Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

vie

  • J'aime ton mari de Sylvie Bourgeois - Coup de coeur la fée maraboutée - ADORA

    roman.jpgEmma, la quarantaine, est une héroïne comme je les aime. Elle a une belle conception du monde, le sens de la relation humaine, bienveillante, polie, réfléchie (quoique), et ce sens du "rendre service" qui se perd hélas dans notre société actuelle. 

    Emma entretient une relation conflictuelle, complexe avec sa mère, sa sœur, et avec sa sœur utérine. Emma est veuve, maman d'un bambin de cinq ans, et n'a pu mettre un terme à son deuil du mari perdu qu'à travers un engagement dans une ONG pour sauver l'Amazonie. Elle se moque du paraître, réfutant l'idée même de soigner son apparence, mais invitée au mariage de sa plus jeune sœur,elle doit composer le temps d'un week-end au Cap d'Antibes avec ce monde de paillettes et de paraître. 

    Départ de Paris pour Nice, puis Antibes. Dès les premières pages, Emma est confrontée à la bêtise humaine, aux règles de sécurité improbables et n'ayant aucun sens. Mais heureusement un gentleman intervient. L'arrivée à l'aéroport niçois sera aussi l'occasion d'être confrontée au ridicule de certains règlements. Sylvie Bourgeois nous décrit l'absurdité et la vacuité de notre monde actuel avec un regard, et une plume d'une extrême finesse. 

    Emma est incapable de se projeter dans l'avenir, n'arrive pas à être joyeuse pour le mariage de sa sœur utérine. Mais voilà, elle a passé un pacte avec sa meilleure amie Charlotte, coach sentimentale. Emma doit trouver l'homme de sa vie, aidée de Charlotte évidemment. En échange de quoi, son amie narre les aventures d'Emma sur son blog. C'est ainsi qu'Emma devient Virginie dans le monde virtuel, et que le blog de Charlotte connaît un succès sans précédent. C'est donc sous les conseils de son amie qu'Emma se doit de trouver un homme lors de ce week-end festif. 

    Projetée dans un monde qu'elle hait, mal à l'aise au sein de cette foule de "m'as-tu vu", ne connaissant même pas le futur marié,  Emma est pris de vertiges quand elle rentre dans l'Eglise. Ce lieu, symbole du décès mais aussi de la joie par le mariage. Avant même la cérémonie, Emma rencontre son futur beau-frère, une rencontre hors du temps, répondant au nom d'André. 

    Heureusement, Fred, le cousin mal aimé de la famille du marié, va s'approcher d'Emma, et entre eux, le fluide va passer. Ils sont tous les deux les indésirables du jour, mais invités parce que protocole oblige. Fred, le coiffeur qui ne parle que de sexe, attiré par les hommes, mais aux mains d'argent et au cœur de velours. Et puis, il y a Léonard, le mari de Fabienne, sœur aînée d'Emma. Avec lui, la relation est belle, mais secrète pour éviter d'attiser la jalousie de sa femme. Emma est à part. Elle entretient une relation tendue, dénuée de sentiments avec ses sœurs, avec sa mère. Pas de place aux sentiments. 

    Après la cérémonie, retour à l'hôtel où il faut se préparer pour la soirée. Soirée où Emma est attendue, en espérant qu'elle respecte les codes qui lui ont été dictés pour ce jour : être bien habillée (adieu sarouel et vêtements sans forme), ne pas causer de son Raoni pour soulever des fonds. C'est tout ce qu'on lui demande à la sœur de la mariée. 

    sylvie-bourgeois.jpg

    Débriefing avec Charlotte au téléphone, vêtir absolument la petite robe en crêpe framboise de la fée maraboutée, chausser des talons de 9 cm, et se coiffer. Emma n'a pas envie, mais Fred la prend en main, et au bout de quelques heures, Emma est méconnaissable. Une bombe, une beauté. 

    Et là, tout commence, ou tout se termine. Notre Emma se métamorphose. Elle ose, écoute les conseils de son ami Charlotte pour attraper un homme, et porte son envie sur Léonard, le beau-frère. Les vérités éclatent tout au long de la soirée, même tard dans la nuit. Personne ne se reconnait, personne ne comprend plus rien. Une valse de répliques et de dialogues entre André (le marié), Myrtille (la mariée et sœur utérine), Fabienne (la sœur), Léonard, Fred, et l'homme de l'avion. Au centre, notre belle Emma. Emma qui va en surprendre plus d'un, Emma qui se libère du poids de sa relation à la mère, Emma qui ose dire, Emma dit qui elle est au fond, s'éclate dans cette valse de sentiments et d'émotions. L'ivresse lui fait dire les vérités. Tout le monde ment à tout le monde, et puis la vérité éclate. 

    Sylvie Bourgeois signe là un roman doux et léger, mais pas si léger que ça. Quelques deux cents pages de vérités que seule Sylvie sait nous livrer sous des airs un peu désinvoltes, des messages forts, des vérités de vie. La plume de Sylvie est là, fine, vive, osée, véridique, tout en douceur, sincère et hilarante. L’œil de Sylvie sur le monde qui nous entoure, sur le sens de la relation humaine, sur l'indépendance de la femme, sur l'amour, sur la vie actuelle est d'une précision et d'une analyse déconcertante et si juste. Merci Sylvie Bourgeois pour ce dernier roman que j'ai dévoré et qui m'a fait rire, tout en me faisant réfléchir sur le sens que l'on donne à sa vie. 

    robe framboise.jpgUn bout de tissu framboise change le destin, comme quoi il en faut peu parfois. Mais ce petit bout de tissu va permettre aussi à notre héroïne d'être libre. La liberté, cette conception de vie chère à Sylvie Bourgeois. Emma apprend aussi qu'il ne faut pas intellectualiser notre plaisir, que l'on se doit de défendre notre territoire amoureux, et que l'amour nous fait accoucher d'un autre nous. 

    Si morale il doit y avoir à ce roman je reprendrais cette phrase si juste 

    "Savoir visualiser son désir, puis le formuler était la première pierre de l'édifice pour favoriser sa réalisation".

     

    Quelques extraits

    • - Avoir un gun, de l'argent et du pouvoir. Pourquoi croyez-vous que le pilote ne m'a rien dit alors que j'ai été plutôt grossier ? Il a senti que j'étais plus puissant que lui. La vie n'est qu'un rapport de force, une lutte de territoire. - Mince alors, j'ai tout faux, j'ai tout misé sur la bienveillance. Avec votre raisonnement, je devrais être morte depuis longtemps. - Vous êtes en état de survie comme tous vos semblables trop gentils. Prenez soin de vous, je dois rejoindre mon siège et ma femme (page 13)
    • Au lieu de râler et de rester dans le chacun pour soi, notre unique solution pour accéder au bonheur est de résister en s'entraidant , en plus c'est valorisant de se sentir utile (page 18)
    • Une des grandes règles de la vie est d'accepter que personne ne change, au mieux, les gens peuvent évoluer sur leurs bases mais jamais s'en fabriquer de nouvelles (page 26)
    • L'amour est une histoire de rencontre entre la peau et l'âme. Je suis ambitieuse, je veux vire avec l'homme dans les bras duquel je n'aurai pas peur de mourir. Je veux le respect, l'estime, la confiance, tout partager, il n'y a que dans les gestes du quotidien qu'est le véritable amour. (page 72)
    • Ou peut-être ne s'aime-t-elle pas belle ? Et préfère-t-elle que les personnes ne voient en elle que son esprit et non son physique ? (page 80)
    • Et efface le numéro de téléphone de ton chirurgien esthétique. A la prochaine piqûre, tu ne ressembleras plus à rien. On dirait déjà que tu as deux pneus à la place des lèvres. A force d'abuser du Botox, tu n'as plus d'expression, tu ressembles à une limande, tu sais, les poissons plats. [...] Prends plutôt des cours de joie. Mets du sourire dans tes yeux, tu verras, ça te changera la vie. (page 100)
    • De toute façon, comme disait Audiard,un riche ruiné aura toujours plus de fric qu'un pauvre qui a fait fortune. (page 108)
    • Oui et ce soir je me saoule jusqu'au dernier jour de mon existence, je ne veux plus connaître que l'ivresse et en vivre que pour l'instant présent. Je suis stupide de ne m'être jamais laissée aller et d'avoir toujours été dans le contrôle. (page 128)
    • Tu imagines un riche tout seul en vacances ? Il se flingue. (page 145)
    • ...elle projette dans la réussite de son mari sa crainte de ne pas arriver à construire toute seule sa propre vie, comme un bernard-l'ermite qui ne fout rien mais qui sait s'incruster dans les coquilles bien chaudes et douillettes de ceux qui triment. (page 156)
    • Fonce ma chérie, on n'a qu'une vie. N'intellectualise pas ton plaisir, lâche tes réticences, tes jugements, oublie comment tu t'appelles, d'où tu viens et offre-toi à fond. (page 178)
    • La vie serait plus jolie si on commençait tous déjà par sourire.(page 203)

     

    teeshirt et roman sylvie.jpg

    A cette occasion, Sylvie Bourgeois vous offre un tee-shirt

    et son dernier roman "J'aime ton mari".

    Dépêchez-vous, il n'y en aura pas pour tout le monde.

    Comment faire ? Envoyer un mail avec vos coordonnées à Bérangère  

     

    berangere-lanteri.jpeg

     

     

     

  • Et tu danses, Lou de Pom Bessot et Philippe Lefait - Stock

    Et tu danses, Lou.jpgDévoreuse de romans, comme vous le savez, j'ai cependant fait une entorse en ce début décembre, pour me plonger dans "Et tu danses, Lou". Il était là, me tendait le bras ce fameux bouquin. Comme toujours, je le manipule, je prends connaissance du quatrième de couverture, je feuillette, et je sais déjà que je partirai avec. 

    Maman de cinq enfants dont un touché par un handicap, qui ne se voit pas, qui ne se devine pas mais pourtant qui empoisonne le quotidien, je me suis toujours intéressée, en ma qualité de mère et d'enseignante, à ses enfants à qui la société colle le mot "anormal", soit pas dans la norme. Dix ans d'enseignement, dix ans de combats pour dire que la norme est propre à chacun, alors que l'on cesse de dire qu'untel ou untel n'est pas dans la norme. Il est dans sa norme. Et au fond qu'est la normalité ? Moi-même, suis-je normale ? A en croire la réaction de certaines connaissances, je ne le suis pas puisque j'ai quarante ans, cinq enfants, enseignante dans l'enseignement catholique sans être baptisée. Je puis vous assurer que je ne suis pas normale aux yeux de beaucoup. Mais là n'est pas le propos de ma chronique, mais il explique pourquoi j'ai  dévoré ce livre, pourquoi j'ai aimé ce livre, et pourquoi il faut que chacun d'entre nous puisse le lire une fois dans sa vie. Simplement histoire de relativiser notre quotidien. 

    Les auteurs, connus et reconnus, s'apprêtent, voici dix-sept ans, à accueillir leur premier enfant. Premier enfant d'eux deux. Le futur père a déjà une fille. Ils attendent comme tous parents la venue au monde du fruit d'un amour, d'une vie partagée. 

    Lou arrive. Petite, chétive. Bouche immense, cheveux noirs, et un minuscule nez. Et la pédiatre de garde, pas douée pour deux sous, pas humaine qui ne manque de dire aux parents "Votre petite fille a une drôle de tête". A quand apprendra-t-on à certain personnel la douceur, l'humanité, l'art de dire les choses ? 

    Bienvenue Lou dans ce monde fou, fou, fou. Bienvenue aux parents de cette enfant dans les méandres de la société et de son système quand on a un enfant qui ne ressemble pas aux autres. De combat en combat, d'hospitalisation en hospitalisation, les parents apprennent la vie. Une vie qu'il n'avait pas imaginée, une vie où l'on ne met de mots sur la différence de Lou. De rencontres sublimes en rencontres désagréables et désinvoltes, Pom et Philippe nous livre leur combat pour Lou

    Ils apprennent à vivre à quatre : eux, Lou et sa singularité. Un témoignage émouvant, prenant, mais qui n'est pas une plainte. Non, d'aucun se plaint. Ils construisent jour après jour leur quotidien. Ils s'unissent, se défont, s'unissent de nouveau, et au centre, cette charmante petite Lou. Lou qui grandit mais qui n'arrive pas à se nourrir, qui ne se déplace pas, qui fera de la langue des signes son vocable. Lou qui rit, Lou qui respire la vie, la joie. Lou authentique, farceuse, colérique, aimante, aimée. Et Lou qui danse le jour du mariage de ses parents. Elle a alors dix sept ans. 

    Pom et Philippe ont écrit leur histoire à quatre mains, chacun nous donne sa vision de ces dix-sept années passées au côté de leur enfant. Leurs reflexions, leurs colères, leurs joies, leurs galères hospitalières, leurs interrogations sur ce qu'a Lou, leurs combats pour une scolarité qui soit la meilleure,  mais surtout leur Amour pour cette jeune fille qui a sa normalité, sa singularité et qui est leur rayon de soleil. 

    Un cri d'amour, un témoignage bouleversant. Tout en dévorant leurs écrits, je ne pouvais m'empêcher de penser à  "Ecoutez Haendel" de Scarlett et Philippe Reliquet, et à ce film émouvant qu'est La guerre est déclarée de Valérie Donzelli. Des histoires de vie, des histoires d'amour, et surtout la force que peut nous donner un enfant. 

    Je referme ce livre sans empathie, mais avec une forte sympathie pour ses parents, pour Lou. J'ai ri, je me suis insurgée contre le système, j'ai dit des mots grossiers, j'ai admiré, j'ai été confortée dans mes idées, j'ai hurlé au scandale, voilà tout ce que j'ai fait tout au long de ma lecture. J'ai oublié de corner les pages pour vous livrer quelques passages, car on ne peut saisir un extrait de ce livre. 

    A lire de toute urgence, à faire partager, à ébruiter. 

    Merci Lou pour cette agréable parenthèse dans ma vie quotidienne

    Bourvil - Le petit bal perdu 

     Et tu danses, Lou. Pom Bessot et Philippe Lefait - Stock - 18 Euros

  • J'ai vécu de vous attendre - Géraldine Maillet - Grasset

    Géraldine Maillet.jpg

    Ma dernière rencontre avec Géraldine Maillet remonte à l’année dernière, où la question qui se posait était « Il ferait quoi Tarantino à ma place ? » (éditions Flammarion). http://aposterioriapriori.hautetfort.com/archive/2011/12/07/noel-arrive-des-livres-encore-sous-mon-sapin-semaine-2.html

    J’avais très apprécié la vitesse à laquelle la plume de Géraldine se déplaçait. Une écriture facile, qui vous emporte. Des phrases courtes, un vocabulaire simple mais précis et juste qui cachaient les interrogations, les joies et les déboires d’une cinéaste qui courrait après les acteurs, les crédits, le personnel nécessaire pour réaliser un film.

    Nous nous étions quittées là, sur cette interrogation. Les mois s’écoulent, et pas de nouvelles.

    Janvier 2013, AFTER une année, le film est dans quelques salles parisiennes, Julie Gayet est restée aussi. Je ne peux le visionner de mon Nice ensoleillé, seuls les parisiens pourront découvrir le long métrage de Géraldine, mais je suis heureuse car elle a réussi. 2013 est donc une bonne année, qui plus est, Géraldine a repris sa plume pour nous livrer un « J’ai vécu de vous attendre » aux éditions Grasset. Chouette le mois de Janvier avec Madame Maillet.

    Le style est direct, la plume toujours aussi vive et rapide. Les mots courrent après les autres, le livre ne se lit pas, il se dévore. Au-delà de l’écriture propre à Géraldine, le fond du roman est tout aussi différent que son dernier roman.

    George Swington, la cinquantaine, une fille Lily, un fils Oscar, deux ex-femmes-amantes, Tamara et Frankie, une maîtresse Heather,  est contraint de rester à Paris. Il ne peut retourner à Londres comme prévu, les vols sont annulés par la seule faute d’un volcan islandais qui est entré en éruption.

    Coincé dans sa chambre d’hôtel, et dans ce Paris culturel et agréable, George revisite sa vie, les années passées, écoulées. De chapitre en chapitre, on découvre George. George père, George homme, George amoureux, et en simultané, George se découvre. Il se demande qui il est vraiment, ce à quoi il aspire. L’homme a cinquante ans, il parle avec ses ex, avec ses enfants, surtout Lily l’ainée. Il découvre sa fille sous un autre angle, ses ex aussi. Est-ce cette obligation de rester à Paris qui tend George à réfléchir sur ses relations avec les autres, mais avant tout sa propre relation avec lui-même. S’est-il menti, s’est-il trompé parfois ? Oui comme tout à chacun. L’auteur nous embarque avec elle, elle nous offre une place dans ce roman. Nous sommes là dans la chambre, l’oeil qui voit tout mais qui n’est vu de personne. C’est aussi cela, le talent de Géraldine. Une vision précise, et sous un angle particulier de l’homme, de l’être humain. L’oeil de la caméra, voilà en quoi Géraldine transforme son lecteur. 

    Un travelling-arrière s’enchevêtre avec le présent de cette chambre d’hôtel. George réalise qui il est, ce qu’il veut, ce qu’il ne veut plus, ce qu’il aime, ce qu’il n’aime plus.

    Sous l’encre de Géraldine s’ancre un George attachant, doux, honnête et lucide. Tout compte fait, cette éruption volcanique est aussi l’éruption du vrai George.

    Deux cent trente et une pages qui défilent, qui se plient, qui se dégustent, qui font sourire, et qui nous guident vers la découverte de soi. En refermant le livre, on souhaiterait être dans la situation de George. Une situation qui peut paraître difficile mais qui a permis à George de savoir qui il est vraiment. Une introspection divinement bien menée entre visites parisiennes, connexion Skype et Facebook, conversations téléphoniques, envois de mail, sympathie avec le personnel de l’hôtel.

    Géraldine signe là un doux roman qui se lit facilement, et qui nous mène au fond de nous-même, si l’on veut bien s’attacher à notre héros. 

    Quelques extraits

    • Dangereux pour moi. Parce que je suis en train de devenir quelqu’un d’autre ou enfin de devenir moi-même. (p61)
    • Je vais finir par repartir, alors. L’issue du combat est proche. George le Lucide est en train de terrasser définitivement George le Taciturne. J’assiste depuis trois jours au grand chambardement de mes planètes, à la rénovation de mon architecture intérieure, à une réconciliation, à un reparamétrage, à un tsunami dans ma base de données, mes contradictions se disciplinent dans une certaine harmonie. J’abats les troncs qui bouchent la vue. Ma noirceur s’irise. Mon misérabilisme me fait rire. J’ai de l’indulgence pour ma testostérone, ma calvitie est devenue tendance. J’ai piqué des sprints dans ma tête. Mon teinta rosi grâce à ce bol d’air climatisé. (p163)
    • Le couple d’en face s’est endormi devant la télévision. Il a la tête penchée en avant, elle sur le côté. Il a les bras croisés, elle les mains posées sur les accoudoirs. Finalement, ça ne ressemble à rien quand on dort à côté de la femme de sa vie. (p117)
    • J’ai envie de faire l’amour. Je dois manquer de tendresse. J’ai envie de marcher sur une plage. Je dois manquer d’espace. J’ai envie de plaire mais je ne suis plus séduisant. J’ai envie de me dépêcher, de prendre mon temps, de faire attention à ma ligne, de bouffer n’importe quoi, de changer toutes mes fringues, de mettre des photos de mes enfants partout chez moi, d’avoir 50 ans… (p189)

    Un beau roman, une belle histoire. Merci encore Géraldine, et succès à After.