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tendresse

  • L'été des lucioles de Gilles Paris - Editions Héloïse d'Ormesson

     

    Gilles Paris, L'été des Lucioles, Editions Héloise d'Ormesson, nouveauté, roman, 2014, janvier, enfants, amour, tendresse, Roquebrune Cap Martin

    Un jeune garçon répond au prénom de Victor. Il a une dizaine d'années. Une sœur, Alicia, à l'aube de l'adolescence, attirée par les garçons, qui joue au paon, et drague. Deux mamans, et un papa qui ne veut pas grandir. Autour d'eux, gravitent une concierge et son fils, une baronne, les jumeaux, deux jeunes garçons adolescents, Justine qui a l'âge de Victor, des papillons et des lucioles. De Paris à Roquebrune Cap Martin, en passant par Bourg-en-Bresse, Gilles Paris nous entraîne sous sa plume dans une joyeuse balade, en empruntant le sentier des douaniers. 

    Entre sa maman libraire, qui ne cesse de lire, et sa deuxième maman Pilar, qui ne cesse de peindre des tableaux sans âme qui vive, Victor vit. Avec ses yeux enfantins, mais emplis de malice et d'intelligence, il dissèque la vie de sa sœur adolescente, tente de comprendre son père, aimé et aimant, un peu paumé, un peu ado aussi. Victor profite de ses vacances estivales à Roquebrune, là même où son père passait ses vacances, là même où son père refuse de (re)venir, là même où son père est propriétaire d'un appartement. 

    Cette année sera différente, elle sera un tournant dans la vie de Victor, elle sera l'occasion de rencontrer Hedwige, la baronne. Une femme peu aimable au premier abord, une femme de la "haute" qui va s'avérer être une femme douce, charmante, et qui va aider Victor dans sa quête d'identité, dans sa quête de vérité. Et puis, il y a Justine. Cette jeune fille d'une dizaine d'années que Victor n'ose aborder. Mais les événements vont permettre à ses deux là de se parler, d'être amis, de partager quelques après-midi douces, mouvementées, de partager aussi un secret. Et puis, les jumeaux, Tom et Nathan, qui vont permettre à Victor de découvrir les villas du bord de mer, ses belles villas fermées au public et qui regorgent d’œuvres, de mystère. Victor est aussi accompagné de son ami Gaspard, rencontré dans le local à poubelles. Toute cette petite bande va vivre des moments doux, difficiles, inquiétants, stupéfiants. Tous vont contribuer à ouvrir les portes du cœur de Victor et de sa famille. Pour cela, il vous faudra aussi emprunter le sentier des douaniers, vous faire effleurer par des papillons, et voir les lucioles.

    Gilles Paris nous offre ici son quatrième roman. Toujours la même sensibilité, les mots qui dansent, les mots qui s'envolent comme le vent azuréen, les mots qui grondent comme l'orage aoûtien de ma chère Côte d'Azur. Des mots, d'émo...tion, des maux... Gilles Paris maîtrise cet art littéraire. Il nous fait croire que c'est Victor qui écrit, alors il prend la plume, rédige comme un enfant, et on se laisse attendrir, et on se laisse embarquer, sans voir le temps qui passe. 

    Découverte de Roquebrune pour ma part, alors que j'habite à cinq minutes des lieux décrits par l'auteur. Découverte de l'homme, des relations, et du secret de famille qui empêche alors à tous de grandir, de s'épanouir, de vivre tout simplement. 

    Gilles arrive, par je ne sais quel don, à traiter d'un sujet difficile, à décortiquer les liens qui unissent les membres d'une même famille, à analyser le pourquoi du comment, à disséquer la complexité des rapports humains, mais sans mélodrame, sans analyse psychologique, simplement par le langage d'un jeune enfant. 

    Une ode à l'amour, deux cent vingt pages de joie, de rire, d'inquiétude, d'interrogation, de suspens, de pleurs. Un doux roman qu'il fait bon lire à cette période hivernale, et qu'il sera bon de lire aussi cet été au bord de l'eau. 

     

    Quelques citations

    • Et si grandir c'était essayer de rendre sa vie meilleure, jour après jour ? (p31)
    • Des fois la tristesse est plus contagieuse que certaines maladies. (p 47)
    • Je me demande comment une lumière aussi jolie peut sortir d'un ventre qui avale des animaux dix fois plus grands que lui.(p 58)
    • Ce n'était pas mon idée. J'aurais voulu revenir en arrière comme les films qu'Alicia regarde sur le lecteur DVD et ne pas poser ma question. Celle qui fait pleurer papa. (p91)
    • "Laisse toi guider par les lucioles. Cela fait longtemps qu'elles ne sont pas venues ici.Quand j'étais petite, ma mère me disait que les lucioles étaient magiques pour ceux qui savaient voir la magie. Un petit bonhomme extraordinaire comme toi devrait découvrir sans souci la vraie magie des lucioles". (p168)
    • Un sourire se dessine maintenant sur sa bouche. Les rides sont les cicatrices du temps qui passe. (p 216)
  • Facebook, mon amour - Eric Neirynck - LC Editions

    facebook mon amour.jpg

     

    Comment ce livre est arrivé entre mes mains ?

    Grande histoire, sujet d'un roman qu'est l'acquisition de ce livre. Voici deux semaines, je commande ledit manuscrit via une grande enseigne nationale. Commande, paiement (et oui dans le Sud, on paie sa commande avant réception) et attente de l'appel qui m'informera de l'arrivée de cette oeuvre. Point d'appel à l'horizon, retour à l'enseigne nationale qui me dit que ben "y a un problème", faut recommander. Je dois repayer ? non bien évidemment. 

    Contact avec l'auteur via Facebook, bien sûr, et je commande alors via le site de l'enseigne nationale. Livre dispo, alors je fonce, commande par là même d'autres livres, et après validation, on m'informe que le livre sera disponible entre le 6 et 11 octobre. Arghhhhhh

    Dimanche soir, contact avec l'éditeur qui m'informe que je peux commander via le site des éditions LC, je fonce car je veux lire ce livre, et je dois en offrir un exemplaire à une amie. Je commande le livre, donc dimanche soir, y ajoutant au passage "Peut-on aimer une morte ?" de JL Poly, et je paie en ligne. Vingt minutes plus tard, mail me confirmant l'envoi de mes achats dès le lendemain, soit lundi matin, soit hier.

    Aujourd'hui, mardi, arrivée à la maison avec deux sacs emplis de corrections, livres pédagogiques et en option 7 enfants (oui, oui), détour par la boîte aux lettres. Oh surprise, joie, émotion : une enveloppe kraft de Paris qui tient au chaud mes deux achats du dimanche soir. 

    BRAVO LC EDITIONS pour votre délai de traitement de commande et de livraison, vous êtes au top. 

    Voilà donc "Facebook, mon amour" entre mes mains, sept gamins alignés sur la table du salon à faire leurs devoirs (du CP à la terminale),et une Bérangère qui lit entre deux "C'est juste ? Je comprends pas ..."

    Lecture de Facebook, mon amour par moi-même

    Sept enfants plus tard, devant une bière fraîche,sur la terrasse au soleil, avec vue sur mon jardin, je déguste ce doux objet qu'est le livre. Oui, j'aime le livre,l'objet livre (je suis ok avec Beigbeder) : le toucher, le sentir, le gribouiller, le corner pour les pages qui me plaisent. 

    Deux heures plus tard, livre fini. Je ne veux pas le fermer, mais il le faut, y a plus de pages. Tant pis, je le lirai de nouveau, car on peut le lire plusieurs fois, et en plus aucune obligation de suivre un ordre chronologique puisqu'il s'agit de quatorze nouvelles, courtes, concises, surprenantes.

    J'en pense quoi ? 

    Tout en lisant ces nouvelles, se déroulait dans mon cerveau des courts métrages. Je lis, je vois les images, je vois les scènes, par contre les personnages sont troubles, mais ce n'est pas dérangeant, loin de là. 

    Eric ne vous décrit pas les personnages ou très peu, il s'attarde plus sur le ressenti de ces personnages. Mais est-ce vraiment des personnages créés par l'auteur au fil de sa lecture des différents statuts de ses amis facebookiens ou s'agit-il de lui et l'autre? L'autre qui est tour à tour une femme ou un homme. 

    Les femmes. Parlons-en. Elles ont une place centrale dans les nouvelles. La femme, celle qui fait naître le désir chez lui (le narrateur), celle qui, fugace, traverse une nuit, une semaine, quelques mois du narrateur. La femme jeune, la femme belle, la femme qui a vécu, la femme esseulée, la femme qui souffre intérieurement, la femme qui consomme l'homme l'instant d'un corps à corps, la femme sous toutes ses coutures.

    L'homme ou l'Homme, je ne sais pas, je me pose encore la question. Mais l'homme sensible, malheureux, honteux, peureux est aussi fort bien décrit dans les nouvelles que nous offre Eric. 

    Il s'agit de "vignettes de vie" comme il est écrit sur la quatrième de couverture. Certes, mais je préfère le terme de courts métrages, car tout est fluide, tout va vite sauf la description des sentiments. 

    Eric, l'auteur, s'est-il inspiré de sa vie, de ses souffrances, de ses découvertes pour écrire ce recueil ? Je ne sais pas et je ne veux pas savoir car le fait de savoir casserait la tendresse que j'ai pour les personnages que j'ai rencontrés ce soir en lisant ce livre. 

    La plume d'Eric

    Je ne suis pas experte du tout dans l'analyse linguistique des textes que je lis, qu'il s'agisse de nouvelles, de romans ou autre. Je n'ai pas la prétention d'être une chroniqueuse littéraire, je suis simplement une lectrice qui vous rend compte de ses lectures avec son ressenti en tant qu'humain et non sous l'axe littéraire. Cependant, je note que l'auteur a une plume très stylisée. Eric utilise dans une même phrase le mot gland, parois et palais. Phrase crue mais écrite avec délicatesse, amour et tendresse. 

    Amour, tendresse : mots très souvent utilisés par l'auteur, mais qui n'apparaissent jamais comme des répétitions. Doué Eric. 

    Une nouvelle sur le thème du suicide écrite avec une volupté, une tendresse et une timidité touchante m'a émue, beaucoup. 

    Bravo Eric, moi j'aime beaucoup, je ne regrette pas mon achat, bien au contraire. 

    Et puis au delà de ça, j'ai un nouvel ami ;)