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Mes coups de coeur - Page 4

  • Le silence des rails - Franck Balandier - Flammarion

    LE SILENCE DES RAILS.jpgEn ce début d’année, une de mes résolutions est de lire des romans qui  ne me tentaient point, tels les romans historiques, les romans étrangers… Je ne sais qui a entendu cette résolution tenue secrète, mais je commence cette année avec « Le silence des rails », que son auteur définit ainsi : « Ce livre est une fiction qui s’inscrit dans un contexte historique réel. Certains personnages ont existé. D’autres non. »

    Dans le contexte social actuel, j’ai des craintes sur ce roman à la lecture de la quatrième de couverture. Cependant, j’ai une totale confiance en la personne de G. et j’ouvre donc ce livre d’un format très agréable.

    Ma crainte sera de courte durée, remplacée alors par l’émotion, les frissons, la colère, la révolte, l’amour, la compassion. De sa plume acidulée, Franck Balandier nous conte, dans un contexte historique réel, les (mes)aventures d’Etienne.

     

    Etienne est mal né, un certain 18 novembre 1918. Dès ses premières secondes de vie extra-utérine, Etienne est confronté à la vie, au milieu d’une multitude de voyageurs qui attendent, ou pas, le train. Malgré une atmosphère polluée, propre aux quais de gare, Etienne a la soif de vivre, et va vivre.

    Etienne se construit sans l’image de la mère aimante, sans l’image paternelle. Il ira en orphelinat, en partira, et découvrira la vie, la rude vie de la rue, du Paris qui ne va pas tarder à être envahi par les allemands. Etienne se cachera pour vivre son homosexualité. Il assume son orientation sexuelle, l’assume avec Antoine, ne la subit pas. Et puis, les allemands envahissent la ville. Les rafles se suivent et se ressemblent. Antoine est embarqué, Etienne n’échappera pas longtemps. Son voyage vers le camp de Natzweiler-Struthof débutera un certain 22 juillet 1942. Le 23, Etienne est un parmi tant d’autres dans ce camp, camp de l’horreur, le camp de la mort.

    Il se verra coller un triangle rose, signe de son homosexualité. Ce fameux triangle est, à cette époque,  le symbole utilisé par les nazis pour identifier les homosexuels masculins. La déportation de ces hommes s’inscrivait dans une logique de répression des indésirables, des personnes considérées comme dangereuses par le régime en raison de leurs convictions. Ce symbole de discrimination sera repris dans un contexte totalement différent par Act Up dans les années 90.

    Le froid, les manques de toute nature deviennent alors le quotidien de notre narrateur, Etienne. La crainte, la peur, l’angoisse, et malgré tout l’espoir est là. Ne pas mourir. Ne pas vouloir mourir.

    Est-il chanceux pour être affecté au service général du camp ?

    Sa mission : collecter les déjections de ses congénères. Pour ce faire, il est surveillé par Ernst. Avec ce dernier, la communication est signe simplement.

    Ernst est fusillé pour une vague histoire de dictionnaire, de mots. Mina viendra le remplacer. Fermée, pas tendre, elle sera comme Ernst, cependant, empreinte de vie et de bonté tout de même.  Ils ne sont pas méchants ces deux-là. En eux, un brin d’humanité résiste.

    Et puis, il  y a cette petite fille au ballon, à l’extérieur des barbelés qui délimitent la zone de vie des déportés. L’œuvre d’art « Le ballon » de Vallotton a alors envahi mon esprit à chaque mot qui lui était dédié. Innocente, douce, cette enfant connaîtra malheureusement une fin tragique. Elle qui vivait en dehors du camp de la mort. Etienne, lui continue de vivre. De survivre. Continue à ne pas vouloir mourir. Je ne sais quelle est la meilleure formulation.

    Au fil des pages, on vit avec Etienne. Le froid s’empare de moi, les frissons vont et viennent. Le sourire se dessine de temps à autre sur mes lèvres. Mes yeux sont fixés sur ses mots si savamment assemblés. Mon esprit s’égare. Les images de camp s’entremêlent, mes cours d’histoire me reviennent. Je tremble, j’espère, je prie. Tout comme Etienne qui écrit de temps à autre à Dieu.

    Un roman qui ne peut laisser insensible, juste. L’auteur signe là un roman plus que réussi. Il embarque son lecteur, avec talent, avec 26 lettres de l’alphabet. Il a une réelle baguette magique, celle qui donne le pouvoir de provoquer en nous le rire et les larmes. Les mots vibrent, résonnent. Ce roman est un film, l’intrigue évolue, les désirs, les passions, les états d’âme sont nombreux et nous tiennent en haleine jusqu’à la dernière page.

    Etienne est touchant, Etienne est beau, Etienne est un homme, il est l’Homme. Etienne, toi ce héros qui n’a pas encore quitté mon esprit. Rare sont les fois où je suis à ce point touchée par un personnage de fiction. Un roman ancré dans un décor réel, qui a existé. Un roman où les faits sont réels et où l’auteur a le don d’y faire évoluer un personnage sorti de son imagination.. ou pas. En refermant ce livre, Etienne continue à vivre dans mon imaginaire.

    A lire absolument. A faire lire aussi à cette jeune génération qui ne sait plus où elle va, qui oublie le passé. Un roman qui je l’espère aidera certains à être plus aimant, à ne pas oublier, à ne pas juger, mais à aimer son prochain.

      Un livre magnifique, troublant. 

     

    Le silence des Rails - Franck Balandier - Flammarion - sortie le 5 février 2014

  • Ecriturefactory.com - Premières semaines

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    Voici quelques jours, je vous faisais part de mon inscription à un atelier d'écriture en ligne. Comme promis dans mon premier billet, je vais partager avec vous, et je l'espère pousser certains d'entre vous à visiter ce site, mes premiers pas dans cette belle aventure.

    A ce jour, je suis à ma leçon 3. Etrange sensation qu'est la mienne de me dire "Je suis à la leçon 3". Moi l'enseignante, je ne suis pas habituée à suivre une leçon, à prendre la posture de l'élève, mais quel plaisir, mais aussi que de questions et de doutes.

    Doutes qui sont par ailleurs levés dès la première leçon. J'étudie soigneusement et comme une étudiante modèle. Je la lis une première fois, puis une seconde où je prends des notes, pour finir à écrire, avec mes mots, ma leçon sur un cahier acheté à cet effet. Je classe ensuite mes polycops dans mon classeur blanc aux bordures roses. Une vraie étudiante organisée. Les stylos, les stabilos sont en vrac sur mon bureau, entre le cahier, l'ordinateur et le fameux classeur.

    L'aspect  "étudiante" mis à part, cette aventure est une vraie révolution intérieure. J'apprends à lire autrement, à écrire autrement. A chaque leçon, un exercice. A chaque exercice, une correction personnelle par un professeur. La correction n'est pas normative. Elle n'est que conseils, relève de quelques erreurs, et pistes pour avancer. Une très belle démarche pédagogique à mon sens.

    C'est ainsi que de devoirs en devoirs, j'acquiers une rigueur plus importante, un regard neuf sur mes mots, des attitudes différentes de lectrice, et j'ouvre mon champ littéraire.

    A ce jour, je suis heureuse de découvrir de nouveaux auteurs. Des auteurs de nouvelles. Genre littéraire que je lis peu, mais auquel je suis en train de prendre goût.

    Cet atelier d'écriture est synonyme de discipline, de rigueur, d'échanges, de conseils, d'avancées, d'apprentissages, de découvertes.

    Un bonheur, et une Bérangère qui change son regard petit à petit sur les textes qu'elle peut lire.

    A très vite pour la suite de mes aventures littéraires et d'écriture.  

     

  • L'été des lucioles de Gilles Paris - Editions Héloïse d'Ormesson

     

    Gilles Paris, L'été des Lucioles, Editions Héloise d'Ormesson, nouveauté, roman, 2014, janvier, enfants, amour, tendresse, Roquebrune Cap Martin

    Un jeune garçon répond au prénom de Victor. Il a une dizaine d'années. Une sœur, Alicia, à l'aube de l'adolescence, attirée par les garçons, qui joue au paon, et drague. Deux mamans, et un papa qui ne veut pas grandir. Autour d'eux, gravitent une concierge et son fils, une baronne, les jumeaux, deux jeunes garçons adolescents, Justine qui a l'âge de Victor, des papillons et des lucioles. De Paris à Roquebrune Cap Martin, en passant par Bourg-en-Bresse, Gilles Paris nous entraîne sous sa plume dans une joyeuse balade, en empruntant le sentier des douaniers. 

    Entre sa maman libraire, qui ne cesse de lire, et sa deuxième maman Pilar, qui ne cesse de peindre des tableaux sans âme qui vive, Victor vit. Avec ses yeux enfantins, mais emplis de malice et d'intelligence, il dissèque la vie de sa sœur adolescente, tente de comprendre son père, aimé et aimant, un peu paumé, un peu ado aussi. Victor profite de ses vacances estivales à Roquebrune, là même où son père passait ses vacances, là même où son père refuse de (re)venir, là même où son père est propriétaire d'un appartement. 

    Cette année sera différente, elle sera un tournant dans la vie de Victor, elle sera l'occasion de rencontrer Hedwige, la baronne. Une femme peu aimable au premier abord, une femme de la "haute" qui va s'avérer être une femme douce, charmante, et qui va aider Victor dans sa quête d'identité, dans sa quête de vérité. Et puis, il y a Justine. Cette jeune fille d'une dizaine d'années que Victor n'ose aborder. Mais les événements vont permettre à ses deux là de se parler, d'être amis, de partager quelques après-midi douces, mouvementées, de partager aussi un secret. Et puis, les jumeaux, Tom et Nathan, qui vont permettre à Victor de découvrir les villas du bord de mer, ses belles villas fermées au public et qui regorgent d’œuvres, de mystère. Victor est aussi accompagné de son ami Gaspard, rencontré dans le local à poubelles. Toute cette petite bande va vivre des moments doux, difficiles, inquiétants, stupéfiants. Tous vont contribuer à ouvrir les portes du cœur de Victor et de sa famille. Pour cela, il vous faudra aussi emprunter le sentier des douaniers, vous faire effleurer par des papillons, et voir les lucioles.

    Gilles Paris nous offre ici son quatrième roman. Toujours la même sensibilité, les mots qui dansent, les mots qui s'envolent comme le vent azuréen, les mots qui grondent comme l'orage aoûtien de ma chère Côte d'Azur. Des mots, d'émo...tion, des maux... Gilles Paris maîtrise cet art littéraire. Il nous fait croire que c'est Victor qui écrit, alors il prend la plume, rédige comme un enfant, et on se laisse attendrir, et on se laisse embarquer, sans voir le temps qui passe. 

    Découverte de Roquebrune pour ma part, alors que j'habite à cinq minutes des lieux décrits par l'auteur. Découverte de l'homme, des relations, et du secret de famille qui empêche alors à tous de grandir, de s'épanouir, de vivre tout simplement. 

    Gilles arrive, par je ne sais quel don, à traiter d'un sujet difficile, à décortiquer les liens qui unissent les membres d'une même famille, à analyser le pourquoi du comment, à disséquer la complexité des rapports humains, mais sans mélodrame, sans analyse psychologique, simplement par le langage d'un jeune enfant. 

    Une ode à l'amour, deux cent vingt pages de joie, de rire, d'inquiétude, d'interrogation, de suspens, de pleurs. Un doux roman qu'il fait bon lire à cette période hivernale, et qu'il sera bon de lire aussi cet été au bord de l'eau. 

     

    Quelques citations

    • Et si grandir c'était essayer de rendre sa vie meilleure, jour après jour ? (p31)
    • Des fois la tristesse est plus contagieuse que certaines maladies. (p 47)
    • Je me demande comment une lumière aussi jolie peut sortir d'un ventre qui avale des animaux dix fois plus grands que lui.(p 58)
    • Ce n'était pas mon idée. J'aurais voulu revenir en arrière comme les films qu'Alicia regarde sur le lecteur DVD et ne pas poser ma question. Celle qui fait pleurer papa. (p91)
    • "Laisse toi guider par les lucioles. Cela fait longtemps qu'elles ne sont pas venues ici.Quand j'étais petite, ma mère me disait que les lucioles étaient magiques pour ceux qui savaient voir la magie. Un petit bonhomme extraordinaire comme toi devrait découvrir sans souci la vraie magie des lucioles". (p168)
    • Un sourire se dessine maintenant sur sa bouche. Les rides sont les cicatrices du temps qui passe. (p 216)
  • Mots d'amour matérialisés pour Noël, sous forme de livres, bien évidemment !!!

    Tout d'abord, merci M. pour cette formulation
    "Mots d'amour matérialisés" que j'affectionne particulièrement. 

    Le sapin est en place et décoré. 

    Le menu est élaboré, la dinde est commandée. 

    La tenue de fête est payée, emballée et rangée. 

    Les cadeaux sont emballés, mais voilà, il manque une idée pour la copine, le pote, la grand-mère qui en a marre des foulards et autres babioles, le fils de l'amie qui a déjà le coffre à jouets rempli et débordant, le patron, la collègue de travail.. Alors voici quelques idées, car oui un livre ça s'offre, ça fait plaisir, c'est un budget très raisonnable, c'est culturel (parfois), ça fait rêver (dans sa tête), ça instruit, ça étonne, ça détonne, c'est une bulle dans notre quotidien, et non ce n'est pas impersonnel. 

    Voici ma première sélection, la suite très bientôt... Avant Noël, c'est promis 


    A celle(s) qui bave(nt) devant Nicolas Bedos, à celui qui a des préjugés sur Nicolas Bedos

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    Nicolas nous invite à partager une année en sa compagnie. Dans ce récit, on retrouve tout le brio du mémorialiste, mais pour la première fois, il y relègue l'actualité au second plan de l'intime : on découvre alors un Nicolas Bedos inattendu, mélancolique et amoureux, qui affirme livre après livre un grand talent d'écrivain. 

    Un chouette récit, à déguster. 


    Nicolas Bedos - La tête ailleurs - Robert Laffont - 20 euros

     



    A  la copine, l'amie avec qui on parle de trucs de filles

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    On n'a jamais conscience de son bonheur est un chouette résumé de ce livre écrit par Isabelle Alexis. Comment ça vous ne connaissez pas Isabelle ? Impossible. Isabelle est douée pour nous conter des histoires de filles comme on les aime. Ici, on croit au prince charmant, à l'histoire d'amour qui change notre vie. Tout commence mal pour Aurélie, licenciée et trompée, elle monte à Paris voir son frère. Lors d'une soirée un peu arrosée, et entourée des amis de son frère, Aurélie va se retrouver dans une situation quelque peu mouvementée. Découverte d'un autre monde, et de l'amour... Riche en rebondissements. Rires assurés. 

    Isabelle Alexis - Ta vie est belle - Flammarion - 19 euros 

     



    Aux nostalgiques de Dylan, Hendrix, les années 70


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    Pop music, psychédélisme, drogue, quartier latin...Bref, Paris dans les années 70. Alexandre Mathis nous dévoile ce Paris là. Il est jeune, gratte la guitare, se défonce...LSD comme Liliane, Sony et Dora, les trois jeunes filles au centre de ce roman, au milieu d'autres personnages. LSD comme Liberté, Suicide et Défonce. Un livre qui ne laisse pas insensible, à ne pas mettre entre toutes les mains cependant, mais un sans faute littéraire. 



    Alexandre Mathis - LSD 67 - Serge Safran - 23.50 euros

     


    A un fan de Warhol

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    Brigitte Kernel nous offre là un portrait anecdotique et attachant d'Andy Warhol au cours de onze séances chez son psy, suite à la tentative d'assassinat dont il a été victime. On y découvre un Andy hanté par les démons, un Andy protecteur.

    Une très belle lecture. 



    Pour en savoir plus, http://aposterioriapriori.hautetfort.com/archive/2013/05/07/andy-de-brigitte-kernel-plon.html


    Brigitte Kernel - Andy - Plon - 17 euros 

     

    A ceux qui aime Jacques Chancel, ou/et l'Indochine, l'histoire

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    A travers un récit littéraire, nostalgique et émouvant, Jacques Chancel, raconte pour la première fois ses souvenirs inédits d'Indochine.


    Avec le charme et l'élégance qu'on lui connaît, il nous entraîne dans le Saigon des années des 50, entre fumeries d'opium et violences d'une guerre qui ne fait que commencer, c'est tout une époque, tout un monde, qu'il ressuscite.


    Jacques Chancel - La nuit attendra - Flammarion - 19 euros 

     

     

     

  • Les gens heureux lisent et boivent du café d'Agnès Martin-Lugand - Michel Lafon

    Les gens heureux lisent et boivent du café, Agnès Martin Lugand, roman 2013, roman français, amour, irlande, cadeau noel, à offrir, découverte, premier roman Je ne contredirai jamais, mais au grand jamais Agnès Martin-Lugand, les gens heureux lisent et boivent du café, j'en suis la preuve. 

    Agnès Martin- Lugand signe là son premier roman. Un premier roman qui a une histoire un peu particulière, car initialement auto-édité, on lui doit une édition chez Michel Lafon suite au bouche-à-oreille vif et rapide. L'histoire, du livre, nous a même été contée sur TF1 aux infos nationales. 

    Bref, il est maintenant chez moi, sur ma table de nuit, mais ne le restera pas beaucoup puisqu'il m'a plutôt valu une insomnie, n'arrivant point à refermer le livre. 

    Diane, personnage central et attachant de ce roman, a cessé de vivre. Son cœur bat, sans aucun doute, mais elle ne vit plus. Oublie de se nourrir, ne travaille plus, ne se lave plus, elle est morte. Morte le jour, où son mari, Colin, et sa fille, Clara, sont tués dans un accident de la route, à la veille d'un départ en vacances. Depuis, sa vie à elle n'est plus. Elle refuse tout contact avec sa famille, seul Félix, l'ami, bénéficie de quelques égards. Elle se refuse à se rendre sur la tombe de ces deux amours. 

    Diane est une boule de douleurs, elle se sent inutile, seuls les doux souvenirs sont présents. 

    Puis, un défi lancé contre elle-même, une envie de fuir cet endroit qui lui rappelle sans cesse sa vie d'avant, son bonheur à jamais perdu. Diane fait ses valises, prend un billet d'avion, loue un cottage. Direction l'Irlande. 

    Seule face à elle-même, face à la mer.

    Accueillie par les propriétaires du Cottage, Diane apprend à vivre différemment sur les terres irlandaises. Elle y rencontre Edward, un homme bourru, brut, renfermé, peu aimable, voire pas du tout. Mais il est son voisin, elle doit faire avec, et puis, il y a ce chien, le chien d'Edward, l'animal qui va lui permettre de vivre, d'esquisser des sourires. 

    Elle hait ce voisin, mais en même temps il fait naître en elle des émotions oubliées, enfouies, refusées. D'incompréhensions en incompréhension, ces deux-là arriveront-ils à se parler, à partager un peu de bon temps ? 

    Et puis il y a aussi Mégan, la petite amie d'Edward. Mégan la citadine, la working girl désinvolte et insupportable, limite hystérique. Et puis, Judith, la sœur d'Edward, pleine de vie, déjantée. 

    De ce séjour en Irlande, Diane en retiendra la substance moelle de la vie. 

    Un premier roman qui ne peut laisser insensible. Le lecteur est happé par les déboires de Diane, par ses peurs, ses angoisses, ses rêves, ses joies, ses cuites. La vie  lui avait offert une famille adorable, un mari attentionné, une petite fille malicieuse et douce. Mais la vie lui a tout repris en une fraction de seconde. Comment se reconstruire après ? Est-il possible de vivre de nouveau ? Quels choix faire ? Agnès Martin-Lugand nous transporte, nous embarque sous sa plume. Nous tremblons, nous rions, nous pleurons, nous avons froid, nous avons chaud, nous vivons. 

    Mais pourquoi, alors "Les gens heureux lisent et boivent du café" comme titre, je vous laisse le découvrir. 


    A offrir à cette fin d'année à toute amie,

    car oui c'est un roman plutôt féminin, si je puis dire ainsi.


    Les gens heureux lisent et boivent du café d'Agnès Martin-Lugand, Michel Lafon - 14.95 euros 

  • Et tu danses, Lou de Pom Bessot et Philippe Lefait - Stock

    Et tu danses, Lou.jpgDévoreuse de romans, comme vous le savez, j'ai cependant fait une entorse en ce début décembre, pour me plonger dans "Et tu danses, Lou". Il était là, me tendait le bras ce fameux bouquin. Comme toujours, je le manipule, je prends connaissance du quatrième de couverture, je feuillette, et je sais déjà que je partirai avec. 

    Maman de cinq enfants dont un touché par un handicap, qui ne se voit pas, qui ne se devine pas mais pourtant qui empoisonne le quotidien, je me suis toujours intéressée, en ma qualité de mère et d'enseignante, à ses enfants à qui la société colle le mot "anormal", soit pas dans la norme. Dix ans d'enseignement, dix ans de combats pour dire que la norme est propre à chacun, alors que l'on cesse de dire qu'untel ou untel n'est pas dans la norme. Il est dans sa norme. Et au fond qu'est la normalité ? Moi-même, suis-je normale ? A en croire la réaction de certaines connaissances, je ne le suis pas puisque j'ai quarante ans, cinq enfants, enseignante dans l'enseignement catholique sans être baptisée. Je puis vous assurer que je ne suis pas normale aux yeux de beaucoup. Mais là n'est pas le propos de ma chronique, mais il explique pourquoi j'ai  dévoré ce livre, pourquoi j'ai aimé ce livre, et pourquoi il faut que chacun d'entre nous puisse le lire une fois dans sa vie. Simplement histoire de relativiser notre quotidien. 

    Les auteurs, connus et reconnus, s'apprêtent, voici dix-sept ans, à accueillir leur premier enfant. Premier enfant d'eux deux. Le futur père a déjà une fille. Ils attendent comme tous parents la venue au monde du fruit d'un amour, d'une vie partagée. 

    Lou arrive. Petite, chétive. Bouche immense, cheveux noirs, et un minuscule nez. Et la pédiatre de garde, pas douée pour deux sous, pas humaine qui ne manque de dire aux parents "Votre petite fille a une drôle de tête". A quand apprendra-t-on à certain personnel la douceur, l'humanité, l'art de dire les choses ? 

    Bienvenue Lou dans ce monde fou, fou, fou. Bienvenue aux parents de cette enfant dans les méandres de la société et de son système quand on a un enfant qui ne ressemble pas aux autres. De combat en combat, d'hospitalisation en hospitalisation, les parents apprennent la vie. Une vie qu'il n'avait pas imaginée, une vie où l'on ne met de mots sur la différence de Lou. De rencontres sublimes en rencontres désagréables et désinvoltes, Pom et Philippe nous livre leur combat pour Lou

    Ils apprennent à vivre à quatre : eux, Lou et sa singularité. Un témoignage émouvant, prenant, mais qui n'est pas une plainte. Non, d'aucun se plaint. Ils construisent jour après jour leur quotidien. Ils s'unissent, se défont, s'unissent de nouveau, et au centre, cette charmante petite Lou. Lou qui grandit mais qui n'arrive pas à se nourrir, qui ne se déplace pas, qui fera de la langue des signes son vocable. Lou qui rit, Lou qui respire la vie, la joie. Lou authentique, farceuse, colérique, aimante, aimée. Et Lou qui danse le jour du mariage de ses parents. Elle a alors dix sept ans. 

    Pom et Philippe ont écrit leur histoire à quatre mains, chacun nous donne sa vision de ces dix-sept années passées au côté de leur enfant. Leurs reflexions, leurs colères, leurs joies, leurs galères hospitalières, leurs interrogations sur ce qu'a Lou, leurs combats pour une scolarité qui soit la meilleure,  mais surtout leur Amour pour cette jeune fille qui a sa normalité, sa singularité et qui est leur rayon de soleil. 

    Un cri d'amour, un témoignage bouleversant. Tout en dévorant leurs écrits, je ne pouvais m'empêcher de penser à  "Ecoutez Haendel" de Scarlett et Philippe Reliquet, et à ce film émouvant qu'est La guerre est déclarée de Valérie Donzelli. Des histoires de vie, des histoires d'amour, et surtout la force que peut nous donner un enfant. 

    Je referme ce livre sans empathie, mais avec une forte sympathie pour ses parents, pour Lou. J'ai ri, je me suis insurgée contre le système, j'ai dit des mots grossiers, j'ai admiré, j'ai été confortée dans mes idées, j'ai hurlé au scandale, voilà tout ce que j'ai fait tout au long de ma lecture. J'ai oublié de corner les pages pour vous livrer quelques passages, car on ne peut saisir un extrait de ce livre. 

    A lire de toute urgence, à faire partager, à ébruiter. 

    Merci Lou pour cette agréable parenthèse dans ma vie quotidienne

    Bourvil - Le petit bal perdu 

     Et tu danses, Lou. Pom Bessot et Philippe Lefait - Stock - 18 Euros

  • Les érections américaines d'Amanda Sthers - Flammarion

    AMANDA.jpg14 décembre 2012, Adam Lanza tue sa mère, se rend dans l'école primaire Sandy Hook,tue 28 personnes, dont 20 enfants innocents, et garde la dernière balle pour lui. Il se tue. Ceci n'est pas un roman, mais une dure réalité qui a touché les Etats-Unis, voici bientôt un an. 

    Les télés s'emparent de ce fait divers américain, nos chaînes françaises passent l'information, les explications d'un tel geste sont diverses et variées, le port d'armes est remis en cause. Et pendant ce temps, une jeune maman de deux enfants est transpercée par cette information. "La maman en moi s'effondre, mais l'écrivain qui a tissé sa peau tout autour reste fasciné." 

    Voici le point de départ du dernier roman d'Amanda Sthers. Auteure que j'ai déjà lue, dont j'ai aimé certains livres, et d'autres moins. Elle fait partie de ces auteurs qui peuvent me surprendre, comme me laisser indifférente. Je lis donc ce dernier opus de 125 pages en me  demandant ce que me réserve Amanda. 

    Quelques heures plus tard, le verdict tombe : Amanda me touche, Amanda est une femme intelligente, Amanda maîtrise l'art des mots, des émotions et surtout je découvre une Amanda à la limite sociologue. 

    Je reste quelque peu perturbée tout au long de ma lecture, me demandant qui écrit. Est-ce  l'auteure, est-ce  la mère, ou est-ce un simple personnage nait sous l'encre de  Madame Sthers ? 

    Point de départ de ce roman, donc, cette tragédie américaine dont on se souvient tous. Le  narrateur s'en va donc aux Etats-Unis pour essayer de comprendre ce qui pousse un tel être humain à un tel acte. Les médias  nous parlerons d'une enfance malheureuse, d'une mère qui se prépare à la fin du monde, d'un enfant qui aurait le syndrome Asperger, bref tout et n'importe quoi. Amanda va quant à elle se pencher sur la question de  la sexualité de cet homme (il a vingt ans au moment des faits), de son quotidien, de sa relation avec sa  mère. Bref, elle se demande  comment on peut en arriver là un jour. Une très belle étude sociologique sur fond d'une société américaine qui n'est pas aussi "enjoy" que l'on pourrait le penser. L'Amérique n'est pas un rêve pour tout le monde. 

    Du programme de l'abstinence, au manque de père pour ses héros américains (qui sont les pères de Zorro, Batman etc..?), comment une approche de la sexualité, de la liberté de chacun et d'autrui, pourraient, peut-être, éviter de tel drame, de tel acte ? Amanda s'en est allée pour nous sur les  lieux du drame pour nous conter sa vérité, ses convictions, et l'on ne peut qu'y adhérer.

    On plonge  dans une Amérique enfermée dans ses  principes, ses  croyances, et ses paradoxes. Une Amérique plongée dans la douleur ce 14 décembre, mais une Amérique quelque peu responsable  de cette tragédie. Adam était un enfant comme les autres, il n'a pas su se trouver en sa qualité d'homme, de petit d'homme aussi. Une enfance pas si malheureuse, le divorce n'est pas un justificatif à tout crime, à toute démence. Un manque d'affection cependant, une présence paternelle insuffisante mais qui ne justifie pas tout, loin de là. Tous les orphelins de  la seconde guerre mondiale ne sont pas devenus des pervers, des criminels. 

    Adam a pété un plomb en ce jour, il s'est  donné la mort, laissant libre  l'interprétation de son acte aux médias. Mais aucun d'entre eux n'a eu le regard  que pose Amanda Sthers, et qui nous questionne au fond. Et si l'éducation des enfants n'était pas que ça ? 

    Un dernier roman qui ne ressemble en rien aux autres romans de l'auteure, une très belle lecture, un moment très agréable même si tout n'est pas facile à lire. Un regard  d'une mère sur un  enfant qui a  sombré en quelques heures dans la folie, un regard de mère mais de journaliste et d'écrivain aussi. Trois  point de vues en un seul, merci et bravo Madame  Sthers. 

    Un bonus pour le format du livre, petit mais pas trop, facile à manier, et qui se glisse facilement dans un sac. 

     

  • Je grandirai plus tard - Elie Semoun - Flammarion

    je-grandirai-plus-tard-342877-250-400.jpgSoyons honnête avant toute chose. J'ai acquis ce livre à la FNAC de Nice, non pas par admiration pour Elie, mais par curiosité. Curiosité non d'Elie, mais du livre promu par un ami : Guillaume Robert. 

    Oui, je dois cet achat à Guillaume Robert uniquement. Je lui fais confiance dans ces choix éditorialistes, donc me voilà fraîchement mariée en pleine lecture de l'autobiographie d'Elie Semoun

    Je connais Elie Semoun de nom, je serais incapable de vous dire une réplique, une seule d'un de ses sketchs. Je  connais Elie et Dieudo, Elie et Franck Dubosc, Elie acteur, je connais mieux. Je ne suis pas fan, il fait partie du paysage des humoristes français. Il peut me faire rire, mais je le préfère en acteur. Ce n'est donc pas une fan qui lit son autobiographie, mais une citoyenne lambda. Je ne suis pas non plus curieuse de sa vie. Mes amies et amis, qui grâce à  Facebook, sont au courant de ma lecture en cours, me demandent "Il parle de Dieudo dans son livre ? Il parle de sa religion ?". Bref, les questions fusent sur le personnage public lié, je ne sais pourquoi, à des problématiques politiques et religieuses. A croire, que l'on ne retient que ça de lui. 

    Alors à vous tous, je vous réponds "Achetez son autobiographie, et vous aurez les réponses". 

    Et oui, Elie se livre tout au long de 225 pages, mais pas de polémique, pas de jugement. Juste une vision d'Elie que l'on ne peut que respecter. Elie se livre, mais n'étale pas. Elie reste sensible, doux, et pudique. Quel art que de se dévoiler ainsi sans tomber dans le cliché "Voici" ou "Closer". 

    Dès les premières pages, je suis happée par Elie. Son enfance, son frère, sa sœur  sa famille, ses origines. C'est triste, émouvant mais nous ne sommes pas dans le pathos. Là est la force de "Je grandirai plus tard". 

    De son enfance à son premier succès avec Dieudo, de la perte de sa maman au décès de son frère, de ses petites annonces à Tranches de vie, Elie nous emporte dans sa vie personnelle, dans ses doutes, dans sa frénésie de travail, dans ses relations amicales, dans sa passion pour le jardinage.

    Tour à tour on découvre un homme boulimique de travail, perfectionniste, amoureux de la vie, et portant un certain regard sur des sujets sensibles qui ne peut être que respecté. Un homme doux, sensible, aimant mais aussi un homme avec ses blessures, ses doutes et ses rêves. 

    On butine avec lui, passant du monde des paillettes au calme d'une campagne où il aime vivre et s'occuper de son jardin qui doit être une oeuvre d'art. 

    Les  mots sont simples, forts. La vie d'Elie est celle d'un homme qui a grandit avec l'absence d'une mère, un homme qui se sent français avant de se sentir juif, un homme qui vit dans son temps. Un homme qui n'est pas dupe des relations existantes dans le show-bizz.

    Parce que sa maman est partie trop tôt, il décide de devenir humoriste. Étrange que de se dire que parce que maman est morte, j'ai décidé de faire rire les autres. Parce qu'Elie est fleur bleue, parce qu'il est entier, parce qu'il est émotif et exclusif, il ne retient que le bon chez l'autre. Il ne juge pas. Il a un sentiment d'inachevé avec Dieudo, comme avec Franck Dubosc. Il est fidèle à Muriel Robin (et la réciproque est vraie aussi), il agit aussi par impulsivité, par coup de foudre. Juliette en est la preuve. 

    Je referme ce livre avec un regard autre sur Elie. Je le regarderai différemment  Il est simple, il est doux, il est honnête et puis surtout il ne se cache pas de ses faiblesses, de ce besoin de faire rire, d'être connu. Beaucoup d'affection pour Elie Semoun, et surtout je vous invite tous à lire son autobiographie qui est vraiment un pur bonheur de lecture. Vous passerez des sourires aux  larmes, de la peine à la joie, et puis vous comprendrez cet homme que les médias ont parfois malmené avec l'histoire de Dieudo. Vous découvrirez un homme qui a dû affronter la dure loi de la vie, qui a mené des combats sans les médiatiser, qui est resté au fond ce petit gamin qui aimait faire rire mais qui protégeait son jardin secret. 

    Elie, si tu me lis "Merci d'être ce que tu es, et promis mes parents ne te téléphoneront pas pour que tu me rappelles". 

     

    Je grandirai plus tard - Elie Semoun - Flammarion - 19.90 Euros

  • Des jours parfaits - Annie Lemoine - Flammarion

    des jours parfaits.jpgFidèle lectrice d'Annie Lemoine, c'est avec une grande joie, et une belle impatience que je me plonge dans son dernier roman "Des jours parfaits", paru aux Editions Flammarion le 15 mai de cette année. 

    Lu, avalé, dégusté cet été à bord de "Maki", voilier sur lequel la détente est assurée, j'ai reposé ce livre quelque peu bouleversée. 

    La plume  d'Annie m'a toujours conquise, ses romans m'ont charmée, mais là il en est autre. Je suis au-dessus de ces sentiments. Le style est le même, quoique la plume plus recherchée à mon sens, et ce roman ne vous laisse pas indemne. Point de légereté. Un roman pas comme les autres. Je retrouve les thèmes chers à Annie Lemoine, l'amour, la passion, la vie, mais là c'est un truc en plus, inexplicable. 

    L'histoire peut paraître banale : Une jeune fille découvre la correspondance  que sa mère a entretenu avec un homme durant quelques années. Des années de passion, des années de silence. Mais rien n'est banal, de la première à la dernière page, le lecteur est  happé par ses  échanges épistolaires. Le lecteur est baladé, ne sait où il va. Quel talent Annie !

    188 pages d'hymne à l'amour, 188 pages de tendresse, 188 pages de questions, 188 pages de découvertes artistiques... 

    La narratrice, dix sept-ans, a  entre ses mains un cahier rouge qui était à sa mère, maintenant décédée. Elle lit les pages noircies par l'encre de sa mère. Elle découvre une mère qu'elle ne soupçonnait pas. Une mère amoureuse, passionnée d'art, une femme. Au fil de sa lecture, elle s'interroge, découvre, comprend, ne comprend plus. Une lecture qui va la mener en Sicile, qui va lui permettre de comprendre cette femme, Ninon, cette mère qui l'a élevée seule. 

    Ne comptez pas sur moi pour vous dévoiler l'issue de cette lecture, par contre je peux vous conter combien Ninon aimait les oeuvres d'art, combien cette femme est forte, combien elle est passionnée par la vie. Annie Lemoine maîtrise le champ lexical de l'art, elle nous fait découvrir sous sa plume ses tableaux peints, les decrypte, nous les fait aimer. Elle ouvre aussi en nous des brèches que l'on pensait fermées, mais point du tout. Chaque lecteur est obligé d'être touché par les mots si bien maîtrisés et surtout si bien arrangés entre eux. Un pur bonheur. 

    La narratrice sous la plume d'Annie nous emporte avec elle, nous fait partager ses émotions, et cette sensation étrange. 

    Un roman qui se lit d'une traite car on ne veut pas laisser seule la narratrice dans ce voyage. Un livre qui parle d'amour, de passion, de vie. Un livre émouvant que je recommande vivement. 

    Quelques citations 

    • Ma mère me laisse des rêves amputés, abîmés par son absence définitive sans personne à qui en vouloir (page 13)
    • Je viens du gris, le monochrome de l'hiver parisien que seuls supportent les résignés ayant admis une fois pour toute que Paris était une ville du Nord. (page 23)
    • L'amour donne la sensation de voyager dans des berlines luxueuses sur les banquettes desquelles on ignore tout de l'état des routes. On glisse sur le bitume avec l'envie de baisser la vitre pour sentir l'air frais vous caresser le visage et au passage se découvrir plus vivants. (page 52)
    • J'aime que tu aimes la vie simple que nous menons, que tu en jouisses avec moi du matin jusqu'au soir, du soir jusqu'au matin. J'habite une bulle rose à l'intérieur de laquelle je me serre contre toi, je t'aime. 
    • L'artiste peint ce qu'il est, pas ce qu'il voit. Il peint pour se rencontrer, se trouver. les meilleurs sont ceux qui ne transigent pas, se jettent entiers dans  chacune de leurs oeuvres. Curieux, apaisés, ils les regardent ensuite comme s'ils éclairaient à la lampe de poche une partie sombre de leur être où ils ne se souviennent pas être allés. (page 65)
    • Le manque brûle tout, embrase tout, ne laisse aucune pensée cohérente sur son passage. Je bascule dans un monde délirant, il me reste encore une once de raison pour m'en rendre compte. La douleur me plie en deux. (page 98)
    • Puissent les amours qui viennent plonger leurs racines dans celles qui les ont précédées afin qu'elles n'aient pas été vécues pour rien. Afin qu'elles vivent encore. (page 115)

    Des jours parfaits - Annie Lemoine - Flammarion  

     

     

  • Autobiographie d'une courgette de Gilles Paris

    autobiographie-dune-courgette.jpg


    Septembre, le mois des rentrées : rentrée scolaire, rentrée littéraire, rentrée des aoûtiens au boulot.. Bref, tous les médias nous parlent de la rentrée. 

    Quelques chroniques en retard (on ne me refera pas, je suis ainsi), je ne sais par quel livre, quel auteur commencer ma rentrée ici-même. Puis l'évidence, Autobiographie d'une courgette de Gilles Paris, cet ami. 

    Gilles Paris, la cinquantaine, charmant jeune homme, timide et au sourire doux, est un auteur rencontré voici maintenant deux ans. Un homme  sensible, à l'écoute et talentueux, qu'on se le dise. Il maîtrise les mots, tant à l'oral qu'à l'écrit, il est un homme qui travaille dans le milieu de l'édition depuis de nombreuses années, très nombreuses années.

    Lu en 2012, Autobiographie d'une courgette, puis relu cette année dans sa version poche, j'ai toujours le même plaisir à lire ce roman. 

    Gilles prend  sa plume, mais la magie ne s'arrête point là. Cette plume se transforme alors en Bic d'un enfant d'une dizaine d'années qui aligne les mots, les idées et qui nous  livre son quotidien. Gilles écrit comme un gosse, et c'est agréable à lire, et ça donne le sourire. L'innocence de l'enfance transparait à chaque ligne. Un travelling arrière dans le monde des chérubins. Tout au long de ma lecture, je suis touchée par ce petit gamin qui nous livre sa vie. Une vie qui n'est pas celle d'un enfant comme les  autres. 

    Courgette, et oui tel est  le prénom de  notre héros, a un mauvais geste, un soir. Tétanisé, il se réfugie dans le grenier familial. Il n'a ni père, ni mère et se retrouve donc seul jusqu'à l'arrivée de cet inspecteur de police : Roymond, qui sous ses allures, est un homme avec ses forces et ses  faiblesses, et surtout qui sera la résilience de notre Courgette. 

    Petit bonhomme d'une dizaine d'années, Courgette va être placé en foyer, aux Fontaines. Sous son oeil, sous ses mots, sous ses maladresses, il nous entraîne dans son quotidien. Nous cotoyons ses amis, ses amies, Camille, son professeur, la directrice du foyer, le mal être des enfants qui l'entourent, tout comme le  sien. Quoique, Courgette ne va pas si mal que ça. C'est d'ailleurs cet état d'âme si optimiste qui fait que l'on s'attache à Courgette. Nous serions prêts à adopter toutes les courgettes qui malheureusement vivent dans un foyer. De sa vie en communauté à ses petits secrets, de son quotidien aux Fontaines à son professeur, Courgette vit, sourit, ne comprend pas toujours tout très bien. Il  se fait à cette vie, meilleure que celle d'avant, quand il était seul avec sa maman car son papa a décidé de partir avec une poule. Courgette vit, découvre les premiers émois amoureux, est confronté à la réalité du monde, aux enfants dont les parents sont en prison, ou défaillants. Courgette se construit, c'est une petit bout d'homme attachant, énervant parfois, doux et  tendre. 

    Sous la plume  de Gilles, les expressions s'enchaînent, les sourires se dessinent sur nos lèvres, quelques larmes coulent, quelques moments d'angoisse aussi. Gilles réussit, ici, à traiter d'un sujet sérieux, triste et  pourtant si courant, avec légéreté, tendresse, humour et sans jamais tomber dans la compassion. Les institutions et le système  français ne sont jamais mis à tort. Gilles a le  talent de traiter un sujet grave sans entrer dans quelque polémique qui soit. 

    Nous sommes portés, nous lecteurs, par ce petit gamin de dix ans qui connaîtra une fin heureuse dans son malheur. Une fin heureuse que l'on souhaite à tout enfant placé. 

    Un livre à découvrir, attachant et à faire lire à nos chères têtes blondes, car c'est aussi ça  Autobiographie d'une Courgette, c'est un livre de 7 à 77 ans. Il est d'ailleurs, depuis l'année dernière étudié dès la classe de CM2.

    Lors de la rédaction de ma chronique, j'ai demandé à ma fille qui a lu le livre de  rédiger à son tour une petite note sur sa lecture. Je m'attendais à quelques lignes, mais il n'en fut rien. Elle m'a avoué ne pas pouvoir écrire sur ce  livre, trop  empreinte par sa lecture qui l'a bouleversée. Je lui demande alors pourquoi. Sa réponse est une merveille pour moi :

    "Mais maman, pour moi Courgette c'est le Petit Nicolas que je lisais quand j'étais en CE1, sauf qu'il a grandi, et que je ne pensais pas qu'il aurait cette vie là avec ses camarades."

    Quelques citations :

    "Un jour, elle m'a dit que l mal venait toujours des gens de la ville, comme papa, avec leurs souliers vernis et leurs belles paroles qui sonnaient plus faux que le chant du coq" (page 53)

    "T'as pas froid ? dit Raymond. -Non." Et il enlève son blouson et il m'enveloppe dedans. Des fois les grandes personnes, ça écoute que dalle" (page 63)

    "Apprendre par coeur c'est pas pour moi et je vois pas ce que le coeur vient faire dans tout ça" (page 82)

    "L'imagination c'est restituer à la mémoire des perceptions ou des expériences antérieures". (page 85)

    "Des fois les grandes personnes faudrait les secouer pour faire tomber l'enfant qui dort à l'intérieur" (page 172)

    Autobiographie d'une courgette de Gilles Paris - Flammarion Collège. 


  • Le soleil foudroyé de Christine Baron - Au pays rêvé


    image.jpgCe livre a atterri dans mes mains grâce à Marc Magro. Ce dernier à organisé ma rencontre avec Christine. Touchée par cette femme dont la voix est une ode à l'amour, j'ai acquis son roman "Le soleil foudroyé" avec comme seul indice qu'il s'agissait d'un témoignage d'une personne touchée par le décès d'un proche, la perte d'un être cher.

    Étant sensibilisée par le sujet pour être orpheline de père depuis mes vingt ans, mais quelque peu angoissée par ce plongeon littéraire dans le monde médical, c'est à pas de velours que j'ai commencé la lecture de ces quelques centaines de pages. Mon idée première à l'ouverture du livre était de "prendre la température" souhaitant avant tout faire une pause dans mes lectures "médicales" (je venais de refermer Médecin d'urgences de Marc Magro).

    Mais ce n'était sans connaître le don d'écriture de Christine Baron. Je n'ai pu lâcher le livre. Ouvert hier soir, soit jeudi soir, il n'a cessé de me hanter, atterrissant ainsi dans mon bagage a mains pour m'accompagner dans mes escales !! Mais à une heure du matin, allongée dans le hall du terminal 3 Roissy Charles de Gaulle, je referme avec regret mais avec un doux sourire aux lèvres ce témoignage bouleversifiant !

    La narratrice, Christine en l'occurrence, nous conte la maladie de sa petite fille Marine. Un cancer de la glande surrénale, cas rare et malheureusement sans issue positive.

    Au fil des pages, la narratrice nous plonge dans ses pensées, dans ses convictions, ses sentiments les plus intimes, sa colère et paradoxalement ses espoirs, même si les médecins lui ont dit que d'issue heureuse il n'y aura pas.

    Christine maîtrise l'art de la métaphore, l'art de conter mais surtout l'art de témoigner sans tomber dans le pathos. Sentiment étrange que de lire un tel témoignage et ne pas ressentir de la pitié. Christine ne veut pas qu'on la plaigne, qu'on la console, seulement que l'on sache. Quel talent pour arriver à une telle narration qui vous insuffle quelques sourires au fil de la lecture.

    Je suis touchée, à travers les mots et les maux de Chrisitine, transpire aussi la pudeur et c'est ce qui fait que l'on ne peut qu'aimer son écrit, le partager.

    À titre personnel, je me suis reconnue au fil de plusieurs pages, quand la narratrice nous fait part de ses convictions religieuses qui ne sont plus. Car comment croire en un Dieu qui vous ôte à vie votre petite fille ? Tel fut, et est encore, mon sentiment quand incertain mois de septembre on m'a pris mon père alors âgé de trente neuf ans. Comment croire ?

    Merci Christine pour vos mots, votre partage tout en pudeur et pourtant si personnel.

  • FeStival du Livre de Nice - Juin 2013 - Partie 3

    festival du livre.jpgLa pluie est prévue pour cette dernière journée, comme si la météo s'était infiltrée dans mon âme. Mais c'est sous un certain soleil que je me retrouve dans les allées de la place Gautier. Au programme ? Revoir Marc Magro, compléter ma rencontre avec G., livrer un café à Isabelle Alexis et se laisser porter au grè de mes envies, des rencontres. Et je ne suis pas au bout de mes surprises.

    Rencontrer une amie virtuelle de Facebook qui va se solder par un café en terrasse, et une belle rencontre. Merci Karol Lewis

    Revoir Marc, échanger autour de son livre, ou plus précisemment de ses livres, car j'en ai déjà lu un, et le second est en cours de lecture. Il m'a happée par sa plume. 

    Rencontrer Anita au détour d'une allée. Dire bonjour aux auteurs d'hier. Déposer une bise à Grégoire Delacourt poursuivie par Scarlett, faire connaissance avec Serge Joncour après des mois d'échanges virtuels. 

    Etre impressionnée par Alexandra Lapierre, rire et réflexionner avec Daniel Picouly

    Boire un café avec Brian, auteur en devenir. 

    Et cette partie de rigolade avec Emilie Frèche, qui depuis a reçu le Prix Orange, et Nicolas Rey, aux alentours de midi. L'une prise par la faim, l'autre pris par la lecture du roman de son autre voisine, Claire Legendre. 

    Percuter et échanger avec Jean-Joseph Julaud : un vrai bonheur et des mots qui résonnent encore.

    Faire la connaissance de Maud Tabachnik et de Denis Westhoff (fils de Françoise Sagan) : deux êtres passionnés et passionnants malgré des caractères bien différents. 

    Etre interpellée par quelques auteurs pour mon blog, être émerveillée par Frédérique Hébrard, 86 ans, douce et vive, être en vie et partager tout simplement. 

    Cette année fut différente, les émotions aussi et me laisse une kyrielle de souvenirs doux que je partagerais à l'occasion. Mais sachez, amies et amis écrivains que vos mots m'ont touchée, et plus particulièrement en cette période. Vous m'avez insuflé de la confiance, et c'est reparti pour l'aventure du blog, et je songe à tous vos conseils. 

    Je ne garderai pas le souvenir de ces trombes d'eaux qui se sont abattues sur nous tous, mais vos sourires, nos échanges, et vous êtes quelque part encore avec moi. Merci à vous tous. 

    Les livres acquis en trois jours :

      1. Marc Magro : Médecin d'urgences
      2. Marc Magro : Si vous preniez de mes nouvelles
      3. Richard Borhinger : L'ultime conviction du désir
      4. Alexandra Lapierre : Fanny Stevenson
      5. Valérie Tong Cuong : L'ardoise magique
      6. Davide Foenkinos : Lennon
      7. Serge Joncour : L'hommme qui ne savait pas dire non
      8. Valérie Tong Cuong : Noir dehors
      9. David Foenkinos : Les coeurs autonomes
      10. Nicolas Rey :  mémoire courte
      11. Nicolas Rey : un début prometteur
      12. Nicalas Rey : Un léger passage à vide
      13. Serge Joncour : Que la paix soit avec vous
      14. Emilie Frèche : une femme normale
      15. Emilie Frèche : deux étrangers
      16. Nicolas Rey : Vallauris Plage 
      17. Richard Borhinger : Les nouveaux  contes de la cité perdue
      18. Richard Borhinger : C'est beau une ville la  nuit
      19. Franck Viano : Mon ami le mal
      20. Maud Tabachnik : Désert Barbare
      21. Geroges Juttner : Papa, maman, le juge et moi
      22. Marc Magro : Le  syndrome de Verne
      23. Denis Westhoff : Sagan et fils
      24. Marc Magro : chambre X
      25. Daniel Picouly : la faute d'orthographe est ma langue maternelle
      26. Daniel Picouly : Lulu princesse
      27. Patrice Leconte : Le  garçon qui n'existait pas
      28. Daniel Picouly : le champ de personne
      29. David Foenkinos : Je vais mieux
      30. Anthony Rowley et Fabrice d'Almeida : Quand l'histoire nous prend par les sentiments
      31. Zemmour : Le bûcher des vaniteux
      32. Clémentine Célarié : Les Amoureuses
      33. Isabelle Alexis : Ta vie est belle
      34. Isabelle Alexis : Brèves de filles
      35. Fabrice d'Almeira : Les gardiens de camps de concentration et leurs loisirs. 

     

  • Ivoire-Music vous propose un été musical

    ivoire.jpgIl est de ses rencontres d’abord virtuelles, puis réelles qui vous font découvrir un univers dont vous ne perceviez absolument pas l’existence, ni même son fonctionnement. Telle fut ma découverte estivale du mois de juillet 2012.

    Passionnée de littérature, d’arts et de musique, j’ai postulé en qualité de bénévole auprès d’une boîte de prod de ma région, de ma ville : Nice. Du haut de ma quarantaine, un peu d’angoisse avait envahi mon corps en ce mois de mai, pour la première réunion des bénévoles. Il s’agissait pour moi d’une première expérience dans le monde de la musique, du festival estival dans ma propre ville.

    C’est ainsi, que j’ai passé une petite, mais oh combien riche, semaine dans les coulisses de la Crazy Week, manifestation assurée par Ivoire Music, via Patrice Bouchon aux commandes.

    Je ne m’étendrais pas sur cette expérience unique, riche en émotions, en apprentissages, en découvertes et en relations humaines, mais je souhaite mettre à l’honneur cette association. Car oui, Ivoire Music est une association qui se bat tous les jours pour vous apporter des instants de joie, de bonheur et de partage aux rythmes d’artistes de tout horizon, et tout cela dans le cadre du Théâtre de Verdure, sur la Promenade des Anglais. Un cadre très agréable, et souvent sous un soleil azuréen qu'on nous envie. 

    De Roger Hodgson à Mika, en passant par Shaka Ponk et Dionysos, Patrice Bouchon nous a offert durant cinq soirées des moments inoubliables. Alors pour vous spectateurs, il est facile de critiquer l’ouverture des portes tardives, la buvette où il est long d’attendre, la non-numérotation des places, mais avouez que vous passez tout de même des moments magiques. Et puis, sans tout vous dévoiler, sachez qu’au-delà de l’artiste que vous êtes venus applaudir, acclamer, baver, bader, il y a derrière cela toute une technique, toute une organisation digne d’une fourmilière. Patrice Bouchon mène ça d’une main de maître, sait s’entourer de gens compétents et professionnels et très humains, qu’on se le dise. De Marco à Co, de Fa à François, des roads aux marmottes, de la Gauloise à Florence, de René le régisseur à Joanna et Marion à la prod,  tous se plient en quatre pour vous offrir des étoiles dans les yeux, des moments magiques, et une ambiance réussie.

    A l’approche de la saison, Patrice et sa joyeuse équipe renouvelle « Crazy Week » cet été, toujours au Théâtre de Verdure, avec une programmation excellente. D’artistes connus à des découvertes pop, vous ne serez point déçus. Et puis, voulant votre bonheur, il réitère en inaugurant cette année le « Summer Golfe Festival » avec une programmation déchirante.

    Alors n’hésitez-plus, réservez vos billets, venez et nous aurons la joie de se croiser, de se voir, de papoter. Que vous soyez de passage, résident de la Côte d’Azur, ami(e)s parisien(ne)s, je vous attends cet été.

     

    cw4.jpgCrazy Week, du 16 au 20 juillet au Théâtre de Verdure 

    http://www.festivalsrock.com/site.php?idfest=357

    • 30 Seconds to Mars, le 16/07 
    • Asaf Avidan et Tété, le 17/07 
    • Concrete Knives, Rover, le 18/07 
    • Olivia Ruiz et Raphaël, le 19/07
    • Pour la soirée du 20 juillet, à venir. 

     

     

     

     

     

    Summer Golfe Festival du 22 au 24 Juillet au Théâtre de la Mer Jean Maraissummer.jpg

    http://www.summergolfefestival.com/

    • Oxmo Puccino et Kery James le 22/07
    • Lilly Wood ant the prick le 23/07
    • Mutine, Bastian Baker et Jenifer le 24/07

     

     

     

    Le Cri de la Marmotte - Couleur.jpgEt vous pouvez aussi réserver vos places au terrier des marmottes, ici 

    http://www.lecridelamarmotte.com/

     

     

     

    Et puis, si vous cherchez un logement, ça se passe ici (http://www.abritel.fr/location-vacances/p1029763). Je vous assure un accueil chaleureux, et un séjour très agréable. 

    appart vaness.jpg



    Et pour finir, vous pourrez aussi aller en tram, à dix minutes du Théâtre de Verdure, manger dans un cadre agréable, à La Gauloise où Laurent et Fred vous recevront les bras ouverts. 

    La Gauloise : 28 Avenue Malaussena à Nice (quartier Libération) 04.93.62.07.90

    LA GAULOISE.gif

     

  • Week-end surprise d'Agnès Abécassis - Editions Calmann-lévy

    Week end suprise.jpgWeek-end surprise, dernier roman de l'hilarante et talentueuse Agnès Abécassis est arrivé ce week-end dans ma boîte aux lettres niçoise. Hasard, destin, je ne sais pas, mais ce week-end fut pour moi une réelle surprise. Après maintes démarches, je débusque enfin deux places assises pour le concert de Dépêche Mode à Nice, je dois revoir ma chère amie Fabienne dimanche à l'aéroport, et oh surprise, je suis malade comme un chien. Donc sacrée surprise, je passe mon week-end au fond du lit. Mais, heureusement, j'ai quelques livres pour me tenir compagnie, dont Week-end surprise paru aux Éditions Calmann-lévy, et annoncé pour le 10 mai, soit vendredi. Je suis donc une des premières lectrices du dernier opus d'Agnès. Merci Agnès, Merci Eric (son adorable attaché de presse). 

    C'est donc confortablement installée dans mon canapé, sous une certaine masse de couvertures, la tête enfouie dans quelques moelleux oreillers que j'entame la lecture de ce roman. La magie abécassienne va-t-elle opérer ? 

    Et ben oui, et ce dès les premières pages. Je retrouve la plume incisive, l'humour, la vision de la vie, les petites phrases assassines mais oh combien justes que toute femme prononce. Le talent d'Agnès est intact. Je souris, je corne les pages, me retrouve dans quelques situations, rigole à gorge déployée, les mots deviennent images, les images deviennent un film en super 8 dans ma tête. On lit Agnès, mais ce n'est pas tout, on est l'actrice de son dernier roman. Si, je vous l'assure. 

    Certes, je ne m'appelle pas Brune, mon homme ne se prénomme pas Léonard, mes gosses ne sont pas des jumeaux qui répondent aux prénoms de Noé et Nestor, mes deux meilleures amies ne se prénomment point Prunelle et Suzie mais mais je vous assure que toute femme quadra se reconnaîtra dans ce roman. Il ne peut en être autrement. 

    Qui n'a pas connu la convocation par le professeur principal pour vous faire part d'une baisse de travail de votre enfant ? Qui bien évidemment est de votre seule faute, vous la mère qui tentait de joindre les deux bouts, qui bossait, entretenait la maison, jouait les wonder-woman car il faut pas laisser transparaître nos petits défauts. 

    Qui de nous toutes n'a jamais téléphoné à sa meilleure amie, un soir en pleine déprime, et qui finit par raccrocher avec le sourire aux lèvres, car une amie ça vous donne le sourire même quand vous n'en pouvez-plus ?

    Qui d'entre nous n'a pas mis vingt plombes avant de s'apercevoir que ce mec est en fait l'homme de notre vie ?

    Qui n'a jamais fait un voyage en train, et se coltine les enfants insupportables qui hurlent dans tout le wagon, vous fatiguant avant même que vos vacances soient commencées ?

    C'est tout l'art d'Agnès. Nous faire rire des situations les plus cocasses, les plus habituelles aussi. Elle a ce don, rare, de vous livrer une critique de Grey's Anatomy à pleurer de rire. Je ne sais si je vais pouvoir continuer à regarder ma série préférée sans penser à Agnès. Notre vie nous paraît morne, sans grand intérêt, sans trop d'humour. Confiez-là à Agnès et par son super pouvoir d'auteure, elle vous livrera une semaine à mourir de rire qui se clôture par un week-end surprise. Brune en est la preuve, et on se délecte de sa folle semaine, pas si ordinaire que ça. 

    A lire absolument, à offrir à vos amies, et donc pour cela il vous suffit de courir chez votre libraire adoré dès vendredi matin, et sans faute. 

     

    Quelques extraits :

    • Ah, comme j'étais fatiguée. Epuisée par ce stress permanent, par cette course folle contre la montre, par cette astreinte que la société nous imposait, à nous, les femmes, d'employer nos deux bras comme si on en avait huit. 
    • Alors les romans me tenaient lieu d'anxiolytiques,le soir, avant de m'endormir. Ils me calmaient, m'apaisseient, me permettaient de mieux rêver, comme un plaid supplémentaire sur sa couverture permet de mieux réchauffer. 
    • Ne sois pas trop dure avec ton fils. Il ne le fait pas exprès... Pas exprès de glander au lieu de travailler ? Oui, tu as raison, il confond certainement. Il travaille, certes, mais uniquement sa glande. 
    • Besoin d'un nettoyage d'humeur avant d'aller dormir. Besoin de me changer l'eau des idées pour rafraîchir ma tête, avant d'aller m'étendre pour m'offrir lascivement aux rayons du sommeil. 
    • Instants de sérénité planante. Crampes de rire. Provision de souvenirs heureux. 

     

     Vous pouvez suivre Agnès, icihttp://www.agnesabecassis.com/

  • Une nouvelle ère : Gérald Cohen

    Couv_def.jpgVous ne pouvez pas ne pas connaître Gérald Cohen. Cet homme quadragénaire (si, si je vous assure) évoluant dans le monde de la mode, créateur de la Babybrand, inovateur, passionné et passionnant. Son Arianne s'appelle Laure. 

    Nos deux mondes opposés se sont rencontrés via le réseau social Facebook, via une amie commune, auteure, et tout ça pour une paire de lunettes que Sophie à Cannes portait et que j'enviais : des Cutler and Gross.

    Le virtuel s'est alors révèlé déclencheur d'amitié entre nous. Quand le publiciste parisien rencontre l'enseignante niçoise. Depuis lors, nos échanges sont humour, politique, écriture, mode...Le monde de Gérald quoi. 

     

    Si aujourd'hui, je consacre à Gérald un premier billet, c'est pour qu'à votre tour vous fassiez connaissance avec cet homme complexe, amateur d'humour, ayant l'oeil vif sur tout ce qui l'entoure : la mode, la politique, l'humain, les filles, la vie parisienne. Son sens du détail, ses critiques vives déplaisent à certains, mais si l'on est doté d'un minimum d'intelligence et de finesse, alors on ne peut qu'adhérer au monde de Gérald. 

    Sous ses faceties, Gérald en a dans sa trombine. Il a donc décidé de prendre sa plume pour nous livrer une analyse pertinente de la mode, révélateur du monde qui change. Mais comme Gérald ne peut faire les choses comme tout le monde, il n'a pas opté pour le support papier, pour le livre, mais pour le net. Sa plume vive, grinçante, parfois dérangeante vous ménera de Barak Obama, à Chanel, en passant par Zadig et Voltaire, le luxe, l'amour... Bref, l'analyse de Gérald est pertinente, habilement formulée, et vous dessine au bord des lèvres un sourire. 

    Je vous laisse donc découvrir son oeuvre épistolaire, qui au-delà de ce que je viens d'énoncer a un avantage pour tous, on peut lire dans le désordre. Les chapitres se suivent mais ne se ressemblent pas. On peut surfer de la lettre A à la lettre Z, de la lettre Q à la lettre X. 

    Pour ma part, mais cela reste très confidentiel, j'ai un faible pour la préface de ce livre. 

    Je vous souhaite une très belle lecture, vous invite à partager vos impressions, et vous donne rendez-vous ici : http://www.wildwildbaby.com/