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  • J'ai vécu de vous attendre - Géraldine Maillet - Grasset

    Géraldine Maillet.jpg

    Ma dernière rencontre avec Géraldine Maillet remonte à l’année dernière, où la question qui se posait était « Il ferait quoi Tarantino à ma place ? » (éditions Flammarion). http://aposterioriapriori.hautetfort.com/archive/2011/12/07/noel-arrive-des-livres-encore-sous-mon-sapin-semaine-2.html

    J’avais très apprécié la vitesse à laquelle la plume de Géraldine se déplaçait. Une écriture facile, qui vous emporte. Des phrases courtes, un vocabulaire simple mais précis et juste qui cachaient les interrogations, les joies et les déboires d’une cinéaste qui courrait après les acteurs, les crédits, le personnel nécessaire pour réaliser un film.

    Nous nous étions quittées là, sur cette interrogation. Les mois s’écoulent, et pas de nouvelles.

    Janvier 2013, AFTER une année, le film est dans quelques salles parisiennes, Julie Gayet est restée aussi. Je ne peux le visionner de mon Nice ensoleillé, seuls les parisiens pourront découvrir le long métrage de Géraldine, mais je suis heureuse car elle a réussi. 2013 est donc une bonne année, qui plus est, Géraldine a repris sa plume pour nous livrer un « J’ai vécu de vous attendre » aux éditions Grasset. Chouette le mois de Janvier avec Madame Maillet.

    Le style est direct, la plume toujours aussi vive et rapide. Les mots courrent après les autres, le livre ne se lit pas, il se dévore. Au-delà de l’écriture propre à Géraldine, le fond du roman est tout aussi différent que son dernier roman.

    George Swington, la cinquantaine, une fille Lily, un fils Oscar, deux ex-femmes-amantes, Tamara et Frankie, une maîtresse Heather,  est contraint de rester à Paris. Il ne peut retourner à Londres comme prévu, les vols sont annulés par la seule faute d’un volcan islandais qui est entré en éruption.

    Coincé dans sa chambre d’hôtel, et dans ce Paris culturel et agréable, George revisite sa vie, les années passées, écoulées. De chapitre en chapitre, on découvre George. George père, George homme, George amoureux, et en simultané, George se découvre. Il se demande qui il est vraiment, ce à quoi il aspire. L’homme a cinquante ans, il parle avec ses ex, avec ses enfants, surtout Lily l’ainée. Il découvre sa fille sous un autre angle, ses ex aussi. Est-ce cette obligation de rester à Paris qui tend George à réfléchir sur ses relations avec les autres, mais avant tout sa propre relation avec lui-même. S’est-il menti, s’est-il trompé parfois ? Oui comme tout à chacun. L’auteur nous embarque avec elle, elle nous offre une place dans ce roman. Nous sommes là dans la chambre, l’oeil qui voit tout mais qui n’est vu de personne. C’est aussi cela, le talent de Géraldine. Une vision précise, et sous un angle particulier de l’homme, de l’être humain. L’oeil de la caméra, voilà en quoi Géraldine transforme son lecteur. 

    Un travelling-arrière s’enchevêtre avec le présent de cette chambre d’hôtel. George réalise qui il est, ce qu’il veut, ce qu’il ne veut plus, ce qu’il aime, ce qu’il n’aime plus.

    Sous l’encre de Géraldine s’ancre un George attachant, doux, honnête et lucide. Tout compte fait, cette éruption volcanique est aussi l’éruption du vrai George.

    Deux cent trente et une pages qui défilent, qui se plient, qui se dégustent, qui font sourire, et qui nous guident vers la découverte de soi. En refermant le livre, on souhaiterait être dans la situation de George. Une situation qui peut paraître difficile mais qui a permis à George de savoir qui il est vraiment. Une introspection divinement bien menée entre visites parisiennes, connexion Skype et Facebook, conversations téléphoniques, envois de mail, sympathie avec le personnel de l’hôtel.

    Géraldine signe là un doux roman qui se lit facilement, et qui nous mène au fond de nous-même, si l’on veut bien s’attacher à notre héros. 

    Quelques extraits

    • Dangereux pour moi. Parce que je suis en train de devenir quelqu’un d’autre ou enfin de devenir moi-même. (p61)
    • Je vais finir par repartir, alors. L’issue du combat est proche. George le Lucide est en train de terrasser définitivement George le Taciturne. J’assiste depuis trois jours au grand chambardement de mes planètes, à la rénovation de mon architecture intérieure, à une réconciliation, à un reparamétrage, à un tsunami dans ma base de données, mes contradictions se disciplinent dans une certaine harmonie. J’abats les troncs qui bouchent la vue. Ma noirceur s’irise. Mon misérabilisme me fait rire. J’ai de l’indulgence pour ma testostérone, ma calvitie est devenue tendance. J’ai piqué des sprints dans ma tête. Mon teinta rosi grâce à ce bol d’air climatisé. (p163)
    • Le couple d’en face s’est endormi devant la télévision. Il a la tête penchée en avant, elle sur le côté. Il a les bras croisés, elle les mains posées sur les accoudoirs. Finalement, ça ne ressemble à rien quand on dort à côté de la femme de sa vie. (p117)
    • J’ai envie de faire l’amour. Je dois manquer de tendresse. J’ai envie de marcher sur une plage. Je dois manquer d’espace. J’ai envie de plaire mais je ne suis plus séduisant. J’ai envie de me dépêcher, de prendre mon temps, de faire attention à ma ligne, de bouffer n’importe quoi, de changer toutes mes fringues, de mettre des photos de mes enfants partout chez moi, d’avoir 50 ans… (p189)

    Un beau roman, une belle histoire. Merci encore Géraldine, et succès à After.

  • Ma visite au salon du livre de Paris

    Aéroport de Nice, 6h20, 12° : décollage pour Paris

    Aéroport Charles de Gaulle, 7h45, 9° : RER B, métro ligne 6 changement pour la ligne 12, et quelques mètres pour arriver à la Porte de Versailles, lieu où se tient le salon du livre 2012.

    JE suis ENFIN à Paris, heureuse, un peu stressée je l'avoue. Le virtuel "facebookien" va faire place à la réalité. 

    9h10 : en plein changement de ligne de métro, un appel : Kévin d'Actulliteraire qui me propose un café avant de nous rendre au SDL. Marché conclu. Quelques dizaines de minutes plus tard, la rencontre a lieu. Le virtuel de nos relations fait place à une rencontre, une vraie, autour de deux formules express petit déjeuner, place du Commerce. Qu'il est étrange de constater que les mots nous viennent facilement, une complicité s'installe, nous partageons, rions, parlons de tout et de rien, et je note surtout que ce charmant jeune homme est un séducteur : il arrive avec un présent pour MOI. Merci, KEVIN.

    Waouhhhhh, mes premières heures parisiennes sont très appréciables.

    Après ces quelques minutes en tête à tête, nous nous rendons au SDL. En cours de route un bip sur mon Iphone me rappelle que j'avais rendez-vous avec Fabienne Blanchut, auteure de la série "Princesse Parfaite" devant l'entrée des auteurs. Merdouille. Je lui réponds, et lui promets de venir la voir dès mon arrivée, pour le plaisir de la revoir, et pour honorer la commande de ma princesse Malizzia, grande lectrice des "Princesses parfaites". 

    Toujours accompagnée de Kévin (nous passerons la journée ensemble), direction le stand Grasset pour rencontrer l'équipe du "Yark", superbe album de jeunesse, lu à  mes élèves et adoré par eux. Mais, voilà, à Paris, rien ne se passe comme on peut le prévoir. 

     

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    Au détour d'une allée, un surfeur du pays Basque, qui peut se faire appeler Dieu, est là : sourire charmeur, l'oeil pétillant et réveillé. Arrêt obligatoire. Comment ne pas céder à la tentation d'embrasser Harold Cobert ? Présentations faîtes, le virtuel devient réalité. Déçue ? Point du tout, bien au contraire. Harold est un trentenaire bien dans ses baskets, l'allure dandy, le cheveu fou...Il pourrait être l'icône d'une marque de vêtements fort connue, si je vous assure. Ce mec a tout pour lui, et il est simple. Je repars, bien évidemment, avec son dernier roman dont il faut se méfier du titre, et me promets de retourner le voir dans la journée car un de ces romans m'interpelle...

    Une heure et quelque plus tard, je suis de nouveau avec Harold et Kévin. La tentation est trop grande, un deuxième roman de Monsieur Cobert est entre mes mains. Nous profitons tous trois de ce moment pour faire une pause clop (première de la journée), et la discussion est plutôt orientée vin et gastronomie, j'adore.

    Nous arrivons à bon port (Stand Grasset), re-présentation par Monsieur Kévin, en personne. Ravie de rencontrer Monsieur Bertrand Santini. Cet auteur qui a su embarqué, dans les aventures du Yark, ma trentaine d'élèves. Échanges pédagogiques, philosophiques, réflexions sur la pauvreté du vocabulaire des enfants, et notre accent chantant du sud à tous deux (Monsieur est aixois, je suis niçoise). Pendant ce temps, Laurent Gapaillard, illustrateur, dédicace en dessin sur le stand. 

    L'heure tourne, la fatigue se ressent un peu mais la joie intérieure d'être ici à Paris ne m'atteint pas. Nous filons rencontrer Fabienne, et c'est à mon tour de présenter mon ami à l'auteure adorée de ma fille. Même scénario, discussion avec Fabienne, achat des commandes de deux princesses niçoises, dédicaces et cette promesse de se revoir vite, très vite avec Fabienne, une amie de l'ombre, mais toujours là dans mes moments difficiles, comme dans mes moments joyeux. 

    Je n'ai plus aucun repère au milieu de toutes ses allées, mes yeux sont happés par ces livres qui s'exposent par milliers, et mon âme de lectrice flâne d'ici et de là. Quand tout d'un coup, mes yeux sont attirés par cette silhouette, ce visage que je connais. Carole Zalberg est là, devant moi et son sourire vous emporte. Carole, découverte cette année, qui m'a émue et touchée. Nous nous embrassons, nous nous reconnaissons et nous donnons rendez-vous dans l'après-midi. Malheureusement, à l'heure de cette rencontre, je ne sais pas encore que je n'aurai le temps nécessaire de retourner voir Carole. J'en suis désolée, mais j'emporte dans mon Sud, son sourire et son regard.

    Kévin s'absente, pris par ses obligations de super blogueur, et je suis donc seule à errer dans ce Salon du Livre qui me procure un plaisir fou. Je m'en vais donc à l'allée T81, à la rencontre de Jérome Attal et de son éditeur, Stéphane Millon. Quelle rencontre !!! Jérome n'est point là, mais Stéphane est bien présent. Un remake de Gaston Lagaffe, un homme charmant et charmeur. Je fais l'acquisition de "Si tu meurs, je te tue", et je suis un peu Marthe d'après Stéphane. Je vous en dirai plus dans quelques jours !!!

    Un coup d'oeil à ma montre : il est quatorze heures trente. Je m'octroie une pause cigarette sur le parvis du Salon, sous la pluie fine qui commence à tomber. En même temps, je suis à Paris, j'aurai pu penser à embarquer un parapluie et non pas ma paire de lunettes de soleil qui ne me servira à rien en ce jour.

    La suite de ma journée va être un pur moment de bonheur et de rencontres dont j'avais hâte, vraiment.

    A suivre, dès demain