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Livre - Page 4

  • Noël arrive, des livres encore sous mon sapin : semaine 2

    Chose promise, chose dûe. 

    Voici ma sélection pour cette deuxième semaine, et toujours une excellente adresse pour commander mes recommandations, la librairie Jean Jaurès à Nice qui livre via la poste.

    http://www.librairiejeanjaures.com/

    Alors on fonce et on offre des livres à Noël, sans hésitation aucune.

    Certains remarqueront, encore qu'une grande partie de ma sélection est l'oeuvre des éditions Flammarion, il en est ainsi de mon rapport à la lecture, à la littérature. Mais, notez aussi que tout n'est pas "Flammaresque".

     

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    La semaine dernière je vous parlais de ce magnifique roman "Le plus bel endroit du monde est ici" qui n'est autre qu'une invitation au bonheur. Arthur Dreyfus, nous invite aussi au bonheur dans un livre graphique, stylé et surtout qui a le pouvoir magique de vous faire sourire et de vous rendre heureux. 

    Un objet-livre artistique que l'on peut offrir à un être cher qui ne nage pas en plein bonheur, au(x) pessimiste(s), à une connaissance. Bref, un livre que vous pouvez offrir les yeux fermés en étant certain de faire un heureux lecteur. 


    Le livre qui rend heureux - Arthur Dreyfus - Editions Flammarion 

     

     

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     Maman aime lire, mamie aime lire, tata aime lire, bref, les femmes de la famille aiment lire, ou quelques unes ? Offrez-leur le magnifique roman de Carole Zalberg "Et qu'on m'emporte" aux éditions Albin Michel.

    L'histoire d'une mère, d'une femme, d'un caillou rose qui est le fil conducteur de ce roman. Emma qui a été une mauvaise mère, qui le sait, l'assume (quoique), mais surtout l'histoire d'une femme incapable d'aimer. C'est beau, c'est touchant, et la plume de Carole est tendre, vive, limpide. A lire, à offrir. 

    Et qu'on m'emporte - Carole Zalberg - Albin Michel

     

     

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    Cinq nouvelles douces, écrites en français par une auteure italienne. Des personnages doux, tendres, attachants, des lieux éphémères, des lieux de solitude, la vie, les jours qui passent, des histoires simples, des rencontres, des aventures, de la mélancolie, un trouble qui peut s'installer chez le lecteur. 

    Des mots recherchés, une plume agréable, soutenue. Ce recueil de nouvelles est une invitation au soleil, à la farniente, au repos. Un roman qui m'a fait fredonné plus d'une fois "J'ai un coup de soleil, un coup d'amour..." En tout cas, tel est mon regard. Un livre que j'offrirai sans aucun doute à une personne qui lit régulièrement, et qui aime lire et / ou à un(e) italien(ne). 

    L'odeur du figuier - Simonetta Greggio - Editions Flammarion 

     

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    Clarisse, Gab, Noé et Jeanne sont quatre amies. Quatre amies parisiennes. Quatre amies qui nous embarquent dans leur vie, leur(s) déboire(s), leurs joies, leurs réussites, leurs peurs, leur solitude..Bref, l'histoire de quatre nanas qui seraient bien emmerdées si elles avaient un bon d'achat chez Cyrillus, qui appellent Darty quand un appareil tombe en pannes. 

    On rigole, on se reconnait dans quelques scène, on pleure, mais surtout on passe un agréable moment de lecture, et on se sent moins seule.

    La plume de Géraldine est vive, pertinentre, jouissive de bonne humeur. 

    French Manucure - Géraldine Maillet - Collection J'ai Lu

     

     

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    Pour ceux qui aiment le cinéma, ses dessous, son côté bling-bling, son festival, ses galères pour "monter" un film, mais aussi pour ceux qui ont une amie qui s'appelle Sophie, on file à La Sorbonne, rue Hôtel des Postes à Nice, ce samedi à partir de 15 heures, on achète "Sophie à Cannes", on se le fait gentiment dédicacer par son auteure Sylvie Bourgeois, et en plus on achète "Il ferait quoi Tarantino  à ma place?" de Géraldine Maillet. D'une pierre, deux coups. 

     
     Sophie à Cannes - Sylvie Bourgeois - Editions Flammarion -
    En dédicace à Nice ce samedi à la libraire La Sorbonne - Chapitre. 
     
     
     

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    "Il ferait quoi Tarantino à ma place ?" ou les déboires pour monter un film. Géraldine Maillet, encore elle et oui, nous livre ses angoisses, ses coups de colère, ses désillusions 

    Elle amène le lecteur de casting en casting, de caméraman en caméraman. On vit avec elle les rendez-vous professionnels pour obtenir un budget. Bref, une traversée du monde cinématographique avant la réalisation, les galères et toujours ce côté "pas toujours glam et rose" du septième art. mais surtout son envie de devenir réalisatrice et de produire son propre film. 

    A offrir à un fan de cinéma, un livre qui se lit facilement et rapidement. 

    Il ferait quoi Tarantino à ma place ? - Géraldine Maillet -Editions Flammarion

     

     

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    Une bande dessinée que l'on s'offre, que l'on offre à l'amie célibataire avec deux "nioutes", et pourquoi pas aux papas tout compte fait.

    Agnès Abecassis relate avec beaucoup d'humour et de mise en scène plus réelles que réelles la vie d'une quadra et de ses deux nioutes adolescentes. Des planches excellentes, criantes de véracité. On pleure de rire, on s'esclaffe et surtout on se dit, encore une fois, que l'on n'est pas seule à tenter la danse classique dans sa baignoire pour se raser. 

    On se reconnait à chaque page, un pur moment de détente, de rigolade et surtout on relativise, beaucoup.


    Scènes de mon âge - Agnès Abécassis - Michel Lafon




    Pour cette fin de semaine, je vous laisse, mais je reviens ce week-end avec des livres pour les plus jeunes, et des livres dits documentaires qui ne me laissent pas indifférentes.

    A très vite. 

  • Noël approche, des livres sous le sapin : ma sélection

    1er décembre sonne le glas. Le réveil est plus doux pour nos chérubins qui, les yeux encore endormis, se précipitent pour ouvrir la case 1 de leur calendrier de l'avent. Le compte à rebours est lancé.

    On se creuse les méninges pour les cadeaux de Noël, les boutiques nous interpellent avec leur dévanture alléchante. Pour nos proches, les idées sont bien présentes, parfois même elles dépassent le solde de notre compte en banque.

    Mais aux ami(e)s, aux enfants d'une amie, que pouvons-nous offrir ?

    Le livre est l'objet qui est très souvent acheté pour un cadeau de fin d'année, avec cette excuse entendue maintes fois "Les journaux en ont fait une bonne critique. Je sais que tu lis beaucoup alors un livre, c'est bien." L'intention de faire plaisir est bien présente, et c'est déjà "énorme". 

    Aujourd'hui, je vous propose une première liste de livres à offrir pour ces fêtes de fin d'année, en prenant en compte la personne à qui sera destiné ce présent. Un livre "personnalisé" en quelque sorte, allez suivez-moi... 

     

    1 - A toute adolescente : L'âge des promesses de Virginie de Clausade (Editions Flammarion)

     

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    Manon, 17 ans, lycéenne nous relate ses ressentis, ses sentiments, son mal de vivre. Elle est touchante, inconsciente, agaçante, souriante, amoureuse, heureuse et malheureuse. Une plume vive et énergique. Une écriture très agréable. Un roman que l'on devrait faire lire au lycée, ou fin de collège.

     



    2 - A l'ami(e) niçoise, née dans les années 70 : Miss Saturne et/ou Pop Heart de Barbara Israël (J'ai lu, collection nouvelle génération)

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    Deux livres qui ne peuvent laisser indifférent. Une plongée dans les années new wave. Des personnages attachants.

    Et puis, la plume de Barbara (voir ma première note sur le blog).

    http://aposterioriapriori.hautetfort.com/archive/2011/08/02/miss-saturne.html



    3 - A celui, ou celle qui veut voyager mais ne le peut : Hôtel Argentina de Pierre Stasse (Editions Flammarion)

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    Une balade littéraire dans Buenos Aires : des personnages surprenants, un vocabulaire soutenu, des tournures de phrases très agréables, et une vérité qui va éclater.

    Pierre Stasse est talentueux, après "Les restes de Jean-Jacques", il nous emmène loin et on le suit sans sourciller.  

     


    4 - Pour redonner le sourire et/ou l'espoir : Le plus bel endroit du monde est ici de Mirales et Santos - Editions du Fleuve Noir

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    Une invitation au bonheur. Iris est attachante. L'écriture fluide. Des descriptions courtes mais puissantes. Nous avons tous un Lucas, ange gardien, auprès de nous. 

     



    5 - A un fan d'Indochine : Kissing my songs d'Agnès Michaux et Nicola Sirkis (Editions Flammarion)

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    Ce livre ne se raconte plus. Il s'achète, se lit, s'offre et l'on est certain de ne pas émettre une fausse note. 

    L'entretien entre Agnès Michaux et Nicola Sirkis nous fait entrer dans le monde très littéraire et culturel du leader du groupe Indochine. 

    http://aposterioriapriori.hautetfort.com/archive/2011/11/06/kissing-my-songs-nicola-sirkis-agnes-michaux-flammarion.html


    6 - A une amie qui approche la quarantaine, se questionne   : Amusez-vous et/ou Que le jour recommence d'Annie Lemoine (Editions Flammarion)

     

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    Annie Lemoine est surprenante en écrivain. L'image de la femme télévisuelle s'efface dès les premières pages. Annie est une auteure sans aucun doute. Elle est humaine, adorable. Ses romans se lisent avec plaisir, et vous font poser les bonnes questions. Je recommande vivement. 




    7 - A la copine célibataire, célibatante  : Le théorème de Cupidon d'Agnès Abecassis chez Calman-Levy

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    On ne présente plus Agnès Abecassis. Elle est belle, elle est drôle, elle a de l'humour et surtout rien ne lui échappe. Un livre à offrir à l'amie avec qui l'on partage nos "soucis", nos confidences de femme.

     

     

     


    Et pour toute commande, on file ici parce qu'il est un libraire attentioné, sérieux et qu'il respecte les délais de livraison : http://www.librairiejeanjaures.com/

  • D'autres prendront nos places - Pierre Noirclerc - Flammarion

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    Premier roman de Pierre Noirclerc qui voit le jour suite à un concours organisé par WeLoveWords, première plate-forme communautaire destinée aux auteurs. 

    Pierre y participe "pour voir", et Pierre devient le grand gagnant. Son roman parait, alors, le mercredi 9 novembre aux Editions Flammarion. Une aventure qui finit bien, un conte de fée qui débute car je lui souhaite tout le succès possible, mais de celà j'en parlerai plus tard.

    "D'autres prendront nos places" attérit entre mes mains un certain mercredi 9 novembre, seul mercredi de l'année où je travaille, toute la journée, avec mes élèves. Un verre de rosé, une chaise sur ma terrasse, et me voilà embarquée dans l'aventure de Pierre, le héros et non l'auteur, quoique l'auteur transpire dans le narrateur.

    Quatrième de couverture alléchante, prometteuse ; première de couverture réussie, artistique où je ne vois que l'horizon. Est-ce l'horizon de la génération Y ? Puis, mes yeux sont attirés par ce carrousel, cette balançoire. Une première de couverture qui créé déjà des horizons d'attente de lecteur en moi. (+1)

    Page 24 cornée, pour cause : "Quand on est touriste, il faut payer partout ; finalement c'est la même chose que d'être citoyen". J'aime cette phrase, j'aime cette vision de la société actuelle où tout est fric. Il commence fort Pierre l'auteur, il commence fort Pierre le héros. 

    Pierre, héros et narrateur, me mène à Paris, puis à Londres via l'Eurostar. Je déambule dans l'auberge de jeunesse, boit un coup avec un certain Johnny, ai dans ma poche le mail de l'inconnue assise à côté de moi dans l'eurostar. 

    Le roman commence fort, l'écriture est vive et rythmée.

    Retour à Paris. Pierre pose ses valises dans la capitale, pense trouver du boulot, compte s'installer ici, loin de sa famille, loin de son trou perdu. Je suis toujours là, à ses côtés. Moi, lectrice Y, je suis l'ombre de Pierre. Je vis ce qu'il vit, je ressens ce qu'il ressent. Elle est belle la plume de Pierre, elle a réussi à m'embarquer avec lui. Rares sont les auteurs qui arrivent à rendre leurs lecteurs ombre de leur héros. 

    Moi, lectrice Y, ombre de Pierre, génération Y, je découvre Pôle emploi, les locations meublées parisiennes et de sa périphérie. Je fais la connaissance d'une nymphomane, d'un directeur d'agence d'intérim peu scrupuleux, de la vie parisienne. Je bénéficie alors du RSA, de la gratuité des transports en commun, je suis embauchée pour faire l'inventaire à la FNAC. Je rencontre Chloé. 

    J'ai un idéal, je le cherche, je le poursuis, mais vais-je y arriver avec Pierre ? 

    De soirées passées avec ma bouteille de whisky bon marché ou avec des canettes de bières achetées dans une supérette discount, d'entretiens d'embauche en entretien d'embauche, du RER au vélo, je vais vivre Paris et sa banlieue. Je sens les effluves du métro, je sens les gens autour de moi, dans la rue. Je découvre la vie parisienne.

    "J'ai repris le métro. La rame était bondée. On était les uns sur les autres, on se respirait les aisselles et pourtant on ne s'aimait même pas" (page 83)

    La voisine cinglée existe vraiment, l'employé de Pôle Emploi est réel, j'embellis mon CV, je mens, j'invente, j'improvise, mais il me faut vivre quand même. Ne serait-ce payer mon loyer pour un studio miteux à la périphérie. 

    Je vais à des concerts "rock" qui ne m'emballent pas, je paie à boire à une éventuelle conquête amoureuse. Bref, la vie. 

    Je découvre le mal-être, la lucidité, le faux semblant, l'espoir de cette génération Y.

    Sujet banal me direz-vous. Certes, la thématique du roman est banale, mais la plume, elle, ne l'est pas. Les descriptions sont vivaces, justes et réelles et c'est par cette magie-là que le thème du roman en devient très intéressant, limite sociologique.

    "Je crois que nous venons tous au monde avec des désirs de perfection qui s'amenuisent au contact de la réalité. Quand la vie vous met à genoux faut bien revoir ses ambitions à la baisse." (page 220)

    Les sentiments, les ressentis sont d'une véracité foudroyante. 

    Un roman jeune, libre, sans faux-semblant, caustique, romantique, mordant, juste, vrai, beau.

    Pierre Noirclerc n'a pas trente ans, sa plume est jeune, son style est concis, précis, haletant. Pierre me confie qu'il veut être écrivain. "Mais voilà : pour écrire il faut vivre et ressentir ; et quand on est dans le formol depuis un quart de sicèle comme moi, qu'on vient d'un trou perdu où il ne se passe rien et qu'on est voué à une existence morne, il n'y pas grand-chose à raconter."

    Pierre et Pierre, continuez à êre écrivains, ça vous va bien. 

    Un jeune auteur à suivre, à surveiller.

    Un livre à recommander, à lire, à déguster.

  • Kissing my songs - Nicola Sirkis / Agnès Michaux - Flammarion

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     "Kissing my songs" est paru le 2 novembre, dans mon sac le 3, fini le 4. Certains penseront que j'ai acheté et dévoré ce livre car il est des éditions Flammarion, et que OUI j'aime très souvent les livres "Flammarion", d'autres penseront qu'il me faut alimenter mon blog en critique, et d'autres encore penseront que je suis de la génération "Indochine" et que donc voilà. 

    Et bien, tous ont raison. Dans cette conversation, tous les ingrédients sont là pour que j'achète ce livre et bien évidemment pour que je le lise. 

     

    1 - Indochine et moi 

    Indochine et moi, c'est un peu (beaucoup) une grande histoire. J'ai grandi avec eux, je me suis révoltée en 1987 et 1988 (si ma mémoire est bonne) contre Devaquetau piquet) alors même que je découvrais la vie lycéenne toulonnaise. J'ai dansé, j'ai pleuré, j'ai ri, j'ai déliré sur leurs chansons, ne comprenant d'ailleurs pas toujours leurs textes à cette époque. Mais l'ambiguité qui se dégageait de ce groupe me convenait, me plaisait, me motivait. Ils étaient mes "The Cure". Quelques années plus tard, ils étaient encore là (quelques membres en moins) pour me faire oublier le stress du concours de professeur des écoles, et les voir en chair et en os à Marseille a été pour moi une soirée inoubliable. Puis, ils sont revenus plus tard, avec des mélodies et des textes plus "littéraires". 

    Bref, Indochine fait partie de ma vie, il en est ainsi de certains auteurs, de certaines personnes anonymes, de certains acteurs, on a le sentiment très étrange qu'ils nous sont fidèles, qu'ils nous suivent, ne nous oublient pas. 

    2 - A priori sur "Kissing my songs"

    Une crainte en moi avant la lecture de "Kissing my songs". Hâte de lire, mais peur de tomber dans l'intimité de Nicola Sirkis, et ça je ne veux pas. Le voyeurisme ne m'intéresse pas. Peur d'avoir à lire "une vérité rétablie" par Nicola sur l'évolution du groupe, les départs et arrivées des différents membres. De tout cela, je n'en ai rien à faire. Crainte d'un style d'écriture qui ne soit pas trop "littéraire", d'anedoctes sans intêret. Crainte d'une conversation entre une journaliste, dont j'apprécie la plume, et un "leader" mais sans contenu intéressant. 

    Pourquoi l'avoir acheté, me direz-vous, alors, si j'ai autant de craintes ? 

    Parce que les craintes, les peurs il faut les affronter, alors je fonce. Mais surtout, parce que j'aime Indochine, j'aime Agnès Michaux, et parce que je n'ai jamais été déçue par G.

    3 - Kissing my songs

    C'est une des rares fois où je manipule un livre quelques dizaines de minutes sans l'ouvrir. Mes yeux vont et viennent sur les 18 "photomatons" qui constituent la couverture intégrale de ce livre. Nicola et ses différentes expressions. Nicola qui se cache derrière ses lunettes noires, derrière sa frange, derrière ses mains. Nicola interrogateur, pensif, sérieux, triste. Nicola et Agnès (je pense) : trois photomatons de complicité. Nicola qui lit. Mais point de Nicola qui sourit. Je me demande pourquoi l'epace fugace d'un instant, et me fais cette réflexion "Nicola qui sourit ça ne colle pas à l'image". Ne me demandez-pas pourquoi, je ne sais pas.

    Passé ces quelques dizaines de minutes, je me plonge alors dans la conversation intimiste entre Nicola et Agnès. Une conversation douce, forte, puissante, sans faux-semblants, sans retenue.

    Onze chapitres annoncés de la même manière : date - titre et un texte intimiste d'Agnès avant que la conversation reprenne entre nos deux auteurs. Le tout ponctué des textes écrits par Nicola, de ses notes personnelles extraites de ses cahiers noirs comme il aime à les nommer.

    Je découvre au fil des pages, un Nicola fragile, torturé, intelligent, sentimental, réfléchi, aimant, affectueux, drôle et instruit. 

    La re-lecture des textes des chansons est fort appréciable, lire ces textes sans la mélodie permet de saisir le message que nous transmet Nicola par sa plume. Oui, je l'avoue, je connais les chansons d'Indochine, imbattable au karaoké "indochinois", mais lire le texte nu, sans mélodie, et ben ça change tout.

    Je découvre un Nicola avide de littérature, un Nicola qui puise dans les faits de société, dans les conflits mondiaux, dans la réalité de la vie, l'essence même de notre existence. Un Nicola réfléchi, un homme qui pense, qui "réflexionne". Je comprends mieux ces textes, certains non, mais je suis rassurée car l'auteur nous dit qu'il n'y a pas grand chose à comprendre, et que le texte ne veut rien dire.

    Nicola est cultivé, il est à l'écoute de l'art, de la littérature, de la politique, de la société. Il n'est pas con, osons le dire, loin de là. Il n'est pas qu'un chanteur, il n'est pas qu'un leader d'un grand groupe des années 80. Il est un homme avec ses forces et ses faiblesses, avec sa sensibilité, ses émotions, ses travers, ses qualités. Il est un homme qui prend son rôle de père avec beaucoup de sérieux. Il est un homme amoureux des femmes, et fidèle. 

    Agnès mène la conversation avec beaucoup de subtilité, avec beaucoup d'écoute aussi. Des travelling avant, arrière sont fréquents dans leur conversation, et l'on découvre alors que les "thématiques" sont très souvent les mêmes dans les textes, mais la plume a vieilli, s'est assagi, les mots sont autres, et c'est ainsi que l'on découvre l'évolution de la musique d'Indochine, l'évolution de leurs textes. 

    4 - A posteriori "Kissing my songs"

    Un livre qui permet de découvrir l'homme qu'est Nicola Sirkis, et non pas le leader, le chanteur du groupe. Un recueil des textes écrits par Nicola, à travers lesquels on lit le monde, les sentiments, la vie simplement. 

    Nicola a l'art d'écrire des textes, il note tout et je suis surprise de son écriture manuscrite qui est terriblement belle, les lettres sont bien formées, frisant la caligraphie par moment. Ces notes issues des carnets noirs sont un plaisir des yeux. Oui, je sais, je suis enseignante, alors évidemment il me fallait faire une "étude" de son geste graphique. Je dirais donc Acquis, très belle écriture dans tous les sens du terme. 

    Un livre que l'on pose dans son étagère qui sera amené à être ré-ouvert, à être feuilleté. 

    Un livre à offrir aux fans d'Indochine bien sûr, mais aussi à ceux qui aiment les mots, les textes, la réflexion. 

    Donc un livre à offrir à tous !!!

    J'ai beaucoup aimé le texte "Le grand carnaval", "Some Days" et "Un ange à ma table".

    Et puis comme souvent, quelques phrases relevées lors de ma lecture, qui résument, à mon sens, ce qu'est Nicola.

    "Un partage et un don" (page 239)

    "Mais je ne suis pas un pessimiste. Je regrette simplement le mensonge. On ne peut pas mentir. Le mensonge, c'est le grand problème de notre monde. Le mensonge, c'est la trahison" (page 351)

    "Je suis peut-être désespérant, mais le monde l'est bien plus que moi."

    (page 353)

  • Disneyland - Flammarion

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    Neuf auteurs au pays de Mickey, et pas les moindres :

     - Ariel Kenig dont j'ai apprécié son "New Wave",

    - Barbara Israël  , ma number one (on le sait),

    - David Abiker , découvert ici,

    - Nicolas Bedos dont j'apprécie ses qualités de chroniqueur, son sens de l'analyse,

    - Nicolas Rey et son léger passage à vide, 

    - Pierre Stasse découvert cette année avec Hôtel Argentina (d'ailleurs il serait bien que je fasse une note sur ce roman)

    - Simonetta Greggio en cours de lecture avec l'Odeur du figuier,

    - Tania de Montaigne, pas encore lue mais "programmée", 

    - Thomas Lélu artiste pluriel

    Tous sont réunis pour un exercice d'écriture pas simple, sur une thématique imposée "Disneyland", autour d'un éditeur que j'affectionne : G. Tous les éléments sont donc réunis pour que je lise ce livre qui attend sagement dans ma bibliothèque depuis quelques longs mois. Je suis dans une période où il me faut lire des textes courts, pas prise de tête, et que je peux laisser l'espace d'une nuit, sans pour autant relire les dix dernières pages de la veille pour savoir où j'en suis. Ce recueil tombe donc à merveille.

    Je m'éfforce de lire dans l'ordre de la comptine numérique soit page 1, 2, 3...Cependant, nous pourrions très bien le lire selon notre affection pour tel ou tel auteur. Aucun lien entre les nouvelles. Si un, elles sont toutes différentes et le fruit de neuf auteurs "nouvelle génération".

    Ariel Kenig se livre à un exercice d'écriture pas évident : l'auteur a recoupé des temoignages extraits de sites, blogs et forums consacrés à Disneyland Paris (dixit l'éditeur en fin de nouvelle), et nous en livre une nouvelle fort agréable qui nous décrit les méandres du RER parisien. 

    Barbara Israël nous dévoile une vérité longtemps cachée : Mickey est un assassin. Basile le détective et Ratatouille ne la contrediront pas.

    David Abiker est incroyable d'imagination. Prochaine visite à Disneyland, je me dois de trouver le "Daddy Fantasy Tour", et espère que le "Mummy Fantasy Tour" a été inauguré.

    Nicolas Bedos, fou d'amour, fougueux comme je l'aime

    Nicolas Rey et Small World, une nouvelle touchante, un père et un fils. Court, succint mais pertinent et beau.

    Simonetta Greggio : les années 60, le monde cinématographique, Fellini et Polanski, Disneyland... 

    Tania de Montaigne : Caroline P. et son mariage, Caroline P. et sa demoiselle d'honneur.

    Pierre Stasse et sa plume que j'aime tant. Un père, riche homme d'affaires, et son fils = Nous sommes des hommes

    Thomas Lélu, le farfelu, l'artiste complet nous dresse un abcdaire fort sympathique de Disneyland.

    Bref, un moment de détente, de découvertes. Il est agréable de constater qu'autour d'une thématique commune les auteurs peuvent "produire" des récits courts, concis et si différents. 

    Un pur moment de détente. Merci G., merci aux auteurs.

  • Corpus Christine - Max Monnehay - Le livre de poche

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    Découverte de ce livre par l'intérmédiaire de Kévin (et oui, encore lui), et par la lecture, fort agréable, des statuts facebookiens de l'auteure. Un sens de l'humour fort appréciable. 

    Corpus Christine se retrouve donc, en format poche, dans mon sac, et m'accompagne pour ce début de semaine dernière, qui s'avère être ma dernière semaine de travail puisque les vacances de la Toussaint approchent. 

    Les premières pages se dégustent de part la vivacité de la plume de Max, et de part l'intrigue qui va me mener, moi lectrice, je ne sais où. Dans mon petit cerveau, bien fatigué après ses quelques huit semaines passées avec mes chers élèves, je me dis "Max tenterait elle de nous faire un remake de Misery?", film qui par ailleurs m'a beaucoup marquée, l'ayant vu en VO voici quelques dizaines d'années, à Paris, un soir à 22 heures près de Beaubourg (Merci mon cousin pour ce moment d'horreur). 

    Alors même si des similitudes peuvent être faites dans l'esprit du lecteur, il n'en est rien, même si le narrateur nous (lecteurs) interpelle, page 66, en nous demandant comment il s'en est sorti le type de Misery ?

    Max Monnehay, au fil des cent cinquante quatre pages, nous décrit l'intérieur psychologique et psychique d'un homme qui, par amour, va se laisser mourir, va se retrouver à l'état d'animal, sans pour autant adhérer à ce qui lui arrive, bien entendu. Elle nous décrit alors les sentiments qui traversent cet homme-animal, sa perte de repères spatio temporels, ses questionnements, ses doutes et ses certitudes. Car oui, certitudes cet homme en a, et plus d'une ! Au cas où le lecteur ne se sentirait point concerné par les méandres de notre personnage, et ben il est rappelé à l'ordre. Oui, notre homme nous interpelle, nous rappelle que nous sommes bien calés dans notre fauteuil à lire son histoire alors que lui vit un enfer. Il est reclus dans sa chambre, est nourri par sa femme quand bon lui chante, vit moins bien qu'un sdf, ne peut se lever, se laver, se mouvoir (sauf en rampant). C'est un homme déchu, dont personne ne se souciera de son absence de la société : ni son collègue de travail, ni ses parents, ni les voisins..Personne. 

    Sa femme, Christine, va lui infliger les pires atrocités qui puissent exister en ce bas-monde. Malgré tout, jusqu'au bout il aimera cette femme qui avait un beau petit cul. 

    Ce premier roman de Max décrit le monde cruel et égoîste dans lequel nous vivons. Mais il témoigne aussi du sentiment amoureux qui peut rendre fou, qui peut nous faire perdre la raison. Malgré l'horreur du récit, on y trouvera de très belles métaphores, de très belles preuves d'amour, de très justes remarques sur la vie. 

    Comment peut-on aimer Max Monnehay ? Comment peut-on la détester ?

    On peut aimer Max car elle est talentueuse, car elle a le pouvoir des mots et des métaphores, car elle est belle, même trop belle, car se plonger dans ses yeux c'est à mon avis prendre le risque de ne jamais les oublier, car elle joue avec les mots, car elle manie la langue française avec un don extraordinaire, car elle est pleine de vie, car elle est vive, car elle est intelligente, car elle dit haut et fort ce que l'on pense parfois très bas, car elle est d'une simplicité exemplaire, car elle est douce, car elle est cruelle, car elle est une auteure qui n'a peur de rien.

    On peut la détester car elle a trop de talent, car elle maîtrise la métaphore et la syntaxe, car elle est plus belle que la majorité des trentenaires, car elle a ce regard qui comprend tout, car elle savoure les mots, car elle maîtrise que trop bien les finesses de la langue française, car elle est trop souriante, car elle a un QI supérieur à la normale, car elle n'a pas froid aux yeux, car elle est trop simple, car elle est insensible sous sa plume.

    Pour ma part, il en est fait et acquis, j'aime Max et j'ai hâte de lire son prochain roman annoncé pour Septembre 2012.

  • Le livre qui rend heureux - Arthur Dreyfus - Flammarion

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    Flammarion nous offre pour ce mercredi 12 octobre, non pas un livre, mais un objet manipulable constitué de mots, de phrases, de graphismes, de jeux d'écriture, de mise en page hors du commun, et surtout du bonheur qui nous rend heureux : une philosophie du bonheur. 

    Arthur Dreyfus, dont le nom ne m'était pas inconnu, est entré hier soir dans mon univers, dans ma bibliothèque,  et m'a offert par sa plume un pur moment de quiétude, de bonheur, de questionnement(s) sur la vie, de bien-être, de zen attitude. 

    Plume libre, plume en mouvement, plume fine, plume artistique, plume philosophique, plume narrative, plume mémoire du temps passé, telle est la plume d'Arthur.

    L'éditeur, en quatrième de couverture, fait référence à un récit-mosaîque ou une promenade éclairée, et effectivement il s'agit bien de cela.

    Cent-vingt-et-une pages de bonheur, d'introspection, de découverte, de réfléxions philosophiques. On referme le livre avec un sourire aux lévres, et notre vision du monde qui nous entoure est autre. Pages promenade dans un jardin, promenade dans les années 40, promenade philosophique, promenade existentielle sur la valeur des sentiments, sur la valeur que l'on veut bien donner à notre vie, à nos actes journaliers.

    J'ai parcouru, lu "Le livre qui rend heureux" en quelques cent-vingt-minutes. Mes yeux attirés par la mise en page particulière et artistique (ce qui est très réussi), mon esprit envolé par quelques mots, mes lèvres allant à la rencontre de mes oreilles pour y dessiner un sourire, un sourire doux, heureux.

    Des descriptions teintées de douceur, de quiétude pour des scènes de vie banales, mais qui au fond ne le sont pas. Rien n'est banal dans notre vie. Des petits riens qui font le grand bonheur de notre existence. 

    La gentillesse sincère m'a particulièrement interpellée, et suis ravie de lire que l'auteur croit encore aux gens gentils, profondément gentils, car oui cela existe.

    J'ai refermé ce livre, en sachant pertinemment que je le ré-ouvrirai dans peu de temps, en me disant qu'effectivement par moments, nous interprétons les faits selon un seul point de vue, le nôtre. Nous ne nous posons pas les "bonnes" questions, et si nos yeux prenaient une autre direction, nos réflexions aussi, alors des petites contradictions pourraient devenir des petits bonheurs.

    Trois phrases ont retenu toute mon attention :

    1. on est heureux quand on apprend : est-ce pour cela que je suis toujours dans la quête d'apprendre, et que mon métier est d'apprendre à autrui ?
    2. réhabiliter la vertu de gentillesse : merci Arthur, car être gentil de nos jours paraît suspect, je suis bien placée pour en parler.
    3. une interprétation est toujours erronée : cette phrase résonne en moi, et je vais tenter de cesser d'interpréter. 

    Arthur, n'ayez pas de scrupules à écrire sur le bonheur, vous y parvenez divinement bien. Merci pour ce doux moment partagé, et pour les autres à venir, car il est évident que ce "Livre qui rend heureux" ne sera pas fermé pour toujours, et que je prendrai un très grand plaisir à le relire, à le parcourir ici et là.

    Il est de ces rares livres qui amènent le lecteur à réflechir, à penser, à se questionner et à changer son regard sur l'autre, sur lui-même, sur le monde qui l'entoure. Profitons de chaque instant, sourions et ayons des projets, car là est la clé du bonheur : avoir un projet. 

  • Sophie à Cannes - Sylvie Bourgeois - Flammarion

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    Son seul but était d'être humainement fréquentable

     

    On le sait, je suis une assidue lectrice des éditions Flammarion, donc me voilà ce mercredi 5 Octobre en possession de la sortie flammaresque de ce roman.

    Ce premier roman, mais le quatrième de l'auteur, qui relate avec beaucoup d'humour et de réalité les aventures de Sophie est une belle réussite : c'est frais, léger, vif, entraînant et vivant. 

    Sophie, parisienne, femme au foyer sans enfant, la quarantaine, se fait larguer en deux minutes par François avec qui elle vit une belle histoire d'amour, en tout cas elle le pensait. Elle se retrouve donc sans revenu, doit libérer son 160 m² dans les trois mois, trouver du boulot : vaste programme.

    C'est aussi l'occasion de s'apercevoir, pour notre héroïne, que d'ami(e)s elle n'en a point, et personne ne va l'aider dans sa quête de boulot sauf Géraldine. Géraldine qui lui propose de la rejoindre à Cannes lors du festival.

    Le narrateur nous transporte alors sur la Côte d'Azur, sur la Croisette. Du Carlton au Martinez, de Clooney à Francesco, nous (lecteurs) suivons Sophie dans sa quête de logement car Géraldine ne peut plus la loger sur place. Pratique de trouver un hôtel à Cannes en cette période estivale. Au fil de ses recherches immobilières, Sophie rencontre ici et là des personnalités, des gens bien placés et va ainsi vivre le festival de Cannes de l'intérieur, mais sans savoir où elle dormira le soir. Elle découvre alors les dessous du décor, les codes langagiers de ce beau monde, l'impolitesse des gens, le faux semblant, le paraître..Tout ce que Sophie n'aime pas, et réfute. Malgré tout, elle se noie dans ce monde, mais son franc parler, sa personnalité attachante ne lui enlèveront son caractère profond, son sens de la répartie, et ses idéaux. 

    Du concierge de l'hôtel, au réalisateur du film ovationné, Sophie ne laisse personne indifférente. Géraldine s'avèrera ne pas être l'amie que l'on pourrait croire, Géraldine qui est comme ces gens là : clinquante, pimbêche et honteuse, dans ce contexte cannois, de son amie. Géraldine, jalouse et hautaine. Bref, l'amie qui n'est motivée que par l'intérêt que peuvent lui apporter ses connaissances. 

    Deux cent cinquante pages de franches rigolades, mais aussi de moments difficiles, de réflexions personnelles sur sa propre vie, sur ce que l'on est, quelle est notre quête de la vie, qu'est l'amitié au fond.

    Cette plongée dans le monde cinématographique, ses paillettes, ses relations intéressées, vont permettre à notre héroïne de se trouver elle, de faire le point sur ce qu'elle est, et de s'assumer. 

    J'ai apprécié cet opus de Sylvie Bourgeois dont je n'avais jamais rien lu auparavant et me demandant parfois si je n'avais pas entre les mains les écrits d'une future Agnès Abecassis. 

    J'attends donc Sophie au Flore annoncé pour l'année 2012. 

     

     "Moi je m'en tape, la seule personne que j'aime, c'est moi, parce que c'est avec moi qu'il faudra que je vive le reste de ma vie"

    PS : Ayant lu voici quelques mois "Il ferait quoi Tarantino à ma place ? " de Géraldine Maillet, je me suis, dans les premières pages, demandé si un lien existait entre Géraldine et Sophie, ou entre Géraldine et Sylvie.... 

     

  • Le pacte des vierges - Vanessa Schneider - Stock

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    Achat de ce livre à la rentrée, lecture finie la semaine dernière, et je cherche encore pourquoi les critiques littéraires, dans leur ensemble, annonçaient un roman qui nous parlait de l'Amérique profonde.

    Certes, le récit (ou le témoignage, car on ne sait si tout cela est réel) se passe à Gloucester, mais à part cela, rien ne décrit l'Amérique profonde. Certes on y découvre le système santé américain qui ne va pas permettre à ses jeunes filles de bénéficier des soins adéquats en cas de grossesse. On est aussi loin des clichés américains : ne cherchez pas les strass, le m'as-tu-vu, le rêve américain : rien de tout cela.  Ceci dit, je ne suis pas une spécialiste de la littérature, je lis par plaisir, pour m'évader, alors peut-être suis-je passée à côté de ces quelques indices. Ceci étant, j'ai apprécié ce témoignage relaté par quatre des jeunes filles enceintes à l'âge de 15-16 ans.

    Gloucester, petit village, compte à la fin de l'année scolaire 17 jeunes filles enceintes prêtes à accoucher au même moment. Que se passe-t-il réellement ? Les médias américains parlent d'un pacte, tentent de savoir, mais les jeunes filles ne diront rien, ne se livreront pas aux médias.

    L'auteur, journaliste, arrive elle à interviewer quatre de ces jeunes filles : Lana (leader de la bande), Sue, Cindy et Kelly. Aucune d'entre elle ne veut révéler si pacte il y a, ou il y a eu. Cependant, au fil des pages, et de leurs confidences, le lecteur comprend alors que oui, il y a pacte, que certaines d'entre elles doivent être enceintes du même garçon, qui lui est majeur et risque "gros". Jamais elles ne dévoileront ou avoueront qu'il est le père.

    Quatre jeunes filles liées par une grande amitié, telle que l'on a pu la connaître à nos heures d'adolescent(e)s. Elles se retrouvent dans une caravane, leur nid douillet créé de leurs propres mains. Cette caravane, symbole de leur amitié, de leur pacte : avoir un enfant, et l'élever toutes ensembles. Pour cela, elles se sont constituées sous l'influence de Lana une belle cagnotte qui leur permettra d'assumer leur progéniture.

    J'ai, par contre, était très touchée par les problèmes que rencontrent ses jeunes adolescentes. L'une n'ira jamais voir un médecin faute de moyens financiers (fait que je ne peux rattacher à l'Amérique car en France, certaines femmes sont dans le même cas), l'autre se fera payer une échographie par sa maman qui fera des heures supplémentaires pour honorer les frais engendrés par ce simple acte radiologique. Lana, elle, mettra tout en oeuvre pour que les services sociaux ne lui enlèvent pas l'enfant à venir, et l'autorise à vivre chez elle avec une mère dépressive.

    Un roman fort, qui se lit facilement. 

    Vanessa partage ce témoignage avec des mots simples. A maintes reprises, je me suis demandée s'il ne s'agissait pas d'une retranscription mot pour mot de l'interview menée par la journaliste dont on ne saura rien, par ailleurs tout au long de la lecture.

    La fin se veut tragique, mais pouvait-il en être autrement ? 

    J'ai découvert Vanessa et pense sérieusement lire d'autres romans de cette jeune journaliste qui a une plume fort agréable. 

     

  • Facebook, mon amour - Eric Neirynck - LC Editions

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    Comment ce livre est arrivé entre mes mains ?

    Grande histoire, sujet d'un roman qu'est l'acquisition de ce livre. Voici deux semaines, je commande ledit manuscrit via une grande enseigne nationale. Commande, paiement (et oui dans le Sud, on paie sa commande avant réception) et attente de l'appel qui m'informera de l'arrivée de cette oeuvre. Point d'appel à l'horizon, retour à l'enseigne nationale qui me dit que ben "y a un problème", faut recommander. Je dois repayer ? non bien évidemment. 

    Contact avec l'auteur via Facebook, bien sûr, et je commande alors via le site de l'enseigne nationale. Livre dispo, alors je fonce, commande par là même d'autres livres, et après validation, on m'informe que le livre sera disponible entre le 6 et 11 octobre. Arghhhhhh

    Dimanche soir, contact avec l'éditeur qui m'informe que je peux commander via le site des éditions LC, je fonce car je veux lire ce livre, et je dois en offrir un exemplaire à une amie. Je commande le livre, donc dimanche soir, y ajoutant au passage "Peut-on aimer une morte ?" de JL Poly, et je paie en ligne. Vingt minutes plus tard, mail me confirmant l'envoi de mes achats dès le lendemain, soit lundi matin, soit hier.

    Aujourd'hui, mardi, arrivée à la maison avec deux sacs emplis de corrections, livres pédagogiques et en option 7 enfants (oui, oui), détour par la boîte aux lettres. Oh surprise, joie, émotion : une enveloppe kraft de Paris qui tient au chaud mes deux achats du dimanche soir. 

    BRAVO LC EDITIONS pour votre délai de traitement de commande et de livraison, vous êtes au top. 

    Voilà donc "Facebook, mon amour" entre mes mains, sept gamins alignés sur la table du salon à faire leurs devoirs (du CP à la terminale),et une Bérangère qui lit entre deux "C'est juste ? Je comprends pas ..."

    Lecture de Facebook, mon amour par moi-même

    Sept enfants plus tard, devant une bière fraîche,sur la terrasse au soleil, avec vue sur mon jardin, je déguste ce doux objet qu'est le livre. Oui, j'aime le livre,l'objet livre (je suis ok avec Beigbeder) : le toucher, le sentir, le gribouiller, le corner pour les pages qui me plaisent. 

    Deux heures plus tard, livre fini. Je ne veux pas le fermer, mais il le faut, y a plus de pages. Tant pis, je le lirai de nouveau, car on peut le lire plusieurs fois, et en plus aucune obligation de suivre un ordre chronologique puisqu'il s'agit de quatorze nouvelles, courtes, concises, surprenantes.

    J'en pense quoi ? 

    Tout en lisant ces nouvelles, se déroulait dans mon cerveau des courts métrages. Je lis, je vois les images, je vois les scènes, par contre les personnages sont troubles, mais ce n'est pas dérangeant, loin de là. 

    Eric ne vous décrit pas les personnages ou très peu, il s'attarde plus sur le ressenti de ces personnages. Mais est-ce vraiment des personnages créés par l'auteur au fil de sa lecture des différents statuts de ses amis facebookiens ou s'agit-il de lui et l'autre? L'autre qui est tour à tour une femme ou un homme. 

    Les femmes. Parlons-en. Elles ont une place centrale dans les nouvelles. La femme, celle qui fait naître le désir chez lui (le narrateur), celle qui, fugace, traverse une nuit, une semaine, quelques mois du narrateur. La femme jeune, la femme belle, la femme qui a vécu, la femme esseulée, la femme qui souffre intérieurement, la femme qui consomme l'homme l'instant d'un corps à corps, la femme sous toutes ses coutures.

    L'homme ou l'Homme, je ne sais pas, je me pose encore la question. Mais l'homme sensible, malheureux, honteux, peureux est aussi fort bien décrit dans les nouvelles que nous offre Eric. 

    Il s'agit de "vignettes de vie" comme il est écrit sur la quatrième de couverture. Certes, mais je préfère le terme de courts métrages, car tout est fluide, tout va vite sauf la description des sentiments. 

    Eric, l'auteur, s'est-il inspiré de sa vie, de ses souffrances, de ses découvertes pour écrire ce recueil ? Je ne sais pas et je ne veux pas savoir car le fait de savoir casserait la tendresse que j'ai pour les personnages que j'ai rencontrés ce soir en lisant ce livre. 

    La plume d'Eric

    Je ne suis pas experte du tout dans l'analyse linguistique des textes que je lis, qu'il s'agisse de nouvelles, de romans ou autre. Je n'ai pas la prétention d'être une chroniqueuse littéraire, je suis simplement une lectrice qui vous rend compte de ses lectures avec son ressenti en tant qu'humain et non sous l'axe littéraire. Cependant, je note que l'auteur a une plume très stylisée. Eric utilise dans une même phrase le mot gland, parois et palais. Phrase crue mais écrite avec délicatesse, amour et tendresse. 

    Amour, tendresse : mots très souvent utilisés par l'auteur, mais qui n'apparaissent jamais comme des répétitions. Doué Eric. 

    Une nouvelle sur le thème du suicide écrite avec une volupté, une tendresse et une timidité touchante m'a émue, beaucoup. 

    Bravo Eric, moi j'aime beaucoup, je ne regrette pas mon achat, bien au contraire. 

    Et puis au delà de ça, j'ai un nouvel ami ;)

  • Le soleil, l'herbe et une vie à gagner - Charles et Thierry Consigny (JC Lattès)

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    Je ne sais si le mot "roman" correspond réellement à ce récit d'un père à son fils, et d'un fils à son père. Il me paraîtrait plus juste de parler de témoignage, car oui il s'agit d'un témoignage.

    Un témoignage d'amour, de non-dits durant des années entre un père de famille nombreuse, et un fils en mal de vivre. 

    Tout commence par un appel téléphonique du fils à son père. Charles, le fils, appelle son père, Thierry, de l'Hôtel Dieu où il est hospitalisé, à sa demande, après un mauvais trip. 

    Charles, jeune homme qui se la pète un peu, avouons-le, se retrouve à l'Hôtel Dieu et voit alors sa vie défiler sous ses yeux. Ses rendez-vous manqués avec son père, avec lui-même.Charles ne sait plus ce qu'il veut, ce qu'il vaut, ce qu'il est. Charles souffre, et à travers sa plume il se livre d'abord à son père, car il ne sait si ce livre paraîtra un jour. Il met enfin des mots sur sa souffrance qui n'est autre que l'accumulation de souffrances enfouies. Charles pause un regard doux sur sa vie, ses choix. Son témoignage est sensible, tout comme lui d'ailleurs. Charles a vingt ans et ne sait pas, ne sait plus. Veut sans vouloir, assume sans assumer. 

    Thierry, le père, quelque peu imbu de lui-même, égoîste, ne pensant qu'à lui, son bonheur immédiat, mais sensible, à l'écoute de ses enfants même si parfois il passe à côté de l'essentiel. Thierry, ce père en souffrance, en extrême souffrance même. Les non-dits tuent sa relation aux autres, mais quand il dit, ça fait mal.

    Ces deux hommes vont se livrer à travers leurs plumes respectives, sans fausseté, sans crainte, avec leurs faiblesses, leurs forces. Ils s'aiment, s'admirent, mais ne peuvent se le dire. 

    Ce récit à quatre mains, ou à deux voix, est poignant, franc et beau simplement.

    Je salue Charles, sincèrement, pour son art délicat. L'art de parler de l'homosexualité sans tomber dans les clichés, sans vulgarité aucune, et c'est attendrissant, beau. Charles qui nous parle de ses doutes, du mal être de cette nouvelle jeunesse dorée qui sous ses airs souffre. Oui, notre jeunesse actuelle souffre du trop vite, trop rapidement, du faux semblant. 

    Un récit à lire. 

  • Attention au scorpion - André Boris - Flammarion

    André Boris, Guillaume Robert, Flammarion, Barbara Israel, roman, signe astrologique, scorpion, littérature

     

    Le deuxième opus d'André Boris est enfin paru, aux éditions Flammarion, ce mercredi 14 septembre. Après le fabuleux "Méfiez-vous de la vierge", nous voici transportés au pays de la reine Scorpion, ascendant scorpion.

    Un roman qui ne pouvait rester sans être lu par la lectrice que je suis, qui est :

    1) scorpion ascendant scorpion

    2) admiratrice d'André Boris

    3) Fidèle lectrice depuis maintenant deux ans de Barbara Israêl

    4) Fan et admiratrice de Guillaume Robert

    Il va s'en dire que cette première chronique sur ce roman n'est peut être pas très objective, à la lecture de mon état énoncé ci-dessus, mais il en est ainsi, et j'y reviendrais un peu plus tard.

    Première surprise, Jérémie et Charlotte sont au rendez-vous dans ce deuxième "volet". Je pensais que chaque roman serait indépendant, mais que nenni, nous retrouvons ici, pour quelques pages, nos héros de "Méfiez-vous de la vierge". Le monde est petit, faut dire ! Tout le monde se connait par l'intermédiaire d'untel ou untel...

    Julie, scorpionne, psychanalyste rencontre Guillaume par le biais de son meilleur ami. Une aventure humaine s'en suit donc. On y découvre alors la relation amoureuse d'une femme scorpion avec un homme plus jeune qu'elle mais très attachant. Je pourrais vous raconter l'histoire de ce roman, mais j'ai décidé d'en faire autrement pour ce livre et pour le moment !

    Je vous parlerai de la plume d'André, et dirais qu'il faut se méfier de cet auteur. Sous un aspect léger, il n'en est rien. André possède un don d'écriture de part son vocabulaire riche (j'ai du prendre mon dictionnaire quelque fois), par une plume fluide, légère qui a une spécialité : décrire le moindre sentiment, le moindre endroit parisien avec  justesse, et finesse. Ses personnages sont délicats, malmenés parfois, écorchés vifs aussi, mais attachants, tous le sont. Les phrases sont courtes, concises, les mots se révèlent parfois cru mais miroir de la réalité quotidienne dans le rapport à l'autre. 

    André relève un défi, à mon sens. Prendre des personnages quelconques, des lieux quelconques, des situations quelconques, une thématique légère pour beaucoup "l'astrologie", mais sa mixture finale en est un roman doux amer, un roman où l'on se retrouve que l'on soit scorpion, ami(e) de scorpion. Un roman, où  il faut savoir lire entre les lignes, analyser les mots, les tournures, les situations pour comprendre le message. Ce n'est pas si léger que cela la prose d'André Boris

    Lors de la lecture du premier roman, j'avais été frappé par le romantisme de l'auteur, on le retrouve aussi ici. La douceur est présente, les attentions, le romantisme est présent, décrit avec subtilité.

    Ma première lecture a été quelque peu difficile car je tentais de me retrouver dans le caractère de Julie, et oui je m'y suis retrouvée plus d'une fois, et il est alors difficile de se détacher pour lire avec objectivité. Alors je reprendrais la lecture intégrale de ce roman d'ici quelques semaines. Mais une chose est sûre, André est doué, André est un auteur qui a du talent, et un grand talent.

     

    Au delà de l'aspect littéraire, cette idée de douze romans sur les signes astrologiques est en train de contaminer mes amis, amies. Après leur avoir prêté, et/ou offert "Méfiez-vous de la vierge" ou "Attention au scorpion", on me téléphone en me disant "Bérangère, il sort quand le livre sur le lion, le sagittaire..."

    André vous êtes en train de créer l'attente chez les lecteurs, alors hop hop au boulot, y a dix signes astrologiques qui vous attendent et moi je n'en peux plus de leur répondre "Je sais pas". 

    Guillaume, encore merci de nous faire découvrir de jeunes auteurs talentueux

    Barbara, je ne peux que vous dire merci

     

     

     

  • Entre Dieu et moi, c'est fini - Katarina Mazetti (Babel)

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    Début août, j'achète ce livre (et sa suite "Entre le petit chaperon rouge et le loup, c'est fini), non pas poussée par les critiques littéraires, mais par l'envie de lire encore et encore Katarina Mazetti qui m'a envoutée avec "Le mec de la tombe d'à côté". 

    Ce visage de jeune fille, tête baissée et yeux clos, erre donc dans ma bibliothèque depuis quelques semaines, quand je me decide enfin à l'ouvrir et à le lire. C'était, il y a une vingtaine de jours. 

    Linnea, seize ans, plus d'un mètre quatre-vingt est une adolescente qui parle au mur du dressing de l'appartement de sa grand-mère pour se confier. "Un mur n'écoute peut-être pas. Mais de toute manière, personne n'écoute"...."Les murs ont quelque chose de spécial"

    Dès les premières pages, Linnea nous livre sa souffrance, la souffrance d'avoir perdu sa meilleure amie. Comme elle nous le livre très bien, page 17, "On n'a pas de statut quand on a perdu un ami ! Si ton mari meurt, tu deviens veuve, une veuve vêtue de noir et les gens baissent la voix en ta présence pendant des années. Si c'est ton meilleur ami qui meurt, les gens te demandent après quelques temps pourquoi tu broies encore du noir"

     Cent quarante pages où le lecteur suit Linnea dans son témoignage de ce qu'est la vie d'adolescente au sein d'un lycée, ce qu'est une meilleure amie, les garçons, l'amour, les premiers émois, les premières idéologies, les discussions métaphysiques que l'on ne partage qu'avec sa meilleure amie, ici Pia. Pia, qui un quatre juin décidera de mettre fin à ses jours, Pia qui se jette sous un train, Pia qui n'est plus. Comment accepter l'absence, la disparition d'un être cher. Linnea n'ira pas à l'enterrement de sa meilleure amie, car ce serait accepter qu'elle soit morte. Alors elle "collectionne les souvenirs de Pia avec la prudence d'un archéologue qui découvre les vieux débris d'une cruche"

    Tout est décrit, narré avec tendresse, humour, et beaucoup de pudeur. Katarina Mazetti a les mots justes, les descriptions pertinentes et c'est ainsi que ce roman est une très belle histoire d'amitié entre deux jeunes filles, pas comme les autres.

    J'ai hâte de lire le deuxième opus "Entre le chaperon rouge et le loup, c'est fini". 

     

  • Les heures souterraines - Delphine de Vigan

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    Lundi 20 Mai : un jour pas comme les autres, ainsi l'a dit Madame la voyante. 

    Mathilde dort mal dans la nuit du 19 au 20 mai, Thibault, lui, passe sa dernière nuit à l'hôtel avec Lila. C'est décidé, il doit quitter cette fille malgrè l'amour qu'il éprouve pour elle. Un amour à sens unique, ou ressenti de manière différente par Lila.

    Près de trois cents pages qui décrivent ce lundi 20 mai vécu par Mathilde, et par Thibault, dans un Paris et sa banlieue. Mathilde ne soupçonne pas l'existence de Thibault, et inversement. 

    Ces deux personnages nous plongent dans leur vie, l'analyse qu'ils en font, leurs doutes, leurs forces, leurs peurs, leurs certitudes. 

    De son côté Mathilde, nous décrit fort bien et avec les mots justes, ce qu'une femme, seule, avec des enfants, vit chaque jour entre les transports en commun, le boulot, la maison. Nous partageons avec elle sa relation, purement professionnelle, avec Jacques, son supérieur hiérarchique. Un Jacques ignoble, manipulateur face auquel elle ne tentera rien, mais se laissera porter, comme un robot, comme par habitude.

    Thibault, médecin, nous plonge dans ces visites médicales, d'un quartier parisien à l'autre, et nous ouvre les portes de la solitude des personnes âgées, le mal-être des citoyens d'aujourd'hui. Entre deux visites, entre deux voitures, entre recherche de place et attente derrière un camion de livraison, Thibault s'interroge sur sa vie, sur Lila.

    Un roman qui ne laisse que très peu de place au sourire, à la gaîété, mais qui nous embarque dans la solitude des gens, dans ce monde contemporain où l'on se croise, et l'on s'ignore, ce monde où tout le monde se fout de tout le monde.

    Delphine a une plume légère, des mots simples, et un sens de la description du monde moderne qui ne peut laisser le lecteur indifférent.

     

  • Quand souffle le vent du nord - Daniel Glattauer

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    En date du 15 Janvier, Emmi Rothner, la trentaine,mariée, envoie un simple mail aux publications Like pour résilier son abonnement.

    Rien de bien passionnant pour un début de roman, sauf que, notre héroine "souffre malheureusement d'une maladie chronique du "ei", c'est-à-dire du E avant le I".

    Ainsi, le mail n'arrive pas aux publications Like, mais dans la boite d'un certain Léo Leike, conseiller en communication et assistant psychologue du langage. Coïncidence, ou pas, Léo étudie alors l'influence des mails sur notre attitude langagière et le mail comme vecteur d'émotions.

    Durant plus d'une année, Emmi et Léo vont entretenir un échange épistolaire, via leur boîte mail, qui est à la fois savoureux, étonnant, passionné, passionnant et humoristique.

    L'auteur amène le lecteur à devenir, à son tour, psychologue du langage. Au fil des pages, à travers les mots, on est le témoin de la naissance d'un sentiment amoureux entre Emmi et Léo. Mais où tout cela va les mener entre l'ex, le mari, la meilleure amie, et surtout ce refus de se rencontrer l'un l'autre. Ils se croiseront pourtant, ne sachant pas qui est qui.

     

    Trois cent quarante huit pages de lecture délicieuse et savoureuse.