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  • Kissing my songs - Nicola Sirkis / Agnès Michaux - Flammarion

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     "Kissing my songs" est paru le 2 novembre, dans mon sac le 3, fini le 4. Certains penseront que j'ai acheté et dévoré ce livre car il est des éditions Flammarion, et que OUI j'aime très souvent les livres "Flammarion", d'autres penseront qu'il me faut alimenter mon blog en critique, et d'autres encore penseront que je suis de la génération "Indochine" et que donc voilà. 

    Et bien, tous ont raison. Dans cette conversation, tous les ingrédients sont là pour que j'achète ce livre et bien évidemment pour que je le lise. 

     

    1 - Indochine et moi 

    Indochine et moi, c'est un peu (beaucoup) une grande histoire. J'ai grandi avec eux, je me suis révoltée en 1987 et 1988 (si ma mémoire est bonne) contre Devaquetau piquet) alors même que je découvrais la vie lycéenne toulonnaise. J'ai dansé, j'ai pleuré, j'ai ri, j'ai déliré sur leurs chansons, ne comprenant d'ailleurs pas toujours leurs textes à cette époque. Mais l'ambiguité qui se dégageait de ce groupe me convenait, me plaisait, me motivait. Ils étaient mes "The Cure". Quelques années plus tard, ils étaient encore là (quelques membres en moins) pour me faire oublier le stress du concours de professeur des écoles, et les voir en chair et en os à Marseille a été pour moi une soirée inoubliable. Puis, ils sont revenus plus tard, avec des mélodies et des textes plus "littéraires". 

    Bref, Indochine fait partie de ma vie, il en est ainsi de certains auteurs, de certaines personnes anonymes, de certains acteurs, on a le sentiment très étrange qu'ils nous sont fidèles, qu'ils nous suivent, ne nous oublient pas. 

    2 - A priori sur "Kissing my songs"

    Une crainte en moi avant la lecture de "Kissing my songs". Hâte de lire, mais peur de tomber dans l'intimité de Nicola Sirkis, et ça je ne veux pas. Le voyeurisme ne m'intéresse pas. Peur d'avoir à lire "une vérité rétablie" par Nicola sur l'évolution du groupe, les départs et arrivées des différents membres. De tout cela, je n'en ai rien à faire. Crainte d'un style d'écriture qui ne soit pas trop "littéraire", d'anedoctes sans intêret. Crainte d'une conversation entre une journaliste, dont j'apprécie la plume, et un "leader" mais sans contenu intéressant. 

    Pourquoi l'avoir acheté, me direz-vous, alors, si j'ai autant de craintes ? 

    Parce que les craintes, les peurs il faut les affronter, alors je fonce. Mais surtout, parce que j'aime Indochine, j'aime Agnès Michaux, et parce que je n'ai jamais été déçue par G.

    3 - Kissing my songs

    C'est une des rares fois où je manipule un livre quelques dizaines de minutes sans l'ouvrir. Mes yeux vont et viennent sur les 18 "photomatons" qui constituent la couverture intégrale de ce livre. Nicola et ses différentes expressions. Nicola qui se cache derrière ses lunettes noires, derrière sa frange, derrière ses mains. Nicola interrogateur, pensif, sérieux, triste. Nicola et Agnès (je pense) : trois photomatons de complicité. Nicola qui lit. Mais point de Nicola qui sourit. Je me demande pourquoi l'epace fugace d'un instant, et me fais cette réflexion "Nicola qui sourit ça ne colle pas à l'image". Ne me demandez-pas pourquoi, je ne sais pas.

    Passé ces quelques dizaines de minutes, je me plonge alors dans la conversation intimiste entre Nicola et Agnès. Une conversation douce, forte, puissante, sans faux-semblants, sans retenue.

    Onze chapitres annoncés de la même manière : date - titre et un texte intimiste d'Agnès avant que la conversation reprenne entre nos deux auteurs. Le tout ponctué des textes écrits par Nicola, de ses notes personnelles extraites de ses cahiers noirs comme il aime à les nommer.

    Je découvre au fil des pages, un Nicola fragile, torturé, intelligent, sentimental, réfléchi, aimant, affectueux, drôle et instruit. 

    La re-lecture des textes des chansons est fort appréciable, lire ces textes sans la mélodie permet de saisir le message que nous transmet Nicola par sa plume. Oui, je l'avoue, je connais les chansons d'Indochine, imbattable au karaoké "indochinois", mais lire le texte nu, sans mélodie, et ben ça change tout.

    Je découvre un Nicola avide de littérature, un Nicola qui puise dans les faits de société, dans les conflits mondiaux, dans la réalité de la vie, l'essence même de notre existence. Un Nicola réfléchi, un homme qui pense, qui "réflexionne". Je comprends mieux ces textes, certains non, mais je suis rassurée car l'auteur nous dit qu'il n'y a pas grand chose à comprendre, et que le texte ne veut rien dire.

    Nicola est cultivé, il est à l'écoute de l'art, de la littérature, de la politique, de la société. Il n'est pas con, osons le dire, loin de là. Il n'est pas qu'un chanteur, il n'est pas qu'un leader d'un grand groupe des années 80. Il est un homme avec ses forces et ses faiblesses, avec sa sensibilité, ses émotions, ses travers, ses qualités. Il est un homme qui prend son rôle de père avec beaucoup de sérieux. Il est un homme amoureux des femmes, et fidèle. 

    Agnès mène la conversation avec beaucoup de subtilité, avec beaucoup d'écoute aussi. Des travelling avant, arrière sont fréquents dans leur conversation, et l'on découvre alors que les "thématiques" sont très souvent les mêmes dans les textes, mais la plume a vieilli, s'est assagi, les mots sont autres, et c'est ainsi que l'on découvre l'évolution de la musique d'Indochine, l'évolution de leurs textes. 

    4 - A posteriori "Kissing my songs"

    Un livre qui permet de découvrir l'homme qu'est Nicola Sirkis, et non pas le leader, le chanteur du groupe. Un recueil des textes écrits par Nicola, à travers lesquels on lit le monde, les sentiments, la vie simplement. 

    Nicola a l'art d'écrire des textes, il note tout et je suis surprise de son écriture manuscrite qui est terriblement belle, les lettres sont bien formées, frisant la caligraphie par moment. Ces notes issues des carnets noirs sont un plaisir des yeux. Oui, je sais, je suis enseignante, alors évidemment il me fallait faire une "étude" de son geste graphique. Je dirais donc Acquis, très belle écriture dans tous les sens du terme. 

    Un livre que l'on pose dans son étagère qui sera amené à être ré-ouvert, à être feuilleté. 

    Un livre à offrir aux fans d'Indochine bien sûr, mais aussi à ceux qui aiment les mots, les textes, la réflexion. 

    Donc un livre à offrir à tous !!!

    J'ai beaucoup aimé le texte "Le grand carnaval", "Some Days" et "Un ange à ma table".

    Et puis comme souvent, quelques phrases relevées lors de ma lecture, qui résument, à mon sens, ce qu'est Nicola.

    "Un partage et un don" (page 239)

    "Mais je ne suis pas un pessimiste. Je regrette simplement le mensonge. On ne peut pas mentir. Le mensonge, c'est le grand problème de notre monde. Le mensonge, c'est la trahison" (page 351)

    "Je suis peut-être désespérant, mais le monde l'est bien plus que moi."

    (page 353)

  • Le livre qui rend heureux - Arthur Dreyfus - Flammarion

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    Flammarion nous offre pour ce mercredi 12 octobre, non pas un livre, mais un objet manipulable constitué de mots, de phrases, de graphismes, de jeux d'écriture, de mise en page hors du commun, et surtout du bonheur qui nous rend heureux : une philosophie du bonheur. 

    Arthur Dreyfus, dont le nom ne m'était pas inconnu, est entré hier soir dans mon univers, dans ma bibliothèque,  et m'a offert par sa plume un pur moment de quiétude, de bonheur, de questionnement(s) sur la vie, de bien-être, de zen attitude. 

    Plume libre, plume en mouvement, plume fine, plume artistique, plume philosophique, plume narrative, plume mémoire du temps passé, telle est la plume d'Arthur.

    L'éditeur, en quatrième de couverture, fait référence à un récit-mosaîque ou une promenade éclairée, et effectivement il s'agit bien de cela.

    Cent-vingt-et-une pages de bonheur, d'introspection, de découverte, de réfléxions philosophiques. On referme le livre avec un sourire aux lévres, et notre vision du monde qui nous entoure est autre. Pages promenade dans un jardin, promenade dans les années 40, promenade philosophique, promenade existentielle sur la valeur des sentiments, sur la valeur que l'on veut bien donner à notre vie, à nos actes journaliers.

    J'ai parcouru, lu "Le livre qui rend heureux" en quelques cent-vingt-minutes. Mes yeux attirés par la mise en page particulière et artistique (ce qui est très réussi), mon esprit envolé par quelques mots, mes lèvres allant à la rencontre de mes oreilles pour y dessiner un sourire, un sourire doux, heureux.

    Des descriptions teintées de douceur, de quiétude pour des scènes de vie banales, mais qui au fond ne le sont pas. Rien n'est banal dans notre vie. Des petits riens qui font le grand bonheur de notre existence. 

    La gentillesse sincère m'a particulièrement interpellée, et suis ravie de lire que l'auteur croit encore aux gens gentils, profondément gentils, car oui cela existe.

    J'ai refermé ce livre, en sachant pertinemment que je le ré-ouvrirai dans peu de temps, en me disant qu'effectivement par moments, nous interprétons les faits selon un seul point de vue, le nôtre. Nous ne nous posons pas les "bonnes" questions, et si nos yeux prenaient une autre direction, nos réflexions aussi, alors des petites contradictions pourraient devenir des petits bonheurs.

    Trois phrases ont retenu toute mon attention :

    1. on est heureux quand on apprend : est-ce pour cela que je suis toujours dans la quête d'apprendre, et que mon métier est d'apprendre à autrui ?
    2. réhabiliter la vertu de gentillesse : merci Arthur, car être gentil de nos jours paraît suspect, je suis bien placée pour en parler.
    3. une interprétation est toujours erronée : cette phrase résonne en moi, et je vais tenter de cesser d'interpréter. 

    Arthur, n'ayez pas de scrupules à écrire sur le bonheur, vous y parvenez divinement bien. Merci pour ce doux moment partagé, et pour les autres à venir, car il est évident que ce "Livre qui rend heureux" ne sera pas fermé pour toujours, et que je prendrai un très grand plaisir à le relire, à le parcourir ici et là.

    Il est de ces rares livres qui amènent le lecteur à réflechir, à penser, à se questionner et à changer son regard sur l'autre, sur lui-même, sur le monde qui l'entoure. Profitons de chaque instant, sourions et ayons des projets, car là est la clé du bonheur : avoir un projet.