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  • Nos vies rêvées de Barbara Israël - Editions 10/18 - Editions Flammarion

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    Le 15 Mars de cette année, est sorti, aux éditions 10/18, format poche, le troisième roman de Barbara : Nos vies rêvées. Même roman paru en Janvier 2010 aux éditions Flammarion. 

    Livre acquis en plein été 2010, puis de nouveau en mars 2012, parce que Barbara le vaut bien, parce que c'est un roman que l'on peut lire et relire, et avouons-le, le format poche, ou sac à mains pour la femme que je suis, c'est quand même plus pratique, et pour certains plus économique. 

    Je l'ai donc lu de nouveau voici quelques jours. Et oh, surprise, je constate que des détails m'ont échappé, et mon regard est différent. Sûrement parce que j'ai grandi depuis l'été 2010, en tant que lectrice je précise. Non mon 1m69 n'a ni augmenté, ni diminué ;-)


    Les ingrédients propres à Barbara sont présents :

    1. - trois personnages,
    2. - l'univers musical, Morrissey,
    3. - les relations humaines, les sentiments si bien décrits,
    4. - Paris, Nice, 
    5. - la plume toujours aussi fluide, agréable et vive.

    Mais la plume de Barbara s'est etoffée dans ce troisième roman, elle est devenue plus mature, plus stylisée (si on peut dire ainsi), et c'est ainsi que les trois personnages ne sont plus des adolescents mais des jeunes gens de 25-30 ans qui réalisent que leurs rêves d'adolescents ne sont plus, ne sont pas. La vie nous réserve des surprises, l'évolution n'est pas celle à laquelle on rêve quand on est ado, vivant quelque peu dans l'insouciance. 

    Oui, les personnages ne sont plus insouciants. 

    Ce roman, lors de ma première lecture, m'a quelque peu destabilisée aussi, car le style n'est pas celui des deux précédents romans de Barbara. En effet, les chapîtres s'alternent, la typographie en est d'ailleurs différente, plongeant le lecteur dans des feed-backs. Exercice littéraire et stylistique auquel Barbara n'avait pas habitué ses lecteurs. Mais c'est une réussite et un des facteurs révélateur de la maturité de sa plume.

    Sous un aspect léger, l'auteure décrit avec finesse, émotion et beaucoup d'humour le basculement entre le monde de l'insouciance, propre aux ados, et le monde des adultes. Ce monde dans lequel, Betty (héroîne et narratrice), Zéno et Alex vont tenter, coûte que coûte, de s'intégrer en gardant au fond d'eux leurs convictions de jeunesse, mais rien n'est aisé dans ce monde auquel ils n'étaient pas préparés.

    A noter que tous les chapitres, trente et un au total, portent le nom d'une oeuvre, d'un roman qui a "marqué" l'auteure qu'est Barbara.

    Barbara nous embarque dans le tourbillon de la vie, et on se laisse aller au rythme des mots, des expressions, et des vérités criantes.

    Un beau roman, une belle histoire.

    A se procurer rapidement, à lire, à offrir et à recommander.

    Quelques extraits

    "Et puis on s'est habitué, peu à peu, on s'habitue à tout, à l'odeur de la merde, au froid, à la tiédeur, aux trahisons, à nos bassesses, à nos frayeurs de nuti, à nos terreurs diurnes, mais on continue tout de même à se raconter des histoires enrobées de douceur, on y croit de moins en moins c'est sûr, nos cris deviennent chuchotements." (page 12)

    "Avant la coke servait à sublimer la vie, maintenant juste à la supporter. Décoller ou non du stade anal influe assez peu sur cette triste vérité" (page 101)

    "Un début d'arrangement avec la petite existence se dessinait sur ces traits marqués en même temps que les grises pensées avaient rendu ce teint gris. Alex avait vu juste. J'avais cessé de croire à ma grande vie" (page 83)

    "Si ma vie était un roman, il tournait au conte de fées. Existait-il quelque chose de plus ultime, de plus lumineux que ce moment sur cette terre ? Mozart, Picasso, Morrissey, ils pouvaient tous aller se rhabiller. Rien n'égalait cette grâce nichée dans l'indicible." (page 228)

    "La fatalité ? Inéluctable. Le coup viendra par derrière sans que je le voie s'approcher. Il me prendra par surprise, un bon coup sur la nuque, comme on abattait les chevaux. Finalement, les surprises, c'est pas mal, ça évite de réfléchir." (page 326)

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  • Paris au mois de mai

    IMG_0488.JPGUne fois n'est pas coutume, cette note ne vous fera pas part de mes dernières lectures. Et pourtant Dieu sait que je me dois de chroniquer très très rapidement mes quelques dizaines de livres lus ces derniers temps. 

    Ok, promis je vais le faire au plus vite...C'est bien parce que c'est vous, chères et chers internautes fidèles et de plus en plus nombreux.

    Ce soir, malgrè quelques galères de billets, j'ai quasi bouclé mon programme parisien pour la semaine prochaine. Je vous promets, dès mon retour, peut-être même en direct, un compte rendu illustré de quelques photos.

    Au programme, visite de la capitale, bien évidemment, mais surtout rencontres littéraires et amicales. Et oui, la petite provinciale que je suis, et j'assume, s'en va battre le pavé parisien pour partager, ici et là, des moments de détente avec quelques auteures et auteurs qui ont une place importante dans mon coeur. 

    Quelle joie, quelle excitation, mais aussi quel stress. J'espère être à la hauteur ;-), comprendre par là, ne pas me laisser envahir par mon grand respect et ma grande admiration pour elles, pour eux.

    J'ai hâte, vraiment, et vous promets un compte-rendu, très certainement en plusieurs notes.

    Je vous dis donc à très vite, et soyez à l'affût, des surprises vous attendent.

    A vite, à très vite. 

     

     

  • Dieu surfe au pays basque d'Harold Cobert - Editions Héloïse d'Ormesson

    dieu surfe.jpgHarold Cobert, un homme, un père, un auteur, un condensé de gentillesse et d'intelligence de la vie. Ainsi, est Harold. Notre rencontre remonte à un samedi 17 mars, sous un ciel pluvieux parisien, au SDL. Belle rencontre, je suis sous le charme de sa modestie, de son cheveu fou, mais surtout de cette douceur qui émane de ses propos. Je fais l'acquisition de "Dieu surfe au pays basque" pour plusieurs raisons :

    - je n'ai jamais lu "Harold Cobert" malgré nos liens d'amitié sur Facebook

    - le topo de son dernier roman m'interpelle

    - la couverture est douce et attire mon oeil, attise ma curiosité

    - il me plaît bien ce mec là...

    Et c'est dans ces circonstances que Dieu surfe au Pays basque est en ma possession, qui plus est dédicacé. Me reste plus qu'à le lire.

    Chose faite, un certain soir d'insomnie où le sommeil s'en est allé ailleurs. Le dernier roman d'Harold est entre mes mains, et j'ai une certaine apréhension en ce début de lecture. J'ai tellement lu de critiques sur ce livre que, raisonnent dans ma tête les avis des uns et des autres. Je me dois de me concentrer sur les mots, sur la plume, la stylistique d'Harold. Pas évident du tout, parce qu'en plus, à cette heure tardive, se mêlent aussi les moments parisiens partagés. Et pourtant, je suis embarquée. Les pages défilent, et je ne peux cesser de lire. 

    Premier constat : Il paraît que se mettre au lit avec un livre aide à dormir. Je ne peux dire le contraire, mais pas avec "Dieu surfe au pays basque" entre les mains. Puisque je n'ai pas dormi de la nuit, happée par les mots, les phrases, les références littéraires et historiques dont l'auteur a seul le secret. Bref, en cas d'insomnie opter pour la collection Harlequin mais pas pour Harold.

    Que dire de ce roman ? Qu'il est drôle, bouleversant, écrit avec pudeur et modestie. Les mots sont justes, raisonnent avec tous les sentiments qu'ont pu ressentir le narrateur et son épouse. Oui, je peux le dire car il en est ainsi, mais on peut le lire un peu partout dans les critiques qui surfent sur la vague internet. Une réflexion me vient alors en refermant Dieu : aucune des critiques que j'ai pu lire ne fait référence à cette petite phrase écrite sur la première de couverture, sous le mot roman : "Le père interrompu".

    C'est ça l'histoire de Dieu surfe au Pays basque, c'est l'histoire du père interrompu. L'histoire d'un homme qui va être père dans quelques mois, un homme qui se projette en tant que père, qui s'interroge, qui partage avec sa femme, cette femme avec laquelle il est uni par mille et un sentiments. 

    Au delà du processus d'interruption de grossesse non volontaire et donc, par ricochets, d'interruption de père en devenir, Harold nous livre sa vision du couple, le bonheur et l'admiration éprouvés par le narrateur vis à vis de sa femme. Femme exceptionnelle, femme courage, femme douce, attentive.... Il décrit une relation amoureuse, le lien entre deux personnes qui passe par la confiance, la notion de partage, de respect.

    Le lecteur ne peut qu'être emporté par le narrateur. Le lecteur est là, impuissant, face à l'épreuve, aux épreuves vécues par ce couple. Impuissant mais avec eux, difficile de décrire l'état dans lequel la lectrice que je suis se trouve en dégustant les pages. Je suis un peu comme un oeil externe, présente mais discrète.  La réussite d'Harold est aussi de ne pas tomber dans le "pathos", ni dans la complainte. Tout est dit, rien n'est caché mais avec une délicatesse rare et respectable. Oui, c'est ça : respect. Tout  au long des cent cinquante neuf pages je respecte avec une intensité rare le narrateur, sa femme. 

    En refermant le livre, je n'aime qu'encore plus la candeur de l'auteur, j'aime sa femme, et je suis heureuse pour eux, là, maintenant et pour les jours à venir. Je les admire, oui, et je n'ai pas honte de le dire.

    Une simple question à Harold : Quel est le titre du livre de jeunesse offert par le narrateur à son épouse ? Tu sais ce livre narrant l'histoire de deux poussins ? 


    Plutôt que de miser sur l'existence de Dieu et de régler ma vie sur Ses préceptes, je préfère jouer - et jouir - ici et maintenant (p13)

     Dieu surfe au Pays basque - Harold Cobert - Editions Héloïse d'Ormesson - Mars 2012 - 15 euros

  • La belle impatience d'Annie Lemoine - Flammarion


    549122_10150779101579155_677634154_11938060_1042078470_n.jpgOn ne présente plus Annie Lemoine, et pourtant je trouve que ses talents d'écrivain ne sont pas assez reconnus. La plume d'Annie, c'est un plaisir, c'est simple, limpide, ça coule et ça vous touche. 

    En tout cas, Annie m'avait déjà touchée dans mon âme de lectrice, comme quelques rares auteurs ont réussi à le faire. Elle est de ces femmes "publiques" qui sait rester simple, pudique et qui manie les mots, les émotions, les petits moments de vie avec une aisance déconcertante. C'est donc avec un grand plaisir que j'ai acquis son dernier roman "La belle impatience", paru ce mercredi aux éditions Flammarion.

    L'histoire est simple, banale. La narratrice nous embarque dans son monde, dans ses tracas du quotidien, sa situation professionnelle, personnelle, sentimentale...Bref, nous la suivons, vivons avec elle ces petits moments de la vie que nous connaissons tous. Là, où l'auteur fait de ce roman un pur moment de bonheur, de réflexion sur la vie et de détente, c'est par la description physiologique, psychologique et sociologique de son héroîne. 

    Trouver l'homme de sa vie, si un temps soit peu nous nous décidons à le chercher aux vues de notre éducation, de l'attente de nos parents qui nous mettent plus ou moins la pression pour se "caser". 

    Vivre l'amitié forte malgré les années qui passent, malgré les changements de situations sentimentales des uns et des autres. 

    Vivre, être épanouie, accepter que le temps passe, accepter ce que nous sommes, mais surtout AIMER.

    Cent soixante-dix huit pages d'amour où le verbe aimer est conjugué à tous les temps, même au futur.

    L'héroîne n'est pas casée malgré la quarantaine, au désespoir de sa mère. Comme elle aime à le dire, elle n'avait tout simplement pas encore rencontré la bonne personne tout en reconnaissant ne pas avoir été la bonne elle-même (p28).

    Cela ne l'empêche pas de vivre, d'être toujours l'amie de Ben et Marc, amis de longue date, qui ne se voient plus. Elle souffre malgré tout de cette non-communication entre ses deux amis. L'amitié de mes amis me manque. L'idée de les réconcilier de gré ou de force est née là.[...] Comme quoi, tout se recycle, même le dégoût de la vie. 

    Les trois amis vont se retrouver, partager comme au bon vieux temps, et puis être confrontés aux aléas pas toujours faciles de la vie. Mais, ils vont continuer de s'aimer. Oui, aimer, encore et encore. Tous les trois, nous avions pris cette escapade nocturne comme une douce paranthèse insepérée dans nos vies sentimentales en demi-teinte. Comme on prend un médicament pour que la migraine passe le plus vite possible. (p89)

    Sous sa plume, Annie nous parle du bonheur sous toutes ses formes, de l'espoir, et de ces bouleversements que nous réservent la vie, sans prévenir. Ses rencontres "amoureuses" qui nous font croire au bonheur, qui nous transportent, qui nous font devenir belle, charmante, et cette belle impatience qui nous grignote...

    Grâce à lui, grâce à ce regard vibrant posé sur moi, cette façon naturelle de se tenir à mes côtés le soir de notre rencontre comme si nous nous connaissions depuis longtemps, grâce à ses mots sincères, directs, en réponse à mon premier SMS prudent,neutre et timide, je m'étais réveillée. Le baiser du prince en quelque sorte. (p92)

    Un beau roman, un hymne au bonheur, un bel espoir, et un regard vif, vrai, juste et sans faux semblant sur notre vie, notre quotidien. On ne peut que se dire que nos actes journaliers, les paysages qui nous entourent, méritent un peu plus d'attention, et que le plus important dans une vie, c'est aimer. Aimer d'amour, d'amitié, de respect, de vivre...

    Un livre à lire, à acheter, à partager, et à relire. A offrir à toute amie, vraiment.


    La vie n'était pas d'attendre que les tempêtes passent.

    C'était apprendre à danser sous la pluie.