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  • Le soleil, l'herbe et une vie à gagner - Charles et Thierry Consigny (JC Lattès)

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    Je ne sais si le mot "roman" correspond réellement à ce récit d'un père à son fils, et d'un fils à son père. Il me paraîtrait plus juste de parler de témoignage, car oui il s'agit d'un témoignage.

    Un témoignage d'amour, de non-dits durant des années entre un père de famille nombreuse, et un fils en mal de vivre. 

    Tout commence par un appel téléphonique du fils à son père. Charles, le fils, appelle son père, Thierry, de l'Hôtel Dieu où il est hospitalisé, à sa demande, après un mauvais trip. 

    Charles, jeune homme qui se la pète un peu, avouons-le, se retrouve à l'Hôtel Dieu et voit alors sa vie défiler sous ses yeux. Ses rendez-vous manqués avec son père, avec lui-même.Charles ne sait plus ce qu'il veut, ce qu'il vaut, ce qu'il est. Charles souffre, et à travers sa plume il se livre d'abord à son père, car il ne sait si ce livre paraîtra un jour. Il met enfin des mots sur sa souffrance qui n'est autre que l'accumulation de souffrances enfouies. Charles pause un regard doux sur sa vie, ses choix. Son témoignage est sensible, tout comme lui d'ailleurs. Charles a vingt ans et ne sait pas, ne sait plus. Veut sans vouloir, assume sans assumer. 

    Thierry, le père, quelque peu imbu de lui-même, égoîste, ne pensant qu'à lui, son bonheur immédiat, mais sensible, à l'écoute de ses enfants même si parfois il passe à côté de l'essentiel. Thierry, ce père en souffrance, en extrême souffrance même. Les non-dits tuent sa relation aux autres, mais quand il dit, ça fait mal.

    Ces deux hommes vont se livrer à travers leurs plumes respectives, sans fausseté, sans crainte, avec leurs faiblesses, leurs forces. Ils s'aiment, s'admirent, mais ne peuvent se le dire. 

    Ce récit à quatre mains, ou à deux voix, est poignant, franc et beau simplement.

    Je salue Charles, sincèrement, pour son art délicat. L'art de parler de l'homosexualité sans tomber dans les clichés, sans vulgarité aucune, et c'est attendrissant, beau. Charles qui nous parle de ses doutes, du mal être de cette nouvelle jeunesse dorée qui sous ses airs souffre. Oui, notre jeunesse actuelle souffre du trop vite, trop rapidement, du faux semblant. 

    Un récit à lire. 

  • Muze : une histoire d'amitié est née

     

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    Nouvelle découverte de ce mois : le magazine trimestriel Muze. Peut-on parler de magazine, je ne sais pas. Par contre, on peut parler d'un recueil contemporain de culture sous toutes ses formes : photographie, littérature, musique, arts plastiques, cinéma, philosophie, témoignage.

    Commandé au Virgin Megastore de Nice, il est enfin arrivé entre mes mains ce vendredi après-midi, grâce à la disponibilité de ma chère amie. Étonnant, cette fin de phrase, car ce Muze consacre quelques belles pages à l'amitié, cite "Chère amie" de Marc Lavoine, m'est apportée par ma chère amie, et je dois cette découverte à une amie facebookienne qui a écrit un sublime article sur l'amitié justement : Marie Robert. 

    A ce jour, je n'ai lu que le dossier "Ego" consacré à l'amitié. Cette amitié qui nous questionne, qui nous suit, nous poursuit, nous déçoit, qui nous est virtuelle, qui nous ronge, nous éblouis, nous rend heureuse, nous torture... L'amitié, qu'est-ce au fond ?

    Marie Robert nous répond d'une plume philosophique dégustative que j'adore. Merci Marie de cet éclairage philosophique. Ta plume est limpide rendant la philosophie agréable. Ton écriture est fort agréable, pas "prise de tête", et questionne. Je ne peux dire encore que je suis sous le charme, on va finir par croire que je suis une fan hystérique de l'entourage de G., et pourtant oui je suis sous le charme de ta philosophie, de ta réflexion mais surtout de ta capacité à nous faire "réflechir" sur l'amitié.

    L'amitié, c'est aussi une relation étrange, fusionnelle entre deux personnes du même sexe, mais pas du même âge, du même monde, c'est une relation entre un homme et une femme qui se transforme en duo gagnant pour Llilli Wood and The Prick. 

    L'amitié c'est le respect entre deux êtres, c'est la part complémentaire de l'un avec l'autre comme en témoigne Anne-Laure Bovéron dans l'article "Pages en partage", en nous livrant les liens d'amitié qui unissent quelques auteurs. Ainsi, je découvre l'amitié de Virginia Woolf (Une chambre à soi) avec Mansfield 

    L'amitié, d'un point de vue psychologique, vue par Patricia Delahaie (sociologue et auteure de Repères pour choisir ses amis, ses amours) nous ouvre les portes de notre rapport à l'autre. 

    Un dossier riche, complet mais surtout innovant (en tout cas pour moi) car rare (voir inexistant) sont les magazines qui permettent à leur lecteur, ou lectrice, d'aborder une thématique tant d'un point de vue littéraire, que philosophique, que psychologique, que musical....Le sujet abordé l'est sous toutes ses coutures culturels et ça c'est bon !!

    A suivre sur mon blog, je m'en vais lire les femmes au travail.

     

     

  • Attention au scorpion - André Boris - Flammarion

    André Boris, Guillaume Robert, Flammarion, Barbara Israel, roman, signe astrologique, scorpion, littérature

     

    Le deuxième opus d'André Boris est enfin paru, aux éditions Flammarion, ce mercredi 14 septembre. Après le fabuleux "Méfiez-vous de la vierge", nous voici transportés au pays de la reine Scorpion, ascendant scorpion.

    Un roman qui ne pouvait rester sans être lu par la lectrice que je suis, qui est :

    1) scorpion ascendant scorpion

    2) admiratrice d'André Boris

    3) Fidèle lectrice depuis maintenant deux ans de Barbara Israêl

    4) Fan et admiratrice de Guillaume Robert

    Il va s'en dire que cette première chronique sur ce roman n'est peut être pas très objective, à la lecture de mon état énoncé ci-dessus, mais il en est ainsi, et j'y reviendrais un peu plus tard.

    Première surprise, Jérémie et Charlotte sont au rendez-vous dans ce deuxième "volet". Je pensais que chaque roman serait indépendant, mais que nenni, nous retrouvons ici, pour quelques pages, nos héros de "Méfiez-vous de la vierge". Le monde est petit, faut dire ! Tout le monde se connait par l'intermédiaire d'untel ou untel...

    Julie, scorpionne, psychanalyste rencontre Guillaume par le biais de son meilleur ami. Une aventure humaine s'en suit donc. On y découvre alors la relation amoureuse d'une femme scorpion avec un homme plus jeune qu'elle mais très attachant. Je pourrais vous raconter l'histoire de ce roman, mais j'ai décidé d'en faire autrement pour ce livre et pour le moment !

    Je vous parlerai de la plume d'André, et dirais qu'il faut se méfier de cet auteur. Sous un aspect léger, il n'en est rien. André possède un don d'écriture de part son vocabulaire riche (j'ai du prendre mon dictionnaire quelque fois), par une plume fluide, légère qui a une spécialité : décrire le moindre sentiment, le moindre endroit parisien avec  justesse, et finesse. Ses personnages sont délicats, malmenés parfois, écorchés vifs aussi, mais attachants, tous le sont. Les phrases sont courtes, concises, les mots se révèlent parfois cru mais miroir de la réalité quotidienne dans le rapport à l'autre. 

    André relève un défi, à mon sens. Prendre des personnages quelconques, des lieux quelconques, des situations quelconques, une thématique légère pour beaucoup "l'astrologie", mais sa mixture finale en est un roman doux amer, un roman où l'on se retrouve que l'on soit scorpion, ami(e) de scorpion. Un roman, où  il faut savoir lire entre les lignes, analyser les mots, les tournures, les situations pour comprendre le message. Ce n'est pas si léger que cela la prose d'André Boris

    Lors de la lecture du premier roman, j'avais été frappé par le romantisme de l'auteur, on le retrouve aussi ici. La douceur est présente, les attentions, le romantisme est présent, décrit avec subtilité.

    Ma première lecture a été quelque peu difficile car je tentais de me retrouver dans le caractère de Julie, et oui je m'y suis retrouvée plus d'une fois, et il est alors difficile de se détacher pour lire avec objectivité. Alors je reprendrais la lecture intégrale de ce roman d'ici quelques semaines. Mais une chose est sûre, André est doué, André est un auteur qui a du talent, et un grand talent.

     

    Au delà de l'aspect littéraire, cette idée de douze romans sur les signes astrologiques est en train de contaminer mes amis, amies. Après leur avoir prêté, et/ou offert "Méfiez-vous de la vierge" ou "Attention au scorpion", on me téléphone en me disant "Bérangère, il sort quand le livre sur le lion, le sagittaire..."

    André vous êtes en train de créer l'attente chez les lecteurs, alors hop hop au boulot, y a dix signes astrologiques qui vous attendent et moi je n'en peux plus de leur répondre "Je sais pas". 

    Guillaume, encore merci de nous faire découvrir de jeunes auteurs talentueux

    Barbara, je ne peux que vous dire merci