"Je partage ma générosité avec les autres"
Dimanche est le dernier jour du Festival du Livre de Nice. Jour où Jean-Paul Naddéo m'accorde un peu de son temps pour un apéritif sous le soleil niçois, l'occasion pour lui de se raconter, l'occasion pour moi de découvrir un mec passionné, au regard malicieux et au sourire franc.
Nous avions prévu de nous entretenir le samedi, mais les aléas du salon et de la météo nous ont empêchés, aussi nous avons fixé 11 heures 30, juste avant le repas, juste avant les caprices de la météo.
Installés autour d'une petite table ronde, sous un parasol rouge, deux panachés bien blancs pour nous accompagner et un Perrier pour Mélodie, et nous voici donc en grande discussion.
Jean-Paul Naddéo vient de publier aux éditions Gründ, Éternelles routes corses. Un livre écrit à quatre mains avec Marie-Sophie Chabres. Un livre de 230 pages vous relatant les plus belles routes Corses, les bonnes adresses à noter, mais surtout une invitation au voyage. On a qu'une envie, prendre son vélo, sa moto ou sa voiture et partir à la découverte de cette île de Beauté pour y porter un regard autre.
Mais quel est le parcours de Jean-Paul Naddéo pour en arriver à écrire, illustrer un tel livre qui n'est pas le premier, puisqu'on lui doit aussi Éternelle route Maya, Éternelle route des Grandes Alpes, Éternelle Nationale 7 et Éternelle route 66.
Jean-Paul Naddéo a toujours travaillé dans l'édition, tout comme son voisin de stand, Gilles Paris. Il débute chez Robert Laffont comme stagiaire après avoir travaillé quelques temps dans une librairie. Au fil des années il devient responsable, puis enchaîne quasiment tous les postes que peut compter une maison d'édition comme Robert Laffont à l'époque. Epoque où il travaillera avec mon oncle. Le choc de notre entretien, il est l'ami de mon oncle, je suis la nièce de son ami de travail. Le monde est petit, vraiment petit.
Tour à tour stagiaire, responsable, à la direction de Larousse, commercial, attaché de presse, précurseur avec ses barbies, et doté d'un marketing nasal, Jean-Paul est un homme qui ne connait que le monde de l'édition. Passionné de sports, et particulièrement de la montagne (autre point commun avec mon oncle), et moniteur de ski, amoureux de la moto et des voitures anciennes, aimant les voyages, Jean-Paul concilie à l'heure de sa retraite ses passions et l'édition et se lance donc dans l'écriture des éternelles routes.
Il est un grand voyageur et décide donc de nous rendre compte de ses aventures. Ses livres sont donc simplement la compatibilité de son métier et de ses passions. Il n'a donc pas l'impression de travailler, et ne l'a jamais eu. Pour lui, il ne s'agit pas de travail, mais de plaisir. Ses yeux brillent quand il parle, et ses mains s'agitent aussi, renversant ainsi mon panaché sur mes notes, mon jeans, mon sac, la table..Bref, c'est Jean-Paul et je ne peux lui en vouloir car la passion transpire en lui.
Cet homme est un amoureux de la vie. Il aime aller vers les autres, s'enrichir, partager sa générosité, voir les gens heureux.
Ses livres demandent toutefois un fastidieux travail d'enquête. Il se documente, s'attache à l'aspect historique, va à la rencontre des "locaux", partage avec eux. Il vérifie aussi toute sa documentation, un travail approfondi. Il photographie, élabore les cartes. Tout cela avec la complicité de Marie-Sophie Chabres. Tout cela lui parait incontournable et indispensable pour offrir aux lecteurs un livre authentique, à son image.
En parallèle, il collabore au très chouette site lelivrescolaire.fr, une nouvelle génération de manuels scolaires papier et numériques, collaboratifs et personnalisables.
Oui, Jean-Paul est un être authentique, qui ne ment pas, et qui n'a pour nourriture que la joie des autres, la générosité et le partage sans quoi il ne pourrait vivre. Aurélie de Gubernatis, Gilles Paris et Patrick vous le confirmeront, cet homme est extraordinaire.
Un homme touchant, un homme vrai et joyeux.
Merci à toi Jean-Paul et merci aussi pour le repas du midi.
A vite.
L'heure tourne, il est presque midi. Un petit tour pour noter les auteurs qui sont arrivés dans la matinée, et puis tomber nez à nez avec le grand, l'immense Olivier de Kersauson. Il est pour moi l'homme dans toute sa définition. Il est aussi un homme que j'écoute depuis mes dix ans, l'homme qui m'a fait rêver avec ses traversées, un homme pour qui j'ai une grande admiration. J'ose l'aborder, toute timide que je suis. Je sais que je peux me faire remballer sans état d'âme, mais il n'en sera rien. Olivier de Kersauson m'invite à se mettre à l'écart de ses allées bondées de monde, histoire de discuter, et de fumer une cigarette. Il est sensible, intéressant, il a le verbe léger, le mot juste et un caractère bon. Certes, il ne faut pas s'aventurer à lui couper la parole. Un photographe en a fait l'amère expérience, en venant lui demander si il pouvait nous prendre en photo, et la réponse de Kersauson fut à son image "Tu vois pas que tu me casses les couilles, là. Je parle avec une amie, alors tu me laisses."
Le soleil s'estompe, le vent se lève. Nous aussi d'ailleurs. J'amène Xavier de Moulins, Sophie Bassignac et Akli Tadjer à la place Gauthier, car ils ne savent où se déroule le festival. Il est temps pour moi de filer à la conférence d'Oliver de Kersauson, animée par Franz-Olivier Giesbert.
Jeudi 12 Juin, rendez-vous était donné à la Bibliothèque Nucéra pour les jeudis littéraires, et en préambule de l'ouverture du Festival du Livre de Nice. L'invité de ce jeudi était le grand, le talentueux David Foenkinos.
Ce dernier roman est une satyre de notre société actuelle, mais aussi un regard sur la superficialité de notre monde contemporain. David met en exergue le manque de relations sincères entre les êtres. Face aux catastrophes qui vont se succéder dans la vie de son héros, l'effet domino ne peut être arrêter. Les gens autour de lui s'écartent. Il se retrouve sans boulot, une femme qui part, une fille qui file à l'autre bout du monde, et des potes qui disparaissent par lâcheté. Bernard retourne donc là où il a été élevé, mais un retour dans la douleur. Là où il doit mettre des pantins pour entrer, comme si les parents ne voulaient pas qu'il laisse trace de son passage. 
Dès 14 heures 30, vendredi 13 Juin,
Gilles Paris au Cultura de Mandelieu
La semaine dernière je vous faisais part de ce nouveau rendez-vous niçois et littéraire, auquel je me suis rendue ce jeudi 17 avril avec mon amie Nathalie Coste, dont je ne manquerai pas de vous parler dans quelques jours. Mais ça c'est une autre histoire. Revenons à notre premier Jeudi Littéraire, à qui l'on doit l'initiative à Aurélie de Gubernatis.
Monsieur Christian Estrosi, en sa qualité de maire, est heureux d'inaugurer cette belle initiative. Il ne manque pas de nous rappeler Louis Nucéra, de mettre l'accent sur le livre et la ville de Nice, la lutte contre l'illettrisme, le salon du Livre qui ne va pas tarder. Son discours est élogieux, et avouons qu'il est un grand orateur.
Irène Frain est thésarde, agrégée de lettres. Son père a une place importante dans sa vie, elle était sa préférée. Elle a de lui la curiosité, elle est curieuse de tout comme elle aime à le dire. Elle quitte très tôt la maison familiale, est professeure. Métier qu'elle qualifie de "passeur" et je ne peux qu'être d'accord avec elle. C'est une femme qui n'a de cesse que de travailler : journaliste, professeure, écrivain. Elle aime les histoires. Elle nous parle d'histoires. Histoire et histoire (importance de la majuscule). Sans le grand H, l'histoire est une story. Historia c'est une enquête au départ. C'est aussi un conte en français. Irène joue avec le mot "histoire", car dans son sillon d'écrivain il y a ce mot "histoire". Elle est une historienne de la grande Histoire, elle a suivie la story Agnelet, elle est dans l'histoire immédiate et elle nous conte son histoire personnelle.