Les deux dernières soirées du NJF : un hymne à la vie, à la fête, à la joie et à l'amour
Jeudi et vendredi étaient les derniers soirs de cette édition 2017 du Nice Jazz Festival, deux soirs d'hymne à la vie, à l'amour, à la joie.
Une seule chronique pour ces deux derniers soirs, la faute au serveur (pas celui de l'espace presse, mais le serveur informatique, celui que l'on ne voit jamais, qui est virtuel, mais nous casse bien les pieds). Pas évident de regrouper deux soirs en une seule chronique. Mais aux vues des émotions ressenties jeudi et vendredi, la tâche n'est pas si complexe puisque la scène Masséna a été le témoin, le lieu de la vie, de la joie, de la fête et avouons-le, l'endroit où l'on a dit haut et fort "F....." à ceux qui veulent nous empêcher de vivre.
Jeudi, les aixois Deluxe ont enflammé la scène Masséna. Venus partagés avec nous leur deuxième album, Stachelight, les cinq musiciens et la sublime Liliboy nous ont embarqués pour plus d'une heure de fête, de joie, de vie. Merci au Chinese Man d'avoir su repérer ce groupe au cours Mirabeau voici quelques années. Liliboy rejoindra le groupe plus tard. Etudiante aux beaux-arts à l'époque, cette jeune femme explosive et souriante est une oeuvre d'art à elle seule. La musique des Deluxe c'est de l'électro pop français, aux accents hip-hop, soul, funk, et jazz.
Et si il est relativement aisé de chroniquer deux soirs en un seul article, c'est aussi à Deluxe que je le dois, puisque pour ce deuxième opus, ils se sont entourés d'IAM et de M .(entre autres). Ceci explique quelques notes rap qui vont à merveille avec la musique et la créativité de ces 6 membres de ce groupe tout simplement extraordinaire.
Une deuxième partie de soirée côté Masséna qui donne le ton pour ceux tant attendus par une foule en délire : IAM. Est-il nécessaire de présenter ce groupe qui a bercé mon adolescence, et qui berce encore ma vie de ses mots, de ses paroles tellement justes ?
Formé en 1989 dans la ville phocéenne, IAM est le pilier du rap français sans aucun doute. Faire rimer langue française et rythmes n'est plus un secret pour eux, et ils nous en font une grande démonstration en ce 4ème jour du NJF.
Akhenaton et Shurik'n ont une présence incroyable, et les 30 ans les séparant de leurs débuts ne se ressent pas. Ils ne sont pas avares de générosité et de partage. Eux et le public ne font qu'un. Le public chante à tue-tête, quelques uns dansent, d'autres se rappellent les années passées, mais tous sont en osmose avec le cadeau qu'est venu nous faire IAM, une parenthèse rappeuse et enchantée.
Il est temps de rentrer, les corps sont encore émoustillés des rythmes envoyés et reçus. Il règne une belle ambiance sur le parvis Masséna, chacun repartant heureux et très satisfait.
Remise, à moitié, de la fatigue de ce 4ème soir, me voici prête pour cette dernière soirée du NJF 2017 où j'attends avec impatience le grand M. En attendant, direction le théatre de Verdure que j'ai délaissé hier. Pour clôturer cette belle édition 2017, Spriale Trio, vainqueur du Tremplin Nice Jazz Festival 2016, se produit dès 19 heures. Les compositions gagnent à être connues, c'est un nouveau jazz très agréable à écouter.
S'en suivront sur la scène, Pierre Marcus Quartet dont la contrebasse résonne encore ; puis Henri Texier Sky Dancers 6 qui nous invite au voyage et la clôture du Verdure revient au grand saxophoniste Kamasi Washington que l'on aime surnommer le "saxophoniste des stars du rap américain". Fils d'enseignants de musique, Kamasi Washington a travaillé avec les plus grands, et ce soir il nous invite dans une monde quelque peu spirituel. Un doux moment partagé par un Verdure bondé.
Côté Masséna, le public est nombreux, la faute à M. Cet homme sait rassembler, et tous ont hâte de le découvrir sur scène Matthieu Chedid et Fatoumata Diawara. Peu connaissent Toumani Diabaté, le plus grand joueur de kora du monde, et pourtant .....
23 heures : L'aventure Malienne de -M- se met en place sur la scène Masséna. L'hystérie s'empare du public, faire un pas n'est pas possible, bouger un pouce non plus. Jamais vu autant de monde au mètre carré. Les premières notes se font entendre, et il en sera ainsi durant près de deux heures.
De M à Fatoumatata, de Toumani à Sidiki, on aura de cesse de danser, chanter, taper dans les mains, crier et surtout on ne cessera de partir ailleurs. C'est à bord d'un Airbus que nous avons tous embarqué, ceintures bien attachées pour certains. L'aventure malienne de -M- c'est tout simplement comme une chrysalide.
Ici, à cet instant là, ce sont des peuples venus de tout horizon qui fête la VIE. Cette vie fauchée voici un an à deux pas d'ici. Pour eux, pour ces 86 anges, nous dansons, nous nous aimons, nous sourions et nous avons décidé de vivre ensemble. Tel est le message de cette dernière soirée qui est une très belle clôture de cette édition du NJF 2017. Les larmes coulent sur quelques visages, des larmes de joie et de pensées émues mais surtout des larmes pour dire que Oui nous devons continuer à vivre, car il est là l'hommage que nous nous devons pour ces anges qui resteront à jamais gravés en nous.
Merci M pour ce show, ce partage et cet hymne à la vie, à la fête.