Et tu danses, Lou de Pom Bessot et Philippe Lefait - Stock
Dévoreuse de romans, comme vous le savez, j'ai cependant fait une entorse en ce début décembre, pour me plonger dans "Et tu danses, Lou". Il était là, me tendait le bras ce fameux bouquin. Comme toujours, je le manipule, je prends connaissance du quatrième de couverture, je feuillette, et je sais déjà que je partirai avec.
Maman de cinq enfants dont un touché par un handicap, qui ne se voit pas, qui ne se devine pas mais pourtant qui empoisonne le quotidien, je me suis toujours intéressée, en ma qualité de mère et d'enseignante, à ses enfants à qui la société colle le mot "anormal", soit pas dans la norme. Dix ans d'enseignement, dix ans de combats pour dire que la norme est propre à chacun, alors que l'on cesse de dire qu'untel ou untel n'est pas dans la norme. Il est dans sa norme. Et au fond qu'est la normalité ? Moi-même, suis-je normale ? A en croire la réaction de certaines connaissances, je ne le suis pas puisque j'ai quarante ans, cinq enfants, enseignante dans l'enseignement catholique sans être baptisée. Je puis vous assurer que je ne suis pas normale aux yeux de beaucoup. Mais là n'est pas le propos de ma chronique, mais il explique pourquoi j'ai dévoré ce livre, pourquoi j'ai aimé ce livre, et pourquoi il faut que chacun d'entre nous puisse le lire une fois dans sa vie. Simplement histoire de relativiser notre quotidien.
Les auteurs, connus et reconnus, s'apprêtent, voici dix-sept ans, à accueillir leur premier enfant. Premier enfant d'eux deux. Le futur père a déjà une fille. Ils attendent comme tous parents la venue au monde du fruit d'un amour, d'une vie partagée.
Lou arrive. Petite, chétive. Bouche immense, cheveux noirs, et un minuscule nez. Et la pédiatre de garde, pas douée pour deux sous, pas humaine qui ne manque de dire aux parents "Votre petite fille a une drôle de tête". A quand apprendra-t-on à certain personnel la douceur, l'humanité, l'art de dire les choses ?
Bienvenue Lou dans ce monde fou, fou, fou. Bienvenue aux parents de cette enfant dans les méandres de la société et de son système quand on a un enfant qui ne ressemble pas aux autres. De combat en combat, d'hospitalisation en hospitalisation, les parents apprennent la vie. Une vie qu'il n'avait pas imaginée, une vie où l'on ne met de mots sur la différence de Lou. De rencontres sublimes en rencontres désagréables et désinvoltes, Pom et Philippe nous livre leur combat pour Lou.
Ils apprennent à vivre à quatre : eux, Lou et sa singularité. Un témoignage émouvant, prenant, mais qui n'est pas une plainte. Non, d'aucun se plaint. Ils construisent jour après jour leur quotidien. Ils s'unissent, se défont, s'unissent de nouveau, et au centre, cette charmante petite Lou. Lou qui grandit mais qui n'arrive pas à se nourrir, qui ne se déplace pas, qui fera de la langue des signes son vocable. Lou qui rit, Lou qui respire la vie, la joie. Lou authentique, farceuse, colérique, aimante, aimée. Et Lou qui danse le jour du mariage de ses parents. Elle a alors dix sept ans.
Pom et Philippe ont écrit leur histoire à quatre mains, chacun nous donne sa vision de ces dix-sept années passées au côté de leur enfant. Leurs reflexions, leurs colères, leurs joies, leurs galères hospitalières, leurs interrogations sur ce qu'a Lou, leurs combats pour une scolarité qui soit la meilleure, mais surtout leur Amour pour cette jeune fille qui a sa normalité, sa singularité et qui est leur rayon de soleil.
Un cri d'amour, un témoignage bouleversant. Tout en dévorant leurs écrits, je ne pouvais m'empêcher de penser à "Ecoutez Haendel" de Scarlett et Philippe Reliquet, et à ce film émouvant qu'est La guerre est déclarée de Valérie Donzelli. Des histoires de vie, des histoires d'amour, et surtout la force que peut nous donner un enfant.
Je referme ce livre sans empathie, mais avec une forte sympathie pour ses parents, pour Lou. J'ai ri, je me suis insurgée contre le système, j'ai dit des mots grossiers, j'ai admiré, j'ai été confortée dans mes idées, j'ai hurlé au scandale, voilà tout ce que j'ai fait tout au long de ma lecture. J'ai oublié de corner les pages pour vous livrer quelques passages, car on ne peut saisir un extrait de ce livre.
A lire de toute urgence, à faire partager, à ébruiter.
Merci Lou pour cette agréable parenthèse dans ma vie quotidienne.
Bourvil - Le petit bal perdu
Et tu danses, Lou. Pom Bessot et Philippe Lefait - Stock - 18 Euros
14 décembre 2012, Adam Lanza tue sa mère, se rend dans l'école primaire Sandy Hook,tue 28 personnes, dont 20 enfants innocents, et garde la dernière balle pour lui. Il se tue. Ceci n'est pas un roman, mais une dure réalité qui a touché les Etats-Unis, voici bientôt un an.
Soyons honnête avant toute chose. J'ai acquis ce livre à la FNAC de Nice, non pas par admiration pour Elie, mais par curiosité. Curiosité non d'Elie, mais du livre promu par un ami : Guillaume Robert.
La rentrée littéraire est riche, on nous assomme de "nouveautés" émanant d'écrivains connus et reconnus, on les sélectionne pour les différents prix littéraires, et parmi eux, entre autre, Le soleil à mes pieds de Delphine Bertholon. On n'en parle peu et pourtant ! Entre l'auteur, le titre qui est une invitation à l'évasion, et la stylistique, il mériterait plus.
Fidèle lectrice d'Annie Lemoine, c'est avec une grande joie, et une belle impatience que je me plonge dans son dernier roman "Des jours parfaits", paru aux Editions Flammarion le 15 mai de cette année. 
Ce livre a atterri dans mes mains grâce à Marc Magro. Ce dernier à organisé ma rencontre avec Christine. Touchée par cette femme dont la voix est une ode à l'amour, j'ai acquis son roman "Le soleil foudroyé" avec comme seul indice qu'il s'agissait d'un témoignage d'une personne touchée par le décès d'un proche, la perte d'un être cher.
La pluie est prévue pour cette dernière journée, comme si la météo s'était infiltrée dans mon âme. Mais c'est sous un certain soleil que je me retrouve dans les allées de la place Gautier. Au programme ? Revoir Marc Magro, compléter ma rencontre avec G., livrer un café à Isabelle Alexis et se laisser porter au grè de mes envies, des rencontres. Et je ne suis pas au bout de mes surprises.
Brigitte Kernel est une auteure que j'affectionne particulièrement, de part sa plume bien évidemment, de part sa voix, mais aussi de part son sourire, sa gentillesse et ce régard bienveillant qu'elle pose sur vous quand vous la rencontrez. Toujours à l'écoute de ses lecteurs et lectrices. C'est donc sans aucun questionnement de quelque nature que j'ai acquis, voici quelques temps, son dernier roman "Andy", paru aux Editions Plon en ce début d'année 2013 (comprendre janvier). 