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roman - Page 2

  • D'autres prendront nos places - Pierre Noirclerc - Flammarion

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    Premier roman de Pierre Noirclerc qui voit le jour suite à un concours organisé par WeLoveWords, première plate-forme communautaire destinée aux auteurs. 

    Pierre y participe "pour voir", et Pierre devient le grand gagnant. Son roman parait, alors, le mercredi 9 novembre aux Editions Flammarion. Une aventure qui finit bien, un conte de fée qui débute car je lui souhaite tout le succès possible, mais de celà j'en parlerai plus tard.

    "D'autres prendront nos places" attérit entre mes mains un certain mercredi 9 novembre, seul mercredi de l'année où je travaille, toute la journée, avec mes élèves. Un verre de rosé, une chaise sur ma terrasse, et me voilà embarquée dans l'aventure de Pierre, le héros et non l'auteur, quoique l'auteur transpire dans le narrateur.

    Quatrième de couverture alléchante, prometteuse ; première de couverture réussie, artistique où je ne vois que l'horizon. Est-ce l'horizon de la génération Y ? Puis, mes yeux sont attirés par ce carrousel, cette balançoire. Une première de couverture qui créé déjà des horizons d'attente de lecteur en moi. (+1)

    Page 24 cornée, pour cause : "Quand on est touriste, il faut payer partout ; finalement c'est la même chose que d'être citoyen". J'aime cette phrase, j'aime cette vision de la société actuelle où tout est fric. Il commence fort Pierre l'auteur, il commence fort Pierre le héros. 

    Pierre, héros et narrateur, me mène à Paris, puis à Londres via l'Eurostar. Je déambule dans l'auberge de jeunesse, boit un coup avec un certain Johnny, ai dans ma poche le mail de l'inconnue assise à côté de moi dans l'eurostar. 

    Le roman commence fort, l'écriture est vive et rythmée.

    Retour à Paris. Pierre pose ses valises dans la capitale, pense trouver du boulot, compte s'installer ici, loin de sa famille, loin de son trou perdu. Je suis toujours là, à ses côtés. Moi, lectrice Y, je suis l'ombre de Pierre. Je vis ce qu'il vit, je ressens ce qu'il ressent. Elle est belle la plume de Pierre, elle a réussi à m'embarquer avec lui. Rares sont les auteurs qui arrivent à rendre leurs lecteurs ombre de leur héros. 

    Moi, lectrice Y, ombre de Pierre, génération Y, je découvre Pôle emploi, les locations meublées parisiennes et de sa périphérie. Je fais la connaissance d'une nymphomane, d'un directeur d'agence d'intérim peu scrupuleux, de la vie parisienne. Je bénéficie alors du RSA, de la gratuité des transports en commun, je suis embauchée pour faire l'inventaire à la FNAC. Je rencontre Chloé. 

    J'ai un idéal, je le cherche, je le poursuis, mais vais-je y arriver avec Pierre ? 

    De soirées passées avec ma bouteille de whisky bon marché ou avec des canettes de bières achetées dans une supérette discount, d'entretiens d'embauche en entretien d'embauche, du RER au vélo, je vais vivre Paris et sa banlieue. Je sens les effluves du métro, je sens les gens autour de moi, dans la rue. Je découvre la vie parisienne.

    "J'ai repris le métro. La rame était bondée. On était les uns sur les autres, on se respirait les aisselles et pourtant on ne s'aimait même pas" (page 83)

    La voisine cinglée existe vraiment, l'employé de Pôle Emploi est réel, j'embellis mon CV, je mens, j'invente, j'improvise, mais il me faut vivre quand même. Ne serait-ce payer mon loyer pour un studio miteux à la périphérie. 

    Je vais à des concerts "rock" qui ne m'emballent pas, je paie à boire à une éventuelle conquête amoureuse. Bref, la vie. 

    Je découvre le mal-être, la lucidité, le faux semblant, l'espoir de cette génération Y.

    Sujet banal me direz-vous. Certes, la thématique du roman est banale, mais la plume, elle, ne l'est pas. Les descriptions sont vivaces, justes et réelles et c'est par cette magie-là que le thème du roman en devient très intéressant, limite sociologique.

    "Je crois que nous venons tous au monde avec des désirs de perfection qui s'amenuisent au contact de la réalité. Quand la vie vous met à genoux faut bien revoir ses ambitions à la baisse." (page 220)

    Les sentiments, les ressentis sont d'une véracité foudroyante. 

    Un roman jeune, libre, sans faux-semblant, caustique, romantique, mordant, juste, vrai, beau.

    Pierre Noirclerc n'a pas trente ans, sa plume est jeune, son style est concis, précis, haletant. Pierre me confie qu'il veut être écrivain. "Mais voilà : pour écrire il faut vivre et ressentir ; et quand on est dans le formol depuis un quart de sicèle comme moi, qu'on vient d'un trou perdu où il ne se passe rien et qu'on est voué à une existence morne, il n'y pas grand-chose à raconter."

    Pierre et Pierre, continuez à êre écrivains, ça vous va bien. 

    Un jeune auteur à suivre, à surveiller.

    Un livre à recommander, à lire, à déguster.

  • Disneyland - Flammarion

    disneyland,guillaume robert,barbara israel,thomas lélu,pierre stasse

     

    Neuf auteurs au pays de Mickey, et pas les moindres :

     - Ariel Kenig dont j'ai apprécié son "New Wave",

    - Barbara Israël  , ma number one (on le sait),

    - David Abiker , découvert ici,

    - Nicolas Bedos dont j'apprécie ses qualités de chroniqueur, son sens de l'analyse,

    - Nicolas Rey et son léger passage à vide, 

    - Pierre Stasse découvert cette année avec Hôtel Argentina (d'ailleurs il serait bien que je fasse une note sur ce roman)

    - Simonetta Greggio en cours de lecture avec l'Odeur du figuier,

    - Tania de Montaigne, pas encore lue mais "programmée", 

    - Thomas Lélu artiste pluriel

    Tous sont réunis pour un exercice d'écriture pas simple, sur une thématique imposée "Disneyland", autour d'un éditeur que j'affectionne : G. Tous les éléments sont donc réunis pour que je lise ce livre qui attend sagement dans ma bibliothèque depuis quelques longs mois. Je suis dans une période où il me faut lire des textes courts, pas prise de tête, et que je peux laisser l'espace d'une nuit, sans pour autant relire les dix dernières pages de la veille pour savoir où j'en suis. Ce recueil tombe donc à merveille.

    Je m'éfforce de lire dans l'ordre de la comptine numérique soit page 1, 2, 3...Cependant, nous pourrions très bien le lire selon notre affection pour tel ou tel auteur. Aucun lien entre les nouvelles. Si un, elles sont toutes différentes et le fruit de neuf auteurs "nouvelle génération".

    Ariel Kenig se livre à un exercice d'écriture pas évident : l'auteur a recoupé des temoignages extraits de sites, blogs et forums consacrés à Disneyland Paris (dixit l'éditeur en fin de nouvelle), et nous en livre une nouvelle fort agréable qui nous décrit les méandres du RER parisien. 

    Barbara Israël nous dévoile une vérité longtemps cachée : Mickey est un assassin. Basile le détective et Ratatouille ne la contrediront pas.

    David Abiker est incroyable d'imagination. Prochaine visite à Disneyland, je me dois de trouver le "Daddy Fantasy Tour", et espère que le "Mummy Fantasy Tour" a été inauguré.

    Nicolas Bedos, fou d'amour, fougueux comme je l'aime

    Nicolas Rey et Small World, une nouvelle touchante, un père et un fils. Court, succint mais pertinent et beau.

    Simonetta Greggio : les années 60, le monde cinématographique, Fellini et Polanski, Disneyland... 

    Tania de Montaigne : Caroline P. et son mariage, Caroline P. et sa demoiselle d'honneur.

    Pierre Stasse et sa plume que j'aime tant. Un père, riche homme d'affaires, et son fils = Nous sommes des hommes

    Thomas Lélu, le farfelu, l'artiste complet nous dresse un abcdaire fort sympathique de Disneyland.

    Bref, un moment de détente, de découvertes. Il est agréable de constater qu'autour d'une thématique commune les auteurs peuvent "produire" des récits courts, concis et si différents. 

    Un pur moment de détente. Merci G., merci aux auteurs.

  • Corpus Christine - Max Monnehay - Le livre de poche

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    Découverte de ce livre par l'intérmédiaire de Kévin (et oui, encore lui), et par la lecture, fort agréable, des statuts facebookiens de l'auteure. Un sens de l'humour fort appréciable. 

    Corpus Christine se retrouve donc, en format poche, dans mon sac, et m'accompagne pour ce début de semaine dernière, qui s'avère être ma dernière semaine de travail puisque les vacances de la Toussaint approchent. 

    Les premières pages se dégustent de part la vivacité de la plume de Max, et de part l'intrigue qui va me mener, moi lectrice, je ne sais où. Dans mon petit cerveau, bien fatigué après ses quelques huit semaines passées avec mes chers élèves, je me dis "Max tenterait elle de nous faire un remake de Misery?", film qui par ailleurs m'a beaucoup marquée, l'ayant vu en VO voici quelques dizaines d'années, à Paris, un soir à 22 heures près de Beaubourg (Merci mon cousin pour ce moment d'horreur). 

    Alors même si des similitudes peuvent être faites dans l'esprit du lecteur, il n'en est rien, même si le narrateur nous (lecteurs) interpelle, page 66, en nous demandant comment il s'en est sorti le type de Misery ?

    Max Monnehay, au fil des cent cinquante quatre pages, nous décrit l'intérieur psychologique et psychique d'un homme qui, par amour, va se laisser mourir, va se retrouver à l'état d'animal, sans pour autant adhérer à ce qui lui arrive, bien entendu. Elle nous décrit alors les sentiments qui traversent cet homme-animal, sa perte de repères spatio temporels, ses questionnements, ses doutes et ses certitudes. Car oui, certitudes cet homme en a, et plus d'une ! Au cas où le lecteur ne se sentirait point concerné par les méandres de notre personnage, et ben il est rappelé à l'ordre. Oui, notre homme nous interpelle, nous rappelle que nous sommes bien calés dans notre fauteuil à lire son histoire alors que lui vit un enfer. Il est reclus dans sa chambre, est nourri par sa femme quand bon lui chante, vit moins bien qu'un sdf, ne peut se lever, se laver, se mouvoir (sauf en rampant). C'est un homme déchu, dont personne ne se souciera de son absence de la société : ni son collègue de travail, ni ses parents, ni les voisins..Personne. 

    Sa femme, Christine, va lui infliger les pires atrocités qui puissent exister en ce bas-monde. Malgré tout, jusqu'au bout il aimera cette femme qui avait un beau petit cul. 

    Ce premier roman de Max décrit le monde cruel et égoîste dans lequel nous vivons. Mais il témoigne aussi du sentiment amoureux qui peut rendre fou, qui peut nous faire perdre la raison. Malgré l'horreur du récit, on y trouvera de très belles métaphores, de très belles preuves d'amour, de très justes remarques sur la vie. 

    Comment peut-on aimer Max Monnehay ? Comment peut-on la détester ?

    On peut aimer Max car elle est talentueuse, car elle a le pouvoir des mots et des métaphores, car elle est belle, même trop belle, car se plonger dans ses yeux c'est à mon avis prendre le risque de ne jamais les oublier, car elle joue avec les mots, car elle manie la langue française avec un don extraordinaire, car elle est pleine de vie, car elle est vive, car elle est intelligente, car elle dit haut et fort ce que l'on pense parfois très bas, car elle est d'une simplicité exemplaire, car elle est douce, car elle est cruelle, car elle est une auteure qui n'a peur de rien.

    On peut la détester car elle a trop de talent, car elle maîtrise la métaphore et la syntaxe, car elle est plus belle que la majorité des trentenaires, car elle a ce regard qui comprend tout, car elle savoure les mots, car elle maîtrise que trop bien les finesses de la langue française, car elle est trop souriante, car elle a un QI supérieur à la normale, car elle n'a pas froid aux yeux, car elle est trop simple, car elle est insensible sous sa plume.

    Pour ma part, il en est fait et acquis, j'aime Max et j'ai hâte de lire son prochain roman annoncé pour Septembre 2012.

  • Sophie à Cannes - Sylvie Bourgeois - Flammarion

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    Son seul but était d'être humainement fréquentable

     

    On le sait, je suis une assidue lectrice des éditions Flammarion, donc me voilà ce mercredi 5 Octobre en possession de la sortie flammaresque de ce roman.

    Ce premier roman, mais le quatrième de l'auteur, qui relate avec beaucoup d'humour et de réalité les aventures de Sophie est une belle réussite : c'est frais, léger, vif, entraînant et vivant. 

    Sophie, parisienne, femme au foyer sans enfant, la quarantaine, se fait larguer en deux minutes par François avec qui elle vit une belle histoire d'amour, en tout cas elle le pensait. Elle se retrouve donc sans revenu, doit libérer son 160 m² dans les trois mois, trouver du boulot : vaste programme.

    C'est aussi l'occasion de s'apercevoir, pour notre héroïne, que d'ami(e)s elle n'en a point, et personne ne va l'aider dans sa quête de boulot sauf Géraldine. Géraldine qui lui propose de la rejoindre à Cannes lors du festival.

    Le narrateur nous transporte alors sur la Côte d'Azur, sur la Croisette. Du Carlton au Martinez, de Clooney à Francesco, nous (lecteurs) suivons Sophie dans sa quête de logement car Géraldine ne peut plus la loger sur place. Pratique de trouver un hôtel à Cannes en cette période estivale. Au fil de ses recherches immobilières, Sophie rencontre ici et là des personnalités, des gens bien placés et va ainsi vivre le festival de Cannes de l'intérieur, mais sans savoir où elle dormira le soir. Elle découvre alors les dessous du décor, les codes langagiers de ce beau monde, l'impolitesse des gens, le faux semblant, le paraître..Tout ce que Sophie n'aime pas, et réfute. Malgré tout, elle se noie dans ce monde, mais son franc parler, sa personnalité attachante ne lui enlèveront son caractère profond, son sens de la répartie, et ses idéaux. 

    Du concierge de l'hôtel, au réalisateur du film ovationné, Sophie ne laisse personne indifférente. Géraldine s'avèrera ne pas être l'amie que l'on pourrait croire, Géraldine qui est comme ces gens là : clinquante, pimbêche et honteuse, dans ce contexte cannois, de son amie. Géraldine, jalouse et hautaine. Bref, l'amie qui n'est motivée que par l'intérêt que peuvent lui apporter ses connaissances. 

    Deux cent cinquante pages de franches rigolades, mais aussi de moments difficiles, de réflexions personnelles sur sa propre vie, sur ce que l'on est, quelle est notre quête de la vie, qu'est l'amitié au fond.

    Cette plongée dans le monde cinématographique, ses paillettes, ses relations intéressées, vont permettre à notre héroïne de se trouver elle, de faire le point sur ce qu'elle est, et de s'assumer. 

    J'ai apprécié cet opus de Sylvie Bourgeois dont je n'avais jamais rien lu auparavant et me demandant parfois si je n'avais pas entre les mains les écrits d'une future Agnès Abecassis. 

    J'attends donc Sophie au Flore annoncé pour l'année 2012. 

     

     "Moi je m'en tape, la seule personne que j'aime, c'est moi, parce que c'est avec moi qu'il faudra que je vive le reste de ma vie"

    PS : Ayant lu voici quelques mois "Il ferait quoi Tarantino à ma place ? " de Géraldine Maillet, je me suis, dans les premières pages, demandé si un lien existait entre Géraldine et Sophie, ou entre Géraldine et Sylvie.... 

     

  • Le pacte des vierges - Vanessa Schneider - Stock

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    Achat de ce livre à la rentrée, lecture finie la semaine dernière, et je cherche encore pourquoi les critiques littéraires, dans leur ensemble, annonçaient un roman qui nous parlait de l'Amérique profonde.

    Certes, le récit (ou le témoignage, car on ne sait si tout cela est réel) se passe à Gloucester, mais à part cela, rien ne décrit l'Amérique profonde. Certes on y découvre le système santé américain qui ne va pas permettre à ses jeunes filles de bénéficier des soins adéquats en cas de grossesse. On est aussi loin des clichés américains : ne cherchez pas les strass, le m'as-tu-vu, le rêve américain : rien de tout cela.  Ceci dit, je ne suis pas une spécialiste de la littérature, je lis par plaisir, pour m'évader, alors peut-être suis-je passée à côté de ces quelques indices. Ceci étant, j'ai apprécié ce témoignage relaté par quatre des jeunes filles enceintes à l'âge de 15-16 ans.

    Gloucester, petit village, compte à la fin de l'année scolaire 17 jeunes filles enceintes prêtes à accoucher au même moment. Que se passe-t-il réellement ? Les médias américains parlent d'un pacte, tentent de savoir, mais les jeunes filles ne diront rien, ne se livreront pas aux médias.

    L'auteur, journaliste, arrive elle à interviewer quatre de ces jeunes filles : Lana (leader de la bande), Sue, Cindy et Kelly. Aucune d'entre elle ne veut révéler si pacte il y a, ou il y a eu. Cependant, au fil des pages, et de leurs confidences, le lecteur comprend alors que oui, il y a pacte, que certaines d'entre elles doivent être enceintes du même garçon, qui lui est majeur et risque "gros". Jamais elles ne dévoileront ou avoueront qu'il est le père.

    Quatre jeunes filles liées par une grande amitié, telle que l'on a pu la connaître à nos heures d'adolescent(e)s. Elles se retrouvent dans une caravane, leur nid douillet créé de leurs propres mains. Cette caravane, symbole de leur amitié, de leur pacte : avoir un enfant, et l'élever toutes ensembles. Pour cela, elles se sont constituées sous l'influence de Lana une belle cagnotte qui leur permettra d'assumer leur progéniture.

    J'ai, par contre, était très touchée par les problèmes que rencontrent ses jeunes adolescentes. L'une n'ira jamais voir un médecin faute de moyens financiers (fait que je ne peux rattacher à l'Amérique car en France, certaines femmes sont dans le même cas), l'autre se fera payer une échographie par sa maman qui fera des heures supplémentaires pour honorer les frais engendrés par ce simple acte radiologique. Lana, elle, mettra tout en oeuvre pour que les services sociaux ne lui enlèvent pas l'enfant à venir, et l'autorise à vivre chez elle avec une mère dépressive.

    Un roman fort, qui se lit facilement. 

    Vanessa partage ce témoignage avec des mots simples. A maintes reprises, je me suis demandée s'il ne s'agissait pas d'une retranscription mot pour mot de l'interview menée par la journaliste dont on ne saura rien, par ailleurs tout au long de la lecture.

    La fin se veut tragique, mais pouvait-il en être autrement ? 

    J'ai découvert Vanessa et pense sérieusement lire d'autres romans de cette jeune journaliste qui a une plume fort agréable. 

     

  • Entre Dieu et moi, c'est fini - Katarina Mazetti (Babel)

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    Début août, j'achète ce livre (et sa suite "Entre le petit chaperon rouge et le loup, c'est fini), non pas poussée par les critiques littéraires, mais par l'envie de lire encore et encore Katarina Mazetti qui m'a envoutée avec "Le mec de la tombe d'à côté". 

    Ce visage de jeune fille, tête baissée et yeux clos, erre donc dans ma bibliothèque depuis quelques semaines, quand je me decide enfin à l'ouvrir et à le lire. C'était, il y a une vingtaine de jours. 

    Linnea, seize ans, plus d'un mètre quatre-vingt est une adolescente qui parle au mur du dressing de l'appartement de sa grand-mère pour se confier. "Un mur n'écoute peut-être pas. Mais de toute manière, personne n'écoute"...."Les murs ont quelque chose de spécial"

    Dès les premières pages, Linnea nous livre sa souffrance, la souffrance d'avoir perdu sa meilleure amie. Comme elle nous le livre très bien, page 17, "On n'a pas de statut quand on a perdu un ami ! Si ton mari meurt, tu deviens veuve, une veuve vêtue de noir et les gens baissent la voix en ta présence pendant des années. Si c'est ton meilleur ami qui meurt, les gens te demandent après quelques temps pourquoi tu broies encore du noir"

     Cent quarante pages où le lecteur suit Linnea dans son témoignage de ce qu'est la vie d'adolescente au sein d'un lycée, ce qu'est une meilleure amie, les garçons, l'amour, les premiers émois, les premières idéologies, les discussions métaphysiques que l'on ne partage qu'avec sa meilleure amie, ici Pia. Pia, qui un quatre juin décidera de mettre fin à ses jours, Pia qui se jette sous un train, Pia qui n'est plus. Comment accepter l'absence, la disparition d'un être cher. Linnea n'ira pas à l'enterrement de sa meilleure amie, car ce serait accepter qu'elle soit morte. Alors elle "collectionne les souvenirs de Pia avec la prudence d'un archéologue qui découvre les vieux débris d'une cruche"

    Tout est décrit, narré avec tendresse, humour, et beaucoup de pudeur. Katarina Mazetti a les mots justes, les descriptions pertinentes et c'est ainsi que ce roman est une très belle histoire d'amitié entre deux jeunes filles, pas comme les autres.

    J'ai hâte de lire le deuxième opus "Entre le chaperon rouge et le loup, c'est fini". 

     

  • Une chambre à soi de Virginia Woolf (Poche 10/18)

     

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    "Bérangère, vous devriez lire "Une chambre à soi", au lieu de vous plonger dans les livres de didactiques et pédagogiques. Compétente vous l'êtes, mais prenez-soin de vous, et filez lire ce livre".

    Tels sont les mots lancés séveremment par ma directrice de centre de formation universitaire des maîtres, il y a une dizaine d'années. Devant ce petit bout de femme, professeur de lettres par ailleurs, je n'ai pas osé lui avouer que d'une je ne connaissais absolument pas Viriginia Woolf (ça ne se dit pas pour une future professeure des écoles), et que deux, le titre me donnait absolument pas envie de lire !

    Quelques jours plus tard, niveau 3 de la Fnac Marseille, avec mes amies du centre de formation, témoins de la scène décrite ci-dessus. Nous errons dans les rayons pédagogie, didactique, philosophie et que vois-je ? Une chambre à soi, là devant moi... C'est un signe. Ni une, ni deux, je prends le livre, qui rejoins par ailleurs d'autres livres et quelques cd, et passe en caisse.

    J'ouvre donc "Une chambre à soi", lis quelques passages, au cas où ma chère directrice me demanderait quelques informations littéraires sur le sujet, et je suis comme subjuguée.

    Je reprends le livre du début, le lis une première fois, ne comprenant pas tout, mais surtout parce que raisonnent en moi les mots de ma directrice. Je tente de faire des liens entre ce qui est écrit, ce que je vis, ma vie... Pas facile, pas évident, je ne comprends pas pourquoi il me faut lire ce livre.

    Au fil des pages, pourtant tout devient limpide. Je comprends. Alors, je relis ce livre, plus sereinement, et je découvre un trésor, Virginia Woolf.

    Il est pour moi le livre, mon livre. Je le relis de temps en temps, je m'y replonge.

  • Le buveur d'encre d'Eric Sanvoisin (Nathan Poche)

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    Odilon est un petit garçon qui déteste les livres, et pour cause son père est libraire. Odilon passe ses vacances dans la librairie parentale, s'ennuie jusqu'au jour où un mystérieux client entre...

    Au fil des pages, et des autres romans, nous découvrons les aventures extraordinaires d'Odilon, Carmilla et bien d'autres personnages tout aussi attachants.

    Ce roman, préconisé par l'Education Nationale pour les élèves du cycle III (CE2-CM1 et CM2), peut être lu dès la classe de CE1 par la voix du maître.

    En effet, voici cinq ans, que j'étudie avec mes p'tits loups ce roman et ceux qui suivent (le petit buveur d'encre, la cité des buveurs d'encre, le buveur de fautes d'orthographe, la petite buveuse de couleurs, une paille pour deux).

    Les élèves adorent les péripéties de notre petit héros. Et constat, depuis maintenant cinq années, ce roman leur donne le goût de lire. Il est aussi un bon support pour toutes les activités autour de la langue française.

    Un livre à lire, à offrir aux enfants autour de nous, et à étudier avec vos élèves.