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livre français

  • Comédie Romantique d'André Bessy - Flammarion

    André Bessy, Flammarion, Comédie Romantique, livre français, rentrée littéraire 2014, amour, vacances, été, lireSon nom ne vous dit peut-être rien, et pourtant j'ai déjà parlé de ce jeune auteur, au physique de mannequin et à la plume déliée, précise, apprivoisée et fine. Sous André Bessy, se cache un certain André Boris, auteur de trois opus astrologiques dont je vous ai vanté tous les mérites les années précédentes. 

    André reprend pour ce nouveau roman quelques personnages de ces opus précédents. Nous retrouvons avec joie Guillaume Béranger et sa femme Julie (Attention au scorpion - septembre 2011 - Flammarion). Ajoutons à ce jeune écrivain et son épouse, Victoire l'éditrice, Stéphane l'ancien champion de foot, Louis le jeune mannequin et quelques autres personnages hauts en couleur, Carole et Ludivine par exemple,  et nous avons là l'ensemble des personnages qui vont nous faire partager leurs déboires, leurs amours, leurs tracas, leurs visions de la vie, de l'amour tout au long de quelques trois cent cinquante pages. 

    Livre en main, je m'extasie devant cette belle couverture haute en couleur : un cœur formé par quelques dizaines de crayons de couleur bien taillés. Une typographie très agréable pour nous informer du titre, de l'auteur, de l'éditeur. Chouette couverture, vraiment ! 

    Premières pages dédiés à Barbara et Etienne Daho, je ne suis pas surprise et je trouve cela beau. Très beau même. "Il fut long le chemin Et les mirages nombreux Avant quel'on se trouve", tellement vrai pour moi... Merci Etienne Daho et André. Mais je m'égare, revenons à ce roman dévoré en quelques heures. 

    Départ pour Nice, salon du livre oblige, pour notre cher écrivain, son éditrice et quelques inconnus jusqu'alors. L'occasion pour Victoire et Guillaume de passer un peu de temps ensemble, résister ou pas à la tentation d'un corps à corps. Mais rien ne se passe comme prévu. Cet inconnu assis à côté de Victoire va venir semer le trouble. 

    Retour sur Paris, rencontre avec Stéphane, l'athlète, dans une boîte de nuit pour notre attendrissante éditrice. Elle ne sait pas qu'elle sera en charge de son livre à venir, elle ignore même qui il est. 

    Voici en quelques mots la situation initiale de ce récit. Puis sous la plume d'André nous allons partager le quotidien de Victoire. Cette femme célibataire, qui sous ses airs, ne rêve que de l'amour avec un grand A, d'être une femme, une épouse, une mère. Mais elle est aussi une réincarnation de la mante religieuse. Entre ces deux aspects de sa personnalité comment se construire une vie de femme "rangée" ?

    D'aventures en aventures, de non dits en quiproquos, de doutes en certitudes, Victoire nous embarque dans son quotidien avec les hommes, avec ses amies. Elle nous confie ses doutes, ses certitudes, ne se dévoile pas entièrement non plus. Elle se doit de garder une part d'ombre, de mystère. 

    Qui choisir entre Guillaume, son écrivain-poulain, Stéphane l'athlète au passé un peu sombre et Louis déconcertant et ambigu. Telle est la question que se pose Victoire. Mais elle ne sait pas vraiment, trouvant en chacun d'eux une bonne raison de céder aux plaisirs de la chair. Ceci étant, elle finit par décider de "se ranger". Elle se persuade qu'il est le bon, qu'il sera un père parfait, qu'il sera un mari extraordinaire. Elle s'en convainc, elle se donne à lui, mais est-ce le bon choix ? Elle ne se pose plus la question, par crainte de passer à côté de son rêve d'enfant, et décide donc de se marier, de se donner à lui. Mais, sous la plume d'André, tout peut arriver, et Victoire découvrira alors qu'elle n'a pas fait le bon choix. Ne comptez pas sur moi pour vous annoncer qui est cet homme, à vous de lire ce roman qui mérite vraiment lecture et partage. 

    Au-delà de la trame de ce récit qui fait de vous lecteur un vrai créateur, quelques passages m'ont interpellée. J'ai aussi vécu la douleur de Stéphane (je ne connais que trop la douleur d'un genou "abîmé", le(s) doute(s) de Victoire, l'indécision.... 

    André Bessy est journaliste de formation. Il maîtrise les mots, les formules, les formulations. Mais au-delà de cette plume incisive, précise, fine et limpide, André a le sens du détail. Tout est décrit avec précision, on sent le travail "journalistique" d'informations, de recherche de détails. Rien n'échappe à la plume d'André. Des coulisses d'un défilé de mode, à la tenue vestimentaire de Victoire, des sommets montagneux aux rues de Paris. Les mots sont recherchés, dans le registre d'un français soutenu. Cet écriture est parfois en décalage avec la légèreté des propos, mais c'est là où André est un écrivain hors pair. Ecrire une comédie romantique avec un lexique si riche n'est pas donné à tous, mais surtout propose une cassure avec ce genre que l'on a parfois tendance à catégoriser. 

    Ici il s'agit d'une fiction de genre sentimental qui met en scène une jeune femme d'aujourd'hui, active, urbaine. En théorie, la fiction de genre privilégie l'action sur le style, mais seulement en théorie. En effet, André réussi ici à privilégier les deux : action et style. Un style d'écriture qui ne peut laisser insensible. Les mots sont précis, recherchés, justes. Les phrases sont grammaticalement et syntaxiquement parfaites. Une plume qui je l'espère vraiment, sera un jour reconnue à sa juste valeur. André mérite largement de connaître LE SUCCÈS avec ce roman. 

     

    Vous en doutez ? Et ben, je vous propose de découvrir André Bessy, et vous offre cinq exemplaires de son dernier roman. Comment faire ? 

    Simplement en commentant ce billet doux, et en m'envoyant vos coordonnés à berangere.lanteri@gmail.com 

     

     Extraits 

    • Celle-ci n'appartenait pas à la catégorie des beautés évidentes. Elle avait un visage étrange, constitué de nombreuses irrégularités lui conférant, lorsqu'on s'attardait sur ses traits,un aspect un peu cubiste. Son œil droit était plus ouvert et placé plus bas que son œil gauche. L'arête de son nez sinuait en son milieu et ses lèvres étaient dessinées à l'oblique. Malgré tout, un air malicieux, férocement intelligent, nivelait l'ensemble et allait même jusqu'à produire une vive illusion d'harmonie. (p 78)
    • Mais un visage à la beauté olympienne possède la  faculté d'anesthésier toutes les peurs naissantes et Victoire, en contemplant à satiété celui du demi-dieu qui était assis près d'elle, fut de nouveau submergée par le désir de céder à la tentation. (p 112)
    • Je m'aperçois que tu viens de décrocher et je ne sais pas ce qui m'a pris de te dire tout ça, étant donné que j'ai toujours considéré la salive comme l'un de mes biens les plus précieux et que je suis en train de la gaspiller à me décharger sur quelqu'un qui ne le mérite pas forcément. (p 153)
    • Sortir des sentiers battus, c'est une chose. Etre suicidaire c'en est une autre, ironisa Victoire (p 226)
    • Continuons de fêter le présent, c'est ce qu'on sait faire de mieux. (p 239)
    • D'un geste empreint de mécontentement, elle jeta son portable droit devant elle. Telle une toupie, l'objet malmené tournoya sur son bureau avant de s'écraser au sol,  non loin d'elle. Peu rancunier, il garda sa forme initiale ainsi que la totalité de ses facultés numériques (p 255)
    • D'une part, je vous rappelle que les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent (p 257)
    • En France, critiqua-t-il à présent, pays des pâles Lumières, la littérature de genre est, par essence, considérée comme un sous-genre. (p 279)

     

    Petit clin d’œil à Victoire 


  • La nuit pacifique - Pierre Stasse - Flammarion

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    Ma première rencontre (virtuelle et littéraire) avec Pierre s’est déroulée dans les méandres de Buenos Aires, au détour d’un séjour à L’hôtel Argentina. C’était il y a deux ans, en janvier 2011. Puis, notre rencontre réelle en mars 2012 au Salon du Livre de Paris, où je lui demandais à quand son prochain roman, tellement j’avais été touchée par sa plume et son art de marier les mots entre eux.

    Mon voeu est exhaucé en ce début d’année, alors que je suis condamnée à être alitée, et à ne point bouger. A défaut de jours pacifiques, je me plonge dans « La nuit pacifique », fébrile de découvrir la Thaïlande sous la plume stassiène qui m’a quelque peu manquée en 2012.

    Une couverture simple, sobre, tout comme la quatrième de couverture où l’éditeur nous rappelle oh combien Pierre Stasse est un charmant jeune homme, charismatique et dont le visage est le reflet d’une douceur étrange.

    Sur les routes de la Thaïlande, pays que je ne connais absolument pas et qui à vrai dire ne m’intéressait pas jusqu’alors, et sous la plume de Pierre, je vis les heures, les journées d’Hadrien Verneuil. Je voyage en Thaïlande, mais je suis avec lui, flottant au dessus de lui. Je suis ses yeux, je suis ses jambes, je suis son coeur… Un sentiment que j’avais déjà ressenti à la lecture de « Hôtel Argentina ».

    Ce trentenaire français a fui la France, en emportant avec lui le décès brutal de sa soeur Cécile, voici vingt ans. Il y pense à l’approche de la date anniversaire de cette perte humaine qui l’a meurtri à jamais. A Bangkok, Hadrien dirige une société de retouche photographique, Improved Numeric Life Company, avec Vichaï, dit Vic, un ukrainien.  Ensemble, ils numérisent, retouchent, améliorent, redonnent vie, habitent l’image (page 13), et puis avec l’image ils paient en nature la police thailandaise, en effaçant quelques sacs de drogue sur les clichés des diverses saisies.

    Hadrien est rongée par le  suicide de sa soeur Cécile. Il avait quatorze ans, elle seize. Elle fréquentait un homme beaucoup plus âgé qu’elle. Elle raconte à son jeune frère ses ébats sexuels  dans lesquels le sentiment amoureux n’a pas de place. Pierre Stasse décrit avec force, douceur et précision ces moments intimes. On n’est ni offusqué, ni gêné car les mots sont habilement maîtrisés.

    Vichaï, l’associé, lui propose de travailler pour un politicien du pays. Hadrien n’adhère pas vraiment mais acceptera le projet. Un projet qui va le mener dans les méandres de son passé.

    Au fil des pages, on découvre une Thaïlande pauvre (le Nord), une Thaïlande en guerre où les crimes les plus odieux ont lieu (le Sud) et un Bangkok à part. L’auteur, à travers le narrateur qu’est Hadrien, nous informe de ce pays, qui n’est qu’image. Une image donnée au-delà de ses frontières qui est loin d’être la réalité. « La Thaïlande était le régime de l’image. Même le roi lui appartenait. Et rien, absolument rien, ne devait jurer avec la cohérence de  l’image. Tout s’y modifiait. S’y créait puis s’y retouchait. (p170) »   »Chaque jour, Hadrien, chaque jour, ils tuent des gens. En Europe, on ne le dit pas. On parle des plages, des mangues et des putes. Pas des bombes ou des assassinats. On ne dit rien. (p89) »

    Hadrien m’embarque avec lui. Je suis par moment contrainte de lui dire « Stop », le temps de pianoter sur mon Ipad pour situer tous ces lieux traversés, photographiés, car je ne connais pas la Thaïlande et la précision de l’auteur ne me permet pas de passer outre. Il me faut situer tous ses endroits, comprendre. De recherches géographiques, en recherches pédagogiques et économiques sur ce pays, je suis maintenant, moi lectrice, partenaire d’Hadrien.

    Avec lui, je combats en plein Bangkok, je tombe amoureuse de Nittaya, je suis confrontée au Docteur Malle… Comment vais-je réagir quand soudainement je vais découvrir le visage de celui qui est la « cause » du décès de Cécile ? Car, oui, au-delà de toutes les descriptions très subtiles, vraies, justes et incisives des paysages, de la population, des combats de boxe et de l’économie de ce pays, Pierre Stasse nous mène par le bout du nez, ou plutôt de sa plume, dans une aventure humaine dont lui seul a le secret.

    Cécile s’est-elle vraiment suicidée ? Cécile a-t-elle été victime d’un atroce meurtre commis par son homme plus âgé qui abusait d’elle ?

    La vérité n’est-elle pas, pour Hadrien, tout simplement une retouche de la vraie réalité ? Tout n’est-il pas qu’illusion comme le turquoise ?

    Pour cela, plongez-vous dans « La nuit pacifique », et je vous garantis des heures de bonheur, des mots subtils, des émotions et le plaisir de lire.

    Je suis encore sous le charme littéraire de Pierre, ce troisième roman est une merveille, une perle.

    Merci Pierre pour ces quelques heures, merci Guillaume, aussi.

  • L'Enfant de Calabre de Catherine Locandro - EHO

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    Nouvelle année, nouveaux romans au rayon de mon libraire niçois et mon choix se porte en particulier sur L’enfant de Calabre pour plusieurs raisons : je suis niçoise d’adoption depuis trente ans, je connais (un peu) Catherine, l’auteure, et j’adore l’Italie. Trois bonnes raisons à laquelle rajoutons que les précédents romans de Catherine m’avaient emballée par une plume juste, vive, fine et douce.

    Au cours des premières pages je suis un peu perdue :

    • 1937 – 1954 – 2011,
    • l’Italie, l’Indochine et Nice
    • une femme que l’on enterre comme une paria « Quelques mots d’un prêtre ont peut-être précédé cette ultime punition, ce reniement absolu de ce que tu avais pu être, de ton existence toute entière »
    • Lui qui vit la guerre d’Indochine avec Mattéo à Diên Biên Phu, « Lui vivait comme un insecte, sous terre, dans des alvéoles qui menaçaient à chaque tir d’obus de s’effondrer pour l’ensevelir. Une termitière à échelle humaine cernée de collines sombres », et, 
    • Frédérique, niçoise, trente neuf ans « Et puis trente-neuf ans, c’était une sorte de non-âge. Tant qu’à être arrivée jusque-là, autant atteindre la quarantaine ».

    Puis au fil des deux cent soixante-huit pages, tout s’éclaircit, tout se confond, tout s’enchevêtre, tout est suspens, émotions, rires, pleurs, douleurs et douceurs. Un succulent mélange de sensations qui s’insinuent en moi, lectrice. Un livre qui parle pas d’amour mais des Amours avec une sensibilité poignante.

    Frédérique, narratrice et héroîne, est attachante. Je suis à ses côtés, je vois ce qu’elle voit, elle se dessine sous mes yeux. Je saurai la reconnaître parmi tous les touristes niçois qui déambulent en cette période de Carnaval à Nice. Extraordinaire coincidence que je lise ce livre qui se déroule au mois de février à Nice, en plein mois de Février. J’aimerai être l’amie de Frédérique. Comme elle, petite j’étais très intriguée par ce panneau « Détective Privé » affiché au troisième étage d’un immeuble d’angle de la zone piétonne. Je me disais que c’était un mensonge. Dans mes souvenirs, et ceux de Frédérique sont les mêmes, un détective ne devait être vu (comme dans le Club des Cinq), alors pourquoi afficher aux yeux de tous son existence ?

    Frédérique pousse les portes de cette agence particulière pour retrouver cette inconnue blonde qui avait le pouvoir de faire sourire son père, Vittorio dit Vitto. Cette blonde  présente sur un cliché trouvé en rangeant les affaires de sa mère, lors de son décès. Qui est cette femme avec son père ? Pourquoi l’air de son paternel est un air qu’elle ne lui a jamais connu ? Au dos de la photographie, le nom de l’agence. Pourquoi ? Une multitude de questions s’emparent de Frédérique, elle veut savoir, poussée par on ne sait quel motif, mais poussée par l’envie de savoir qui elle est, elle Frédérique.

    Catherine Locandro nous mène sous sa plume vive, sous ses mots recherchés et sa syntaxe douce mais oh combien puissante, de Nice à Gênes, avec des travelling arrière en Indonésie. Nous découvrons la guerre d’Indochine du point de vue de ses deux soldats italiens qui sont unis comme deux amis, deux frères. Ils vont vivre ensemble cette guerre, connaître la peur, la faim, la honte, la souffrance mais non ils ne vont pas mourir car quelqu’un les attend quelque part. C’est leur motivation cette correspondance avec ces deux jeunes filles italiennes. Lui va vite cesser cet échange épistolaire de part sa promotion au sein du bataillon, et de part une non-envie d’écrire. Mattéo va continuer à coucher les mots sur des bouts de papier pour Barbara, fille mère de dix sept ans, avec qui il échange. Puis tout s’arrête. Barbara a trouvé un homme en Italie, l’annonce à Mattéo, qui ne sait  donc plus pourquoi il continue à vivre. Lui « était un revenant, condamné à errer au milieu des vivants. Il lui arrivait encore de le croire ». Au-delà de ce flash back en 1954, de cette période de guerre, nous découvrons l’amitié fraternel entre deux hommes. Deux hommes pas très doués avec les sentiments, avec les mots mais oh combien humains, et tendres. Oui ils sont tendres ces deux-là, m’arrachant parfois quelques larmes.

    Frédérique est en quête d’identité au fil des pages. La peur l’envahit par moments, le  doute aussi. Elle veut comprendre, elle veut savoir ce qu’est son histoire, l’histoire de ses parents. Ce père qui l’aimait tant et qui était en adoration devant sa fille. Fille a qui il donne d’ailleurs le prénom francisé de sa propre mère. Cet homme qu’elle a connu ne présentait absolument pas le visage qu’elle voit sur ce cliché retrouvé. Qui était-il donc ?

    Catherine Locandro sait embarquer le lecteur dans les méandres des secrets de famille. Mais pas que.

    De ce roman, je retiendrais effectivement cette quête de soi nécessaire à tous pour vivre, s’aimer soi avant d’aimer autrui, se construire. Nous le savons tous. Un secret de famille  ne peut permettre  à la descendance de se construire comme il faudrait.  Mais ce n’est pas tant cette quête de soi qui m’a émue, je dirais même, au risque de décevoir l’auteur, certains blogeurs, et certains lecteurs, que cette recherche de vérité est seulement la trame du roman.

    Chaque page, chaque chapitre, chaque situation de ce roman est une ode à l’amour, aux sentiments vrais, à l’authenticité, et au respect de la vie de chacun. Catherine Locandro nous parle de l’amitié entre deux hommes, une amitié forte, irréelle même. Cette amitié rare, mais surtout masculine dont peu de personne parle. Oui, il existe aussi chez nos amis les hommes des émotions. Ils en sont capables, mais comme plus pudiques que nous les femmes, ils vous parleront d’amitié de bar, de fac, de lycée, de guerre… A travers chaque mot, chaque phrase nous palpons ce lien qui unit Lui à Mattéo.

    Et puis, fil d’actualité, Catherine pose des mots sur l’homosexualité, sur le regard des autres, et sur ce qu’en pensent les parents quand ils apprennent. Frédérique sera soutenue par son père quand elle lui apprendra qu’elle aime les femmes. Ce père accepte le choix de sa fille. Quelle belle leçon d’humanité et de tolérance.

    En bref, Catherine nous raconte la vie et surtout l’amour d’un oeil et d’une plume douce, criante de vérité, pudique mais oh combien incisive. Je referme le livre, heureuse et adoucie, troublée et émue. J’attendrais l’embellie pour rédiger ma chronique…Non, le 24 février est trop loin.

    Un livre à acquérir, à lire, et à partager.  

    PS : Deux pages ont été difficiles à lire pour moi, deux pages où Frédérique se pose dans ce bus qui l’amène là où habitaient ses parents, là où un 27 décembre 2012 ma vie a basculé. C’était mon chemin, et celui de Frédérique, vers une vérité. Nous avons eu le même chemin.