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new york

  • Mon numéro dans le désordre de Guillaume Fédou - Léo Scheer

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    Guillaume Fédou fut l'un des premiers à être ici présent. Non pas pour son talent d'écrivain, mais pour son talent d'auteur-compositeur. En effet, j'étais tombée sous le charme de son "garçon moderne", et le suis toujours par ailleurs. 

    http://aposterioriapriori.hautetfort.com/archive/2011/08/07/guillaume-fedou-garcon-moderne.html

    Il nous revient quelques années après, mais en qualité d'auteur de roman, de son premier roman "Mon numéro dans le désordre". 

    Avant la lecture de cet opus, j'admire la couverture. Un savant mélange de Cézanne et de Guillaume Fédou. Une aquarelle qui ne laisse pas insensible et attire donc le regard. Cependant, voir un baigneur en slip me perturbe un peu. Que va donc nous conter Monsieur Fédou. Le lien illustration/titre n'est pas aisé, mais s'éclaire au fil de la lecture. 

    Me voici donc, un verre de blanc à la main, à la découverte de la plume de Guillaume. Deux cent cinquante et une page auront raison de ma bouteille de Montbazillac. Quel bonheur et quelle joie ce livre. 

    Ajoutons à mon verre, le critérium qui laissera une mine entière tellement les formulations sont vives et pertinentes, mais aussi pour souligner toutes les références qui nécessitent quelques recherches sur le web. Entre références culturelles, musicales et parisiennes Guillaume nous conte les aventures d'Arthur et sa maman, appelée "Mama". Une connotation italienne pour moi, mais il en est rien. La mère d'Arthur est une soixante huitarde, pittoresque, dépressive, divorcée et juive. 

    Arthur est le fils aîné, vingt huit ans, fraîchement licencié, bordelais devenu parisien branché. Il fréquente la nuit, le monde de la mode, il est là où il faut être vu, là où il faut être, ce qui lui permet d'avoir son tissu social et de boire à l’œil comme il s'amuse à le dire. 

    Suite à son licenciement, il décide d'offrir à sa mama dépressive un séjour à New-York. Cette ville qui fait rêver, la ville de la deuxième chance. Sauf que le départ se fait quelques jours avant le 11 septembre 2001. 

    Les premiers jours qui précèdent l'attentat qui changera la face du monde, Arthur et Mama vont vivre quelques situations rocambolesques, dont l'origine n'est autre que la Mama. Partie de Paris sans ses médicaments, elle n'a de cesse d'en faire qu'à sa tête, et de se mettre dans les situations les plus pittoresques. Elle disparaît, s'éprend pour un Bob Marley des années 2000, ne suit que son instinct. Arthur ne profite pas vraiment, se demande quand sa mère sortira de cet état. Puis cette rencontre avec un psy qui va remettre pour quelques jours à peine la mère dans les "rails". Elle se calme dirons-nous. 

    Tout semble allait mieux, mais c'était sans compter sur cet attentat qui va bouleverser, outre nos deux personnages, la vie de tout à chacun. 

    Je ne vous dévoilerai pas la suite, l'après 11 septembre, car il faut lire ce roman. 

    La plume de Guillaume est maîtrisée, vive, gaie, humoristique. Au fil des mots, des phrases, des pages, le lecteur est aspiré dans la vie new-yorkaise, il vit l'horreur, il vit aussi le changement. 

    En effet, ce roman se veut, sous un aspect "comique", être un traité de l'avant et après 11 septembre. Une étude sociologique de ce qu'à changer cet événement tragique qui a touché le monde entier. Arthur est une victime, il ne sera plus le même. Il y a l'avant, puis l'après, la naissance des années 2000. La prise de conscience aussi que l'on peut mourir n'importe quand, n'importe où par la folie d'hommes.

    Arthur mènera quand même sa quête du bonheur, mais il est différent. Les vacances qui se devaient être normales apporteront à nos héros une autre vision du monde, de l'avenir, de la vie simplement.

    Un livre à acquérir, mais attention les références sont nombreuses dans tous les domaines. Il m'a été nécessaire de faire quelques recherches, n'étant pas de la génération 90, mais plutôt 80, n'étant pas non plus au fait des mœurs et coutumes de la vie parisienne. Quelques traductions m'ont aussi été nécessaires, ne maîtrisant absolument pas l'anglais. Cependant, cela ne m'a pas gêné dans ma lecture de ce roman bien ficelé et qui met en exergue le changement du monde dès lors que deux avions se sont écrasés sur les tours du World Trade Center.

    Faire le deuil de l'avant, se construire dans l'après. Se trouver, se réaliser, être, être soi. Tel est le message que nous délivre Arthur, ou Guillaume ? En effet, on peut se demander ce qui est vrai, ce qui est faux. Est-ce la réalité de Guillaume qui a permis à Arthur de rentrer dans la fiction ?

    Allez, vite, filez acheter ce tout premier roman d'un homme qui le vaut bien :-)

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    Quelques extraits :

    • Cet agent de l'Etat français éprise de service public pratique plutôt le suicide par répartition, façon puzzle éparpillé au-dessus de l'océan que nous aurons tant de mal à traverser. 
    • C'est un art chez les Kaminsky de maquiller sa douleur en agressivité. 
    • Mais une chose est sûre : en lâchant Bordeaux pour vivre à Paris, notre famille s'est littéralement vendue aux Boches. Quant à l'Américaine, elle n'a fait qu'injecter un peu de vérité dans toute cete bordelaise hypocrisie, même si je rêve encore aujourd'hui de la voir en plein vol. 
    • Seul le travail compte, et là-dessus je suis d'accord avec ton père : on ne bâtit rien les bras croisés. 
    • Comment ai-je pu accoucher d'un pareil monstre ? Sans doute en fermant les yeux sur toute une partie de ton histoire personnelle. Mais ce n'est pas le moment d'en parler....
    • Il serait vraiment temps pour moi de vivre pour vivre. Ne devrais-je pas la laisser être femme accomplie avant d'être mère ? 
    • Ennemis de la pop, des putes à frange et des instruments à vent, les talibans ont donc provisoirement gagné la partie. 
    • Pour ou contre la connerie, le racisme et les oranges pressées ? Les terroriste ont ciblé la finance, épargnant a priori des mécréantes dans mon genre. Mais s'ils avaient visé le MoMa, aurais-je un jour renocntré ce double que je cherchais depuis ma naissance ? J'ai longtemps cru que la lumière viendrait d'une fille, que seul l'amour pouvait être source de complétude. 
    • J'ai une sacrée boule au ventre de devoir partir. Quand on est à ce point en fusion avec la moindre paroi new-yorkaise, il s apparaît illusoire de pouvoir décrocher un jour, et même de pouvoir raccrocher les wagons de son existence. Aussi toxique soit-elle, NYC est le meilleur terrain de jeu pour le "je". Un playground existentiel sans limite dont je respire l'air corrompu à pleins poumons en chantonnant avec Mama son sempiternel air du vieux Trénet : "Grand-Maman, c'est New York / Je vois les bateaux-remorques..." qui emportent tout sur leur passage, comme à la fin du Voyage de Céline. Voilà, merci, on remballe.. 

    A l'attention de Guillaume Fédou  

    Alors non tous les gens qui habitent la Côte d'Azur n'ont pas une villa et ne votent pas FN :-) 

    Sophie Marceau est toujours belle, et moi aussi je l'ai préférée dans l'étudiante

    Un jour j'irais à New-York ...

  • Muze : une histoire d'amitié est née

     

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    Nouvelle découverte de ce mois : le magazine trimestriel Muze. Peut-on parler de magazine, je ne sais pas. Par contre, on peut parler d'un recueil contemporain de culture sous toutes ses formes : photographie, littérature, musique, arts plastiques, cinéma, philosophie, témoignage.

    Commandé au Virgin Megastore de Nice, il est enfin arrivé entre mes mains ce vendredi après-midi, grâce à la disponibilité de ma chère amie. Étonnant, cette fin de phrase, car ce Muze consacre quelques belles pages à l'amitié, cite "Chère amie" de Marc Lavoine, m'est apportée par ma chère amie, et je dois cette découverte à une amie facebookienne qui a écrit un sublime article sur l'amitié justement : Marie Robert. 

    A ce jour, je n'ai lu que le dossier "Ego" consacré à l'amitié. Cette amitié qui nous questionne, qui nous suit, nous poursuit, nous déçoit, qui nous est virtuelle, qui nous ronge, nous éblouis, nous rend heureuse, nous torture... L'amitié, qu'est-ce au fond ?

    Marie Robert nous répond d'une plume philosophique dégustative que j'adore. Merci Marie de cet éclairage philosophique. Ta plume est limpide rendant la philosophie agréable. Ton écriture est fort agréable, pas "prise de tête", et questionne. Je ne peux dire encore que je suis sous le charme, on va finir par croire que je suis une fan hystérique de l'entourage de G., et pourtant oui je suis sous le charme de ta philosophie, de ta réflexion mais surtout de ta capacité à nous faire "réflechir" sur l'amitié.

    L'amitié, c'est aussi une relation étrange, fusionnelle entre deux personnes du même sexe, mais pas du même âge, du même monde, c'est une relation entre un homme et une femme qui se transforme en duo gagnant pour Llilli Wood and The Prick. 

    L'amitié c'est le respect entre deux êtres, c'est la part complémentaire de l'un avec l'autre comme en témoigne Anne-Laure Bovéron dans l'article "Pages en partage", en nous livrant les liens d'amitié qui unissent quelques auteurs. Ainsi, je découvre l'amitié de Virginia Woolf (Une chambre à soi) avec Mansfield 

    L'amitié, d'un point de vue psychologique, vue par Patricia Delahaie (sociologue et auteure de Repères pour choisir ses amis, ses amours) nous ouvre les portes de notre rapport à l'autre. 

    Un dossier riche, complet mais surtout innovant (en tout cas pour moi) car rare (voir inexistant) sont les magazines qui permettent à leur lecteur, ou lectrice, d'aborder une thématique tant d'un point de vue littéraire, que philosophique, que psychologique, que musical....Le sujet abordé l'est sous toutes ses coutures culturels et ça c'est bon !!

    A suivre sur mon blog, je m'en vais lire les femmes au travail.