : "Je pense pas que j'aurais été heureux en faisant autre chose que ce que j'ai fait, et plus je l'ai fait, et plus j'ai été heureux. Je suis en train d'expliquer à Nice, ville que j'adore, délicieuse et charmante, des choses que je n'ai pas compris moi-même. J'ai fait ce que j'avais envie et puis c'est tout". 

    FOG enchaîne en l'interpellant sur le risque de la navigation, curieux de savoir si son ami a le goût du risque. Sujet qui va permettre à Olivier de rester assis, même si l'on sent qu'il n'est pas à son aise, et n'a qu'une envie : partir.

    L'amiral nous dira alors "J'ai toujours pensé que le sport était intéressant que s'il y avait un vrai risque physique. A l'époque de mes débuts y avait un vrai risque. Moins maintenant. Moi quand j'ai commencé il y avait un mort par course, donc ça avait vraiment du sens. J'ai toujours pensé qu'il fallait être pas loin de qui est très dangereux pour plusieurs raisons. Parce que c'est aussi un objet de l'homme d'aller là où c'est dangereux, parce qu'aller là où c'est facile, ça n'a pas grand intérêt."

    FOG demande alors une explication sur une des grandes pensées de Kersauson, que nous pouvons trouver dans ses œuvres complètes publiées par la Pléiade récemment qu'il a préfacé, ce qui lui a permis de toucher beaucoup d'argent (humour),  les navigateurs sont à l'inverse des camemberts, ceux qui ne coulent pas sont les meilleurs, ça veut dire quoi ? 

    La goutte d'eau qui fait déborder le vase. Olivier de Kersauson balance "Dans la catégorie du mec adorable qu'on se foute de sa gueule durant 20 minutes c'est moi. Je n'ai jamais dit ça. Tu dis l'avoir vu dans la presse, mais la presse comme tu  y as écrit pendant un demi siècle, tu dois bien savoir que c'est pas vraiment fiable..."

    Il se lèvre, prend son paquet de cigarettes, descend quelques marches et s'en va. Rires et étonnements dans la salle...

    La suite très vite sur mon blog. Et je peux vous assurer des émotions et des rires, comme seul Olivier de Kersauson en a le secret. Passer d'un sentiment à un autre, d'un récit sérieux à une multitude de bêtises. C'est du grand Kersauson et moi j'adore. 

  • Portrait chinois d'Akli Tadjer

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    Akli Tadjer s'est livré en toute confiance à l'exercice du portrait chinois. Comme toujours l'humour est au rendez-vous, je vous laisse le soin de vérifier tout cela. Et puis, n'hésitez pas à lire son dernier roman "Les Thermes du Paradis", paru aux éditions JCLattès. 

     

    Akli, si tu étais :

    • Un signe de ponctuation ? Exclamation !

    • Une chanson française ?  Les Yeux de la mère (Arno) il est Belge.

    • Un moyen de locomotion ? Le vélo.

    • Une œuvre d’art ? Le déjeuner sur l’herbe de Manet

    • Une devise ? Qui ne risque rien, n’est rien.

    • Un roman ? Je crois que sans « Les Ritals » de Cavanna, je n’aurais jamais écrit.

    • Un mot ?  Aimer

    • Un adjectif ? fort

    • Une ville ? Paris

    • Un philosophe ? N’importe quel chinois, on peut leurs faire dire ce qu’on veut

     


     

  • Interview de Fabienne Blanchut et son portrait chinois

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    Fabienne Blanchut est auteure de livres pour enfants mais pas que. Elle est aussi scénariste auprès des télévisions française et belge (là où elle demeure). Elle est de ses écrivains qui n'ont de cesse d'écrire, et d'être en contact avec leurs lecteurs. Son sourire ne peut laisser personne insensible, sa plume ne fait que ravir petits et grands, et son énergie est communicative.

    Fabienne est entrée dans ma vie voici quelques années. Et puis la rencontre eut lieu à la FNAC de Nice, où accompagnée de ma dernière, Malizzia alors âgée de quatre ans, j'ai été séduite par l'approche de Fabienne et fascinée par tous ses petits accessoires qu'elle distribue généreusement pour ses dédicaces. Puis, nous nous sommes revues au Salon du Livre de Paris, puis Nice, et depuis cette relation s'est au fil du temps transformée en amitié. Malgré la distance, Fabienne a été là, présente lors de mon accident, lors de mon mariage, partageant à distance les émotions que la vie nous offre. 

    Voici quelques temps, Fabienne m'a accordé beaucoup de son temps pour une interview entre amies. C'est donc avec grand plaisir que je partage cet échange avec vous, sans oublier le fameux portrait chinois. 

    L'année 2014 sera pour Fabienne, l'année des nouveautés, l'année aussi de quelques sorties qui donnent encore vie à "Princesse Parfaite" chez Fleurus, et aux "Coquinettes" aux éditions Hachette. Camille Dubois est toujours là aussi, munie de ses pinceaux qui nous offrent des illustrations pertinentes, douces et belles pour accompagner la plume de Fabienne. 

     

    Princesse Parfaite,c'est Zoé : un brin rigolote,un brin capricieuse, un brin attendrissante..Une petite miss dans laquelle chaque enfant se reconnait. Pour cette année, Zoé s'en ira à l'école, à la ferme, à la plage et au centre équestre. Soit quatre opus à ne pas manquer. 

     

    Les coquinettes, nouvelle collection chez Hachette, sont des livres qui s'adressent à une tranche d'âge 6-10 ans. Les histoires sont fabuleuses, les illustrations aussi. Mais au-delà du talent de Fabienne et Camille, cette nouvelle collection est un appel à la lecture. Les enfants, plus particulièrement les filles, faut l'avouer, s'identifient à  une des Coquinettes, et apprécient leurs péripéties, leurs petites histoires. J'ai testé la lecture autonome du premier opus dans ma classe (CP/CE1), et le retour a été fabuleux. Les enfants étaient heureux de pouvoir lire seul un vrai livre. Les coquinettes vont connaître de merveilleuses aventures en 2014 avec Jade, la gourmande des Coquinettes et une baby-sitter qui se prénomme Bérangère, et avec Des coquinettes et un Père-Noël

     

    Au détour de notre échange, Fabienne me fait part des nouveautés à venir. Je m'attends à un album qui ne soit pas dans une des collections dont je viens de vous faire part. Mais que nenni !!! Fabienne me livre une dizaine de nouveautés que je vous transmets donc avec bonheur. Je n'ai pas encore eu l'occasion de les lire, mais j'ai toute confiance en la plume de mon amie. 

     

    Chez Fleurus, Fabienne inaugure la collection "Super Kid" avec :

    • Hugo n'a même plus peur
    • Noah n'a même pas mal
    • Elliot est super sage 
    • Arthur ne triche plus.

    Ce qui est assez rigolo à la lecture des titres, c'est que je reconnais là certains de mes élèves, et pourtant ils n'ont pas été la source d'inspiration de Fabienne. Vanessa, hein qu'Hugo n'a plus peur d'écrire ? Yannick, dis moi qu'Elliot est toujours super sage.... 

     

    Chez Pixygraph (je ne connais absolument pas cette maison d'édition), Fabienne a écrit pour la collection "Léon et Goridou" 

    • Ma marraine 
    • Mon papa à moi
    • L'heure du bain
    • Le goûter.

     

    Puis elle clôture avec deux albums unitaires 

    • La couleur de mon caca
    • Petitou a deux mamans

     

    Alors, avec toutes ses nouveautés, les opus à venir je me dis que la lecture de jeunesse va être bien joyeuse cette année, et je vous tiendrais vite au courant de ce que j'en ai pensé. Mais en attendant, et pour clôturer cet entretien avec Fabienne, voici son portrait chinois. 

     

    Fabienne, si tu étais :

    Un signe de ponctuation 

    Le point exclarrogatif, parce ce que j’ai découvert ce drôle de signe de ponctuation sur une vieille Remington que j’ai chinée. Parce que la ponctuation se doit d’être vivante et de nous impliquer en tant qu’auteur et lecteur. C’est pourquoi la façon qu’ont les espagnols de ponctuer leurs phrases, au début et à la fin, me séduit beaucoup !

    Une chanson française : Ma plus belle histoire d’amour, Barbara

    Un moyen de locomotion : L'Orient Express. Un train d’exception.

    Une oeuvre d'art : Leonardo Da Vinci's Greatest Hits de Basquiat. Parce que l'artiste majuscule qu'est Basquiat rend hommage à celui qui reste pour moi, le plus grand génie de tous les temps.

    Une devise : « Je ne veux pas atteindre l'immortalité grâce à mon oeuvre. Je veux atteindre l'immortalité en ne mourant pas ». Woody Allen, mon maître à penser !

    Un roman : L'hôtel New-Hampshire de John Irving

    Un mot : Maintenant. C'est si difficile d'être dans l'instant.

    Un adjectif : Juste. Ca parle de loyauté, de sagesse et d'authenticité.

    Une ville : Londres. No comment.

    Un philosophe : Simone De Beauvoir. Evidemment.


     

    Encore un grand merci ma chère Fabienne, à très vite,

    sans mes béquilles et avec nos sourires. 

     

     

  • Portrait chinois de Franck Balandier, auteur du "Silence des rails" - Flammarion

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    Franck Balandier est l'auteur du "Silence des rails" paru aux éditions Flammarion voici quelques temps. Un roman poignant, vibrant, attachant. Un roman sélectionné pour le "Prix Orange", un roman à lire absolument pour que la mémoire reste, pour que l'histoire soit transmise. 

    Suite à ma chronique ici-même, Franck m'a contactée, et depuis nous échangeons sur tout et rien, et attendons les beaux jours pour naviguer sur la mer méditerranéenne, avec mon cher époux.

    C'est avec joie et enthousiasme que Franck a bien voulu répondre à mes quelques questions, et je vous livre donc un petit bout de lui à travers ce portrait chinois. 

    Si vous étiez :

     

    Un signe de ponctuation ? Les points de suspension. Parce qu'ils laissent au lecteur la possibilité de continuer la phrase. Et aussi pour l'usage qu'en a fait Louis-Ferdinand Céline.

    Une chanson française ? « La vie ne vaut rien », de Alain Souchon.

    Un moyen de locomotion ? Le train, forcément. Petit-fils et fils de cheminot, comment pourrait-il en être autrement ?

    Une œuvre d’art ? « Les montres molles », de Salvador Dali.

    Une devise ? « La vie ne vaut rien, mais rien ne vaut la vie ». Voir ci-dessus.

    Un roman ? « Sur la route », de Jack Kérouac.

    Un mot ? « Fin ». 

    Un adjectif ? « Libre ».

    Une ville ? Paris. Ma ville. J'y habite depuis toujours. Je la découvre encore.

    Un philosophe ? Proudhon. 

     

     

    Franck sera au Salon du Livre de Nice, alors on note sur son agenda, et je vous réserve une petite surprise :-) 


  • Portrait chinois d'André Bessy, auteur de "Comédie Romantique" - Flammarion

     

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    La semaine dernière je vous présentais "Comédie Romantique" du très doué André Bessy, paru aux éditions Flammarion. 

    Vos messages privés n'ont fait que confirmer que mes chroniques étaient bien lues, que vous étiez quelques uns, fort nombreux, à vouloir découvrir cet auteur et son dernier opus. Cependant, je ne pouvais envoyer à chacun d'entre vous un exemplaire, aussi les cinq "gagnants" recevront à la fin de la semaine leur roman tant attendu. 

    Pour vous faire patienter, voici le portrait d'André, qui a répondu avec enthousiasme à mes quelques questions. 

     

    André, si vous êtiez : 

    • Un signe de ponctuation ? Le point final
    • Une chanson française ? Les paradis perdus de Christophe

    • Un moyen de locomotion ? mes jambes
    • Une œuvre d’art ? Les fêtes galantes de Watteau
    • Une devise ? no sport
    • Un roman ? Le père goriot
    • Un mot ? extase
    • Un adjectif ? léger
    • Une ville ? Paris
    • Un philosophe ? Nietzsche

    Merci encore André, Barbara et à très bientôt j'espère.

    Comédie Romantique - Flammarion comedie romantique.jpg

  • Portrait chinois de Guillaume Fédou

    Guillaume Fédou est un auteur-compositeur-musicien. D'abord connu pour ses chansons à textes, chansons entraînantes et enivrantes par ailleurs, puis pour son premier roman "Mon numéro dans le désordre" 

    Ce jeune homme, né en 74 à Albi, est aussi un agile gentleman de la plume. Il collabore à de nombreux magazines tels que Blast, Inter-section et Travel Style. Parisien d'adoption, il est un homme très cultivé, maniant la langue et les formulations. Un sens de la répartie, un brin d'humour décalé, passionné de musique, il s'est prêté au jeu du Portrait Chinois. Je vous laisse le découvrir, il est le seul, à ce jour, à avoir mis autant d'humour, de mots dans son portrait. Merci encore Guillaume. 

     

    Guillaume, si vous étiez :

    Un signe de ponctuation ? Le point-virgule,évidemment. Même si en ce moment je pencherais plus du côté points de suspension, que j'utilise par paquets de 4..

    Une chanson française ? "Chacun fait c'qui lui plaît" de Chagrin d'amour, le titre qui a décapsulé les années 80. Même si en ce moment ce serait plutôt l'Emploi du Temps d'Arnaud Fleurent-Didier pour des raisons qui m'échappent. Ça doit être bien, en fait. 

    Un moyen de locomotion ? L'Autolib, sans hésiter. Génie pur à tous les niveaux. Design italien, partenariat public-privé de haute-voltige,connectivité insensée - l'appli, les bornes, écologie intelligente..Ça rend heureux de vivre aujourd'hui. Même si en ce moment je n'ai plus trop de points sur le permis et qu'il va falloir que je prenne le bus plus souvent. 

    Une oeuvre d'art ? C'est marrant je pense "peinture", alors que tout potentiellement peut être une oeuvre d'art, voire un chef d'oeuvre. Certaines personnes sont des chefs d'oeuvres. Mais je dirais le Baigneur de Cézanne, pour 2001 raisons. 

    Une devise ? "Rien ne se perd,rein ne se crée, tout se transforme".Principe de Lavoisier appliqué par David Bowie en 1971 (Changes)

    Un roman ? L'Homme sans qualités, de Musil, parce qu'il est aussi brillant qu'inachevé. Et puis parce qu'il m'arrive souvent de me demander ce qu'aurait pensé Ulrich de telle ou telle avanie contemporaine. Parce que j'aime les intertitres, aussi. 

    Un mot ?  "Juif". Est-ce un substantif, un adjectif ? Who the fuck knows... C'est de la nitroglycérine, tu lâches quatre lettres comme pour Dieu et BOUM ! T'as un déferlement de complotistes et de communautaristes, c'est comme si t'avais un point rouge sur le front, alors que l'on devrait pouvoir réfléchir tranquillement aux sens très différents que ce mot (Sémite et Sémiologie sont deux graines de Sem) recouvre, puisqu'il y a au moins mille façons d'être juif... Le débat est ouvert !      

    Un adjectif ? "Branché". Car je trouve que l'on malmène ce mot qui ne devrait pas se laisser faire. C'est bien d'être branché. Je ne parle pas des hipsters à barbe du Petit Journal. Je parle des vrais branchés, à l'ancienne, ceux qui avaient le courage et parfois le talent d'en être. Notons que le mot branché est d'origine policière (oui j'ai découvert ça) et qu'il veut dire complice. "Untel était branché sur le casse de la BNP" etc... On dit aussi "sur le coup" ou "dans le coup". Now you're in. 

    Une ville ? Bordeaux, pour toujours une ville de rock et pour toujours une ville de droite. Comme si ça allait ensemble, finalement, un peu comme dans le vers de Reverdy : "Personne dans la marge, plus rien sur le trottoir, le ciel est plein d'orages, ma tête est sans espoir". Que ferait la gauche à Bordeaux si elle gagnait ? Elle rallumerait Catherine Lalumière. Et c'est déjà ça. 

    Un philosophe ? Wittgenstein, pour ce W majestueux qui incarne la ville de Vienne, "Wien", où j'ai passé mon bac en 1992 - au Lycée Français, quelques années après Marjane Satrapi.  Les mille vies de Wi, ses limites du langage, son nom qui sonne comme un tambour Mitteleuropa, j'aime tout, sauf son Tractatus que je n'ai pas entrouvert. David Hume, sinon, philosophe humain. 

     
  • Portrait chinois : Eric Neirynck

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    Eric s'est prêté au jeu du portrait chinois, depuis sa Belgique natale. En pleine promotion de son dernier opus "66 pages", il a su m'accorder quelques minutes et je l'en remercie donc. 

     

    Eric, si tu étais : 

     

    Un signe de ponctuation ?

    Le point d'exclamation, je l'adore. Je l'ai toujours beaucoup employé peut être pour donner de l'importance même aux plus petites chose

    Une chanson française ?

    Je t'aime moi non plus. La chanson d'amour parfaite

    Un moyen de locomotion ? 

    Le train. Ça m'a toujours fait rêver les trains. Tout y est possible même les choses les plus incroyables

    Une œuvre d’art ?

    Plusieurs même, la série des nus de Modigliani. Une pure merveille

    Une devise ?

    L'euro ;)

    Un roman ?

    Voyage au bout de la nuit de LF Céline. La base de la littérature moderne pour moi.

    Un mot ?

    Angoisse. parce qu'il m'accompagne à chaque instant.

    Un adjectif ?

    Enorme. Comme moi physiquement :) plus sérieusement c'est celui que j'utilise le plus pour exprimer ma joie après une lecture.

    Une ville ?

    Paris. Rive Gauche de préférence

    Un philosophe ?

    Barthes, mais ce serait trop long d'expliquer pourquoi