La deuxième soirée du Nice Jazz Festival
La pluie qui n’avait eu son carton d’invitation pour cette deuxième soirée a tenté de s’incruster, mais Sir Soleil et Sir Vent en ont décidé autrement. Merci à eux. C’est donc dans des conditions météorologiques agréables que la deuxième soirée du NJF s’est déroulée.
La foule est clairsemée en ce début de soirée, mais quelques trentaines de minutes plus tard, le public est dense au théâtre de Verdure pour accueillir Vincent Peirani et Emile Parisien. Vincent l’accordéoniste est un musicien dont on n’a de cesse de parler (Prix Musicien de l’année 2013 par Jazz Magazine), et Emile le saxophoniste est reconnu dans le milieu (Prix Django Reinhardt en 2012, entre autres). Ces deux amis venus de Paris offre au public un dialogue musical à quatre mains. Il suffit de fermer les yeux, écouter et vous êtes alors le spectateur d’un dialogue entre un accordéon et un saxo, et le film déroule dans votre imaginaire. A vous d’en écrire les paroles. Mais vous pouvez aussi avoir ce sentiment nostalgique qu’il s’agit de la BO d’un film d’animation des années 50. Le temps de se remettre de cet étrange voyage, et vous voilà alors dans un cabaret, avec cette folle envie de danser et d’oublier les soucis du quotidien. Une très belle prestation, une belle découverte, et surtout un public qui applaudit plus qu’hier, qui bouge enfin et ose partager son plaisir d’être la.
Sortir de cette ambiance pour rejoindre la scène Masséna où Electro Deluxe s’apprête à ouvrir les festivités. Electro Deluxe c’est cinq musiciens et une voix. Mais quelle voix. James Copley est déjanté, énergique. Sur scène il explose et sa voix est inclassable. L’énergie dégagée est un virus qu’il est bon d’attraper. La foule en témoigne.Tous sont atteints du syndrome Electro Deluxe : ça swingue, ça danse, ça déjante, ça groove. Des chorégraphies s’improvisent sur le parvis, de 6 à 77 ans sans exception. La cohésion du groupe est palpable, leur musique est enivrante. James Copley est plus qu’expressif, le public est lié à lui. Un concert unique, un coup de cœur évident et partagé avec la foule qui n’a de cesse de s’étoffer.
C’est dans cette ambiance que le grand Ibrahim Maalouf est attendu. L’énergie ne retombe pas, bien au contraire. La foule est de plus en plus dense. L’artiste de l’année aux Victoires du Jazz 2013, et récompensé en 2014 aux Victoires de la musique 2014 pour le Meilleur album de Musiques du Monde, entre en scène, et le ton est donné d’emblée. Il a le don de mettre en valeur tous les instruments de musique, et d’osciller entre classique, modernité et contemporanéité. Cet homme est un génie et en plus il sait communiquer avec son public, créer une ambiance. Se déplacer sur le parvis Masséna est impossible tant le monde est présent et n’a de cesse de se déhancher, de fredonner. Une ambiance explosive.
Il est temps de laisser la scène au groupe Métronomy dont on retiendra le jeu de lumières, la beauté et le génie de la batteuse du groupe, et le jeu de scène au top. La foule est moindre, mais l’énergie est plus que débordante. Les mains se lèvent, les applaudissements ne cessent pas, les rythmes électro s’infiltrent dans les corps. Minuit passé, les décibels envahissent toujours la scène Massena. Personne ne veut partir mais il le faut. Et oui, le Nice Jazz Festival c’est aussi des centaines d’employés municipaux qui travaillent, qui vous offrent chaque soir un accueil des plus agréable. C’est aussi restaurer les artistes et leur staff, c’est nettoyer les lieux, c’est préparer les balances, c’est s’assurer que "tout roule", c’est accueillir les partenaires, les photographes, les journalistes. Une vraie fourmilière dont vous ne soupçonnez pas l’existence, mais qui sans elle le NJF ne serait pas.
On se retrouve ce soir pour une troisième soirée très prometteuse, avec, entre autres, les grands Deep Purple.
Et découvrez l'album photo de la soirée, et pour plus de photos c'est par ici : Alain Biguet